Jean COCTEAU: cheveux gris
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Jean COCTEAU: cheveux gris
Les cheveux gris, quand jeunesse les porte,
Font doux les yeux et le teint éclatant ;
Je trouve un plaisir de la même sorte
A vous voir, beaux oliviers du printemps.
La mer de sa fraiche et lente salive
Imprégna le sol du rivage grec,
Pour que votre fruit ambigu, l'olive,
Contienne Vénus et Cybèle avec.
Tout de votre adolescence chenue
Me plaît, moi qui suis le soleil d'hiver,
Et qui, comme vous, sur la rose nue,
Penche un jeune front de cendres couvert
Font doux les yeux et le teint éclatant ;
Je trouve un plaisir de la même sorte
A vous voir, beaux oliviers du printemps.
La mer de sa fraiche et lente salive
Imprégna le sol du rivage grec,
Pour que votre fruit ambigu, l'olive,
Contienne Vénus et Cybèle avec.
Tout de votre adolescence chenue
Me plaît, moi qui suis le soleil d'hiver,
Et qui, comme vous, sur la rose nue,
Penche un jeune front de cendres couvert
julien- Invité
Muses, qui ne songez à plaire ou à déplaire...
Muses, qui ne songez à plaire ou à déplaire,
Je sens que vous partez sans même dire adieu.
Voici votre matin et son coq de colère.
De votre rendez-vous je ne suis plus le lieu.
Je n'ose pas me plaindre, ô maîtresses ingrates ;
Vous êtes sans oreille et je perdrais mon cri.
L'une à l'autre nouant la corde de vos nattes,
Vous partirez, laissant quelque chose d'écrit.
C'est ce que vous voulez. Allez, je me résigne,
Et si je dois mourir, reparaissez avant.
L'encre bleu dont je me sers est le sang bleu d'un cygne,
Qui meurt quand il le faut pour être plus vivant.
Du sommeil hivernal, enchantement étrange,
Muses, je dormirai, fidèle à vos décrets.
Votre travail fini, c'est fini. J'entends l'ange
La porte refermer sur vos grands corps distraits.
Que me laissez-vous donc ? Amour, tu me pardonnes,
Ce qui reste, c'est toi : l'agnelet du troupeau.
Viens vite, embrasse-moi, broute-moi ces couronnes,
Arrache ce laurier qui me coupe la peau.
Je sens que vous partez sans même dire adieu.
Voici votre matin et son coq de colère.
De votre rendez-vous je ne suis plus le lieu.
Je n'ose pas me plaindre, ô maîtresses ingrates ;
Vous êtes sans oreille et je perdrais mon cri.
L'une à l'autre nouant la corde de vos nattes,
Vous partirez, laissant quelque chose d'écrit.
C'est ce que vous voulez. Allez, je me résigne,
Et si je dois mourir, reparaissez avant.
L'encre bleu dont je me sers est le sang bleu d'un cygne,
Qui meurt quand il le faut pour être plus vivant.
Du sommeil hivernal, enchantement étrange,
Muses, je dormirai, fidèle à vos décrets.
Votre travail fini, c'est fini. J'entends l'ange
La porte refermer sur vos grands corps distraits.
Que me laissez-vous donc ? Amour, tu me pardonnes,
Ce qui reste, c'est toi : l'agnelet du troupeau.
Viens vite, embrasse-moi, broute-moi ces couronnes,
Arrache ce laurier qui me coupe la peau.
julien- Invité
Rien ne m'effraye plus que la fausse accalmie...
Rien ne m'effraye plus que la fausse accalmie
d'un visage qui dort ;
Ton rève est une Egypte et toi c'est la momie
Avec son masque d'or.
Où ton regard va-t-il sous cette riche empreinte
D'une reine qui meurt,
Lorsque la nuit d'amour t'a défaite et repeinte
Comme un noir embaumeur ?
Abandonne ô ma reine, ô mon canard sauvage,
Les siècles et les mers ;
Reviens flotter dessus, regagne ton visage
Qui s'enfonce à l'envers.
d'un visage qui dort ;
Ton rève est une Egypte et toi c'est la momie
Avec son masque d'or.
Où ton regard va-t-il sous cette riche empreinte
D'une reine qui meurt,
Lorsque la nuit d'amour t'a défaite et repeinte
Comme un noir embaumeur ?
Abandonne ô ma reine, ô mon canard sauvage,
Les siècles et les mers ;
Reviens flotter dessus, regagne ton visage
Qui s'enfonce à l'envers.
julien- Invité
Ne m'interrogez plus...cocteau
Ne m'interrogez plus. Interrogez ces filles
Dont je suis le valet ;
Mais ne les croyez point ni belles ni gentilles,
A qui leur semble laid.
Toujours toutes en train de fondre et de refondre
De précieux dangers,
Pourquoi supposez-vous qu'elle veuillent répondre,
Quand vous interrogez ?
On ne dérange pas ces personnes hautaines
Qui travaillent debout,
Et qui laissent couler, ainsi que des fontaines,
Les oeuvres, bout à bout.
Dont je suis le valet ;
Mais ne les croyez point ni belles ni gentilles,
A qui leur semble laid.
Toujours toutes en train de fondre et de refondre
De précieux dangers,
Pourquoi supposez-vous qu'elle veuillent répondre,
Quand vous interrogez ?
On ne dérange pas ces personnes hautaines
Qui travaillent debout,
Et qui laissent couler, ainsi que des fontaines,
Les oeuvres, bout à bout.
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
Les muses sont de feu
Les muses sont de feu, de cristaux, comme un lustre
Brûlant et bruissant,
Suspendu sur celui qu'elles veulent illustre
Et spécial d'accent.
Vous semblez puérils, tours cruels de la foudre,
A côté de leurs tours,
Lorsqu'elles prennent soin de découdre et recoudre
Nos avenirs trop courts.
Un orage, d'ailleurs, avec elles habite
Une haute cité.
Les voilà ! Le voilà ! Dans mon âme crépite
Leur électricité.
Brûlant et bruissant,
Suspendu sur celui qu'elles veulent illustre
Et spécial d'accent.
Vous semblez puérils, tours cruels de la foudre,
A côté de leurs tours,
Lorsqu'elles prennent soin de découdre et recoudre
Nos avenirs trop courts.
Un orage, d'ailleurs, avec elles habite
Une haute cité.
Les voilà ! Le voilà ! Dans mon âme crépite
Leur électricité.
davidof- Nombre de messages : 2697
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Date d'inscription : 21/05/2008
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