les yeux descillés

Je regarde son visage, j’essaie de le trouver gracieux
Mais La poudre des années a brouillé mes yeux.
Finis les temps où j’étais encore son héroïne,
Femme infiniment malléable, vestale divine
Du foyer déserté où ma patience ne cessait de s’égarer.
Las et courbé, comme par une main implacable.
Je regarde son corps et il me parait bien laid,
Les années ont tamisé son temps comme le sable
On le voit déjà s’écouler entre ses doigts velus…

Tiens, ces poils-là, je ne les avais jamais vus !!

Et dire qu’il fut pendant plus de 45 ans mon mari
Fier comme paon et paradant, pas su pas pris.
De ses maitresses sans nombre, ai-je jamais été plainte ?
J’étais sans doute « la sœur » qu’il ne pouvait quitter…
La malade qui restait toute la journée prostrée …
La mère de ses enfants à qui il ne pouvait rien reprocher,
Car s’il me quittait, sans doute que j’en mourrai !!!


Eh bien non, des deux c’est moi maintenant qui gagne

Mes joues roses et mes cheveux roux me vont si bien
Que l’on s’accorde à dire qu’est plus lumineux mon teint.
J’ai le regard clair, et sur toutes choses un sourire amusé
Vient gommer maintenant des années de mutisme forcé…
Je suis vivante, libre enfin et fièrement je le proclame
Je ne suis plus à lui, et je goute à une vraie vie de femme !

WWAAOOUUHH quelle libération ! Quel beau cri lâché avec dignité et confiance contre le mâle du siècle !
Hargne, envie de se convaincre et de vaincre. Enfin des paroles de femme libérée !
Il fallait oser et tu l'as fait...

libérée de cette co-dépendance.
L'amour doit être retenu que par cette possible liberté !!

Merci infiniment pour ce partage, petite fée aux joues perlées de rose
gouttes de fraîcheur me faisant penser à la renaissance matinale rajeunissante et prometteuse.