Poèmes les Mains
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Poèmes les Mains
LES MAINS D'ELSA (Louis Aragon)
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Les chères mains qui furent miennes:Paul Verlaine
, 1880)
Les chères mains qui furent miennes,
Toutes petites, toutes belles,
Après ces méprises mortelles
Et toutes ces choses païennes,
Après les rades et les grèves,
Et les pays et les provinces,
Royales mieux qu'au temps des princes
Les chères mains m'ouvrent les rêves.
Mains en songe, mains sur mon âme,
Sais-je, moi, ce que vous daignâtes,
Parmi ces rumeurs scélérates,
Dire à cette âme qui se pâme?
Ment-elle, ma vision chaste
D'affinité spirituelle,
De complicité maternelle,
D'affection étroite et vaste?
Remords si cher, peine très bonne,
Rêves bénits , mains consacrées,
0 ces mains, ses mains vénérées,
Faites le geste qui pardonne.
Les chères mains qui furent miennes,
Toutes petites, toutes belles,
Après ces méprises mortelles
Et toutes ces choses païennes,
Après les rades et les grèves,
Et les pays et les provinces,
Royales mieux qu'au temps des princes
Les chères mains m'ouvrent les rêves.
Mains en songe, mains sur mon âme,
Sais-je, moi, ce que vous daignâtes,
Parmi ces rumeurs scélérates,
Dire à cette âme qui se pâme?
Ment-elle, ma vision chaste
D'affinité spirituelle,
De complicité maternelle,
D'affection étroite et vaste?
Remords si cher, peine très bonne,
Rêves bénits , mains consacrées,
0 ces mains, ses mains vénérées,
Faites le geste qui pardonne.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Re: Poèmes les Mains
MAINS (Paul Verlaine, 1888)
Ce ne sont pas des mains d'altesse,
De beau prélat quelque peu saint,
Pourtant une délicatesse
Y laisse son galbe succinct.
Ce ne sont pas des mains d'artiste,
De poète proprement dit,
Mais quelque chose comme triste
En fait comme un groupe en petit ;
Car les mains ont leur caractère,
C'est tout un monde en mouvement
Où le pouce et l'auriculaire
Donnent les pôles de l'aimant
Les météores de la tête
Comme les tempêtes du cœur,
Tout s'y répète et s'y reflète
Par un don logique et vainqueur.
Ce ne sont pas non plus les palmes
D'un rural ou d'un faubourien ;
Encor leurs grandes lignes calmes
Disent «Travail qui ne doit rien ».
Elles sont maigres, longues, grises,
Phalange large, ongle carré.
Tels en ont aux vitraux d'églises
Les saints sous le rinceau doré,
Ou tels quelques vieux militaires
Déshabitués des combats
Se rappellent leurs longues guerres
Qu'ils narrent entre haut et bas.
Ce soir elles ont, ces mains sèches,
Sous leurs rares poils hérissés,
Des airs spécialement rêches,
Comme en proie à d'âpres pensers.
Le noir souci qui les agace,
Leur quasi-songe aigre les font
Faire une sinistre grimace
A leur façon, mains qu'elles sont.
J'ai peur à les voir sur la table
Préméditer là, sous mes yeux,
Quelque chose de redoutable,
D'inflexible et de furieux.
La main droite est bien à ma droite,
L'autre à ma gauche, je suis seul.
Les linges dans la chambre étroite
Prennent des aspects de linceul,
Dehors le vent hurle sans trêve,
Le soir descend insidieux...
Ah ! si ce sont des mains de rêve,
Tant mieux, - ou tant pis, - ou tant mieux.
Ce ne sont pas des mains d'altesse,
De beau prélat quelque peu saint,
Pourtant une délicatesse
Y laisse son galbe succinct.
Ce ne sont pas des mains d'artiste,
De poète proprement dit,
Mais quelque chose comme triste
En fait comme un groupe en petit ;
Car les mains ont leur caractère,
C'est tout un monde en mouvement
Où le pouce et l'auriculaire
Donnent les pôles de l'aimant
Les météores de la tête
Comme les tempêtes du cœur,
Tout s'y répète et s'y reflète
Par un don logique et vainqueur.
Ce ne sont pas non plus les palmes
D'un rural ou d'un faubourien ;
Encor leurs grandes lignes calmes
Disent «Travail qui ne doit rien ».
Elles sont maigres, longues, grises,
Phalange large, ongle carré.
Tels en ont aux vitraux d'églises
Les saints sous le rinceau doré,
Ou tels quelques vieux militaires
Déshabitués des combats
Se rappellent leurs longues guerres
Qu'ils narrent entre haut et bas.
Ce soir elles ont, ces mains sèches,
Sous leurs rares poils hérissés,
Des airs spécialement rêches,
Comme en proie à d'âpres pensers.
Le noir souci qui les agace,
Leur quasi-songe aigre les font
Faire une sinistre grimace
A leur façon, mains qu'elles sont.
J'ai peur à les voir sur la table
Préméditer là, sous mes yeux,
Quelque chose de redoutable,
D'inflexible et de furieux.
La main droite est bien à ma droite,
L'autre à ma gauche, je suis seul.
Les linges dans la chambre étroite
Prennent des aspects de linceul,
Dehors le vent hurle sans trêve,
Le soir descend insidieux...
Ah ! si ce sont des mains de rêve,
Tant mieux, - ou tant pis, - ou tant mieux.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
LES MAINS DE JEANNE-MARIE :Arthur Rimbaud
, 1919)
Jeanne-Marie a des mains fortes,
Mains sombres que l'été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
Sont-ce des mains de Juana?
Ont'elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés?
Ont-elles trempé dans des lunes
Aux étangs de sérénités?
Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants?
Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d'or?
C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires?
Mains décanteuses de poisons?
Oh! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions?
-Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
Ni bruni sur les pieds des dieux :
Ces mains n'ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d'ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l'usine,
Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval!
Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons!
Ça serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.
L'éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis!
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis!
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d'hier;
Le dos de ces Mains est la place
Qu'en baisa tout Révolté fier!
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
A travers Paris insurgé!
Ah! quelquefois, ô Mains sacrées,
A vos poings, Main où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux!
Et c'est un soubressaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d'ange,
En vous faisant saigner les doigts!
Jeanne-Marie a des mains fortes,
Mains sombres que l'été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
Sont-ce des mains de Juana?
Ont'elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés?
Ont-elles trempé dans des lunes
Aux étangs de sérénités?
Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants?
Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d'or?
C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires?
Mains décanteuses de poisons?
Oh! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions?
-Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
Ni bruni sur les pieds des dieux :
Ces mains n'ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d'ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l'usine,
Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval!
Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons!
Ça serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.
L'éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis!
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis!
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d'hier;
Le dos de ces Mains est la place
Qu'en baisa tout Révolté fier!
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
A travers Paris insurgé!
Ah! quelquefois, ô Mains sacrées,
A vos poings, Main où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux!
Et c'est un soubressaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d'ange,
En vous faisant saigner les doigts!
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
ETUDE DE MAINS
(Téophile Gautier, 1851)
I IMPERIA
Chez un sculpteur, moulée en plâtre,
J'ai vu l'autre jour une main
D'Aspasie ou de Cléopâtre,
Pur fragment d'un chef-d'œuvre humain ;
Sous le baiser neigeux saisie
Comme un lis par l'aube argenté,
Comme une blanche poésie
S'épanouissait sa beauté.
Dans l'éclat de sa pâleur mate
Elle étalait sur le velours
Son élégance délicate
Et ses doigts fins aux anneaux lourds.
Une cambrure florentine,
Avec un bel air de fierté,
Faisait, en ligne serpentine,
Onduler son pouce écarté.
A-t-elle joué dans les boucles
Des cheveux lustrés de don Juan,
Ou sur son caftan d'escarboucles
Peigné la barbe du sultan,
Et tenu, courtisane ou reine,
Entre ses doigts si bien sculptés,
Le sceptre de la souveraine
Ou le sceptre des voluptés ?
Elle a dû, nerveuse et mignonne,
Souvent s'appuyer sur le col
Et sur la croupe de lionne
De sa chimère prise au vol.
Impériales fantaisies,
Amour des somptuosités ;
Voluptueuses frénésies,
Rêves d'impossibilités,
Romans extravagants, poèmes
De haschisch et de vin du Rhin,
Courses folles dans les bohèmes
Sur le dos des coursiers sans frein ;
On voit tout cela dans les lignes
De cette paume, livre blanc
Où Vénus a tracé des signes
Que l'amour ne lit qu'en tremblant.
II LACENAIRE
Pour contraste, la main coupée
De Lacenaire l'assassin,
Dans des baumes puissants trempée,
Posait auprès, sur un coussin.
Curiosité dépravée !
J'ai touché, malgré mes dégoûts,
Du supplice encor mal lavée,
Cette chair froide au duvet roux.
Momifiée et toute jaune
Comme la main d'un pharaon,
Elle allonge ses doigts de faune
Crispés par la tentation.
Un prurit d'or et de chair vive
Semble titiller de ses doigts
L'immobilité convulsive,
Et les tordre comme autrefois.
Tous les vices avec leurs griffes
Ont, dans les plis de cette peau,
Tracé d'affreux hiéroglyphes,
Lus couramment par le bourreau.
On y voit les œuvres mauvaises
Ecrites en fauves sillons,
Et les brûlures des fournaises
Où bouillent les corruptions ;
Les débauches dans les Caprées
Des tripots et des lupanars,
De vin et de sang diaprées,
Comme l'ennui des vieux Césars !
En même temps molle et féroce,
Sa forme a pour l'observateur
Je ne sais quelle grâce atroce,
La grâce du gladiateur !
Criminelle aristocratie,
Par la varlope ou le marteau
Sa pulpe n'est pas endurcie,
Car son outil fut un couteau.
Saints calus du travail honnête,
On y cherche en vain votre sceau.
Vrai meurtrier et faux poète,
Il fut le Manfred du ruisseau !
I IMPERIA
Chez un sculpteur, moulée en plâtre,
J'ai vu l'autre jour une main
D'Aspasie ou de Cléopâtre,
Pur fragment d'un chef-d'œuvre humain ;
Sous le baiser neigeux saisie
Comme un lis par l'aube argenté,
Comme une blanche poésie
S'épanouissait sa beauté.
Dans l'éclat de sa pâleur mate
Elle étalait sur le velours
Son élégance délicate
Et ses doigts fins aux anneaux lourds.
Une cambrure florentine,
Avec un bel air de fierté,
Faisait, en ligne serpentine,
Onduler son pouce écarté.
A-t-elle joué dans les boucles
Des cheveux lustrés de don Juan,
Ou sur son caftan d'escarboucles
Peigné la barbe du sultan,
Et tenu, courtisane ou reine,
Entre ses doigts si bien sculptés,
Le sceptre de la souveraine
Ou le sceptre des voluptés ?
Elle a dû, nerveuse et mignonne,
Souvent s'appuyer sur le col
Et sur la croupe de lionne
De sa chimère prise au vol.
Impériales fantaisies,
Amour des somptuosités ;
Voluptueuses frénésies,
Rêves d'impossibilités,
Romans extravagants, poèmes
De haschisch et de vin du Rhin,
Courses folles dans les bohèmes
Sur le dos des coursiers sans frein ;
On voit tout cela dans les lignes
De cette paume, livre blanc
Où Vénus a tracé des signes
Que l'amour ne lit qu'en tremblant.
II LACENAIRE
Pour contraste, la main coupée
De Lacenaire l'assassin,
Dans des baumes puissants trempée,
Posait auprès, sur un coussin.
Curiosité dépravée !
J'ai touché, malgré mes dégoûts,
Du supplice encor mal lavée,
Cette chair froide au duvet roux.
Momifiée et toute jaune
Comme la main d'un pharaon,
Elle allonge ses doigts de faune
Crispés par la tentation.
Un prurit d'or et de chair vive
Semble titiller de ses doigts
L'immobilité convulsive,
Et les tordre comme autrefois.
Tous les vices avec leurs griffes
Ont, dans les plis de cette peau,
Tracé d'affreux hiéroglyphes,
Lus couramment par le bourreau.
On y voit les œuvres mauvaises
Ecrites en fauves sillons,
Et les brûlures des fournaises
Où bouillent les corruptions ;
Les débauches dans les Caprées
Des tripots et des lupanars,
De vin et de sang diaprées,
Comme l'ennui des vieux Césars !
En même temps molle et féroce,
Sa forme a pour l'observateur
Je ne sais quelle grâce atroce,
La grâce du gladiateur !
Criminelle aristocratie,
Par la varlope ou le marteau
Sa pulpe n'est pas endurcie,
Car son outil fut un couteau.
Saints calus du travail honnête,
On y cherche en vain votre sceau.
Vrai meurtrier et faux poète,
Il fut le Manfred du ruisseau !
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Re: Poèmes les Mains
LES CINQ DOIGTS DE LA MAIN (Louis Bertrand, 1842)
Le pouce est ce gras cabaretier flamand, d'humeur goguenarde et grivoise, qui fume sur sa porte, à l'enseigne de la double bière de mars.
L'index est sa femme, virago sèche comme une merluche, qui, dès le matin, soufflette sa servante dont elle est jalouse, et caresse la bouteille dont elle est amoureuse.
Le doigt du milieu est leur fils, compagnon dégrossi à la hache, qui serait soldat s'il n'était brasseur, et qui serait cheval s'il n'était homme.
Le doigt de l'anneau est leur fille, leste et agaçante Zerbine qui vend des dentelles aux dames, et ne vend pas ses sourires aux cavaliers.
Et le doigt de l'oreille est le Benjamin de la famille, marmot pleureur qui toujours se brimbale à la ceinture de sa mère comme un petit enfant pendu au croc d'une ogresse.
Les cinq doigts de la main sont la plus mirobolante giroflée à cinq feuilles qui ait jamais brodé les parterres de la noble cité de Harlem.
Le pouce est ce gras cabaretier flamand, d'humeur goguenarde et grivoise, qui fume sur sa porte, à l'enseigne de la double bière de mars.
L'index est sa femme, virago sèche comme une merluche, qui, dès le matin, soufflette sa servante dont elle est jalouse, et caresse la bouteille dont elle est amoureuse.
Le doigt du milieu est leur fils, compagnon dégrossi à la hache, qui serait soldat s'il n'était brasseur, et qui serait cheval s'il n'était homme.
Le doigt de l'anneau est leur fille, leste et agaçante Zerbine qui vend des dentelles aux dames, et ne vend pas ses sourires aux cavaliers.
Et le doigt de l'oreille est le Benjamin de la famille, marmot pleureur qui toujours se brimbale à la ceinture de sa mère comme un petit enfant pendu au croc d'une ogresse.
Les cinq doigts de la main sont la plus mirobolante giroflée à cinq feuilles qui ait jamais brodé les parterres de la noble cité de Harlem.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Louis Aragon
LES MAINS D'ELSA
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Rondel sur ses mains
(Jules Laforgue, 1973)
Oh ! baiser ses petites mains,
Ses mains douces, pâles et fines
D'un nid délicat de malines
Sortant un peu leurs poignets fins.
En d'exquis et frêles dessins
Courent leurs veines azurines.
Oh! baiser ses petites mains,
Ses mains douces, pâles et fines.
Elles damneraient bien des Saints,
Et même bien des mysogines,
Avec leurs mollesses câlines.
Pour moi, j'en suis fou, je le crains,
Oh ! baiser ses petites mains.
Oh ! baiser ses petites mains,
Ses mains douces, pâles et fines
D'un nid délicat de malines
Sortant un peu leurs poignets fins.
En d'exquis et frêles dessins
Courent leurs veines azurines.
Oh! baiser ses petites mains,
Ses mains douces, pâles et fines.
Elles damneraient bien des Saints,
Et même bien des mysogines,
Avec leurs mollesses câlines.
Pour moi, j'en suis fou, je le crains,
Oh ! baiser ses petites mains.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Chanson les mains
Sur une arme les doigts noués
Nos Mains (Jean-Jacques Goldman)
Pour agresser, serrer les poings
Mais nos paumes sont pour aimer
Y a pas de caresse en fermant les mains
Longues, jointes en une prière
Bien ouvertes pour acclamer
Dans un poing les choses à soustraire
On ne peut rien tendre les doigts pliés
Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Mécanique simple et facile
Des veines et dix métacarpiens
Des phalanges aux tendons dociles
Et tu rel�ches ou bien tu retiens
Et des ongles faits pour griffer
Poussent au bout du mauvais côté
Celui qui menace ou désigne
De l'autre on livre nos vies dans les lignes
Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Un simple geste d'humain
Quand se desserrent ainsi nos poings
Quand s'écartent nos phalanges
Sans méfiance, une arme d'échange
Des champs de bataille en jardin
Le courage du signe indien
Un cadeau d'hier à demain
Rien qu'un instant d'innocence
Un geste de reconnaissance
Quand on ouvre comme un écrin
Quand on ouvre nos mains.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Chanson les mains
Mes mains,
Mes mains (Gilbert Bécaud)
Dessinent dans le soir
La forme d'un espoir
Qui ressemble à ton corps.
Mes mains,
Quand elles tremblent de fièvre,
C'est de nos amours brèves
Qu'elles se souviennent encore.
Mes mains,
Caressent dans leurs doigts
Des riens venant de toi,
Cherchant un peu de joie
Mes mains,
Se tendent en prière
Vers ton ombre légère
Disparue dans la nuit.
Mes mains,
Elles t'aiment à la folie
D'un amour infini.
Elles t'aiment pour la vie.
As-tu déjà effacé ce passé qui m'obsède?
As-tu déjà oublié que ces mains ont tout donné?
Mes mains
Qui voudraient caresser,
Un jour seront lassées
D'attendre ton retour.
Mes mains,
Elles iront te chercher
Là où tu t'es cachée
Avec un autre amour.
Mes mains,
Méprisant les prières,
Trembleront de colère
Et je n'y pourrai rien.
Mes mains,
Pour toujours dans la nuit
Emporteront ta vie,
Mais puisque tu le sais
Reviens!
Et tout comme autrefois,
Elles frémiront pour toi
Dans la joie retrouvée.
Reviens!
Ne les repousse pas,
Ces mains tendues vers toi,
Et donne-leur tes mains.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Chanson les mains
ô cette main fiévreuse qui cherchait,
Cette main (Charles Trenet)
Qui frémissait et qui tremblait,
Qui furetait et se cachait,
Qui revenait et se perdait
En feuilletant des reliures.
Je n'ai vu que ses doigts,
Doigts d'abbé longs et chastes,
Que cette main d'ivoire aux ongles de cristal,
Que cette main convalescente d'hôpital
Parmi les livres verts et rouges.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Chanson les mains
Nous sommes allongés
J'ai ta main (Charles Trenet)
Sur l'herbe de l'été.
Il est tard.
On entend chanter
Des amoureux et des oiseaux.
On entend chuchoter
Le vent dans la campagne.
On entend chanter la montagne.
J'ai ta main dans ma main.
Je joue avec tes doigts.
J'ai mes yeux dans tes yeux
Et partout, l'on ne voit
Que la nuit, belle nuit, que le ciel merveilleux,
Tout fleuri, palpitant, tendre et mystérieux.
Viens plus près, mon amour,
Ton cœur contre mon cœur
Et dis-moi qu'il n'est pas de plus charmant bonheur
Que ces yeux dans le ciel, que ce ciel dans tes yeux,
Que ta main qui joue avec ma main.
Je ne te connais pas.
Tu ne sais rien de moi.
Nous ne sommes que deux vagabonds,
Fille des bois, mauvais garçon.
Ta robe est déchirée.
Je n'ai plus de maison.
Je n'ai plus que la belle saison
Et ta main dans ma main
Qui joue avec mes doigts.
J'ai mes yeux dans tes yeux
Et partout, l'on ne voit
Que la nuit, belle nuit, que le ciel merveilleux,
Tout fleuri, palpitant, tendre et mystérieux.
Viens plus près, mon amour,
Ton cœur contre mon cœur
Et dis-moi qu'il n'est pas de plus charmant bonheur.
On oublie l'aventure et la route et demain
Mais qu'importe puisque j'ai ta main.
Mais qu'importe puisque j'ai ta main.
Mais qu'importe puisque j'ai ta main.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Chanson les mains
Les mains des p'tit's femmes sont admirables
Les mains de femmes (Félix Mayol)
Et toutes semblables
A des oiseaux
Elles agitent leurs doigts mignons et frêles
Comme des ailes
De passereaux.
La fine menotte
Coud, pique, tricote
Quand elles se coiffent aussi
En faisant comme ceci.
Leurs gestes sont toujours jolis.
Quand elles jouent de l'éventail
Ou de leurs yeux avivent l'émail,
Quand elles pianotent,
Quand elles tapotent
Dégeulando
Barbissimo
Quand sur leur minois joli
Elles mettent la poudre de riz
Je le proclame
Les mains de femmes
Sont de bijoux
Dont je suis fou.
J'adore les mains des p'tit's fleuristes
Jolies artistes
En frais bouquets
Des fleurs tortillant vivement la tige
Leur main voltige
D'un air coquet.
Même les cuisinières,
Qui préparent, ma chère
Des p'tits plats succulents
Dont je suis très friand.
Quand elles retrouvent leurs jupons
Quand elles mettent leurs gants mignons
Quand les coquettes
Baissent leur voilette
Quand elles taquinent
Leur mandoline
Quand elles placent leurs joyaux,
Qu'ils soient vrais ou qu'ils soient faux,
Je le proclame
Les mains de femmes
Sont de bijoux
Dont je suis fou.
La vieille grand-mère aux mains tremblantes
Si caressantes
Aux tout-petits
Met ses lunettes qui vont lui permettre
De lire la lettre
Du petit-fils.
Dans les colonies
Il sert la patrie.
Et, priant pour l'absent
En un geste touchant
Les mains ridées vont se joignant
Consolant toutes les douleurs,
Les mains de femmes sèchent les pleurs ;
Adroites et sûres,
Pansent les blessures,
Font faire dodo
Aux petits marmots ;
Quand, d'une geste généreux,
Elles donnent aux malheureux,
Je le proclame
Les mains de femmes
Sont de bijoux
Dont je suis fou.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
UNE MAIN QUI SE TEND. Marie Merlin – Annie Lautner
♥♥♥ UNE MAIN QUI SE TEND... ♥♥♥
Une main qui se tend
La belle qui la prend
Juste se relever
Pour AIMER comme avant
Et continuer le chemin
Sans se retourner
Ne pas lâcher ta main
Pour les jours gris à détester
Celui qui veut m’en détourner
Et regarder ta lumière m’inonder
Et réunir les mots qui nous inspirent
Pour les projeter sur nos murs
En promesses de Tendresse et d’Amour
Car à semer la Vie on la récoltera
En moissons prometteuses, en belles gerbes d’or
Cueillies pour y puiser la semence éternelle,
L’élixir de Jouvence qui protège du mal.
Marie Merlin – Annie Lautner
Copyright
7 janvier 2010
Une main qui se tend
La belle qui la prend
Juste se relever
Pour AIMER comme avant
Et continuer le chemin
Sans se retourner
Ne pas lâcher ta main
Pour les jours gris à détester
Celui qui veut m’en détourner
Et regarder ta lumière m’inonder
Et réunir les mots qui nous inspirent
Pour les projeter sur nos murs
En promesses de Tendresse et d’Amour
Car à semer la Vie on la récoltera
En moissons prometteuses, en belles gerbes d’or
Cueillies pour y puiser la semence éternelle,
L’élixir de Jouvence qui protège du mal.
Marie Merlin – Annie Lautner
Copyright
7 janvier 2010
firdaws- Nombre de messages : 930
Humeur : joie de vie !
Date d'inscription : 21/05/2008
Ma vie entre mes mains…
Ma vie entre mes mains…
"J’ignore ce qu’est le monde sans la main,
mais la main n’est rien sans le monde. "
André du Bouchet
Mains d’homme
Mains qui se cherchent
Mains qui se frôlent
Mains qui se croisent
Mains qui se caressent
Mains de la nuit
Mains qui s’abandonnent
Mains qui s’ouvrent
Mains qui se ferment
Mains offertes à l’autre main
Mains amies
Mains qui manquent
Mains qu’on voudrait serrer
Mains qui aident à vivre
Mains d’encre
Mains de poèmes
Mains poésie de la vie
Mains de rêves
Mains qui s’envolent
http://malcontenta.blog.lemonde.fr/2005/10/27/2005_10_mains/"J’ignore ce qu’est le monde sans la main,
mais la main n’est rien sans le monde. "
André du Bouchet
Mains d’homme
Mains qui se cherchent
Mains qui se frôlent
Mains qui se croisent
Mains qui se caressent
Mains de la nuit
Mains qui s’abandonnent
Mains qui s’ouvrent
Mains qui se ferment
Mains offertes à l’autre main
Mains amies
Mains qui manquent
Mains qu’on voudrait serrer
Mains qui aident à vivre
Mains d’encre
Mains de poèmes
Mains poésie de la vie
Mains de rêves
Mains qui s’envolent
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Pablo Neruda=tes mains
Lorsque tes mains s’envolent,
mon amour, vers les miennes,
que m’apporte leur vol ?
Pourquoi s’être arrêtées
brusquement sur ma bouche,
se faisant familières
comme si lors, avant,
je les avais touchées,
comme si avant couru
sur mon front, sur ma taille ?
Leur douceur s’avançait
en volant sur le temps,
sur la mer, la fumée,
sur le printemps aussi,
et quand tu as posé
tes mains sur ma poitrine,
j’ai reconnu ces ailes
de colombe dorée,
reconnu cette argile,
cette couleur de blé.
J’ai passé mes années
à marcher, les quêtant.
J'ai franchi les récifs,
gravi les escaliers,
les trains m’ont ramené,
dans la peau du raisin
je croyais te palper.
Le bois ma apportée
un beau jour ton contact,
l’amande m’annonçait
ta secrète douceur,
lorsque ma poitrine
tes mains se sont fermées
et là comme deux ailes
ont fini leur voyage.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poèmes les Mains
De Robert Desnos, extrait de son long poème "the Night of loveless nights" :
"Il y a des mains dans cette nuit de marais
Une main blanche et qui est comme un personnage vivant
Et qui est la main sur laquelle je voudrais poser mes lèvres et où je n'ose pas les poser.
Il y a les mains terribles
Main noircie d'encre de l'écolier triste
Main rouge sur le mur de la chambre du crime
Main pâle de la morte
Mains qui tiennent un couteau ou un revolver
Mains ouverte
Mains fermées
Mains abjectes qui tiennent un porte-plume
O ma main toi aussi toi aussi
Ma main avec tes lignes et pourtant c'est ainsi
Pourquoi maculer tes lignes mystérieuses
Pourquoi ? plutôt les menottes plutôt te mutiler plutôt plutôt
Écris écris car c'est une lettre que tu écris à elle et ce moyen impur est un moyen de la toucher
Mains qui se tendent mains qui s'offrent
Y a-t-il une main sincère parmi elles
Ah je n'ose plus serrer les mains
Mains menteuses mains lâches mains que je hais
Mains qui avouent et qui tremblent quand je regarde les yeux
Y a-t-il encore une main que je puisse encore regarder avec confiance
Mains sur la bouche de l'amour
Mains sur le cœur sans amour
Mains au feu de l'amour
Mains à couper du faux amour
Mains basses sur l'amour
Mains mortes à l'amour
Mains forcées pour l'amour
Mains levées sur l'amour
Mains tenues sur l'amour
Mains hautes sur l'amour
Mains tendues vers l'amour
Mains d'œuvre d'amour
Mains heureuses d'amour
Mains à la pâte hors l'amour horribles mains
Mains liées par l'amour éternellement
Mains lavées par l'amour par des flots implacables
Mains à la main c'est l'amour qui rôde
Mains pleines c'est encore l'amour
Mains armées c'est le véritable amour
Mains de maître mains de l'amour
Main chaude d'amour
Main offerte à l'amour
Main de justice main d'amour
Main forte à l'amour !
Mains Mains toutes les mains
Un homme se noie une main sort des flots
Un homme s'en va une main s'agite
Une main se crispe un cœur souffre
Une main se ferme ô divine colère
Une main encore une main
Une main sur mon épaule
Qui est-ce ?
Est-ce toi enfin ?
Il fait trop sombre ! quelles ténèbres !
Je ne sais plus à qui sont les mains
Ce qu'elles veulent
Ce qu'elles disent
Les mains sont trompeuses
Je me souviens encore de mains blanches dans l'obscurité étendues sur une table dans l'attente
Je me souviens de mains dont l'étreinte m'était chère
Et je ne sais plus
Il y a trop de traîtres trop de menteurs
Ah même ma main qui écrit
Un couteau ! une arme! un outil !
Tout sauf écrire !
Du sang du sang !
Patience ! ce jour se lèvera.
(...)
Une main se pose à travers les ténèbres toutes blanches sur mon front,
Et j'écouterai jusqu'au jour improbable
Voler en se heurtant aux murailles et aux meubles l'oiseau de paradis, l'oiseau que j'ai enfermé par mégarde
Rien qu'en fermant les yeux."
"Il y a des mains dans cette nuit de marais
Une main blanche et qui est comme un personnage vivant
Et qui est la main sur laquelle je voudrais poser mes lèvres et où je n'ose pas les poser.
Il y a les mains terribles
Main noircie d'encre de l'écolier triste
Main rouge sur le mur de la chambre du crime
Main pâle de la morte
Mains qui tiennent un couteau ou un revolver
Mains ouverte
Mains fermées
Mains abjectes qui tiennent un porte-plume
O ma main toi aussi toi aussi
Ma main avec tes lignes et pourtant c'est ainsi
Pourquoi maculer tes lignes mystérieuses
Pourquoi ? plutôt les menottes plutôt te mutiler plutôt plutôt
Écris écris car c'est une lettre que tu écris à elle et ce moyen impur est un moyen de la toucher
Mains qui se tendent mains qui s'offrent
Y a-t-il une main sincère parmi elles
Ah je n'ose plus serrer les mains
Mains menteuses mains lâches mains que je hais
Mains qui avouent et qui tremblent quand je regarde les yeux
Y a-t-il encore une main que je puisse encore regarder avec confiance
Mains sur la bouche de l'amour
Mains sur le cœur sans amour
Mains au feu de l'amour
Mains à couper du faux amour
Mains basses sur l'amour
Mains mortes à l'amour
Mains forcées pour l'amour
Mains levées sur l'amour
Mains tenues sur l'amour
Mains hautes sur l'amour
Mains tendues vers l'amour
Mains d'œuvre d'amour
Mains heureuses d'amour
Mains à la pâte hors l'amour horribles mains
Mains liées par l'amour éternellement
Mains lavées par l'amour par des flots implacables
Mains à la main c'est l'amour qui rôde
Mains pleines c'est encore l'amour
Mains armées c'est le véritable amour
Mains de maître mains de l'amour
Main chaude d'amour
Main offerte à l'amour
Main de justice main d'amour
Main forte à l'amour !
Mains Mains toutes les mains
Un homme se noie une main sort des flots
Un homme s'en va une main s'agite
Une main se crispe un cœur souffre
Une main se ferme ô divine colère
Une main encore une main
Une main sur mon épaule
Qui est-ce ?
Est-ce toi enfin ?
Il fait trop sombre ! quelles ténèbres !
Je ne sais plus à qui sont les mains
Ce qu'elles veulent
Ce qu'elles disent
Les mains sont trompeuses
Je me souviens encore de mains blanches dans l'obscurité étendues sur une table dans l'attente
Je me souviens de mains dont l'étreinte m'était chère
Et je ne sais plus
Il y a trop de traîtres trop de menteurs
Ah même ma main qui écrit
Un couteau ! une arme! un outil !
Tout sauf écrire !
Du sang du sang !
Patience ! ce jour se lèvera.
(...)
Une main se pose à travers les ténèbres toutes blanches sur mon front,
Et j'écouterai jusqu'au jour improbable
Voler en se heurtant aux murailles et aux meubles l'oiseau de paradis, l'oiseau que j'ai enfermé par mégarde
Rien qu'en fermant les yeux."
Re: Poèmes les Mains
comment avais je pu oublier desnos !!!!
merci "camarade" pour ce soutient ....mes amitiés....je reviendrais sur ce sujet
merci "camarade" pour ce soutient ....mes amitiés....je reviendrais sur ce sujet
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
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