Thème: le silence

Tout était dans son regard. Lorsqu’il mettait son œuvre sur le métier, je me taisais. Je ne faisais que le regarder. Simplement le regarder. Chut…
Je suivais les fils entrelacés de ses doigts de silence.
J’écoutais la musique de ses yeux… Elle allait et venait, navette mystérieuse, entre les notes silencieuses du battement de ses paupières…
Un soupir…
Une rime insonore, féminine…
Un murmure imperceptible, sans voix, masculin… Bécarre à la césure.
Nocturne des verbes cillés, noirs. Valse des mots étouffés, blancs. Mazurka des compléments respirés sans altération, sans clé, sans mesure…

Lorsque je remettais pour lui mon œuvre sur la table, il se taisait… J’écrivais ses silences noirs sur ma page blanche, qu’il délivrait du vertige.
Un soupir, féminin.
Une phrase, masculine, dièse et majuscule… Je ne faisais que le regarder… Dedans…
Il ne lisait pas mes mots, il me suivait dans les interlignes entrelacés. Je n’entendais que ses silences, tissés…
Il est Frédéric. Je suis George.

Dans le silence des sentiments,se fait présente ton absence,
Je reste muet en l'Amour,n'attendant qu'une juste sentence,
Et dans le septentrion où brillent les sept étoiles de l'existence,
Ma passion s'unit à l'infini de mon esprit et je suis omniscience,
C'est en l'absence totale de parole que se donne la méditation,
Au silence de la nuit,un psychisme d'esprit où j'en vois révélation,
Nébuleuse diffuse où réside nos songes en une vérité silencieuse,
Se réveilleront à la faveur d'une nuit en des images licencieuses.

Il y a de quoi bûcher.......en silence bien sûr.....Chut.

En désespoir de cause
Je m’évade vers ses plaines
L’humeur morose
Le cœur tout peine
Le poids du chagrin ose
Me couper l’haleine
Drôle d’impression
L’univers s’écroule
Tout en moi cri à l’unisson
Du feu, je suis la boule
Le vaste silence
S’ouvre de toute sa splendeur
Prend en évidence
Mon chagrin d’amour
Tout m’abandonne
Sauf le silence
En monastère
M’ouvre ses terres
Je m’y sens alaise
Entouré et protégé

Le silence peut être un mur ! On le ressent trop dur quand on se mure dans l’incapacité de communiquer, du fait qu’on est habitué aux bruits des mots.
La question qui s’impose là, est : c’est quoi le silence pour celui qui n’a l’ouïe. Qui n’a pas de capacité d’audition.
Comment former une pensée en l’absence de verbalisation auditive des mots.
Comment les sourds-muets parviennent à communiquer et à structurer une pensée dans un langage qui leur est propre.

Le silence est porteur de significations qui ne parviennent à se dire que dans les mots.
Être attentif à ce que représente le bruissement continu en nous des mots c’est avoir la possibilité de bien communiquer.

Le mental bavarde constamment et tricote des pensées même quand on est en mode silence !

Quand la conscience est ballottée dans le tourbillon des pensées, elle est en bruit, sous vacarme…aucun silence n’est parfait

lorsque tout bruit artificiel disparaît, le murmure de la vie peut enfin faire partager ses richesses ...

Le silence domaine de l’âme paisible, il permet à la pensée de se construire, à l’esprit de se reposer, de se remettre en question, se questionner, chercher la lumière…..
L’Homme sans parole n’est pas impuissant, il a différent mode de communiquer, ainsi il n’est point miséreux privé de la parole.
On peut se sentir muet devant la beauté, la pauvreté, la misère, l’imprévu….le silence est très bavard quand il se manifeste en œuvre de volonté.

au fil des mots a écrit:
Lorsque tout bruit artificiel disparaît,
La grandeur de l’âme apparait
Le murmure de la vie peut enfin faire
Partager ses richesses dans un sourire clair...

Différentes valeurs du silence existent, du refus du dialogue, de l'engagement dans la parole, à la suspension qui ne dit rien mais suggère beaucoup.
Nous pouvons reconnaître au silence un sens en plus du pouvoir de manifester une réalité qui n'entre pas dans le langage, que le langage vise.

Le silence peut être l'outil de l'apprentissage.
Tenir le silence, c'est écouter, se rendre disponible à la discutions, à la parole de l'autre.
Le silence peut être une clé d'insertion au monde de la méditation.
Ou une clé qui donne l'accès au sacré, l'accès au secret.
Le silence est parfois absence.

L'idéal du calme est dans un silence savouré
Le calme est l'allié de la sérénité,
Comme le silence est l’allié de la sagesse
Tout cet ensemble est le propre de ceux qui vivent en accord avec eux-mêmes.

« Nul n'est besoin d'évoluer dans le bruit et le fracas pour se sentir exister. Il faut être seul pour s'apaiser et se retrouver dans le calme de la solitude »:Jules Renard

Le silence est sagesse.
Le silence est art.
Il est devoir devant la mort.

Là ou le silence naît, la voix meurt, s’endort, se calme en prenant un rai d’or.

S-ous son emprise
I-nerte, je reste,
L-a voix muette
E-t presque sourde,
N-e voulant qu’être à l’écoute
C-omme toujours, de ton cœur.
E-t toi du regard, tu me noie en douceur.

Le silence ne consiste pas à fermer la bouche; c'est un éternel discours. L'état qui transcende la parole et la pensée.

Citations : Ramana Maharshi, philosophe et mystique hindou.

Le silence offre une possibilité d'entrée dans nos zones d'ombres et de lumière pour explorer notre propre univers. D’aller de l'autre coté des mots, de notre peur. Il nous emmène en nous loin de madame censure, vers un lieu en le cœur où nous entendons une petite voix calme, qui est à la fois celle du créateur et de nous même.

va pour l'eau

cristopher-cris a écrit:Le silence est sagesse.
Le silence est art.
Il est devoir devant la mort.

Là ou le silence naît, la voix meurt, s’endort, se calme en prenant un rai d’or.

j'aime ces mots
le silence est parfait quand il communique mieux que les mots