Au froid de l'indifférence...

Soudain le mercure frissonne
Les corps deviennent atones
Sous les réverbères point la fête
La mort rôde qui s'entête

La nuit est grimaçante
Pour cette ombre hésitante
Le froid peut être morsure
A cette âme sans masure

Quelque carton protège
Une existance blafarde
Pendant que passant musarde
Espérant un peu de neige

Cette nuit Victor a disparu
Anonyme dans la rue
Il n'avait pas trente ans
Il ne verra jamais le printemps

Pendant que la ville festoie
La solitude se colle au froid
L'humanité se pare de dédain
Guillerette au doux tanin

Encore une ultime gelée
Qui vous glace jusqu'à l'âme
Givrant cette amère larme
Comme une détresse à ravaler

Le macadam se fait banquise
Pour qui rêve de Marquises
La détresse n'est jamais exquise
Qui ne desserre son emprise

Cette nuit Victor a disparu
Anonyme dans la rue
Il n'avait pas trente ans
Il ne verra jamais le printemps

La caravane par son indifférence
Se nourrit de son arrogance
Une vie n'est que détail
Pour qui est exclu du sérail

Cette nuit Victor a disparu
Personne ne l'attendait
N'était ce morne coin de rue
Tout au bout bruissait le Printemps...

Ils laissent aux pavés de la rue où marche l'indifférence,
Les secrets de misère d'une vie qu'ils n'ont point vécue,
Ils sont les laissés pour compte,les proscrits de l'existence,
Ils sont nés en "l'hiver" d'une vie qu'ils n'ont jamais reçue.

Ainsi nous sommes tous responsables de nos délaissés......Mais que faisons-nous réellement?.....J'ai bien peur que nous ne fassions que peu de chose.Bien à toi Rychar.

Ce dénuement est insupportable...
Tout peut basculer trés vite...le froid, l'indifférence et la violence de la rue...
la mort aux trousses, un monde parallèle...que faire???????
amicalement

Tu évoques un sujet d'actualité dans ce joli poème
un poème triste mais agréable pour la lecture
Merci pour le partage
Amitiés
Allaoua

Chaque fois qu'on rencontre un sans asile dans la rue, la première impression qu'on se fait de cette triste personne c'est qu'elle n'a jamais eue comme tout le monde un passé, une famille ou un rang convenable dans la société. Sans hésitation, on placarde sur son visage simplement que la laideur, le dégoût et l'indifférence qui l'accompagnent fidèlement. Bien souvent, on s'engouffre et se perd dans des préjugés étroits et sans fondement, et pour finir, on se demande comment qu'une personne ait pu se retrouver aussi facilement au bas de l'échelle sociale, sans aucun moyen de s'en sortir ?
Pourtant, il suffit souvent juste d'une simple erreur, d'une mésaventure ou d'un délaissement pour que tout s'écroule autour de soi...

Poète rychar, par tes mots touchants, tu nous honores tous et toutes. Je salue la grandeur de ta sensibilité et ton humanité.

bibi 2010

TRES touchée par ce mal
qui devore notre humanisme
envie de crier
............................................

merci Rychar
ça me donne envie de pleurer

Dad Allaoua a écrit:Tu évoques un sujet d'actualité dans ce joli poème
un poème triste mais agréable pour la lecture
Merci pour le partage
Amitiés
Allaoua

Un poème d'actualité effectivement....
Chaque année dés les premiers frimas, les laissés pour compte réapparaissent comme par désenchantement...
L'été, saison qui gomme tout ,les efface provisoirement..."vacances, j'oublie tout..."
bien amicalement à toi

bibi a écrit:Chaque fois qu'on rencontre un sans asile dans la rue, la première impression qu'on se fait de cette triste personne c'est qu'elle n'a jamais eue comme tout le monde un passé, une famille ou un rang convenable dans la société. Sans hésitation, on placarde sur son visage simplement que la laideur, le dégoût et l'indifférence qui l'accompagnent fidèlement. Bien souvent, on s'engouffre et se perd dans des préjugés étroits et sans fondement, et pour finir, on se demande comment qu'une personne ait pu se retrouver aussi facilement au bas de l'échelle sociale, sans aucun moyen de s'en sortir ?
Pourtant, il suffit souvent juste d'une simple erreur, d'une mésaventure ou d'un délaissement pour que tout s'écroule autour de soi...

Poète rychar, par tes mots touchants, tu nous honores tous et toutes. Je salue la grandeur de ta sensibilité et ton humanité.

bibi 2010

comme tu le précises fort bien, la descente aux enfers peut arriver trés vite...
Perte d'emploi, divorce, dépression...
Nous évoluons sur un fil ténu, où le moindre relâchement peut s'avérer fatal...
certains travailleurs dorment dans leur voiture ne pouvant se payer un loyer!
Le monde est fourré d'injustices, car de l'argent il y a...mais nous sommes seuls avec nos tracas...
merci pour ton commentaire
amicalement

josy01 a écrit:TRES touchée par ce mal
qui devore notre humanisme
envie de crier
............................................

merci Rychar
ça me donne envie de pleurer

L'humanité se fourvoie...elle perd ses valeurs pour l'argent...
que comptent les "sans domicile" là dedans?...navrant...

Envie de CRIER comme tu l'écris....
merci pour ton commentaire...

Comment être indifférents à la souffrance de ces hommes et de ces femmes , les aider est une necessité , ton poème fait penser à ce film qui vient de sortir , moi et No , mais là on s'aperçoit qu'ils ont besoin plus qu'une simple aide , un suivi même psychologique est nécéssaire , ils ont parfois un passé qui est vraiment douloureux, manger et dormir à l 'abri n 'est pas suffisant....

baiser tendre

Cette nuit Victor a disparu
Anonyme dans la rue
Il n'avait pas trente ans
Il ne verra jamais le printemps

c'est très lugubre, ami, mais c'est beau, j'ai bien aimé votre écrit, et je suis fier de vous connaitre...merci

luminosa a écrit:Comment être indifférents à la souffrance de ces hommes et de ces femmes , les aider est une necessité , ton poème fait penser à ce film qui vient de sortir , moi et No , mais là on s'aperçoit qu'ils ont besoin plus qu'une simple aide , un suivi même psychologique est nécéssaire , ils ont parfois un passé qui est vraiment douloureux, manger et dormir à l 'abri n 'est pas suffisant....

baiser tendre

chaque hiver,c'est le même scénario...inlassablement....ils nous renvoient à la figure, la misère de ce monde...
Pendant que certains s'en mettent plein les poches, d'autres grelottent...j'ai l'impression que nous revenons au moyen âge...
le règne sarkosy accentue les inégalités...(parenthèse politique)
je t'aime
doux baisers

SAID GOURRAME a écrit:Cette nuit Victor a disparu
Anonyme dans la rue
Il n'avait pas trente ans
Il ne verra jamais le printemps

c'est très lugubre, ami, mais c'est beau, j'ai bien aimé votre écrit, et je suis fier de vous connaitre...merci

Ecrit à partir d'un fait d'hiver...
parfois ce dénuement m'est insupportable...intenable...
Une société dite moderne ne doit pas fabriquer du rejet...
amicalement et merci...

chaque hiver la scène se répète
les humains s'ignorent et se rejette
ceux qui sont dans la défaite
personne pour eux ne s'inquiète
ainsi livré à eux face à la nature,
la mort dans le silence, est seule attente

linda a écrit:chaque hiver la scène se répète
les humains s'ignorent et se rejette
ceux qui sont dans la défaite
personne pour eux ne s'inquiète
ainsi livré à eux face à la nature,
la mort dans le silence, est seule attente

Lugubre, et pourtant tellement vrai...
On a les restos du coeur
on attend le nouveau coluche qui trouverait un toit pour tous l'hiver!!!
Mais nos vedettes sont bien dans l'air du temps...
amicalement...