c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
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c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
Hébété, Il marchait vers cet essaim de mouches
Bourdonnant au soleil, sur le torse velu
D'un homme dénudé ,barbu et chevelu,
Et dont le sang sortait de trois vermeilles bouches.
Le village la-bas, vibrant de cris farouches,
S'empanachait du feu des incendies ardents,
Pendant que des chevaux , le mors entre les dents,
Erraient près des pendus, accrochés à des souches.
C'était pourtant un jour de printemps en avance,
Les arbres se paraient de ces fleurs d'amandiers,
Exhalant des parfums de miel en abondance
Ce coin était si beau au creux de la vallée
avec ses verts jardins où poussait l'azalée...
Pourquoi cette folie, et ces cruels brasiers ?
2
[center]
Apercevant, ému, à travers les branchages
Des oliviers tordus, aux feuillages tremblants,
La flèche de l'église et ses bâtiments blancs,
Goran, anéanti, se cacha le visage.
Il sentait naître en lui la colère sauvage,
Grondant en son esprit pour ces conflits sanglants,
Ayant pu perpétrer ces crimes aveuglants,
Tuant jusqu'aux voisins, par criminelle rage.
Mostar, qui reliait par l'arche de son pont
Ses deux communautés, par un cruel affront,
Voyait la Néretva recueillir sa belle arche.
Des deux côtés montaient des appels douloureux,
Et Goran pouvait voir venir des monts cendreux,
La troupe d'ennemis en bon ordre de marche.
3
Caché pendant des jours par des foyers en deuil,
Goran en écrivait les récits avec fièvre,.
Sa caméra au poing, aussi furtif qu'un lièvre,
Il voulait tout saisir à travers l' unique œil.
Mais jamais il n'avait franchi le moindre seuil
et pans de murs noircis sans que tremble sa lèvre,
Car les impacts béants faisaient paraître mièvre,
Ce qu'il pouvait conter de ces crimes d'orgueil.
Combien de lourds reflets dans le regard des femmes,
Gardaient le souvenir, ayant brisé leurs âmes,
Des outrages commis, en profanant les corps.
Cette guerre pour lui était totale éclipse
De la conscience humaine, où naissent les butors,
Dans l'assombrissement de cet apocalypse.
...à suivre
Ce que voyaient ses yeux faisait courir sa plume,
Et ses récits écrits dans les larmes et le sang,
Il les cachait le jour dans les eaux de l'étang,
Dans l'étanche boitier, à l'imposant volume.
Sa caméra souvent couvrait l’œuvre posthume
Des longs siècles passés, et ces peuples sculptant
Les flèches de marbre, qui défiaient le temps,
Et qui s'effondraient là, sur le sombre bitume.
Goran partait la nuit à travers les rocailles,
Grimpant sur les tertres, jusqu'aux cœur des batailles,
Dormant dans les bosquets ou sous les oliviers.
Dans Vukovar en feu, cernée par les serbes,
Goran avait filmé la ville et ces bourbiers,
Emplis de moribonds, étendus dans les herbes.
Suite 5
Ce mois d'août s'achevait dans la chaleur intense
D'incendies enfumant ce ciel d'un bleu blafard,
Car le pays brûlait, sans avoir de rempart,
Contre l'envahisseur qui lui faisait offense.
La Croatie avait acquis l' indépendance,
Sans jamais se douter qu'elle serait le départ
D'un conflit inhumain, souillant leur étendard,
Et qu'il apporterait la mort et la souffrance.
Car les communautés, mêlées ethniquement,
Travaillaient et vivaient très pacifiquement,
Unies sous le drapeau du peuple yougoslave,
Serbe par son père et croate par sa mère,
Govan ne savait plus, au cours de cette guerre,
Qui son cœur choisirait, sans connaître d'entrave.
Bourdonnant au soleil, sur le torse velu
D'un homme dénudé ,barbu et chevelu,
Et dont le sang sortait de trois vermeilles bouches.
Le village la-bas, vibrant de cris farouches,
S'empanachait du feu des incendies ardents,
Pendant que des chevaux , le mors entre les dents,
Erraient près des pendus, accrochés à des souches.
C'était pourtant un jour de printemps en avance,
Les arbres se paraient de ces fleurs d'amandiers,
Exhalant des parfums de miel en abondance
Ce coin était si beau au creux de la vallée
avec ses verts jardins où poussait l'azalée...
Pourquoi cette folie, et ces cruels brasiers ?
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[center]
Apercevant, ému, à travers les branchages
Des oliviers tordus, aux feuillages tremblants,
La flèche de l'église et ses bâtiments blancs,
Goran, anéanti, se cacha le visage.
Il sentait naître en lui la colère sauvage,
Grondant en son esprit pour ces conflits sanglants,
Ayant pu perpétrer ces crimes aveuglants,
Tuant jusqu'aux voisins, par criminelle rage.
Mostar, qui reliait par l'arche de son pont
Ses deux communautés, par un cruel affront,
Voyait la Néretva recueillir sa belle arche.
Des deux côtés montaient des appels douloureux,
Et Goran pouvait voir venir des monts cendreux,
La troupe d'ennemis en bon ordre de marche.
3
Caché pendant des jours par des foyers en deuil,
Goran en écrivait les récits avec fièvre,.
Sa caméra au poing, aussi furtif qu'un lièvre,
Il voulait tout saisir à travers l' unique œil.
Mais jamais il n'avait franchi le moindre seuil
et pans de murs noircis sans que tremble sa lèvre,
Car les impacts béants faisaient paraître mièvre,
Ce qu'il pouvait conter de ces crimes d'orgueil.
Combien de lourds reflets dans le regard des femmes,
Gardaient le souvenir, ayant brisé leurs âmes,
Des outrages commis, en profanant les corps.
Cette guerre pour lui était totale éclipse
De la conscience humaine, où naissent les butors,
Dans l'assombrissement de cet apocalypse.
...à suivre
Ce que voyaient ses yeux faisait courir sa plume,
Et ses récits écrits dans les larmes et le sang,
Il les cachait le jour dans les eaux de l'étang,
Dans l'étanche boitier, à l'imposant volume.
Sa caméra souvent couvrait l’œuvre posthume
Des longs siècles passés, et ces peuples sculptant
Les flèches de marbre, qui défiaient le temps,
Et qui s'effondraient là, sur le sombre bitume.
Goran partait la nuit à travers les rocailles,
Grimpant sur les tertres, jusqu'aux cœur des batailles,
Dormant dans les bosquets ou sous les oliviers.
Dans Vukovar en feu, cernée par les serbes,
Goran avait filmé la ville et ces bourbiers,
Emplis de moribonds, étendus dans les herbes.
Suite 5
Ce mois d'août s'achevait dans la chaleur intense
D'incendies enfumant ce ciel d'un bleu blafard,
Car le pays brûlait, sans avoir de rempart,
Contre l'envahisseur qui lui faisait offense.
La Croatie avait acquis l' indépendance,
Sans jamais se douter qu'elle serait le départ
D'un conflit inhumain, souillant leur étendard,
Et qu'il apporterait la mort et la souffrance.
Car les communautés, mêlées ethniquement,
Travaillaient et vivaient très pacifiquement,
Unies sous le drapeau du peuple yougoslave,
Serbe par son père et croate par sa mère,
Govan ne savait plus, au cours de cette guerre,
Qui son cœur choisirait, sans connaître d'entrave.
Dernière édition par TITEFEE le Lun 24 Oct - 11:57, édité 3 fois
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
ce fut une bonnnnne lecture ce matin, sur votre page titefée
tamima- Nombre de messages : 706
Date d'inscription : 01/05/2010
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
On dirait un feu de chez nous(Australie), heureusement cette fois-ci
pas de victimes humaines.
Merci beaucoup pour ce -cri.
Amitiés
BTT
pas de victimes humaines.
Merci beaucoup pour ce -cri.
Amitiés
BTT
BIR TAM TAM- Nombre de messages : 1366
Date d'inscription : 21/02/2010
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
Beau poème chère fée. mes salutations.
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
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Apercevant, ému, à travers les branchages
Des oliviers tordus, aux feuillages tremblants,
La flèche de l'église et ses bâtiments blancs,
Goran, anéanti, se cacha le visage.
Il sentait naître en lui la colère sauvage,
Grondant en son esprit pour ces conflits sanglants,
Ayant pu perpétrer ces crimes aveuglants,
Tuant jusqu'aux voisins, par criminelle rage.
Mostar, qui reliait par l'arche de son pont
Ses deux communautés, par un cruel affront
Voyait la Néretva recueillir sa belle arche.
Des deux côtés montaient des appels douloureux
Et Goran pouvait voir venir des monts cendreux
La troupe ennemie en bon ordre de marche.
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TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
TITEFEE a écrit:
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Apercevant, ému, à travers les branchages
Des oliviers tordus, aux feuillages tremblants,
La flèche de l'église et ses bâtiments blancs,
Goran, anéanti, se cacha le visage.
Il sentait naître en lui la colère sauvage,
Grondant en son esprit pour ces conflits sanglants,
Ayant pu perpétrer ces crimes aveuglants,
Tuant jusqu'aux voisins, par criminelle rage.
Mostar, qui reliait par l'arche de son pont
Ses deux communautés, par un cruel affront
Voyait la Néretva recueillir sa belle arche.
Des deux côtés montaient des appels douloureux
Et Goran pouvait voir venir des monts cendreux
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c'etait un beau village il ne l'est plus? estce qu'il a tant changé que cela? merci pour cette lecture j'ai aimé
motschuchotes- Nombre de messages : 301
loisirs : randonnee,billard cuisine exposition cinema lecture
Humeur : egale a elle meme parfois reveuse
Date d'inscription : 25/09/2011
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
Il reste de nombreux stigmates de cette guerre fratricide. Plus d'une ruine est envahie par les figuiers et les ronces mais ne peuvent cacher leurs murs noircis par les incendies et des maisons sont encore criblées de trous d'obus. Le pont a été refait à l'identique et le village est classé au patrimoine de l'humanité à présent...
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
Je remets en première page tous les épisodes pour que ce soit plus lisible pour vous... mais vos commentaires me sont précieux...
je vous embrasse tous et toutes ...
je vous embrasse tous et toutes ...
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: c'était un si joli village ! (poésie à suivre )
je vous ai mis en première page la cinquième suite du poème... à tous...
Je continue à l'écrire. :pluie:
Je continue à l'écrire. :pluie:
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
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