Hölderlin - 1ère partie-

par pierrejean Mar 30 Déc - 21:54

Hölderlin

Dans les rues de Tübingen sans bruit s’en va le poète
Une lune pâle sur son ombre timide et sa tête d’argent.
Dans les rues de Tübingen le poète va douleur muette
Et masque tragique sous les quolibets d’enfants.
Il part plein de l’heureuse lumière de ses rêves grands
Qu’une jeunesse exalta, il part vers son destin de géant.

L’homme pose son regard oblique sur les livres Antiques
Et doucement remontent au ressac les chants Orphiques,
S’exhalent les échos et leurs halos comme miroir d’Eden
Eclairent le front triste et beau du poète aux yeux d’azur
Des premiers matins de voyage au pays des hellènes

O obscur instinct, ombre cimmérienne du beau sentiment
Déjà fleurissaient autour du poète les neiges printanières,
Et mourraient pressés les hommes sur l’étal flétri des saisons.
Seule l’onde d’une sourde musique de son long diapason
Venait ouvrir ses lèvres tendues d’un trop plein de sons.

Dans les rues de Tübingen, s’effeuillent les poèmes sous le vent
Il a beau les serrer sur son cœur se glace le cortége des saisons
Mais sous l’arc des ses yeux se dessine encore des lumières atones
Comme un dernier souffle de fleurs des chants sur la pure saison.

O le sentiment lourd de l’enfance exilée
Dans l’impropre horizon de la foule attitrée
Il refusait cette réalité et son âme blessée
Suppurait d’une ombre éternelle et glacée.

- Pierrejean - 2008 -

..................................................................... 1ère partie...........................................................................................................................................