Le cavalier de l'orage
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Le cavalier de l'orage
Le cavalier de l’orage
Je marchais paisible vers un filet de ciel,
Coincé à l’horizon par d’énormes nuages,
Qui brillait mon chemin d’un feu providentiel
Tant l’ombre dominait Sous le prochain orage.
Cette blanche et pale lumière, teintait de gris
De la terre du sentier, jusqu’aux cimes des arbres.
Tout ce qu’effleuraient ses rayons amaigris,
Ressemblait inquiétant à une mise en garde.
Le ciel sur ma tête continuait de tomber,
On eu dit des grands arbres qu’ils l’allaient retenir,
Leur branches silencieuses à la brume dérobées,
D’une imminente averse semblaient me prévenir.
C’est là que je le vois Sur le coteau voisin,
A cent pas tout au plus émergeant des ténèbres,
Et sans le connaître je le sais spadassin
Ce grand cavalier noir aux allures funèbres.
Au même instant, la pluie se met à dévaler
Et les gouttes qui claquent sur tout ce qu’elles touchent,
D’un chahut démoniaque remplissent la vallée.
Le fantôme se fond aux formes d’une souche,
La lumière d’un cran s’est encore amputée,
Je le cherche en marchant dans la boue qui transpire
De mes pas hésitants glissants de tous cotés,
Je sais bien qu’il est la ! Je l’entend qui respire.
Un fer froid, tout d’un coup me transperce le ventre
Et mes mains se resserrent sur cette hallebarde.
Je sais maintenant de qui ce spectre est le chantre,
Mes doigts qui s’empourprent retiennent la camarde.
L’air de son cheval, dont les nasaux me hument,
Expirent l’odeur fétides de toutes mes impostures.
Je vois ce que je fus, avec tant d’amertume,
Que même mes regrets on goût de forfaiture.
Et lui indifférent, qui regarde mon sang
S’écouler dans la boue sans plus de compassion
Que je n’en eu pour d’autres, lorsque je fus passant,
Dédaigneux et hautain, singeant l’occupation.
Et je tombe à genoux évidé de mes force.
Ce qu’il y a moins d’une heure, je croyais impossible
D’avec la lumière consommer le divorce,
Me rouler dans la boue, n’être plus invincible
Me cloue au néant comme à l’arbre une écorce.
Le grand cavalier noir, en retirant sa lance,
Me défait de la chair, détourne sa monture,
Il me montre la terre par où l’enfer avance,
Et puis il disparaît avec désinvolture.
Je suis mort je le sais, puisque je vois mon être
Enveloppé de boue, dans le linceul obscène
De ces jours où je fus occupé à paraître,
Les autres n’étant là que pour ma mise en scène.
Comme par enchantement, sur mes yeux toujours clos
Je perçois la chaleur d’un soleil couchant.
Du fond de la brume, échappé d’un enclos
Me dresse tout à coup, Un long hennissement.
J’ouvre enfin mes paupières encore effarouchées
Mais plus rien alentour, dans cette clairière,
Où une longue marche contre un tronc m’a couché,
Ne semble menaçant, où d’humeur guerrière.
Le soleil à présent retricote à grand traits
Des ombres rousses sous les feuillages d’automne,
Un vent doux des nuages sonne le retrait,
Je me lève et reprend, mon allure monotone.
Pendant que je chemine vers le col incendié
Par un ciel qui brûle des rouges souverains,
Mon rêve qui se consume et mon pas décidé,
De la cote ont tôt fait d’épuiser les chagrins.
Puis la pente se dessine en courbes nonchalantes,
Du bourg en contrebas les fenêtres s’éclairent
Car le sombre à nouveau amorce sa descente.
En glissant j’arrive à l’auberge familière.
De dessous le portique, un triste éclairage
Vacille les ombres folles des feuilles d’un lierre,
De la porte en bois sombre les bruits d’un mariage
Se mêlent dans la nuit au parfum de la bière.
Les étoiles maintenant épaississent les âmes
Je pousse la porte sur des sons d’un autre âge
La fumée d’un grand feu me voile ce qui se trame,
Je crus à la noce, c’est un sabbat qu’on partage
Un fer froid tout d’un coup transperce mon âme
J’étouffe un cri d’effroi autant que de rage,
Les convives en transe, les hommes et les femmes,
De l’enfant au vieillard, du spectre ont le visage.
Cannes 03/2008
Je marchais paisible vers un filet de ciel,
Coincé à l’horizon par d’énormes nuages,
Qui brillait mon chemin d’un feu providentiel
Tant l’ombre dominait Sous le prochain orage.
Cette blanche et pale lumière, teintait de gris
De la terre du sentier, jusqu’aux cimes des arbres.
Tout ce qu’effleuraient ses rayons amaigris,
Ressemblait inquiétant à une mise en garde.
Le ciel sur ma tête continuait de tomber,
On eu dit des grands arbres qu’ils l’allaient retenir,
Leur branches silencieuses à la brume dérobées,
D’une imminente averse semblaient me prévenir.
C’est là que je le vois Sur le coteau voisin,
A cent pas tout au plus émergeant des ténèbres,
Et sans le connaître je le sais spadassin
Ce grand cavalier noir aux allures funèbres.
Au même instant, la pluie se met à dévaler
Et les gouttes qui claquent sur tout ce qu’elles touchent,
D’un chahut démoniaque remplissent la vallée.
Le fantôme se fond aux formes d’une souche,
La lumière d’un cran s’est encore amputée,
Je le cherche en marchant dans la boue qui transpire
De mes pas hésitants glissants de tous cotés,
Je sais bien qu’il est la ! Je l’entend qui respire.
Un fer froid, tout d’un coup me transperce le ventre
Et mes mains se resserrent sur cette hallebarde.
Je sais maintenant de qui ce spectre est le chantre,
Mes doigts qui s’empourprent retiennent la camarde.
L’air de son cheval, dont les nasaux me hument,
Expirent l’odeur fétides de toutes mes impostures.
Je vois ce que je fus, avec tant d’amertume,
Que même mes regrets on goût de forfaiture.
Et lui indifférent, qui regarde mon sang
S’écouler dans la boue sans plus de compassion
Que je n’en eu pour d’autres, lorsque je fus passant,
Dédaigneux et hautain, singeant l’occupation.
Et je tombe à genoux évidé de mes force.
Ce qu’il y a moins d’une heure, je croyais impossible
D’avec la lumière consommer le divorce,
Me rouler dans la boue, n’être plus invincible
Me cloue au néant comme à l’arbre une écorce.
Le grand cavalier noir, en retirant sa lance,
Me défait de la chair, détourne sa monture,
Il me montre la terre par où l’enfer avance,
Et puis il disparaît avec désinvolture.
Je suis mort je le sais, puisque je vois mon être
Enveloppé de boue, dans le linceul obscène
De ces jours où je fus occupé à paraître,
Les autres n’étant là que pour ma mise en scène.
Comme par enchantement, sur mes yeux toujours clos
Je perçois la chaleur d’un soleil couchant.
Du fond de la brume, échappé d’un enclos
Me dresse tout à coup, Un long hennissement.
J’ouvre enfin mes paupières encore effarouchées
Mais plus rien alentour, dans cette clairière,
Où une longue marche contre un tronc m’a couché,
Ne semble menaçant, où d’humeur guerrière.
Le soleil à présent retricote à grand traits
Des ombres rousses sous les feuillages d’automne,
Un vent doux des nuages sonne le retrait,
Je me lève et reprend, mon allure monotone.
Pendant que je chemine vers le col incendié
Par un ciel qui brûle des rouges souverains,
Mon rêve qui se consume et mon pas décidé,
De la cote ont tôt fait d’épuiser les chagrins.
Puis la pente se dessine en courbes nonchalantes,
Du bourg en contrebas les fenêtres s’éclairent
Car le sombre à nouveau amorce sa descente.
En glissant j’arrive à l’auberge familière.
De dessous le portique, un triste éclairage
Vacille les ombres folles des feuilles d’un lierre,
De la porte en bois sombre les bruits d’un mariage
Se mêlent dans la nuit au parfum de la bière.
Les étoiles maintenant épaississent les âmes
Je pousse la porte sur des sons d’un autre âge
La fumée d’un grand feu me voile ce qui se trame,
Je crus à la noce, c’est un sabbat qu’on partage
Un fer froid tout d’un coup transperce mon âme
J’étouffe un cri d’effroi autant que de rage,
Les convives en transe, les hommes et les femmes,
De l’enfant au vieillard, du spectre ont le visage.
Cannes 03/2008
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: Le cavalier de l'orage
**
Les voyages,
le sort,
les surprises du trajet,
La mort qui surgit sans préavis
Le destin qui guide les pas
qu’on soit consentant ou pas
C’est la vie…
Les voyages,
le sort,
les surprises du trajet,
La mort qui surgit sans préavis
Le destin qui guide les pas
qu’on soit consentant ou pas
C’est la vie…
Re: Le cavalier de l'orage
Merci princesse
Cette fable n'est qu'une façon de dire que la vie n'a vraiment de gout que dans sa confrontation à la mort, et que de cette "connaissance" nait le repect de soi et des autres.
Je résume pour ceux qui n'on pas la patience de lire!
Bises aziza
Cette fable n'est qu'une façon de dire que la vie n'a vraiment de gout que dans sa confrontation à la mort, et que de cette "connaissance" nait le repect de soi et des autres.
Je résume pour ceux qui n'on pas la patience de lire!
Bises aziza
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: Le cavalier de l'orage
Belle philosophie, long souffle poétique.Chapeau à ta plume
au plaisir de te lire
au plaisir de te lire
Invité- Invité
Re: Le cavalier de l'orage
C'est joli mais c'est un peu long!
L'épée
L'épée
L'épée d'Azoul- Nombre de messages : 32
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: Le cavalier de l'orage
Merci pour le résumé!! beau résumé... lol, je plaisante..
On ne se rend compte que l'on est vivant, que lorsque l'on frôle la mort, ou que l'un de nos proches perd la vie...
Ce qui est difficile avec un texte long, c'est que l'on risque d'ennuyer le lecteur, tu y as échappé, donc pour sa, bravo..
Layla
On ne se rend compte que l'on est vivant, que lorsque l'on frôle la mort, ou que l'un de nos proches perd la vie...
Ce qui est difficile avec un texte long, c'est que l'on risque d'ennuyer le lecteur, tu y as échappé, donc pour sa, bravo..
Layla
Layla- Nombre de messages : 278
loisirs : L'écriture, la lecture, la musique LE CHANT et le shopping!! ECT....
Humeur : comme les saisons! parfois ensoleillée, parfois ténébreuse...
Date d'inscription : 28/02/2008
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