Une mère, une femme

Une mère, une femme

Penchée sous la lampe, un livre à la main, la mère songe à ses années heureuses.

Me pardonnerai-je de ne pas avoir su aimer ?
dans ma fidélité à l’homme
dans mon attention aux enfants
dans la tendresse de chaque instant

Me pardonnerai-je de ne pas aimer ?
j’ai comblé les vides
j’ai excusé l’absence
j’ai même accepté les choix que je désapprouvais
- mon sourire bienveillant était le gage de la liberté que je vous accordais –
cependant le moindre soupçon d’indifférence
me renvoyait sur une ligne de cœur désaffectée

Me pardonnerai-je de n’avoir jamais su m’aimer ?

Carte postale d’hiver :
les buissons ont perdu leur ardence
et dans l’azur pigmenté de pastel blanc
ils tendent leurs épines givrées
vers le bitume que le froid patine de pureté.

La femme pose son livre – immobile -
elle rebrousse chemin et traque ses réflexes d’automate :
tant de pierres, tant de débris
sur cette terre en friche où tout ce qui pousse
- pas trop haut pour ne pas faire ombrage aux roches –
étouffe le chant de la source.

Voyez-vous cette mère au courage essoufflé
remonter sa jupe
retrousser ses manches
relever sa chevelure
et - pieds et mains nus -
patauger dans l’eau stagnante de son marécage intérieur.

Elle prend le risque de l’égarement
s’ouvre à la vulnérabilité
pour entrer dans le mouvement de la vie
cette vie qui était là, dans le silence
du moindre ravissement intime.

.

beau travail de femme qu'on aime bravo

Bonsoir Carmen, quand j'ai découverts vos mots je n'ai pas hésité à vous inviter, la profondeur de vos réflexions est touchante, elle est un miroir de beaucoup de femmes-mamans qui ont donné leur vie pour leur proche et se sont retrouver sous l'arbre de l'automne à rêver ou attendre un amour qui redorera leur horizon encor fécond et prometteur de régénération.
je vous souhaite un soleil charmant qui vous donnera beaucoup de joie de vie...


à bientôt

bravo
belle ouverture de cœur j'apprécie ce texte

une poésie qui nous emporte au rythme de tes vers-vérité dans un monde qui oubli trop facilement le rôle fascinant et les sacrifices de la femme dans la société ..Amitiés

une femme source d'amour
une mère source de vie
la première peut se sacrifier pour la seconde
j'aime ce texte franc et sincère.
bienvenue parmi nous

Bonjour.
Je vous remercie pour vos réponses.
Je parle de moi dans ce poème, mais je pense surtout aux femmes qui m'ont précédée (grand-mères, mère, tantes et les autres qui ne sont pas de ma famille, pas de mon Pays, mais dans l'amour nous nous ressemblons toutes...essayer de s'aimer assez pour nous épanouir tient de l'exploit !)
Carmen

Bonsoir carmen,

Femme et maman, en réflexion de tout son amour donné, mais le coeur un peu à l'abandon, de cela tu n'as pas à te faire pardonner, tu as, par ce que j'ai lu, un coeur d'or et une lumière particulière en cet amour que tu donnes...

Continue d'aimer, mais sans jamais regretter... quand on donne, ce n'est pas forcément en attendant une réciprocité de retour, mais tout simplement en ayant en grand coeur...et en aimant donner (réconfort, câlins, amitié, confort...) et c'est une immense qualité...

Merci

Bisou.

Béa

Merci pour ton com Béa.
L'espace d'amour est toujours à explorer, vers l'extérieur et vers l'intérieur. Il est infini.
J'aurais aimé que ma grand-mère mette des mots sur cet espace que je ressentais nettemnt en elle alors que tous la croyaient si "dure" !
Que dire...c'est un peu pour elle que j'écris, même si un jour de colère elle m'a traitée de "Belle parleuse" !