A quoi tient l'amour
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A quoi tient l'amour
À Pierre Desprosge
Vous hantiez intrigante un espace familier
Où pour le déjeuner j'avais mes habitudes
Votre joli minois, par un livre voilé
Finit par ébranler toutes mes certitudes
Sans bien savoir pourquoi, irrésistiblement
Attiré par vos charmes et votre aura troublants
Je vous conviai madame, non sans atermoiements
À partager ma table, et tous mes faux semblants.
Vous me l'avez joué, genre belle marquise
Langage châtié, tenues irréprochables
Mais sous les apparences et les mises exquises
Dans vos yeux verts perçait un joli petit diable
Votre cambrure altière, vos petits seins pointant
Sous un Lanvin troublant de frais boutons de roses,
Exhalaient un Chanel qui de vos quarante ans
Entrouvrait un bouquet où tout les yeux se posent.
Lorsque je commandai un grand Smith Haut Lafitte
Que l'ami hôtelier ne gardait que pour moi
Je vis à vos grands yeux, votre mine confite
Ce qu'un beau cru peut faire, des âmes et des émois
Vos blanches canines me grignotaient le cœur
Nous parlions madame de Kant ou de Lénine
Nos verres se frôlaient, sur du Schopenhauer
Au dessert vous citiez les adieux de Pouchkine
Et j'étais à deux doigts de dire des bêtises
Les idées embuées par le rayonnement
De vos formes excitant toutes les convoitises
Mais tuant toute forme de discernement.
Pour vous madame, je m'imaginais sans peine
Quittant ma famille, chiens, chats, épouse, enfants
Je me voyais déjà, sacrifice suprême
Abandonnant ma cave, et ses crus triomphants
Derrière son comptoir, mon tavernier ami
D'un sourire complice, et avec l'œil humide
Sortit un grand cognac, un nectar hors de prix
Un monument que, seules, effleurent les pyramides.
Ni plus ni moins qu'un aperçu de paradis
D'une ampleur comparable à celle du bosphore
Finissant en bouche comme du Vivaldi
Et qui venait à bout de toutes métaphores
Le cafetier debout, la relique à la main
Vacilla incrédule à l'affront que vous fîtes
Je quittai la table sans vous dire à demain
Et ramenai au zinc mon âme déconfite
C'est lamentablement que prit fin notre histoire
Sordide passage de la romance au lucre
Vous veniez de glisser, geste blasphématoire
À ce parfait breuvage, un gros morceau de sucre.
Cannes 2009
Vous hantiez intrigante un espace familier
Où pour le déjeuner j'avais mes habitudes
Votre joli minois, par un livre voilé
Finit par ébranler toutes mes certitudes
Sans bien savoir pourquoi, irrésistiblement
Attiré par vos charmes et votre aura troublants
Je vous conviai madame, non sans atermoiements
À partager ma table, et tous mes faux semblants.
Vous me l'avez joué, genre belle marquise
Langage châtié, tenues irréprochables
Mais sous les apparences et les mises exquises
Dans vos yeux verts perçait un joli petit diable
Votre cambrure altière, vos petits seins pointant
Sous un Lanvin troublant de frais boutons de roses,
Exhalaient un Chanel qui de vos quarante ans
Entrouvrait un bouquet où tout les yeux se posent.
Lorsque je commandai un grand Smith Haut Lafitte
Que l'ami hôtelier ne gardait que pour moi
Je vis à vos grands yeux, votre mine confite
Ce qu'un beau cru peut faire, des âmes et des émois
Vos blanches canines me grignotaient le cœur
Nous parlions madame de Kant ou de Lénine
Nos verres se frôlaient, sur du Schopenhauer
Au dessert vous citiez les adieux de Pouchkine
Et j'étais à deux doigts de dire des bêtises
Les idées embuées par le rayonnement
De vos formes excitant toutes les convoitises
Mais tuant toute forme de discernement.
Pour vous madame, je m'imaginais sans peine
Quittant ma famille, chiens, chats, épouse, enfants
Je me voyais déjà, sacrifice suprême
Abandonnant ma cave, et ses crus triomphants
Derrière son comptoir, mon tavernier ami
D'un sourire complice, et avec l'œil humide
Sortit un grand cognac, un nectar hors de prix
Un monument que, seules, effleurent les pyramides.
Ni plus ni moins qu'un aperçu de paradis
D'une ampleur comparable à celle du bosphore
Finissant en bouche comme du Vivaldi
Et qui venait à bout de toutes métaphores
Le cafetier debout, la relique à la main
Vacilla incrédule à l'affront que vous fîtes
Je quittai la table sans vous dire à demain
Et ramenai au zinc mon âme déconfite
C'est lamentablement que prit fin notre histoire
Sordide passage de la romance au lucre
Vous veniez de glisser, geste blasphématoire
À ce parfait breuvage, un gros morceau de sucre.
Cannes 2009
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: A quoi tient l'amour
encore une lecture,
je ne trouve de com à faire ,
c'est si bien écrit...
bisou phil...
je ne trouve de com à faire ,
c'est si bien écrit...
bisou phil...
Re: A quoi tient l'amour
L’amour se retrouve au bas du mur, lorsqu’il n’est pas partagé, il fait trop de dégât, il ne laisse que l’abime comme lourde sensation dans l’esprit et dans le corps.
sarah- Nombre de messages : 2022
Date d'inscription : 12/11/2008
douce romance ton poème
J'aime cette fin ou se sauver devant le sacrilège de ce morceau de sucre.
N'aurait-elle pas mis un peu d'eau dans son vin ?
Eric
N'aurait-elle pas mis un peu d'eau dans son vin ?
Eric
plusloin- Nombre de messages : 22
Date d'inscription : 16/11/2008
Re: A quoi tient l'amour
Admin a écrit:encore une lecture,
je ne trouve de com à faire ,
c'est si bien écrit...
bisou phil...
Merci princesse de ton gentil commentaire
Bises Philippe
Philippe- Nombre de messages : 341
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: A quoi tient l'amour
Dieu est le meilleur copain du diable.Aux apparences trompeuses coeur pur succombe à la charmeuse......Souviens-toi de l'Eden et de la pomme.
Invité- Invité
Re: A quoi tient l'amour
Cet amour tant recherché et les déchirements qu’il provoque. Bel écrit
Réal
Réal
atouthasard- Nombre de messages : 1113
Date d'inscription : 11/10/2008
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