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Jean Ogier de GOMBAULD

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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Jean Ogier de GOMBAULD

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:47


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Allons parmy les fleurs cueillir une guirlande



Allons parmy les fleurs cueillir une guirlande,
Afin d'en couronner la Reine des Beautez ;
Sois Venus, soit Phillis, à qui les Royautez
Vont indifferemment presenter leur offrande.

Les Graces, et l'Amour, seront de nostre bande ;
Les jeux, et les plaisirs suivront de tous costez :
La saison nous appelle à mille nouveautez ;
Et la rosée est cheute, et la moisson est grande.

Mais j'aperçois l'Amour, qui nous a prevenus,
Et qui cherche Phillis, qu'il prefere à Venus.
Amour, cruel Amour ! d'où vient que tu nous laisses ?

J'oy dans ta bouche un nom qui fait que je paslis.
Prens ta route où les fleurs seront les plus espaisses ;
C'est par là que sans doute aura passé Phillis.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Carite l'autre jour si pompeuse et si belle

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:48


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Carite l'autre jour si pompeuse et si belle



Carite l'autre jour si pompeuse et si belle,
De la terre, et du Ciel montroit tous les tresors ;
Quand je me laissay vaincre aux amoureux transports,
Qui m'en firent pretendre une faveur nouvelle.

Mais j'en fus repoussé d'une main si cruelle,
Et d'un si rude coup je sentis les efforts,
Que mon ombre craintive erra parmy les morts,
Preste à passer le fleuve où le Sort les appelle.

J'eus le pied dans la barque, et pour m'en empescher,
Où va donc cét Amant ? dit le triste Nocher,
Quelle main violente au Cocyte le pousse !

Il porte un Astre au coeur, digne du firmament ;
Et sa flame est si grande, et sa plainte est si douce,
Que l'Enfer n'auroit plus d'ombre, ny de tourment.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Carite pour jamais a quitté ces fontaines

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:48


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Carite pour jamais a quitté ces fontaines



Carite pour jamais a quitté ces fontaines,
Où ses yeux faisaient voir deux soleils dans les eaux.
Voilà bien le rivage, où parmi les roseaux,
Les zéphirs, pour l'ouïr, retenaient leurs haleines.

Voilà bien les forêts, dont les cimes hautaines
Semblaient porter sa gloire aux célestes flambeaux.
Mais ces lieux autrefois si plaisants et si beaux
N'ont plus de ses beautés que des images vaines.

Délices de mes jours, quel est votre destin ?
Vous passez comme fleurs, qui durent un matin,
Et laissez après vous des douleurs éternelles,

Douleurs, qui des plaisirs imitant les appas,
Peuplent tous ces déserts d'ombres claires et belles,
Et me font voir Carite, où Carite n'est pas.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Ce qui doit m'étonner excite mon courage

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:49


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Ce qui doit m'étonner excite mon courage



Ce qui doit m'étonner excite mon courage,
Et ma témérité me conduit au cercueil ;
Je sers une beauté plus dure qu'un écueil,
Et l'amour se conserve où l'espoir fait naufrage.

Aveugle passion, fureur, manie et rage,
Vous faites que j'adore un insensible orgueil.
Le plus cruel abord est comme un doux accueil,
Et j'appelle un mépris un agréable outrage.

J'ai pour toute faveur, et pour rigueur du sort,
Une peine charmante, une amoureuse mort,
Et je fonde la vie en ce qu'elle a de pire.

Mon astre me réduit à la nécessité
De ne respirer point, alors que je soupire,
Et ma seule douleur est ma félicité.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Cette source de mort

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:50


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Cette source de mort, cette homicide peste



Cette source de mort, cette homicide peste,
Ce péché, dont l'enfer a le monde infecté,
M'a laissé, pour tout être, un bruit d'avoir été,
Et je suis de moi-même une image funeste.

L'auteur de l'univers, le monarque céleste,
S'était rendu visible en ma seule beauté
Ce vieux titre d'honneur qu'autrefois j'ai porté,
Et que je porte encore, est tout ce qui me reste.

Mais c'est fait de ma gloire, et je ne suis plus rien,
Qu'un fantôme qui court après l'ombre d'un bien,
Ou qu'un corps animé du seul ver qui le ronge.

Non, je ne suis plus rien, quand je veux m'éprouver,
Qu'un esprit ténébreux, qui voit tout comme en songe
Et cherche incessamment ce qu'il ne peut trouver.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Durant la belle nuit

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:50


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Durant la belle nuit, dont mon ame ravie



Durant la belle nuit, dont mon ame ravie
Preferoit les clartez à celles d'un beau jour,
J'escoutois murmurer, au milieu de la Cour,
Mille voix de loüange, et mille autres d'envie.

Je ne sçay quelles morts plus douces que la vie,
Faisoient sentir aux coeurs les charmes de l'Amour ;
Et de mille beautez qui brilloient à l'entour,
L'un tenoit pour Caliste, et l'autre pour Sylvie.

Quand Phillis vint monstrer ses yeux armez de dards,
De tous les assistans attira les regards,
Et des autres objets effaça la memoire.

Sa presence à l'instant fit sentir sa vertu,
Et mon coeur fut saisi d'une secrette gloire,
De la voir triompher, sans avoir combatu.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Je vogue sur la mer

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:51


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Je vogue sur la mer, où mon âme craintive



Je vogue sur la mer, où mon âme craintive,
Aux jours les plus sereins, voit les vents se lever.
Pour vaincre leurs efforts, j'ai beau les observer,
Ma force, ou ma prudence, est ou faible, ou tardive.

Je me laisse emporter à l'onde fugitive,
Parmi tous les dangers qui peuvent arriver,
Où tant d'hommes divers se vont perdre, ou sauver,
Et dont la seule mort est le fond, ou la rive.

Le monde est cette mer, où pour me divertir,
Dans un calme incertain, j'écoute retentir
Les accents enchanteurs des perfides Sirènes.

C'est lors que la frayeur me fait tout redouter,
Que je vois les écueils, que je vois les arènes,
Et le gouffre où le Ciel me va précipiter.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty La voix qui retentit de l'un à l'autre Pole

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:51


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

La voix qui retentit de l'un à l'autre Pole



La voix qui retentit de l'un à l'autre Pole,
La terreur et l'espoir des vivans et des morts,
Qui du rien sçait tirer les esprits et les corps,
Et qui fit l'Univers, d'une seule parole.

La voix du Souverain, qui les cedres desole,
Cependant que l'espine estale ses tresors ;
Qui contre la cabane espargne ses efforts,
Et reduit à neant l'orgueil du Capitole.

Ce tonnerre esclatant, cette divine voix,
A qui sçavent respondre et les monts, et les bois,
Et qui fait qu'à leur fin toutes choses se rendent,

Que les lieux les plus hauts, que les lieux les plus bas,
Que ceux qui ne sont point, et que les morts entendent,
Mon ame, elle t'appelle, et tu ne l'entens pas.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Messagers du sommeil

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:52


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Messagers du sommeil, allez à la mal'heure



Messagers du sommeil, allez à la mal'heure,
Annoncez le desastre aux coupables humains,
Et sans nous estonner de vos fantosmes vains,
Rendez nostre aventure ou douteuse, ou meilleure.

Apollon ne void point vostre sombre demeure,
Pour vous communiquer ses Oracles certains.
Quelle part avons nous à vos antres lointains ?
Affligez vous Iris, afin qu'Alcide meure !

Si quelque Astre vous luit parmy tant de noirceurs,
Et si vous consultez les trois fatales soeurs,
Faites que l'on vous croye, et que l'on vous adore.

Truchement du bon-heur, et de la verité,
Presentez-vous plus beaux et plus clairs que l'Aurore,
Et nous ostez la peur avec l'obscurité.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Quand je la vois briller sous un voile funeste

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:53


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Quand je la vois briller sous un voile funeste



Quand je la vois briller sous un voile funeste,
Comme une autre Diane, au milieu de la nuit,
Quelle est mon aventure ? à quoi suis-je réduit ?
Je demeure confus, sans parole, et sans geste.

Vous à qui sa rigueur jamais rien ne conteste,
Vous en qui ma pensée et ma flamme reluit,
Allez, regards, soupirs, où l'Amour vous conduit :
Votre douce éloquence est tout ce qui me reste.

Mais quoi ? tous ses désirs n'aspirent qu'au tombeau.
Elle fuit la clarté du céleste flambeau,
Et la mort seulement à l'amour la convie.

Mon âme, il faut partir ; fais ton dernier effort ;
Puisqu'étant, comme elle est, si contraire à la vie,
On ne lui saurait plaire, à moins que d'être mort.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Une effroyable horreur couvrait la terre et l'onde

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:54


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Une effroyable horreur couvrait la terre et l'onde



Une effroyable horreur couvrait la terre et l'onde
Et déjà les démons menaient par l'univers
Les funestes oiseaux, les fantômes divers,
Et des songes légers la troupe vagabonde,

Quand Morphée emprunta la chevelure blonde,
Les roses et les lys qui n'ont jamais d'hiver,
Et mille autres appas d'un long crêpe couverts,
Dont aujourd'hui Phillis étonne tout le monde,

Et d'un pas languissant témoin de ses douleurs,
Il me la vint montrer, les yeux noyés de pleurs,
Et la bouche aux soupirs incessamment ouverte.

Qu'allez-vous entreprendre ? ô dieux trop irrités !
Si Phillis doit pleurer, qu'elle pleure ma perte,
Et que votre colère épargne ses beautés.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Une fleur passagère, une vaine peintur

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:55


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Une fleur passagère, une vaine peintur



Une fleur passagère, une vaine peinture,
Faisaient de mes beaux jours les plus douces clartés,
Et dans un labyrinthe, errant de tous côtés,
Je faisais de mon sort la douteuse aventure.

Sans aucun soin du temps, ni de la sépulture,
La fureur m'emportait parmi les vanités,
Et toujours soupirant après mille beautés,
J'écoutais de l'Amour l'agréable imposture.

C'est encore aujourd'hui l'état où je me vois.
Je crains que mon péché ne dure autant que moi,
Ou qu'il ne soit borné que par mon impuissance.

Mille maux, qui des biens n'ont rien que les couleurs,
Interrompent le cours de ma reconnaissance,
Et font que mes plaisirs augmentent mes douleurs.
magda
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Jean Ogier de GOMBAULD Empty Vous implorez en vain

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:55


  • Jean Ogier de GOMBAULD (1588-1666)

Vous implorez en vain, pauvre troupe insensée



Vous implorez en vain, pauvre troupe insensée,
Un injuste secours, par un injuste effort
La pitié qui previent le moment de la mort,
Quant c'est pour un amant, elle est trop avancée.

Vous m'appellez cruelle, et vostre ame offencée
Accuse mes rigueurs de son funeste sort.
Le Ciel en soit l'arbitre, et qu'il juge du tort,
S'il vient de mes effects, ou de vostre pensée.

Beaux esprits, vostre mort venge vos desplaisirs,
Et plus douce que moy, succede à vos desirs.
C'est lors que j'ay pitié de vos flames esteintes.

Le Sort ainsi m'afflige, et tous mes poursuivans.
Mon humeur est ingrate aux plaintes des vivans,
Et la cendre des morts est ingrate à mes plaintes.
magda
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