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Poèmes Juillet

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Message par magda Mar 6 Juil - 14:21

Les
Soleils de Juillet






A ELLE
Les voici revenus, les jours que vous aimez,
Les longs jours bleus et clairs sous des cieux sans nuage.
La vallée est en fleur, et les bois embaumés
Ouvrent sur les gazons leur balsamique ombrage.
Tandis que le soleil, roi du splendide été,
Verse tranquillement sa puissante clarté,
Au pied de ce grand chêne aux ramures superbes,
Amie, asseyons-nous dans la fraîcheur des herbes ;
Et là, nos longs regards perdus au bord des cieux,
Allant des prés fleuris dans l’éther spacieux,
Ensemble contemplons ces beaux coteaux, ces plaines
Où les vents de midi, sous leurs lentes haleines,
Font des blés mûrissants ondoyer les moissons.
Avec moi contemplez ces calmes horizons,
Ce transparent azur que la noire hirondelle
Emplit de cris joyeux et franchit d’un coup d’aile ;
Et là-bas ces grands bœufs ruminants et couchés,
Et plus loin ces hameaux d’où montent les clochers,
Et ce château désert, ces croulantes tourelles,
Qu’animent de leur vol les blanches tourterelles,
Et ce fleuve paisible au nonchalant détour,
Et ces ravins ombreux, frais abris du pâtour,
Et tout ce paysage, heureux et pacifique,
Où s’épanche à flots d’or un soleil magnifique !…
O soleils de juillet ! ô lumière ! ô splendeurs !
Radieux firmament ! sereines profondeurs !
Mois puissants qui versez tant de sèves brûlantes
Dans les veines de l’homme et les veines des plantes,
Mois créateurs ! beaux mois ! je vous aime et bénis.
Par vous les bois chargés de feuilles et de nids,
S’emplissent de chansons, de tiédeurs et d’arômes.
Les arbres, dans l’azur ouvrant leurs larges dômes,
Balancent sur nos fronts avec l’encens des fleurs
Les voix de la fauvette et des merles siffleurs.
Tout est heureux, tout chante, ô saison radieuse !
Car tout aspire et boit ta flamme glorieuse.
Par toi nous vient la vie, et ta chaude clarté
Mûrit pour le bonheur et pour la volupté
La vierge, cette fleur divine et qui s’ignore.
Dans les vallons d’Éden, sereine et pure encore,
Sous tes rayons rêvant son rêve maternel,
A l’ombre des palmiers Ève connût Abel.
Abel dans ses enfants en garde souvenance.
Aussi, quand brûle au ciel ta féconde puissance,
O mère des longs jours ! lumineuse saison !
Oubliant tout, Caïn, l’ombre, la trahison,
La race enfant d’Abel, fille de la lumière,
Race aimante et fidèle à sa bonté première,
Avec l’onde et la fleur, avec le rossignol,
Ce qui chante dans l’air ou fleurit sur le sol,
S’en va disant partout devant ta clarté blonde :
« Combien tous les bons cœurs sont heureux d’être au monde ! »
Et moi, je suis des leurs ! Épris d’azur et d’air,
Quand ton astre me luit dans le firmament clair,
Avant midi j’accours, sous l’arbre où tu m’accueilles,
Saluer en plein bois la jeunesse des feuilles !
Là, dans l’herbe caché, seul avec mes pensers,
J’ai bien vite oublié les mauvais jours passés.
Sous les rameaux lustrés où ta clarté ruisselle,
Je bois en paix ma part de vie universelle.
Les sens enveloppés de tes tièdes réseaux,
J’écoute autour de moi mes frères les oiseaux ;
Avec l’herbe et l’insecte, avec l’onde et la brise,
Sympathique rêveur, mon esprit fraternise.
Voilé d’ombre dorée et les yeux entr’ouverts,
L’âme pleine d’accords, je médite des vers.
Mais si, comme aujourd’hui, ma pâle bien-aimée
M’a voulu suivre au bois, sous la haute ramée,
Si ma charmante amie aux regards veloutés
A voulu tout un jour, pensive à mes côtés,
Oubliant et la ville et la vie et nos chaînes,
Boire avec moi la paix qui tombe des grands chênes ;
Sur les mousses assis, mon front sur ses genoux,
Plongeant mes longs regards dans ses regards si doux,
Ah ! je ne rêve plus de vers !… Sous son sourire
Chante au fond de mon âme une ineffable lyre ;
Et des arbres, des fleurs, des grâces de l’été,
Mon œil ne voit, mon cœur ne sent que sa beauté !
Et dans ses noirs cheveux glissant un doigt timide,
J’y pose en frémissant quelque beau lys humide ;
Et, muet à ses pieds, et sa main sur ma main,
J’effeuille vaguement des tiges de jasmin ;
Et leur vive senteur m’enivre, et sur notre âme
Comme un vent tiède passe une haleine de flamme !…
O flammes de juillet ! soleils de volupté !
Saveur des baisers pris dans le bois écarté !
O chevelure moite et sous des mains aimées
S’épandant sur mon front en grappes parfumées !
Des fleurs sous la forêt pénétrante senteur,
Arbres de feux baignés, heures de molle ardeur,
Heures où sur notre âme, ivre de solitude,
Le calme des grands bois règne avec plénitude ;
Tranquillité de l’air, soupirs mystérieux,
Dialogue muet des yeux parlant aux yeux ;
Longs silences coupés de paroles plus douces
Que les murmures frais de l’eau parmi les mousses ;
O souvenirs cueillis au pied des chênes verts,
Vous vivez dans mon cœur. Vous vivrez dans mes vers !
Auguste Lacaussade, Poèmes et Paysages
magda
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Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010

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Poèmes Juillet Empty JUILLET-Honoré Fréchette

Message par hubert Lun 12 Juil - 10:10

JUILLET
Depuis les feux de l'aube aux fleurs du crépuscule,
Le soleil verse à flots ses torrides rayons;
On voit pencher la fleur et jaunir les sillons
Voici les jours poudreux de l'âpre canicule.

Le chant des nids a fait place au chant des grillons;
Un fluide énervant autour de nous circule;
La nature, qui vit dans chaque animalcule,
Fait frissonner d'émoi tout ce que nous voyons.

Mais quand le boeuf qui broute à l'ombre des grands chênes
Se tourne haletant vers les sources prochaines;
Quel est donc, dites-vous, ce groupe échevelé.
Qui frappe les échos de ses chansons rieuses?

Hélas! C'est la saison des vacances joyeuses...
Comme il est loin de nous ce beau temps envolé!

Honoré Fréchette

hubert
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Poèmes Juillet Empty JUILLET-Jean-Antoine Roucher

Message par sandrine jillou Dim 18 Juil - 11:59

JUILLET

L' univers existoit: mais l' univers encore
Ne voyoit point regner l' ordre qui le décore.
Enfin à ce grand-tout un dieu donna des loix,
Et destinant chaque être à d' éternels emplois,
Lui marqua son séjour, son rang et sa durée.
Il déploya des cieux la tenture azurée,
Du soleil sur son trône en fit le pavillon,
Voulut qu' il y regnât, et qu' à son tourbillon,
Il enchaînât en roi le monde planétaire;
Que du globe terrestre esclave tributaire,
Le nocturne croissant dont Phébé resplendit,
Sous les feux du soleil tous les mois s' arrondît;


Que d' un cours sinueux traversant les vallées,
Le fleuve s' engloutît dans les plaines salées:
Qu' on vît toujours aux fleurs succéder les moissons,
Et les fruits précéder le règne des glaçons;
Que l' ambre hérissât la bruyante Baltique;
Que l' ébène ombrageât la rive asiatique;
Que le sol des incas d' un or pur s' enrichît;
Que dans les flots d' Ormus la perle se blanchît;
Qu' aux veines des rochers, une chaleur féconde
Changeât en diamant le sable de Golconde;
Que le fleuve du Caire, en ses profondes eaux,
Prêtât au crocodile un abri de roseaux;
Que le phoque rampât aux bords de la Finlande;
Que l' ours dormît trois mois sur les rochers d' Islande;
Que sous le pôle même, où vingt fleuves glacés
Apportent le tribut des hyvers entassés,
Éparses en troupeaux, les énormes baleines
Du sauvage océan fîssent mugir les plaines;
Et qu' au bord de ces lacs, où cent forts démolis
Au triste Canada font regretter nos lys,
Le castor, avec nous disputant d' industrie,
De hardis monumens embellît sa patrie,


De ces républicains, nos paisibles rivaux,
Le soleil en ce mois éclaire les travaux.
Dirigés par l' instinct, dont la voix les rassemble,
Aux rivages d' un fleuve ils s' avancent ensemble:
Ils veulent, l' un par l' autre au travail excités,
D' un pont couvrir les eaux, et bâtir des cités.
En désordre d' abord répandus sur l' arène,
Ils s' y rangent en cercle, ils attaquent un frêne,
Qui robuste, noueux, élancé dans les airs,
D' épais et longs rameaux couvre les bords déserts.
Sous l' effort de leurs dents, à grand bruit, sur la plage
Il tombe; il a perdu l' honneur de son feuillage.
Tandis que par la foule à la hâte emporté,
Le tronc au sein des eaux roule précipité,
D' autres, que dans leur marche un vieux chef accompagne,
D' arbres moins vigoureux dépeuplent la campagne,
Les portent jusqu' au fleuve, et nerveux matelots,
Les font d' un cours heureux naviger sur les flots.
Des pieux en sont formés. Une magique adresse
Dans l' onde en pilotis les enfonce, les dresse.
sandrine jillou
sandrine jillou

Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008

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