âme en cendre

une source d'espoir qui soulève une âme éparpillée !
Merci pour le partage ! :)

mon âme réceptacle de toutes les autres âmes accueillies dans mon corps, me raconte certains soirs l'histoire de ceux qui l'ont accueillie dans leur course.. je suis l'esclave nubienne, vendue sur un marché du Caire, un jour de tempête, je suis le guérisseur luttant contre la maladie emportant ses enfants, je suis les femmes oubliées, avilies, et pourtant debouts...je suis un rêve que ma vie poursuit pour donner le relai à celui ou celle qui viendra après moi parfaire la connaissance de ce qu'est l'existence...

enfin peut-être

car c'est lorsque je fermerai les yeux pour la dernière fois que je saurai si j'ai rêvé ma vie...

"Ame... liée sous le ciel des mers". Une très belle image, parmi d'autres. Poème triste et beau comme un chant du cygne glissant sur une eau noire.
Une envolée brisée, vacillante dans l'ombre.

firdaws a écrit:

Eparpillée en cendres
Mon âme reflète son ombre
Liée sous les ailes des mers
Et ceux de l’éther
Elle crépite
Palpite
Et s’agite
Les plaies fécondent le soir
Se mettent à boire
Mon sang noir
Les ombres se figent
Les rêves voltigent
Et m’obligent
A rester sur ma soif
De vie
J’envie le jour qui sourit
Et se lève
Prenant la relève
Qu’il vente ou qu’il neige
Je voudrais une goutte de lumière
Qui soit bien claire
Comme l’eau de roche
Qui manque à mes sources.

Sous cette écriture toute de noire vêtue,
Se dissimule une Âme au demeurant têtue,
Naître de nouveau dans le ventre d'une mére,
Ecarter les ténébres pour atteindre la lumiére.

Une âme ombre
Recroquevillée à l’ombre
Remet de l’ordre
Dans ses pensées éparpillées
Pour panser ses plaies éveillées

"Sur l'onde calme et noire" où luisent les étoiles, un vent mélodieux pousse une triste voile. Air connu ? Mais de qui ?

je vous mets sur la voie :
"Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles ...
On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir."...

OPHELIE : celle qui est utile, en grec...
Alors, de qui ? Cherchez !

ARTHUR RIMBAUB !
Ophélie, c'est la noyée du Hamlet de Shakespeare. La muette, la calme à tout jamais, elle qui était montée sur les tréteaux de la folie, la voilà plongée dans le silence de "l'onde calme et noire où dorment les étoiles".
Le verbe "dormir" fait euphémisme de la mort. Ophélie ne dort pas ; elle est bel et bien morte mais le tableau esthétise en quelque sorte cette noyade.
Les sons d'abord, comme de la musique puisque la poésie est avant musique et rythme, et baroque des images, gothique si l'on veut, au sens où l'entendent les gothiques d'aujourd'hui, l'éclat blanc de l'énigme dans la noirceur de la nuit trop réelle, les sons donc, sombre jeu des voyelles [o] et [a], (onde calme, noire, dorment, étoiles) et cet écho des étoiles dans la noirceur du fleuve ("et noire / étoiles").
D'ailleurs, il ne s'agit pas d'Ophélie, mais d'Ophélia comme si, au troisième hémistiche, il était trop tôt encore pour dévoiler, d'une voyelle verticale, le "lys", le "grand lys" de la comparaison : "la blanche Ophélia" maintient la musique des syllabes dans les sonorités nocturnes avant l'éclat du monosyllabe "lys". Éclat mais non rupture, le mot-outil "comme", avec son "o ouvert" suivi de la labiale "m", est dans dans le ton et le lys ainsi surgit, attendu presque.
Évidemment, la comparaison florale est pleine de noblesse : Ophélie est pure et noble, c'est son emblème qui le signale. D'ailleurs, elle est voilée, "couchée en ses longs voiles", les voiles de la mariée, le voile de la couventine, parée d'une "toilette inutile" (c'est le titre d'un tableau, "La toilette inutile") et la palatale "ch" (blanche, couchée) suggère discrétement le remous des étoffes.
Mais elle n'est pas encore dans l'autre monde : on peut la voir "flotter", descendre "le fleuve impassible" tandis que les chasses se poursuivent au royaume :

- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Ainsi s'éloigne Ophélie tandis que résonnent les appels des chasseurs : "on entend", "lointains", l'écho est évident avec sa dentale centrale.
Et voilà comment "parler de poésie" à partir du beau texte de FIRDAWS ! MERCI

copier coller mes sentiments
vous les presenter
pour le plaisir du partage
**
merci

profond poème
hermétique comme la poésie de Rimbaud ou d'Aimé Césaire.

bibi 2008

Une goutte de lumière vaut tout l'or du monde, et même plus. L'or n'est souvent que vanité tandis qu'une simple goutte peut étancher la moidre soif.

douceur a écrit:une source d'espoir qui soulève une âme éparpillée !
Merci pour le partage ! :)

l'espoir est soleil qui reviens toujours. merci douceur.

TITEFEE a écrit:mon âme réceptacle de toutes les autres âmes accueillies dans mon corps, me raconte certains soirs l'histoire de ceux qui l'ont accueillie dans leur course.. je suis l'esclave nubienne, vendue sur un marché du Caire, un jour de tempête, je suis le guérisseur luttant contre la maladie emportant ses enfants, je suis les femmes oubliées, avilies, et pourtant debouts...je suis un rêve que ma vie poursuit pour donner le relai à celui ou celle qui viendra après moi parfaire la connaissance de ce qu'est l'existence...

enfin peut-être

car c'est lorsque je fermerai les yeux pour la dernière fois que je saurai si j'ai rêvé ma vie...

rêver la vie
ou vivre le rêve
le choix on ne l'a pas .

Momor a écrit:Comme une eau limpide qui coule d'une source...!

(toi ausssi tu te fais plus rare)
merci pour le com.

CELUI QUI SAIT a écrit:

Sous cette écriture toute de noire vêtue,
Se dissimule une Âme au demeurant têtue,
Naître de nouveau dans le ventre d'une mére,
Ecarter les ténébres pour atteindre la lumiére.

je suis fascinée pour tes com-poémes.
je les trouves profonds et sages.

Admin a écrit:Une âme ombre
Recroquevillée à l’ombre
Remet de l’ordre
Dans ses pensées éparpillées
Pour panser ses plaies éveillées

se remettre en question
se remettre en ordre
reprendre espoir
et aller droit devant.

Momor a écrit:Et dire que vous habitez au paradis et que vous faites l'aérobic et la natation...! Il fait beau et frais au paradis ? (sourire)
Amicalement, Momor !

oui momor la vie reprend sa douceur
les nuages ne font que passer.