Flaminio de BIRAGUE
Page 1 sur 1
Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
C'était au jour piteux que la troupe sacrée
C'était au jour piteux que la troupe sacrée
Des morts en Jésus-Christ avait trêve et repos,
Gisant sous la froideur du cercueil en dépôt,
Quand de maint Requiem leur âme est honorée.
Lors au dur souvenir de la seconde année
Que mon coeur est défunt, pour s'être vu forclos
D'un oeil en qui le ciel a mon destin enclos,
Je formais tels sanglots d'une morte halénée :
Hélas ! Que suis-je moi ? Suis-je mort ? Suis-je vif ?
Le mort a ce jour d'hui un Requiem plaintif,
Et sur son froid tombeau flambe un funèbre cierge ;
Mais celle qui devait soupirer pour ma mort
Sur ma dépouille éteint cette chandelle vierge,
Qui aux ombres sans corps m'a fait descendre à tort.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Complainte
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Complainte
Vous de moi tant aimés, ô déserts solitaires
Où j'ai souvent sans fruit semé mes tristes voix,
Soyez, je vous supplie, encore cette fois
De mes derniers sanglots les loyaux secrétaires.
Et toi, fille de l'air, ô Écho forestière,
Ne réponds plus au son de mes tristes regrets,
Et vous aussi, courriers de mes ennuis secrets,
Zéphirs, n'éventez point cette plainte dernière.
Esprits qui habitez dans la forêt époisse
Du manoir ténébreux des horribles Enfers,
Si vous saviez les maux qu'en aimant j'ai soufferts,
Vous plaindriez mes tourments plutôt que votre angoisse.
.... Hélas ! je suis semblable aux rivières bruyantes
Qui tant plus on arrête et empêche leur cours
Bruyent plus vivement, et quittant leurs détours,
Noyent se débordant les campagnes riantes.
Ainsi plus la rigueur des yeux de ma maîtresse
Noye mon espérance en la mer de mes pleurs,
Plus je veux adorer les amoureuses fleurs
De son teint blanchissant et sa luisante tresse.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Désespéré, chétif, du repos de ma vie
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Désespéré, chétif, du repos de ma vie
Désespéré, chétif, du repos de ma vie,
Je chemine à grands pas au sentier douloureux
De l'Orque épouvantable, où le sort rigoureux
Avait dès le berceau ma jeunesse asservie.
Là l'horreur de la nuit sombrement obscurcie,
Et l'effroi pâlissant de l'Achéron ombreux,
Avec tous les tourments des Enfers ténébreux,
Puissent combler mon chef d'indomptable manie !
Ciel, pourquoi m'as-tu fait si tôt naître ici-bas
Pour souffrir mille maux pires que le trépas,
Et mourir sans mourir mille fois en une heure ?
Hélas ! apaise un peu ton injuste rigueur,
Ou bien, pour m'affranchir de ma triste langueur,
Fais que mourant soudain aussi ma peine meure
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Divin Ronsard
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Divin Ronsard, après que la douleur
Divin Ronsard, après que la douleur
M'aura couché sous une froide lame,
Et que l'Amour, sans barque ni sans rame,
M'aura fait voir le monde sans couleur,
Après ma mort, sanglote mon malheur,
Et d'un long cri qui les rochers entame
Dis aux passants qu'aux regards de ma dame,
Chaud et brûlant j'immolai tout mon coeur.
Arrose après mon tombeau de tes larmes,
Et mets dessus ces pitoyables carmes,
Tristes témoins de mon gémissement :
CELUI QUI GÎT EN CE LIEU SOLITAIRE
POUR N'AVOIR PU A SA DAME COMPLAIRE
SOUS CE TOMBEAU SOUPIRE SON TOURMENT.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Hélas
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Hélas ! mes tristes yeux sont changés en fontaines
Hélas ! mes tristes yeux sont changés en fontaines,
Qui versent non de pleurs mais de larmes de sang,
Et le trait dont Amour me transperça le sang
Augmente incessamment mes angoisseuses peines.
Toujours l'objet hideux de cent morts inhumaines
Se présente à mes yeux, et la Parque à son rang
Epouvante mon coeur, ne voyant point le blanc
A qui tendraient hélas ! mes espérances vaines.
Le soir, dessus mon toit, les funèbres oiseaux
Annoncent mon trépas et les malheurs nouveaux
Que je vois jà tomber sur mon chef misérable.
Au moins puisque le sort cruel et inhumain
Avance mon trépas, mourrussé-je en son sein,
Suçant le vif coral de sa bouche agréable !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Hôte mélancolique
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Hôte mélancolique
Hôte mélancolique
Des tombeaux et des croix,
J'errerai fantastique
Aux effroyables bois,
Compagnon des forêts
Et des démons secrets.
Les rochers solitaires,
Oreillés à mes sons,
Les Faunes et les Laires,
Rediront mes chansons,
Chansons tristes témoins
De mes funèbres soins.
Les Ombres éternelles
Des Mânes blêmissants
Sont beaucoup plus fidèles
A mes sens languissants
Que l'astre radieux
Qui redore les Cieux.
Hélas ce n'est moi-même
Qui forme ces accents !
Je suis jà ombre blême,
Orphelin de mes sens,
Errant, idole affreux,
Dans l'Orque ténébreux.
Vous donc Ombres sacrées
Des antres recélées,
Vous grottes emmurées,
De silence voilées,
Vous chenues forêts,
Assistez mes regrets.
Dans votre dure écorce,
Sous l'ombre de vos bras,
Gravez à toute force
Mon langoureux trépas,
Qui bornera mes voeux
Aux myrtes ombrageux...
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
J'aime si hautement que je n'ose nommer
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
J'aime si hautement que je n'ose nommer
J'aime si hautement que je n'ose nommer
La divine beauté reine de mon courage,
De peur que le vulgaire ignorant et volage
De ma témérité ne vienne me blâmer.
Si veux-je toutefois plutôt me consumer,
Aimant une déesse en peine et en servage,
Et souffrir maint ennui, mainte mort, mainte rage,
Qu'être content de peu et bassement aimer.
Que si mon entreprise est haute et malaisée,
La victoire en sera plus belle et plus prisée.
On connaît le soldat aux exploits dangereux,
On connaît le nocher alors que la tourmente
Menace son vaisseau sur la mer véhémente,
Et aux braves desseins un esprit courageux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Je sens déjà saillir de toute fosse obscure
Je sens déjà saillir de toute fosse obscure
Mille fiers animaux goulûment animés
Qui à me dévorer mettront toute leur cure
Quand mes esprits vitaux se verront consumés,
Et pour honnêtement dresser ma sépulture,
D'un loup m'entomberont les boyaux affamés,
Ni ne veux ciseler le marbre ou le porphyre
Car mon corps pour tombeau méritait encor pire !
Maudit soit le jour noir que cette lèvre ouverte
Donna nom au bel oeil qui m'induit à ce sort,
Maudits soient tant de jours dont je pleure la perte,
Suivant cette lumière en qui je vis ma mort,
Maudits soient les écrits et la rime diserte
Dont mon amour lui fit un honorable fort,
Et maudit soit le temps que j'y perdis la vue,
Le mois, l'an et le jour et l'heure qui me tue !
Or sus apprête-toi de volonté constante,
Mon chétif coeur brûlé de maint amoureux dard,
Que la mort soit le port de cette cure ardente,
Puisqu'à te secourir les bons s'employent tard.
Je sais qu'en ce départ ne seras trop dolente,
Car long temps j'ai souffert le trait de son regard.
N'en sois dolent, mon coeur, car bien souvent contrainte
Trouve salut en l'homme en besoin et en crainte.
Et toi ma douce lyre amoureuse et dorée,
La fidèle compagne à mes pas langoureux,
Fidèle à tous, hormis à ma sainte adorée,
Charme de mes ennuis et soupirs douloureux,
Après avoir tiré la mort tant désirée,
Demeure ici rompue en ces déserts heureux.
Ne reçoive ton son, cette plainte dernière.
Mal se marie un chant à une mort meurtrière.
Or t'éjouis, ingrate, en ma mort douloureuse,
Viens humer tout mon sang, saoule-toi désormais,
Je t'offre de mon coeur l'offrande bienheureuse,
Que plus ne navreront tes exécrables traits,
Et mon ombre sortant de sa cendre ennuyeuse
S'en ira talonnant tes pas à tout jamais.
Voilà la triste fin de ma fatale course,
Pour t'agréer, ingrate, adieu, ma cruelle ourse
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Ma vie est un Enfer plein d'ennuis et de peines
Ma vie est un Enfer plein d'ennuis et de peines,
Mes tourments outrageux sont les fouets punisseurs,
Et mes soucis mordants les serpents meurtrisseurs
Qui bourrellent mon coeur de cent morts inhumaines.
Comme là-bas on voit les espérances vaines,
Ainsi tous mes espoirs meurent en leur verdeur.
J'ai fait de pleurs un Styx et mes vives ardeurs
Ont fait un Phlégéton qui bout dedans mes veines.
Mes sanglots redoublés et mes plaintives voix
Sont les horribles cris et furieux abois
Du portier infernal qui aboie sans cesse.
Mais je suis d'un seul point aux ombres différent,
Car les démons sont ceux qui les vont martyrant,
Et je suis tourmenté d'une jeune déesse.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Madame, si tu veux me prêter ton oreille
Madame, si tu veux me prêter ton oreille,
Pour toi je me ferai prophète véritier,
Mordillant un rameau du poenien laurier,
Et de tes trois couleurs je dirai la nouvelle.
Le gris mélancolique est le soin qui m'éveille
Quand ma trêve se rompt par Amour mon guerrier,
L'incarnat est mon sang qui teint mon dard meurtrier,
Qui premier me piqua en pointe d'une abeille.
L'orangé m'est signal du triste désespoir,
Où piqué m'a réduit mon amoureux espoir.
Ainsi de tes couleurs je peins la portraiture
De mes piteux ennuis que tu vois sans pitié,
Ne voulant bienheurer ma constante amitié
D'un bon rais de ton oeil, dont j'attends nourriture.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Par le milieu des déserts écartés
Par le milieu des déserts écartés,
Dans la frayeur des antres plus sauvages,
Et sur le bord des plus lointains rivages,
Je fuis les lieux des hommes habités,
Et regrettant tes divines beautés,
Seul à l'écart, j'écoute les ramages
Des oiselets qui en mille langages
Chantent d'amour les saintes déités.
Mais las, maîtresse, ô triste destinée !
Tu verras tôt ma vie terminée
Parmi ces bois, et alors tu diras :
" Repose, amant, sous ces bocages sombres,
Ces pleurs, ces cris que j'épands sur tes ombres,
Sont les présents que de moi tu auras. "
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Plutôt les pâles Soeurs me privent de lumière
Plutôt les pâles Soeurs me privent de lumière,
Et m'envoyent au creux des enfers pleins d'horreur
Éprouver de Pluton l'effroyable terreur,
Et ouïr de Minos la sentence dernière,
Plutôt de Prométhée la douleur coutumière
Me tourmente toujours, et l'ardente fureur
Des filles d'Achéron, toujours pleines d'erreurs,
Bourrelle mon esprit d'une rage meurtrière,
Plutôt puissé-je encor souffrir la passion
De l'avare Tantale et du fol Ixion,
Du cauteleux Sisyphe et du paillard Titie,
Que j'adore inconstant jamais autre beauté
Que la vôtre, Madame, en qui la loyauté,
Les Grâces, et l'Amour, ont leur place choisie.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Que me sert de verser deux ruisseaux de mes yeux
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Que me sert de verser deux ruisseaux de mes yeux
Que me sert de verser deux ruisseaux de mes yeux,
Si je ne puis caver le roc de son courage ?
Hélas, je connais bien qu'en la fleur de mon âge
Il faut que je m'en aille aux palus stygieux.
Ô malheureux amour qui me rends furieux,
Ensorcelant mes sens de ta mortelle rage,
Pourquoi dessous le joug d'une beauté volage
Asservis-tu mon coeur dolent et soucieux ?
Ô dieux qui habitez les voûtes étoilées
Et l'Orque ténébreux et les plaines salées,
Regardez en pitié mon ennui véhément !
Faites que ma Déesse ingrate et dédaigneuse
Apaise sa fierté cruelle et rigoureuse,
Et prenne un peu pitié de mon cruel tourment !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Qui veut voir ici-bas un Astre reluisant
Qui veut voir ici-bas un Astre reluisant,
Et s'égayer au joug d'une douce misère,
Voye mon beau Phénix, la réserve plus chère
Qu'eut de mille ans le Ciel, qu'il nous offre à présent.
Ce sacré saint oiseau, ce Phénix tout plaisant
Qui par sa grand douceur adoucirait Mégère,
Qui souplement volant, d'une voix présagère,
M'annonce le malheur qui me va séduisant,
Devin, hélas, prédit tout clair ma mort prochaine.
Mais le Ciel qui se rit de ma cruelle peine
Ne veut que je le crois et le tient en ce fond.
Donc puisqu'il plaît aux Dieux ainsi finir ma vie,
Mon âme sans le croire ainsi toujours le nie,
Chacun voye mon feu, plus qu'à Troye fécond.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Renais, renais encor, Méduse monstrueuse
Renais, renais encor, Méduse monstrueuse,
Et transforme en rocher par ton hideux regard
Ce mien corps transpercé de maint amoureux dard,
Comme sous forme humaine une mort outrageuse,
Et mon esprit quittant sa prison douloureuse,
Dont le destin voudra l'affranchir, mais trop tard,
Après ce Purgatoire où ce beau Soleil l'ard,
Ait un antre obscurci pour résidence heureuse.
Mais puisque mes soupirs ni ma constante foi
N'émeuvent à pitié de mon cruel émoi
La cruelle beauté qui règne en mon courage,
Ains mon martyre accroît comme croît mon amour,
Lorsque j'aurai perdu la lumière du jour,
Mon coeur soit sa dépouille et funeste héritage.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
laminio de BIRAGUE (1550-?)
Tous ces oiseaux qui sous la nuit obscure
Tous ces oiseaux qui sous la nuit obscure
D'un triste vol se plaignent lentement
Ne sont témoins du doux commencement
De mon amour sainte, loyale et pure.
Les clairs ruisseaux, les bois et la verdure
Des prés fleuris d'un beau bigarrement
Sont seuls témoins du bien et du tourment
Que pour aimer également j'endure.
La nuit n'eût su dans son sein recéler
Mon feu luisant, qui peut étinceler
Parmi les cieux, aux enfers et sous l'onde.
Mon amour passe au travers de la nuit,
Et plein d'un feu qui bluettant s'enfuit,
Aide au soleil à redorer le monde.
Tous ces oiseaux qui sous la nuit obscure
Tous ces oiseaux qui sous la nuit obscure
D'un triste vol se plaignent lentement
Ne sont témoins du doux commencement
De mon amour sainte, loyale et pure.
Les clairs ruisseaux, les bois et la verdure
Des prés fleuris d'un beau bigarrement
Sont seuls témoins du bien et du tourment
Que pour aimer également j'endure.
La nuit n'eût su dans son sein recéler
Mon feu luisant, qui peut étinceler
Parmi les cieux, aux enfers et sous l'onde.
Mon amour passe au travers de la nuit,
Et plein d'un feu qui bluettant s'enfuit,
Aide au soleil à redorer le monde.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Vous qui habitez l'Orque noir
Vous qui habitez l'Orque noir,
Laissez votre horrible manoir,
Sortez de la grotte avernale,
Et venez tous ici haut voir
Ma peine qui n'a point d'égale.
Ô Proserpine, ô noir Pluton
Cerbère, Mégère, Alecton,
Tisyphone, infernales Ombres
Atropos, Lachésis, Cloton,
Venez tous ouïr mes encombres !
Les tourments qu'on souffre aux Enfers
N'égalent ceux que j'ai soufferts.
Ma douleur est incomparable,
Car dans ce globeux univers,
Rien tant que moi n'est misérable.
Hélas ! cette jeune beauté,
Qui d'une douce cruauté
Me lie en sa blonde cordelle,
Contre les lois de loyauté,
A faussé notre amour fidèle.
Vous donques Esprits infernaux,
Prenez pitié de mes travaux,
Faites que l'inhumaine Parque
Tranchant ma vie et tous mes maux,
Me pousse en l'infernale barque.
Mais après que mes tristes pas
La Parque aura conduits là-bas,
Au lac affreux de l'onde noire,
Ces vers qui diront mon trépas
Soient mis au temple de Mémoire.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Flaminio de BIRAGUE
- Flaminio de BIRAGUE (1550-?)
Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles
Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles
Que je fais retentir de mes chants languissants,
Antres qui répondez à mes tristes accents,
Quand vous oyez le son de mes plaintes mortelles,
Vous monts démesurés, et vous campagnes belles,
Vous ombrages secrets, vous beaux prés verdissants,
Vous déserts écartés, vous tertres verdissants,
Qui êtes sûrs témoins de mes amours rebelles,
Vous nymphes et sylvains, vous faunes et satyres,
Qui écoutez les sons de mes tristes soupirs,
Quand serai-je assuré de quelque paix tranquille ?
Ô que plût-il au ciel qu'un jour je puisse voir
Celle que je ne puis à pitié émouvoir
S'arrêter à songer aux pleurs que je distille ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum