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George Gissing : Espoir vain

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George Gissing : Espoir vain Empty George Gissing : Espoir vain

Message par fayssal morad Jeu 11 Nov - 5:38

Un poème de George Gissing : Espoir vain

mercredi 10 janvier 2007, par Devaldès (Manuel), Gissing (George)
On connaît peu, en France, la vie tragique et l’oeuvre cependant remarquable du grand artiste littéraire que fut George Gissing (1857-1903), artistocrate par son esprit et prolétaire par sa misère, qui avant tout demeure pour nous l’auteur de Born in Exile (Né en exil), roman de l’individualisme esthétique. Il fut tourmenté toute sa vie par sa sexualité, ce qui ne contribua pas peu à le maintenir parmi le « peuple de l’abîme ». Cependant, il ne décela guère cette obsession dans sa littérature : c’était un Anglais…. Le poème dont nous donnons ci-dessous la traduction, un des rares qu’il ait écrits, n’en a que plus de valeur. Il est contenu .dans les Memories (Londres, 1916) d’Edward Clodd, l’historien anglais du rationalisme.
M. D.

Espoir vain

A moi, ô mon amour, vous fûtes à moi pendant une heure.
Vous et le monde une heure fûtes à moi.
Car le monde, avec sa beauté, sa joie et sa puissance,
Était là, étendu à mes pieds, comme un présent,
En cette heure où la vie était devenue divine.
Et vous, ô mon amour, vous fûtes à moi, toute à moi.

Les fleurs de votre visage et le feu de votre âme
Et le souffle de votre vie une heure furent à moi,
Le dieu des dieux, qui est le maître
De l’éclair et du tonnerre,
Ne connut jamais joie plus divine
Que la mienne durant l’heure où vous fûtes à moi.

Le miel de vos lèvres et les battements de votre coeur
Et vos bras chauds et souples une heure furent à moi,
Et vos pieds vifs dont les pas pressés
Font écho dans mon coeur en mots d’amour,
Et votre douce et frêle voix et l’éclat stellaire de vos yeux,
Tout cela, tout, pendant une heure, fut à moi.

Tout ce que les années à venir montreraient
Condensé en l’heure où vous fûtes à moi
L’extase de la rencontre et la peine du départ,
Les larmes et l’éclat crépusculaire de la passion,
Jusqu’à ce que je busse le vin d’une mort divine
Des lèvres dont les baisers furent à moi, tous à moi.

Hélas, hélas, ce ne fut qu’un rêve,
Un simple rêve, que vous fûtes à moi !
Cette heure dorée s’en est allée
A la dérive comme une rose au ruisseau.
Et je sais que nulle heure ne viendra
Jamais, jamais, ou vous serez à moi.


Hastings, 25 juillet 1883. George Gessing (Traduction Manuel Devaldès.)
http://www.la-presse-anarchiste.net/spip.php?article42
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