ULTIME ?

Souvent je suis étreint d'une étrange tristesse
quand je te vois perclus affaissé et tremblant
cloué par les épaules à la porte du Temps
Sombre pantin victime d'une étrange faiblesse
l'usure qui te ronge s'appelle la vieillesse

Etrange est l'alchimie des strates sur un corps
les rivières de rides les sillons aux paupières
le soc du temps qui passe fend la glèbe d'hier
et comme un étranger ce vieillard aux yeux morts
contemple l'univers vidé de son décor

Recule un peu Camarde et fais nous de la place
tu assièges en vainqueur un château qui fut fort
et dominait la plaine fier de tous ses trésors
L'ouragan des années a envahi la place
le jour est arrivé où doucement s'efface

l'empreinte d'une vie recouverte de neige
recouverte de pluie puis de mousse jaunie
car tout se désagrège et rien ne refleurit
la mort a fait son siège ô la grège infâmie
au sein d'un homme liège qui n'est plus que scories

Ô triste privilège de la mort sur la vie.
Reste l'espoir d'aller peut-être au paradis.