L'homme et le renard
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Admin
Philippe
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L'homme et le renard
Du bout des branches perlait un vert si tendre
Que pâques promettait en cette fin d’hiver
D’achever en couleur, les frimas de décembre
Et de remettre au cœur, des goûts de primevères.
Tout respirait le calme, les grands arbres vibraient
De longs rayons bleutés d’une ardente lumière
Qui dessinait au sol, d’une lueur de craie
La dentelle des branches au dos des fougères
J’allais en souverain, l’âme et le cœur en paix
Le nez dans les odeurs, un bâton à la main
Inspirant de nature, l’espoir un peu suspect
Qu’à mes vingt ans qui durent elle montrât le chemin.
C’est la que je le vis, la patte ensanglantée
Prise entre les feuilles, dans des mâchoires de fer,
C’était un renard gris, au pelage argenté
Qu’un féroce chemin conduisait en enfer.
Sa robe haletait imperceptiblement
Des frayeurs de la nuit, et l’on voyait sans peine
Les tortures infligées impitoyablement
Par des mains sans tendresse, et pourtant bien humaines.
Quand il leva les yeux, sur mon être improbable
Je vis dans son regard, toute l’humanité
Qu’on prête au grand nom d’homme* et qui n’est qu’une fable
Quand on voit de nos mœurs la triste vanité.
Dans un profond dilemme se déchirait mon cœur,
Où fuir son agonie, où tarir ses souffrances ?
Par l’impossible choix, j’éprouvais la douleur
De la bête immobile, et de mon impuissance.
Je restais là longtemps, à méditer en vain
Sur les tares humaines où réside nos peurs
A nos idées qui glissent comme l’eau sur les mains
Et dont on ne retient que les gouttes des pleurs.
Seigneur pourquoi faut-il tant de grands sentiments
Pour conduire les hommes aux pensées si fragiles
A mépriser la vie la nature et le sang
A se croire essentiels et n’être qu’inutiles.
Le soleil déclinait au souffle de la bête
Elle mourut dans un rayon doux et sanguinaire
Lasse de vains efforts, laissant tomber sa tête
Livrant le poids du monde à tous ses tortionnaires.
Et cette délivrance, je la sentis si fort
Que des larmes de joie, de peines et d’amertume
Coulèrent sur mes joues, douces perles de mort
Quand la vie est un joug et les espoirs posthumes.
Dans le doux vent d’avril je repris mon sentier,
Au ciel des funérailles, rougeoyaient, éclatées,
En gerbes comme hommage au renard argenté
Mort de l’humain partage entre haine et bonté.
Cannes 03/2008
Que pâques promettait en cette fin d’hiver
D’achever en couleur, les frimas de décembre
Et de remettre au cœur, des goûts de primevères.
Tout respirait le calme, les grands arbres vibraient
De longs rayons bleutés d’une ardente lumière
Qui dessinait au sol, d’une lueur de craie
La dentelle des branches au dos des fougères
J’allais en souverain, l’âme et le cœur en paix
Le nez dans les odeurs, un bâton à la main
Inspirant de nature, l’espoir un peu suspect
Qu’à mes vingt ans qui durent elle montrât le chemin.
C’est la que je le vis, la patte ensanglantée
Prise entre les feuilles, dans des mâchoires de fer,
C’était un renard gris, au pelage argenté
Qu’un féroce chemin conduisait en enfer.
Sa robe haletait imperceptiblement
Des frayeurs de la nuit, et l’on voyait sans peine
Les tortures infligées impitoyablement
Par des mains sans tendresse, et pourtant bien humaines.
Quand il leva les yeux, sur mon être improbable
Je vis dans son regard, toute l’humanité
Qu’on prête au grand nom d’homme* et qui n’est qu’une fable
Quand on voit de nos mœurs la triste vanité.
Dans un profond dilemme se déchirait mon cœur,
Où fuir son agonie, où tarir ses souffrances ?
Par l’impossible choix, j’éprouvais la douleur
De la bête immobile, et de mon impuissance.
Je restais là longtemps, à méditer en vain
Sur les tares humaines où réside nos peurs
A nos idées qui glissent comme l’eau sur les mains
Et dont on ne retient que les gouttes des pleurs.
Seigneur pourquoi faut-il tant de grands sentiments
Pour conduire les hommes aux pensées si fragiles
A mépriser la vie la nature et le sang
A se croire essentiels et n’être qu’inutiles.
Le soleil déclinait au souffle de la bête
Elle mourut dans un rayon doux et sanguinaire
Lasse de vains efforts, laissant tomber sa tête
Livrant le poids du monde à tous ses tortionnaires.
Et cette délivrance, je la sentis si fort
Que des larmes de joie, de peines et d’amertume
Coulèrent sur mes joues, douces perles de mort
Quand la vie est un joug et les espoirs posthumes.
Dans le doux vent d’avril je repris mon sentier,
Au ciel des funérailles, rougeoyaient, éclatées,
En gerbes comme hommage au renard argenté
Mort de l’humain partage entre haine et bonté.
Cannes 03/2008
Dernière édition par Philippe le Jeu 3 Avr - 16:38, édité 2 fois
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: L'homme et le renard
Et cette délivrance, je la sentis si fort
Que des larmes de joie, de peines et d’amertume
Coulèrent sur mes joues, douces perles de mort
Quand la vie est un joug et les espoirs posthumes.
***
un beau conte sanguinaire,
l'impuissance devant le destin nous réduit à la modestie.
Que des larmes de joie, de peines et d’amertume
Coulèrent sur mes joues, douces perles de mort
Quand la vie est un joug et les espoirs posthumes.
***
un beau conte sanguinaire,
l'impuissance devant le destin nous réduit à la modestie.
Re: L'homme et le renard
poème émouvant .....
ne sais quoi répondre, si ce n'est pour te dire qu'on peut y lire bcp, ...
bravo
monique
ne sais quoi répondre, si ce n'est pour te dire qu'on peut y lire bcp, ...
bravo
monique
Re: L'homme et le renard
c ' est très touchant ce que je viens de lire là..bravo pour cette vision et cette profondeur
Mort de l’humain partage entre haine et bonté
Mort de l’humain partage entre haine et bonté
Invité- Invité
Re: L'homme et le renard
Merci à toutes les trois pour vos aimables commentaires sur ce texte qui semble un peu trop ardu pour la plupart!!
Domage
Bises
Domage
Bises
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: L'homme et le renard
Trop "ardu" pour la "plupart"!?...........
J'aimerais bien que tu me cites cette plupart...
En effet, je serais ravie de connaître le nom des personnes pas assez "inteligente!?" pour comprendre ton..texte!! :arrow:
Domage
J'aimerais bien que tu me cites cette plupart...
En effet, je serais ravie de connaître le nom des personnes pas assez "inteligente!?" pour comprendre ton..texte!! :arrow:
Domage
Layla- Nombre de messages : 278
loisirs : L'écriture, la lecture, la musique LE CHANT et le shopping!! ECT....
Humeur : comme les saisons! parfois ensoleillée, parfois ténébreuse...
Date d'inscription : 28/02/2008
Re: L'homme et le renard
il ne fait encore jour, et je viens ici de lire cette fable émouvante...et je regarde le jour se pointer bientôt sur le vercors...Il doit y avoir des renards là-bas aussi qui se réveillent et je pense à eux moi aussi
merci pour ce beau partage
merci pour ce beau partage
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: L'homme et le renard
Philippe a écrit:
Je vis dans son regard, toute l’humanité
Qu’on prête au grand nom d’homme* et qui n’est qu’une fable
Quand on voit de nos mœurs la triste vanité.
Dans un profond dilemme se déchirait mon cœur,
Où fuir son agonie, où tarir ses souffrances ?
Par l’impossible choix, j’éprouvais la douleur
De la bête immobile, et de mon impuissance.
Je restais là longtemps, à méditer en vain
Sur les tares humaines où réside nos peurs
A nos idées qui glissent comme l’eau sur les mains
Et dont on ne retient que les gouttes des pleurs.
Seigneur pourquoi faut-il tant de grands sentiments
Pour conduire les hommes aux pensées si fragiles
A mépriser la vie la nature et le sang
A se croire essentiels et n’être qu’inutiles.
Cannes 03/2008
penser que l'homme puisse être capable de tant de haine et de montrer ses faiblesses par amour
encore bravo futur Jean de la Fontaine
amicalement
a
Re: L'homme et le renard
TITEFEE a écrit:il ne fait encore jour, et je viens ici de lire cette fable émouvante...et je regarde le jour se pointer bientôt sur le vercors...Il doit y avoir des renards là-bas aussi qui se réveillent et je pense à eux moi aussi
merci pour ce beau partage
J'espère qu'il n'y a pas trop de braconier par chez toi!!
Merci de ton passage Philippe
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: L'homme et le renard
Layla a écrit:Trop "ardu" pour la "plupart"!?...........
J'aimerais bien que tu me cites cette plupart...
En effet, je serais ravie de connaître le nom des personnes pas assez "inteligente!?" pour comprendre ton..texte!! :arrow:
Domage
Mon Dieu Layla, comme tu prends vite la mouche!!
J'étais tellement triste que tu ne m'aies pas laisser de commentaire
que je me suis laissé aller à des mots malheureux!
Excuses moi je ne recommencerais plus
Bises Philippe
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: L'homme et le renard
Joli écrit que voilà.Le renard n'est qu'une métaphore de ton esprit,la vérité se cache en autre lieu,voir un autre tableau.Un poême dans le poême en quelque sorte.Malin qui pourrait en voir une transfiguration,moi peut-être,va savoir.Néanmoins un écrit réussi.
Bien à toi.
Bien à toi.
Invité- Invité
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