Ô rage...

J'aime l'odeur de terre mouillée...
Oubliant un bref ces aubes souillées
Quand l'enfant meurt sous les balles
Et puis l'espoir sous un râle....

J'aime la nature qui se rebelle !
Quand l'après-midi fut trop belle
Un coup de vent, un éclair !
Du génie sabre au clair...

Pour fendre le ciel de l'ennui
Appelant de nos soupirs
La belle et profonde nuit...
Rédemptrice! Je croise avec toi l'avenir !

Loin de ces rivages brûlés
Débordants de rêves sacrifiés
Aux calices d'un orgueil inhalé...
Je refuse nos élans scarifiés !

J'aime l'odeur de terre mouillée
Comme celle d'un corps fouillé...
Pour en extraire l'envers d'une aventure
J'écris un amour qui dure...

J'aime ces facéties de dame nature
Tels caprices de jeunes filles
Quand se rebelle une vie qui grille
Sous les feux d'un été... cruelle mort sure !

J'aime le bruit de l'eau qui s'écoule
Essorant l'univers de ces miasmes
Qui succèdent au passage des foules
J'aime un Ô en ses phantasmes...

Lustrant le corps des femmes...
Pour un échange aquatique
Voyant poindre ces tons érotiques
Sous l'ampleur d'une lame....

J'aime l'odeur de terre mouillée
Quand la campagne soudain réveillée
Laisse filtrer messages...sous un ciel d'encre
Inspirant une muse volage....