Destins
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Destins
La voilà maintenant cette pimpante gare,
Qu’on vient inaugurer, sous un soleil ardent
Et tous les musiciens de la jeune fanfare,
Vont rendre les honneurs, sans un son discordant.
C’était un dix avril, peu avant qu’on enterre
Ces hommes par millions envoyés au combat
Dans ce qu’on appela, après la grande guerre ;
les années dix neuf cent, n’y pensaient encor pas. !
Joséphine n’avait pas la fibre mondaine,
Mais couvait du regard son mari qui portait
Sur l’habit, les galons dorés de capitaine
Du corps de pompier dans lequel il servait.
Tous attendaient le train, sur le quai assailli
Par les nombreux badauds et toute leur marmaille,
Se bousculant joyeux quand voici que jaillit
La machine à vapeur, dans l’odeur de limaille..
Qu’on vient inaugurer, sous un soleil ardent
Et tous les musiciens de la jeune fanfare,
Vont rendre les honneurs, sans un son discordant.
C’était un dix avril, peu avant qu’on enterre
Ces hommes par millions envoyés au combat
Dans ce qu’on appela, après la grande guerre ;
les années dix neuf cent, n’y pensaient encor pas. !
Joséphine n’avait pas la fibre mondaine,
Mais couvait du regard son mari qui portait
Sur l’habit, les galons dorés de capitaine
Du corps de pompier dans lequel il servait.
Tous attendaient le train, sur le quai assailli
Par les nombreux badauds et toute leur marmaille,
Se bousculant joyeux quand voici que jaillit
La machine à vapeur, dans l’odeur de limaille..
... A suivre si vous le voulez bien
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
souvenirs d'un passé pas vraiment enchanteur...j'attends la suite impatiemment .
Mona- Nombre de messages : 574
Date d'inscription : 09/10/2010
Re: Destins
je prends la file d'attente aussi
rayane- Nombre de messages : 1418
Date d'inscription : 23/09/2008
Re: Destins
c'est comme si vous étiez, près de moi, dans un bon fauteuil, un verre à la main, à écouter mon récit... alors je continue...fermez les yeux.
Suite 2
... à suivre
Suite 2
Les bras articulés du Monstre de fer noir
se figèrent alors, dans l’épaisse fumée
Et disparut aussi, avec son encensoir,
Le vieux curé priant comme à l’accoutumée.
En rang les écoliers chantaient à pleine voix,
Un chant glorifiant la première venue,
Du progrès tant promis et, dans un porte-voix,
Le maire déclamait les mots de bienvenue.
La fanfare ajoutait à la cacophonie :
roulements de tambour et cuivres éclatants
Et, pour tous les tympans, la pauvre symphonie
Se transforma alors en sons déconcertants.
Le train et ses wagons s’ébranlèrent soudain,
Laissant les yeux rougis par des jets d’escarbilles,
Tout les curieux pensant que c’était du dédain,
Apprirent qu’un retard ne serait plus broutilles.
se figèrent alors, dans l’épaisse fumée
Et disparut aussi, avec son encensoir,
Le vieux curé priant comme à l’accoutumée.
En rang les écoliers chantaient à pleine voix,
Un chant glorifiant la première venue,
Du progrès tant promis et, dans un porte-voix,
Le maire déclamait les mots de bienvenue.
La fanfare ajoutait à la cacophonie :
roulements de tambour et cuivres éclatants
Et, pour tous les tympans, la pauvre symphonie
Se transforma alors en sons déconcertants.
Le train et ses wagons s’ébranlèrent soudain,
Laissant les yeux rougis par des jets d’escarbilles,
Tout les curieux pensant que c’était du dédain,
Apprirent qu’un retard ne serait plus broutilles.
... à suivre
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
il était une fois, la fée des mots.....
nous revoilà sur les ailes d'un récit magique...
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Destins
Alors voilà pour vous mes amis, la suite !
Suite trois
Joséphine et Michel, sans proférer de plainte,
chaque an de leur amour accueillaient un enfant,
Mais à présent cela n’était plus infâmant,.
Comme ils avaient dû fuir, quand elle fut enceinte.
Fille-mère en ces temps, c’était presqu’à coup sûr
La fugue ou l’avorteur, afin que n’éclabousse
l’opprobre scandaleux, qui montait un haut mur,
Condamnant les amants, sans la moindre rescousse.
Avec leur Léonie, Ils étaient revenus
Conformément unis par liens du mariage,
Après avoir vécu sans être soutenus,
Très loin de leurs parents et de leur vieux village.
L’honneur étant lavé, Michel se vit offrir,
Malgré que fin lettré, des emplois un peu ternes,
Qu’il tint un certain temps, sans même trop souffrir,
Alors qu’il les savait pour lui trop subalternes.
Suite trois
Joséphine et Michel, sans proférer de plainte,
chaque an de leur amour accueillaient un enfant,
Mais à présent cela n’était plus infâmant,.
Comme ils avaient dû fuir, quand elle fut enceinte.
Fille-mère en ces temps, c’était presqu’à coup sûr
La fugue ou l’avorteur, afin que n’éclabousse
l’opprobre scandaleux, qui montait un haut mur,
Condamnant les amants, sans la moindre rescousse.
Avec leur Léonie, Ils étaient revenus
Conformément unis par liens du mariage,
Après avoir vécu sans être soutenus,
Très loin de leurs parents et de leur vieux village.
L’honneur étant lavé, Michel se vit offrir,
Malgré que fin lettré, des emplois un peu ternes,
Qu’il tint un certain temps, sans même trop souffrir,
Alors qu’il les savait pour lui trop subalternes.
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
un conte sous doigts de fée, comment y résister ?
bisou & bonne journée.
bisou & bonne journée.
rayane- Nombre de messages : 1418
Date d'inscription : 23/09/2008
Re: Destins
bonjour miss des contes.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Destins
jolie histoire . merci de la partager avec nous
tamima- Nombre de messages : 706
Date d'inscription : 01/05/2010
Re: Destins
alors je continue.....
et vous remercie au passage.
Suite 4
Honorine bientôt vint rejoindre sa sœur ;
Plus moyen de penser à des choses futiles
Car Marcelle suivit puis, en envahisseur,
Auguste bouscula tous leurs jeux infantiles.
Joséphine domptait cette progéniture
Qui, nombreuse au foyer, se voyait allouer
de partager à cinq, chambres et nourriture,
en l’exigu trois pièces où l’on ne peut jouer.
Ce qui n’empêcha pas que, sans une logique,
Naisse une Mélanie, sans place et sans couffin,
Car l’espace étant prit, de façon archaïque
On la coucha des mois, à même le pétrin.
Michel avait gravi, mais sans forfanterie,
Les échelons ardus et on l’avait promu
Au secrétariat général de mairie
Et, quand on le fêta il en fut tout ému.
et vous remercie au passage.
Suite 4
Honorine bientôt vint rejoindre sa sœur ;
Plus moyen de penser à des choses futiles
Car Marcelle suivit puis, en envahisseur,
Auguste bouscula tous leurs jeux infantiles.
Joséphine domptait cette progéniture
Qui, nombreuse au foyer, se voyait allouer
de partager à cinq, chambres et nourriture,
en l’exigu trois pièces où l’on ne peut jouer.
Ce qui n’empêcha pas que, sans une logique,
Naisse une Mélanie, sans place et sans couffin,
Car l’espace étant prit, de façon archaïque
On la coucha des mois, à même le pétrin.
Michel avait gravi, mais sans forfanterie,
Les échelons ardus et on l’avait promu
Au secrétariat général de mairie
Et, quand on le fêta il en fut tout ému.
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
Suite 5
Dans le bénévolat il donnait de son temps,
Comme son père, aussi, contre tout incendie
Et avait avec lui, combattu très longtemps,
Jusqu'au jour où le vent usa de perfidie.
Michel se souvenait des collines en feu
Et des pommes de pin, pareilles à des bombes
Propageant les foyers malgré le coupe-feu
Que les hommes avaient dégagé jusqu’aux combes
Antoine était gaillard, bâtisseur de fontaine,
Levé tôt le matin, car sourcier reconnu,
Il avait inculqué à Michel cette graine,
D’un pouvoir ancestral, parfois trop méconnu.
Hélas, les éléments dominent la matière,
Le mistral apporta la désolation,
Sur la terre brûlante, sans craindre de frontière
Et pour « le vieux Toineau » ce fut l’immolation.
b ... à suivre
Dans le bénévolat il donnait de son temps,
Comme son père, aussi, contre tout incendie
Et avait avec lui, combattu très longtemps,
Jusqu'au jour où le vent usa de perfidie.
Michel se souvenait des collines en feu
Et des pommes de pin, pareilles à des bombes
Propageant les foyers malgré le coupe-feu
Que les hommes avaient dégagé jusqu’aux combes
Antoine était gaillard, bâtisseur de fontaine,
Levé tôt le matin, car sourcier reconnu,
Il avait inculqué à Michel cette graine,
D’un pouvoir ancestral, parfois trop méconnu.
Hélas, les éléments dominent la matière,
Le mistral apporta la désolation,
Sur la terre brûlante, sans craindre de frontière
Et pour « le vieux Toineau » ce fut l’immolation.
b ... à suivre
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
TITEFEE a écrit:La voilà maintenant cette pimpante gare,
Qu’on vient inaugurer, sous un soleil ardent
Et tous les musiciens de la jeune fanfare,
Vont rendre les honneurs, sans un son discordant.
C’était un dix avril, peu avant qu’on enterre
Ces hommes par millions envoyés au combat
Dans ce qu’on appela, après la grande guerre ;
les années dix neuf cent, n’y pensaient encor pas. !
Joséphine n’avait pas la fibre mondaine,
Mais couvait du regard son mari qui portait
Sur l’habit, les galons dorés de capitaine
Du corps de pompier dans lequel il servait.
Tous attendaient le train, sur le quai assailli
Par les nombreux badauds et toute leur marmaille,
Se bousculant joyeux quand voici que jaillit
La machine à vapeur, dans l’odeur de limaille..
... A suivre si vous le voulez bien
Le passé nous entraîne en ses ineffables regrets,
Pour qui sait regarder le côté oublié de l'histoire,
Instants intimes de vacation comme échappatoire,
Le temps que notre pensée sur image se donne arrêt.
Bien à toi p'tite fée.
Invité- Invité
Re: Destins
Suite 6
On n’enterra de lui qu’un corps réduit en cendre,
Dans le tombeau tout blanc, par lui-même bâti.
Une semaine après on ne put se méprendre,
La France allait entrer dans la plus grande nuit.
Dans le moindre hameau et au mur des mairies,
On cloua, noir sur blanc, la mobilisation.
Le peuple paysan, à travers les prairies,
Rejoignit les cités, voir la proclamation.
Joséphine en pleurant, enfants pendus aux basques
Accompagna Michel, jusqu’au parc Saint Vérans
Où se distribuaient, les fusils et les casques
Aux hommes qui partaient comme des conquérants.
Un geste de la main, ravalant leur douleur,
Les femmes, maintenant, ne pouvaient reconnaître
Dans la foule, portant à leur arme une fleur,
L’être qui, brusquement, venait de disparaître.
On n’enterra de lui qu’un corps réduit en cendre,
Dans le tombeau tout blanc, par lui-même bâti.
Une semaine après on ne put se méprendre,
La France allait entrer dans la plus grande nuit.
Dans le moindre hameau et au mur des mairies,
On cloua, noir sur blanc, la mobilisation.
Le peuple paysan, à travers les prairies,
Rejoignit les cités, voir la proclamation.
Joséphine en pleurant, enfants pendus aux basques
Accompagna Michel, jusqu’au parc Saint Vérans
Où se distribuaient, les fusils et les casques
Aux hommes qui partaient comme des conquérants.
Un geste de la main, ravalant leur douleur,
Les femmes, maintenant, ne pouvaient reconnaître
Dans la foule, portant à leur arme une fleur,
L’être qui, brusquement, venait de disparaître.
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
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Date d'inscription : 17/02/2008
cristopher-cris- Nombre de messages : 2748
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Date d'inscription : 18/07/2008
Re: Destins
Suite 7
la mobilisation avait surpris les hommes
A leurs travaux des champs et en pleines moissons,
Mais plus d’un espéra revenir de la Somme,
Pour chauffer, cet hiver, au feu ses vieux chaussons.
Malgré quelques élus, considérant ineptes
Ces voix qui acceptaient de tirer le canon,
le patriotisme trouva beaucoup d’adeptes,
pour défendre le sol comme un seul compagnon.
L’enthousiasme était vrai, car on pouvait le voir
Lors du rassemblement des hommes dans les gares,
Tant ils pensaient vraiment, qu’en faisant leur devoir,
Ils seraient les vainqueurs de ces peuples barbares.
La France disposait de près de huit cent mille
Soldats, tous appelés sous la loi des trois ans
Et c’est vers le quinze août que dans toute famille
L’on a pu recenser les nouveaux combattants.
la mobilisation avait surpris les hommes
A leurs travaux des champs et en pleines moissons,
Mais plus d’un espéra revenir de la Somme,
Pour chauffer, cet hiver, au feu ses vieux chaussons.
Malgré quelques élus, considérant ineptes
Ces voix qui acceptaient de tirer le canon,
le patriotisme trouva beaucoup d’adeptes,
pour défendre le sol comme un seul compagnon.
L’enthousiasme était vrai, car on pouvait le voir
Lors du rassemblement des hommes dans les gares,
Tant ils pensaient vraiment, qu’en faisant leur devoir,
Ils seraient les vainqueurs de ces peuples barbares.
La France disposait de près de huit cent mille
Soldats, tous appelés sous la loi des trois ans
Et c’est vers le quinze août que dans toute famille
L’on a pu recenser les nouveaux combattants.
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
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Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
toute une histoire en vers passionnants .
marwa- Nombre de messages : 445
Date d'inscription : 07/05/2010
Re: Destins
Suite 8
Dans le même dortoir, avec un charretier
Avalant au goulot et d’une main qui tremble,
Michel, Pierre et Edgard, tous copains du quartier
De la rue Sou-barri, atterrirent ensemble.
La bouteille passa bien sûr de bouche en bouche ;
C’était un très vieux marc arrachant les gosiers,
Mettant nos trois conscrits en travers de leur couche,
Fins saouls et très bruyants et d’alcool rassasiés.
De leur lit les tira un caporal furieux,
Qui leur remit alors la liste de cantine,
Où ils iraient chercher, sans être trop curieux,
L’uniforme prévu et ce qu’on leur destine.
Ils arborèrent tous, selon la tradition,
La tenue bien connue au pantalon garance,
Portée en soixante-dix dans la coalition,
Pour que les tirs amis ne fassent pas gourance
Dans le même dortoir, avec un charretier
Avalant au goulot et d’une main qui tremble,
Michel, Pierre et Edgard, tous copains du quartier
De la rue Sou-barri, atterrirent ensemble.
La bouteille passa bien sûr de bouche en bouche ;
C’était un très vieux marc arrachant les gosiers,
Mettant nos trois conscrits en travers de leur couche,
Fins saouls et très bruyants et d’alcool rassasiés.
De leur lit les tira un caporal furieux,
Qui leur remit alors la liste de cantine,
Où ils iraient chercher, sans être trop curieux,
L’uniforme prévu et ce qu’on leur destine.
Ils arborèrent tous, selon la tradition,
La tenue bien connue au pantalon garance,
Portée en soixante-dix dans la coalition,
Pour que les tirs amis ne fassent pas gourance
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
vous avez le don de scénariste. j'apprécie ce style narrateur.....
je crois que je vais me plaire parmi vous.
je crois que je vais me plaire parmi vous.
sauraya ilyas- Nombre de messages : 381
Date d'inscription : 29/10/2010
Re: Destins
une histoire qui respire la réalité.
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Re: Destins
c'est la réalité contée par ma grand-mère, ma mère et mes tantes..
BIen sûr je n'y étais pas mais avec tout le matériel que j'avais j'ai l'impression de l'avoir vécu.
donc je continue.
Suite 10
Les filles au foyer n’étaient pas sans rien faire ;
Léonie partait tôt et ceci tous les jours,
Jusqu’à Juan-les pins pour un maigre salaire,
Cousant en atelier pour riches d’alentours.
Honorine exerçait celui de lavandière,
En portant ses ballots et quelque soit le temps
Pour nettoyer le linge à l’eau de la rivière
Et le sécher au pré pour son blanchissement
Mélanie l’assistait en surveillant la braise
Qui brûlait sous le tub de cendres recouvert
Lorsqu’au printemps venu, on coulait à son aise
La lessive de draps des lits à découvert
Elles lavaient aussi, les effets de la troupe
Qui était cantonnée au bois de saint Véran
En juchant sur leur tête, sur un coussin d’étoupe,
Les paquets enfermés dans un tissu safran.
Marcelle les suivait parfois jusqu’à la route
Car elle allait cueillir, tous les printemps venus,
Les fraises dans les champs du quartier des Soulte,
Pour quelques sous troués, aux profits bien menus.
Mais les filles aidaient les dames patronnesses
A tricoter des bas, et rouler très serrées
Longues bandes Velpeau et aussi des compresses
Qui partiraient au front dans des boites carrées.
BIen sûr je n'y étais pas mais avec tout le matériel que j'avais j'ai l'impression de l'avoir vécu.
donc je continue.
Suite 10
Les filles au foyer n’étaient pas sans rien faire ;
Léonie partait tôt et ceci tous les jours,
Jusqu’à Juan-les pins pour un maigre salaire,
Cousant en atelier pour riches d’alentours.
Honorine exerçait celui de lavandière,
En portant ses ballots et quelque soit le temps
Pour nettoyer le linge à l’eau de la rivière
Et le sécher au pré pour son blanchissement
Mélanie l’assistait en surveillant la braise
Qui brûlait sous le tub de cendres recouvert
Lorsqu’au printemps venu, on coulait à son aise
La lessive de draps des lits à découvert
Elles lavaient aussi, les effets de la troupe
Qui était cantonnée au bois de saint Véran
En juchant sur leur tête, sur un coussin d’étoupe,
Les paquets enfermés dans un tissu safran.
Marcelle les suivait parfois jusqu’à la route
Car elle allait cueillir, tous les printemps venus,
Les fraises dans les champs du quartier des Soulte,
Pour quelques sous troués, aux profits bien menus.
Mais les filles aidaient les dames patronnesses
A tricoter des bas, et rouler très serrées
Longues bandes Velpeau et aussi des compresses
Qui partiraient au front dans des boites carrées.
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Destins
une sorte "biographie" d'une generation en vers hommage.
.
.
fred- Nombre de messages : 371
Date d'inscription : 06/10/2010
Re: Destins
Suite 11
Trois heures du matin, à l’aube du onze août
Les hommes ont posé, bardas, fusils, gamelle
Ils ont bu et fumé et quelques uns sont saouls
Et d’autres sur les quais, y battent la semelle
Michel ne connait pas où il va atterrir
On a parlé de Metz, c’est loin de sa Provence !
On sent l’ennemi près, et la peur de périr
Hante tous les esprits comme une connivence
La route de Verdun que maintenant ils prennent
Voit passer ces soldats, qui ont veillé la nuit
Dans la promiscuité et à présent comprennent
Que leur sort est scellé, car les beaux jours ont fuit
Sur leurs corps affamés le soleil est pénible ;
Pas le temps de s’asseoir, même pour un café !
Il faut presser le pas et rester impassible
Quand on croise un brûlé, par un autodafé.
Trois heures du matin, à l’aube du onze août
Les hommes ont posé, bardas, fusils, gamelle
Ils ont bu et fumé et quelques uns sont saouls
Et d’autres sur les quais, y battent la semelle
Michel ne connait pas où il va atterrir
On a parlé de Metz, c’est loin de sa Provence !
On sent l’ennemi près, et la peur de périr
Hante tous les esprits comme une connivence
La route de Verdun que maintenant ils prennent
Voit passer ces soldats, qui ont veillé la nuit
Dans la promiscuité et à présent comprennent
Que leur sort est scellé, car les beaux jours ont fuit
Sur leurs corps affamés le soleil est pénible ;
Pas le temps de s’asseoir, même pour un café !
Il faut presser le pas et rester impassible
Quand on croise un brûlé, par un autodafé.
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
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Date d'inscription : 17/02/2008
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