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Soliman le manifique

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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:31

Soliman Ier (Kanûnî Sultan Süleyman ou Süleyman Ier) est probablement né le 6 novembre 14941 à Trébizonde (Trabzon) et mort le 7 septembre 1566 à Szigetvár. Fils unique de Selim Ier Yavuz, il est le dixième sultan de la dynastie ottomane de 1520 à sa mort en 1566. Il est appelé Soliman le Soliman le manifique 290679 en Occident2 et le Législateur en Orient (turc : Kanuni; arabe : القانونى, al‐Qānūnī) pour sa reconstruction complète du système légal ottoman. Soliman devint l'un des monarques les plus éminents de l'Europe du XVIe siècle et présida à l'apogée de la puissance économique, militaire et politique de l'Empire ottoman. Il mena les armées ottomanes à la conquête des bastions chrétiens de Belgrade, de Rhodes et de la Hongrie avant d'être stoppé devant Vienne en 1529. Il annexa la plus grande partie du Moyen-Orient lors de ses guerres contre les Séfévides d'Iran ainsi que de larges portions de l'Afrique du Nord jusqu'en Algérie. Sous son règne la Marine ottomane dominait la mer Méditerranée, la mer Rouge et le golfe Persique3.

À la tête de son empire en pleine expansion, Soliman instaura personnellement des changements législatifs concernant la société, l'éducation, l'économie et le système judiciaire. Son code civil (appelé Kanuns) fixa la forme de l'empire pour des siècles après sa mort. Soliman était non seulement un poète et un bijoutier mais également un grand mécène qui supervisa l'âge d'or de l'art, de la littérature et de l'architecture ottomane4. Il parlait quatre langues : le turc ottoman, l'arabe, le tchaghataï (un dialecte turc apparenté à l'ouïghour) et le persan.

En rupture avec les traditions ottomanes, Soliman épousa l'une des filles de son harem, Roxelane, qui devint Hürrem Sultan ; ses intrigues en tant que reine à la cour et son influence sur le Sultan assurèrent sa renommée. Leur fils, Selim II, succéda à Soliman à sa mort en 1566 après 46 ans de règne.
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:31

Soliman est né à Trabzon au bord de la Mer Noire, probablement le 6 novembre 14945. Sa mère était la sultane validée Ayşe Hafsa Sultan qui mourut en 1534. À l'âge de sept ans, il fut envoyé à l'école du palais de Topkapı à Constantinople pour y étudier les sciences, l'histoire, la littérature, la théologie et les tactiques militaires. Il se lia d'amitié avec Pargalı Ibrahim Pasha, un esclave qui devint par la suite l'un de ses plus proches conseillers6. Le jeune Soliman, âgé de 17 ans, fut nommé gouverneur de Keve puis de Manisa avec un bref séjour à Adrianople7. À la mort de son père, Selim Ier (1465-1520), Soliman accéda au trône en tant que dixième sultan ottoman. Une première description de Soliman, quelques semaines après son sacre, est fournie par l'émissaire de Venise, Bartolomeo Contarini : « Âgé de 26 ans, il est grand mais maigre avec un teint délicat. Son cou est un peu trop long, son visage est mince et son nez aquilin. Il a une légère moustache et une courte barbe ; néanmoins il a une présence agréable même si sa peau a tendance à pâlir. Il dit être un seigneur sage, aimant les études et tout le monde a de l'espoir dans son règne »8. Certains historiens avancent que dans sa jeunesse, Soliman avait une admiration pour Alexandre le Grand
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:34

Dès la mort de son père, Soliman entama une série de conquêtes militaires et il réprima une révolte menée par le gouverneur ottoman de Damas en 1521. Il prépara la conquête de Belgrade alors défendue par le Royaume de Hongrie ; Son arrière grand-père Mehmed II avait échoué à prendre la ville. La prise de la ville était indispensable pour éliminer les Hongrois qui, après les défaites des Serbes, des Bulgares et des Byzantins restaient une formidable force s'opposant à l'avancée ottomane en Europe. Soliman encercla Belgrade en entamant une série de bombardements depuis une île sur le Danube. Avec une garnison de 700 hommes et aucun soutien de la Hongrie, la ville tomba en août 152111.
La nouvelle de la chute de l'un des bastions de la Chrétienté sema la peur dans toute l'Europe. Comme l'ambassadeur du Saint-Empire romain germanique à Constantinople l'écrivit : « La capture de Belgrade est à l'origine des événements dramatiques qui engloutirent la Hongrie. Elle mena à la mort du roi Louis II, à la prise de Buda, à l'occupation de la Transylvanie, à la ruine d'un royaume florissant et à la peur des nations voisines de subir le même sort... »

La route de la Hongrie et de l'Autriche était maintenant ouverte mais Soliman détourna son attention vers l'île méditerranéenne de Rhodes, le quartier-général des chevaliers hospitaliers dont les activités de piraterie en Asie Mineure et au Levant étaient une menace permanente pour les intérêts ottomans. À l'été 1522, Soliman détacha une flotte de 400 navires tout en menant personnellement une armée de 100 000 hommes en Asie Mineure face à l'île13. Après un siège de cinq mois, Rhodes capitula et Soliman autorisa les Chevaliers à quitter l'île et ils finirent par s'installer à Malte.

Les relations entre la Hongrie et l'Empire ottoman continuaient de se détériorer et Soliman reprit sa campagne en Europe orientale. Le 29 août 1526, l'armée hongroise menée par Louis II de Hongrie (1506-1526) fut battue lors de la bataille de Mohács. Après cela, la Hongrie s'effondra et l'Empire ottoman devint la puissance dominante dans la région14. Alors qu'il croisa le corps sans vie du roi Louis II, Soliman se serait lamenté : « Je suis venu en armes contre lui mais ce n'était pas mon souhait qu'il meure ainsi alors qu'il avait à peine goûté aux plaisirs de la vie et de la royauté »

Sous Charles Quint et son frère Ferdinand, archiduc d'Autriche, les Habsbourg réoccupèrent Buda et la Hongrie. En conséquence, en 1529, Soliman remonta le Danube et reprit Buda avant d'assiéger Vienne. Avec une garnison renforcée de 16 000 hommes, les Autrichiens infligèrent à Soliman sa première défaite, semant les germes d'une rivalité entre les Ottomans et les Habsbourg qui dura jusqu'au XXe siècle18. Une nouvelle tentative pour prendre la ville en 1532 échoua également car Soliman dut se retirer avant d'atteindre la ville. Dans les deux cas, l'armée ottomane avait été handicapée par le mauvais temps (la forçant à abandonner l'essentiel de son équipement de siège) et l'étirement excessif des lignes de ravitaillement19. Vienne marqua l'avancée extrême des Ottomans en Europe.
Dans les années 1540, des tensions en Hongrie fournirent à Soliman l'opportunité de venger sa défaite devant Vienne. Certains nobles hongrois proposèrent que Ferdinand (1519-64), archiduc de l'Autriche voisine et lié à Louis II par mariage devienne roi de Hongrie évoquant des accords antérieurs précisant que les Habsbourg prendraient le contrôle de la Hongrie si Louis II mourait sans héritier20. Cependant d'autres nobles étaient partisans de Jean Zápolya, un noble soutenu par Soliman et donc rejeté par les puissances chrétiennes d'Europe.

En 1541, les Habsbourg entrèrent une nouvelle fois en guerre avec les Ottomans et tentèrent d'assiéger Buda. Ils furent repoussés et plusieurs de leurs forteresses furent capturées21. Ferdinand et son frère Charles Quint furent forcés de signer un humiliant traité de cinq ans avec Soliman. Ferdinand renonçait à ses prétentions sur le trône de Hongrie et devait payer un tribut annuel pour les terres hongroises qu'il contrôlait. D'un point de vue plus symbolique, le traité faisait référence à Charles Quint, non en tant qu’« empereur » du Saint-Empire mais uniquement comme « roi d'Espagne ». Avec l'affaiblissement de ses rivaux européens, Soliman s'était assuré un rôle de premier plan dans les affaires européennes.
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:35

Après avoir sécurisé ses frontières européennes, Soliman se tourna vers la menace posée par la dynastie chiite des Séfévides de Perse. Deux événements en particulier précipitèrent le conflit. Premièrement, le shah Tahmasp Ier avait fait assassiner le gouverneur de Bagdad loyal à Soliman pour le remplacer par un de ses partisans et deuxièmement le gouverneur de Bitlis avait fait défection pour rejoindre les Séfévides23. En conséquence Soliman ordonna en 1533 au grand vizir Pargalı Ibrahim Pasha de mener une armée en Asie. Il reprit Bitlis et occupa Tabriz sans rencontrer de véritable opposition. Après avoir rejoint Ibrahim en 1534, Soliman fit une poussée vers la Perse, mais il réalisa que le shah sacrifiait son territoire pour éviter une bataille rangée et harcelait l'armée ottomane alors qu'elle avançait en terrain difficile24. Néanmoins Bagdad tomba l'année suivante et cela confirma Soliman en tant que leader du monde islamique et successeur légitime des califes abbassides25.

Tentant de vaincre le shah une bonne fois pour toutes, Soliman se lança dans une seconde campagne en 1548-1549. Comme dans le conflit précédent, Tahmasp Ier évita toute confrontation avec l'armée ottomane et préféra se replier non sans avoir dévasté l'Arménie perse afin de priver les Ottomans d'abri durant le rude hiver caucasien24. Soliman abandonna la campagne mais conserva ses gains à Tabriz, en Arménie, dans la province de Van et en Géorgie26. En 1553, Soliman lança sa troisième et dernière campagne contre le shah. Après avoir perdu des territoires à Erzurum face au fils du shah, Soliman riposta en reprenant la ville, en franchissant l'Euphrate et en dévastant des territoires de Perse. L'armée du shah continua sa stratégie de retraite, ce qui conduisit à une impasse, aucun camp ne semblant pouvoir prendre l'avantage. En 1554, un traité mit fin aux campagnes de Soliman dans la région. Les Perses conservaient Tabriz et leurs territoires du nord-ouest mais Soliman s'emparait de Bagdad, de la Mésopotamie, des embouchures du Tigre et de l'Euphrate et donc d'un débouché dans le golfe Persique. Le Shah s'engageait également à cesser toutes ses incursions en territoire ottoman
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:36

Dans l'océan Indien, Soliman mena plusieurs campagnes navales contre les Portugais qui s'étaient emparés du commerce avec la côte occidentale de l'Inde. Aden au Yémen fut prise par les Ottomans en 1538 afin de fournir une base navale contre les possessions portugaises. Faisant voiles vers l'Inde, les Ottomans échouèrent à prendre Diu aux Portugais en septembre 1538 mais ils retournèrent à Aden qu'ils fortifièrent avec 100 pièces d'artillerie2930. Depuis cette base, Sulayman Pasha parvint à prendre le contrôle de tout le Yémen dont Sanaa29. Aden se souleva contre les Ottomans et fit appel aux Portugais. La ville fut reprise par l'amiral Piri Reis en 1548.

Fort de son contrôle incontesté sur la mer Rouge, Soliman parvint à contrecarrer l'influence portugaise et à conserver un commerce important avec l'Empire moghol durant tout le XVIe siècle. Son amiral Piri Reis mena une flotte ottomane qui s'empara de Mascate en 1552. En 1564, Soliman reçut un émissaire d'Aceh (actuelle Indonésie) demandant l'aide ottomane contre les Portugais. L'expédition permit de fournir un important soutien militaire aux Acehnais
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:36

Ayant consolidé ses conquêtes sur terre, Soliman apprit que la forteresse de Koroni en Morée (actuel Péloponnèse) avait été prise par l'amiral Andrea Doria au service de Charles Quint. La présence espagnole dans l'est de la Méditerranée inquiétait Soliman qui y voyait une volonté de Charles Quint de s'attaquer à la domination ottomane dans la région. Reconnaissant le besoin de renforcer la présence de sa marine en Méditerranée, Soliman plaça à sa tête un excellent amiral, Khayr ad-Din connu en Europe sous le nom de Barberousse. Ce dernier eut pour mission de reconstruire la flotte ottomane et il parvint à faire en sorte que la marine ottomane égala en nombre toutes les autres flottes méditerranéennes coalisées33. En 1535 Charles Quint remporta une importante victoire contre les Ottomans à Tunis et la guerre avec Venise l'année suivante força Soliman à former une alliance avec François Ier de France contre Charles Quint23. En 1538 la flotte espagnole fut battue à Prévéza par Barberousse ce qui permit aux Ottomans de sécuriser leur contrôle de la Méditerranée orientale pendant 33 ans jusqu'à la bataille de Lépante en 1571.
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:37

L'est du Maroc et d'importants territoires d'Afrique du Nord furent annexés. Les États barbaresques de Tripolitaine, de Tunisie et d'Algérie devinrent des provinces autonomes de l'Empire et permirent de menacer Charles Quint qui avait échoué à chasser les Ottomans en 154134. La piraterie menée par les Barbaresques d'Afrique du Nord peut être interprétée dans le contexte des guerres contre l'Espagne. La marine ottomane contrôlait également la mer Rouge et le golfe Persique jusqu'en 1554 lorsque ses navires furent battus par la marine portugaise. Les Portugais avaient pris Ormuz et le détroit éponyme en 1515 et continuèrent de rivaliser avec les forces de Soliman pour le contrôle d'Aden.
Le Siège de Malte représenté par Matteo da Leccio.

En 1542, François Ier chercha à renouveler l'alliance avec l'Empire ottoman pour lutter contre les Habsbourg. Soliman envoya 100 galères menées par Barberousse35 pour aider les Français dans l'ouest de la Méditerranée. Barberousse pilla les côtes de Sicile et de Naples avant d'atteindre la France où François Ier avait installé son état-major à Toulon. Lors de la même campagne, Barberousse attaqua et s'empara de Nice en 1543. En 1544, la paix entre François Ier et Charles Quint mit temporairement fin à l'alliance franco-ottomane.

Les actions des Chevaliers hospitaliers, qui s'étaient réfugiés à Malte après avoir été chassés de Rhodes, contre la marine ottomane provoquèrent la colère des Ottomans qui assemblèrent une large armée pour les déloger de l'île. Les Ottomans débarquèrent en 1565 et entamèrent le siège du principal fort hospitalier le 18 mai. La bataille semblait être une répétition de la prise de Rhodes car la plupart des villes de Malte avaient été détruites et la moitié des chevaliers étaient morts au combat. Cependant une force de secours espagnole permit de lever le siège le 8 septembre. 30 000 Ottomans étaient morts36.
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:38

Si Soliman est appelé « le Soliman le manifique 290679 » en Occident, il est désigné par « le Législateur » en Orient. Comme l'historien Patrick Balfour l'écrivit : « Il était non seulement un grand militaire, un homme de l'épée comme l'avait été son père et son arrière grand-père avant lui mais il différait d'eux car il était également un homme de la plume. Il était un grand législateur, apparaissant aux yeux de ses sujets comme un souverain éclairé et un magnanime défenseur de la justice »37. La loi suprême de l'Empire était la Charia, ou Loi sacrée qui, en tant que loi divine de l'islam ne pouvait être modifiée par le sultan. Cependant, une zone législative appelée Kanuns (législation canonique) dépendait uniquement de la volonté de Soliman et couvrait le droit pénal, fiscal et foncier38. Il rassembla toutes les décisions faites par les neuf sultans ottomans précédents. Après avoir éliminé les doublons et choisi entre les textes contradictoires, il délivra un unique code légal qui ne violait pas les lois basiques de l'Islam39. C'est à travers cette structure que Soliman, aidé par le grand mufti Ebussuud Efendi, chercha à réformer la législation pour l'adapter à l'évolution rapide de l'Empire. Lorsque le Kunan atteignit sa forme finale, le code des lois fut nommé kanun‐i Osmani ou les « lois ottomanes ». Ce code légal devait durer plus de 300 ans40.
L'empereur Soliman le Soliman le manifique 290679. Peinture du XVIe siècle.

Soliman prêta une attention particulière aux souffrances des rayas, des sujets chrétiens travaillant sur les terres des sipahis. Son Kanune Raya, ou « Code des Rayas » réforma la loi concernant les taxes imposées aux rayas. Ce code améliora tellement leur condition que des serfs chrétiens émigrèrent dans les territoires ottomans pour en profiter41. Le Sultan joua également un rôle pour protéger les sujets juifs de son empire. À la fin de l'année 1553 ou 1554, sur la suggestion de son médecin et dentiste préféré, le juif espagnol Moses Hamon, le Sultan émis un firman dénonçant les accusations de crime rituel contre les juifs42. De plus, Soliman promulgua de nouvelles lois pénales et judiciaires limitant le nombre d'actes passibles de la peine de mort ou de la mutilation et établit une liste d'amendes correspondants à des délits définis. Dans le domaine fiscal, des taxes sur les animaux, les mines ou les profits du commerce furent levées. En plus des taxes, les fonctionnaires reconnus coupables de corruption pouvaient voir leurs terres confisquées par le sultan.

Soliman s'intéressa également à l'éducation. Les écoles attachées aux mosquées et financées par des fondations religieuses offraient un système d'éducation largement gratuite aux garçons musulmans très en avance sur les états chrétiens de l'époque43. Dans sa capitale, Soliman accrut à 14 le nombre de mektebs (écoles primaires) qui apprenaient aux enfants à écrire et à lire. Le nombre de médersas (lycées) enseignant la philosophie, l'astronomie et l'astrologie passa à 843. Il existait également des universités dont les étudiants pouvaient devenir enseignants ou imams. Les lieux d'éducation étaient souvent à proximité des mosquées et certains abritaient des dispensaires, des fontaines et des réfectoires ouverts au public.
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Message par Rita-kazem Jeu 21 Fév - 10:39

Sous l'influence de Soliman, l'Empire ottoman entra dans un âge d'or culturel. Des centaines de sociétés artistiques impériales (appelées Ehl-i Hiref, « communauté des Talentueux ») étaient administrées depuis le palais impérial de Topkapı. Après un apprentissage, les artistes et les artisans pouvaient monter en grade au sein de leur confrérie et recevaient des salaires très élevés. Les registres de salaires qui nous sont parvenus témoignent de l'étendue du mécénat artistique de Soliman, le plus ancien de ces documents date de 1526 et recense 40 sociétés avec plus de 600 membres. Le Ehl-i Hiref attirait les artistes les plus talentueux de tout l'Empire, à la fois du monde islamique et des territoires conquis d'Europe. Le résultat est un mélange des cultures européennes, turques et islamiques44. Les artisans au service de la cour regroupaient des peintres, des fourreurs, des bijoutiers et des orfèvres. Alors que les précédents souverains avaient été influencés par la culture iranienne (le père de Soliman, Selim Ier écrivait des poèmes en persan), le mécénat artistique de Soliman a permis à l'Empire ottoman de construire son propre héritage artistique.

Soliman était lui-même un poète accompli, écrivant en persan et en turc sous le nom de Muhibbi (Amoureux). Lorsque son jeune fils Mehmed mourut en 1543, il composa un émouvant chronogramme pour commémorer l'année : Sans égal parmi les princes, mon sultan Mehmet. Parmi les grands poètes du règne de Soliman, on peut citer Fuzûlî et Bâkî. L'historien de la littérature E. J. W. Gibb observe qu'à aucun moment, même en Turquie, il n'y eut plus d'encouragement envers la poésie que sous le règne de ce Sultan". Le verset le plus célèbre de Soliman est :
La mosquée Süleymaniye d'Istanbul, construite par Sinan, l'architecte en chef de Soliman.

« Les gens considèrent la richesse et le pouvoir comme le plus grand des destins,
Mais dans ce monde un moment de santé est le meilleur des états.
Ce que les gens appellent souveraineté est une lutte temporelle et une guerre constante ;
La vénération de Dieu est le plus haut des trônes, le plus joyeux de tous les états48. »

Soliman est également renommé pour avoir soutenu une série de monumentaux développements architecturaux dans son empire. Le Sultan chercha à transformer Constantinople en centre de la civilisation islamique avec une série de projets dont des ponts, des mosquées, des palais et divers établissements sociaux. Les plus grands d'entre eux furent bâtis par l'architecte en chef du Sultan, Sinan, grâce auquel l'architecture ottomane atteignit son apogée. Sinan devint responsable de plus de 300 monuments dans tout l'empire dont ses deux chefs-d'œuvre, la mosquée Süleymaniye de Constantinople et la mosquée Selimiye d'Adrianople qui fut achevée sous le règne de Selim II, fils de Soliman. Soliman restaura également le dôme du Rocher et les murs de Jérusalem (qui forment aujourd'hui les murs de la vieille ville de Jérusalem) ainsi que la Kaaba de La Mecque
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