L’écrit-veine

L’écrit-veine
pour toutes femmes qui écrivent

Son univers doué de phrases pour citer
L’homme au soulier troué et l’enfant mal aimé
Une dame qui n’a d’océan amarré
Une heure pour cet œil qu’elle ne peut nommer

Et tant son corps attend que l’on somme denier
Pour savoir que l’argent était lieu épuiser
Le décor de son âme était-il à puiser
La monnaie de son ange où l’adieu a sombré

Le foulard à son cou pour si peu de chaleur
Et que vienne ce temps pour qu’il soit le meilleur
Attardée au miroir, son visage est si lent
Il a tant de ride-eau pour couvrir son étang

Le givre s’attardant pour écrire aux fenêtres
Que le livre n’a mot pour décrire son être
Un boisé d’incertain, une page au dormant
Et ce vers que l’on sait qu’il n’est pas son amant

Si le chemin du mot accorde son instant
Pour le blanc et le noir et pour tout le suivant
Il est à l’accord d’eux qui ne seront présent
Mais encore faut-il que ce soit l’insistant

Une lettre aux sangs maux parce que son devoir
N’était pas d’avoir pli dans son lit pour y voir
Une morsure au corps, un chagrin sans mémoire
Une plaine de fée pour vivre sans le noir

Et lumière de vous tant elle avait tissée
Une fine dentelle ou l’on sait que métier
Avait fait de sa vie un endroit pour aimer
On fera de sa mort, un an-vers oublié

Un univers doué de phrases pour citer…

Une lune de toi à mon corps, menaçante
Une ruine de roi pour trouver la servante
Une plume de soi pucelle de romance
Une bruine de moi, pour toute l’impatience
Une amitié détroit, un estuaire immense
Et enfin une voix par l’an de bien séance

Elle aura eu ce fort que l’on dit prétendant
À nulle autre bataille ou l’an-droit n’avait temps
De Pierre à lui cueillir si tel fut son amant
À vouloir lui donner bien plus que des serments

À si belle mémoire aucun lien pour l’enfant…

atouthasard