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poésies de Félix Arvers

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poésies de Félix Arvers Empty poésies de Félix Arvers

Message par Nadej-isis Mar 27 Avr - 18:17

Ospitalita




Dans des vers immortels que vous savez sans doute,
Dante acceptant d'un prince et le toit et l'appui,
Des chagrins de l'exil abreuvé goutte à goutte,
Nous a montré son coeur tout plein d'un sombre ennui ;
Et combien est amer, pour celui qui le goûte,
Le pain de l'étranger, et tout ce qu'il en coûte



De monter et descendre à l'escalier d'autrui...
Moi, qui ne le vaux pas, j'ai trouvé mieux que lui.
Ici, malgré ces vers de funèbre présage,
J'ai trouvé le pain bon, et meilleur le visage,
Et l'opulent bien-être et les plaisirs permis.
C'est que Dante, égaré dans des sphères trop hautes,
Avait un protecteur, et que moi j'ai des hôtes ;
C'est qu'il avait un maître et que j'ai des amis.
Nadej-isis
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poésies de Félix Arvers Empty La villégiature

Message par Nadej-isis Mar 27 Avr - 18:17

La villégiature




J'ai souvent comparé la villégiature
Aux phases d'un voyage entrepris en commun
Avec des étrangers de diverse nature
Dont on n'a de ses jours vu ni connu pas un.




Au début de la route, en montant en voiture,
On s'observe : - l'un l'autre on se trouve importun ;
L'entretien languissant meurt faute de pâture...
Mais, petit à petit, on s'anime ; et chacun

A l'entrain général à son tour s'associe :
On cause, on s'abandonne, et plus d'un s'apprécie.
- Les chevaux cependant marchent sans s'arrêter ;

Et c'est lorsqu'on commence à peine à se connaître,
Que l'on se juge mieux, - qu'on s'aimerait peut-être,
- C'est alors qu'on arrive, - et qu'il faut se quitter.
Nadej-isis
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poésies de Félix Arvers Empty La ressemblance

Message par Nadej-isis Mar 27 Avr - 18:18

La ressemblance




Sur tes riches tapis, sur ton divan qui laisse
Au milieu des parfums respirer la mollesse,
En ce voluptueux séjour,
Où loin de tous les yeux, loin des bruits de la terre,
Les voiles enlacés semblent, pour un mystère,
Eteindre les rayons du jour,




Ne t'enorgueillis pas, courtisane rieuse,
Si, pour toutes tes soeurs ma bouche sérieuse
Te sourit aussi doucement,
Si, pour toi seule ici, moins glacée et moins lente,
Ma main sur ton sein nu s'égare, si brûlante
Qu'on me prendrait pour un amant.

Ce n'est point que mon coeur soumis à ton empire,
Au charme décevant que ton regard inspire
Incapable de résister,
A cet appât trompeur se soit laissé surprendre
Et ressente un amour que tu ne peux comprendre,
Mon pauvre enfant ! ni mériter.

Non : ces rires, ces pleurs, ces baisers, ces morsures,
Ce cou, ces bras meurtris d'amoureuses blessures,
Ces transports, cet oeil enflammé ;
Ce n'est point un aveu, ce n'est point un hommage
Au moins : c'est que tes traits me rappellent l'image
D'une autre femme que j'aimai.

Elle avait ton parler, elle avait ton sourire,
Cet air doux et rêveur qui ne peut se décrire.
Et semble implorer un soutien ;
Et de l'illusion comprends-tu la puissance ?
On dirait que son oeil, tout voilé d'innocence,
Lançait des feux comme le tien.

Allons : regarde-moi de ce regard si tendre,
Parle-moi, touche-moi, qu'il me semble l'entendre
Et la sentir à mes côtés.
Prolonge mon erreur : que cette voix touchante
Me rende des accents si connus et me chante
Tous les airs q'elle m'a chantés !

Hâtons-nous, hâtons-nous ! Insensé qui d'un songe
Quand le jour a chassé le rapide mensonge,
Espère encor le ressaisir !
Qu'à mes baisers de feu ta bouche s'abandonne,
Viens, que chacun de nous trompe l'autre et lui donne
Toi le bonheur, moi le plaisir !
Nadej-isis
Nadej-isis

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poésies de Félix Arvers Empty L'anniversaire

Message par Nadej-isis Mar 27 Avr - 18:19

L'anniversaire




Oh ! qui me donnera d'aller dans vos prairies,
Promener chaque jour mes tristes rêveries,
Rivages fortunés où parmi les roseaux



L'Yonne tortueuse égare au loin ses eaux !
Oui, je veux vous revoir, poétiques ombrages,
Bords heureux, à jamais ignorés des orages,
Peupliers si connus, et vous, restes touchants,
Qui m'avez inspiré jadis mes premiers chants
Nadej-isis
Nadej-isis

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poésies de Félix Arvers Empty A mon ami

Message par Nadej-isis Mar 27 Avr - 18:19

A mon ami




Tu sais l'amour et son ivresse
Tu sais l'amour et ses combats ;
Tu sais une voix qui t'adresse
Ces mots d'ineffable tendresse
Qui ne se disent que tout bas.




Sur un beau sein, ta bouche errante
Enfin a pu se reposer,
Et sur une lèvre mourante
Sentir la douceur enivrante
Que recèle un premier baiser…

Maître de ces biens qu'on envie
Ton cœur est pur, tes jours sont pleins !
Esclave à tes vœux asservie,
La fortune embellit ta vie
Tu sais qu'on t'aime, et tu te plains !

Et tu te plains ! et t'exagères
Ces vagues ennuis d'un moment,
Ces chagrins, ces douleurs légères,
Et ces peines si passagères
Qu'on ne peut souffrir qu'en aimant !

Et tu pleures ! et tu regrettes
Cet épanchement amoureux !
Pourquoi ces maux que tu t'apprêtes ?
Garde ces plaintes indiscrètes
Et ces pleurs pour les malheureux !

Pour moi, de qui l'âme flétrie
N'a jamais reçu de serment,
Comme un exilé sans patrie,
Pour moi, qu'une voix attendrie
N'a jamais nommé doucement,

Personne qui daigne m'entendre,
A mon sort qui saigne s'unir,
Et m'interroge d'un air tendre,
Pourquoi je me suis fait attendre
Un jour tout entier sans venir.

Personne qui me recommande
De ne rester que peu d'instants
Hors du logis ; qui me gourmande
Lorsque je rentre et me demande
Où je suis allé si longtemps.

Jamais d'haleine caressante
Qui, la nuit, vienne m'embaumer ;
Personne dont la main pressante
Cherche la mienne, et dont je sente
Sur mon cœur les bras se fermer !

Une fois pourtant – quatre années
Auraient-elles donc effacé
Ce que ces heures fortunées
D'illusions environnées
Au fond de mon âme ont laissé ?

Oh ! c'est qu'elle était si jolie !
Soit qu'elle ouvrit ses yeux si grands,
Soit que sa paupière affaiblie
Comme un voile qui se déplie
Éteignit ses regards mourants !

- J'osai concevoir l'espérance
Que les destins moins ennemis,
Prenant pitié de ma souffrance,
Viendraient me donner l'assurance
D'un bonheur qu'ils auraient permis :

L'heure que j'avais attendue,
Le bonheur que j'avais rêvé
A fui de mon âme éperdue,
Comme une note suspendue,
Comme un sourire inachevé !

Elle ne s'est point souvenue
Du monde qui ne la vit pas ;
Rien n'a signalé sa venue,
Elle est passée, humble, inconnue,
Sans laisser trace de ses pas.

Depuis lors, triste et monotone,
Chaque jour commence et finit :
Rien ne m'émeut, rien ne m'étonne,
Comme un dernier rayon d'automne
J'aperçois mon front qui jaunit.

Et loin de tous, quand le mystère
De l'avenir s'est refermé,
Je fuis, exilé volontaire !
- Il n'est qu'un bonheur sur la terre,
Celui d'aimer et d'être aimé.
Nadej-isis
Nadej-isis

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poésies de Félix Arvers Empty A Alfred Tattet

Message par Nadej-isis Mar 27 Avr - 18:20

A Alfred Tattet




A Alfred Tattet
Alfred, j'ai vu des jours où nous vivions en frères,
Servant les mêmes dieux aux autels littéraires :
Le ciel n'avait formé qu'une âme pour deux corps ;
Beaux jours d'épanchement, d'amour et d'harmonie,
Où ma voix à la tienne incessamment unie
Allait se perdre au ciel en de divins accords.




Qui de nous a changé ? Pourquoi dans la carrière
L'un court-il en avant, laissant l'autre en arrière ?
Lequel des deux soldats a déserté les rangs ?
Pourquoi ces deux vaisseaux qui naviguaient ensemble,
Désespérant déjà d'un port qui les rassemble,
Vont-ils chercher si loin des bords si différents ?

Je n'ai pas dévoué mon maître aux gémonies,
Je n'ai pas abreuvé de fiel et d'avanies
L'idole où mes genoux s'usaient à se plier :
Je n'ai point du passé répudié la trace,
J'y suis resté fidèle, et n'ai point, comme Horace,
Au milieu du combat jeté mon bouclier.

Non, c'est toi qui changeas. Un nom qui se révèle
T'éblouit des rayons de sa gloire nouvelle.
Tu vois dans le bourgeon le fruit qui doit mûrir :
Mécène du Virgile et saint Jean du Messie,
Tu répands en tous lieux la saint Prophétie,
Tu sèmes la parole et tu la fais fleurir.

Je ne suis pas de ceux qui vont dans les orgies
S'inspirer aux lueurs blafardes des bougies,
Qui dans l'air obscurci par les vapeurs du vin,
Tentent de ranimer leur muse exténuée,
Comme un vieillard flétri qu'une prostituée
Sous ses baisers impurs veut réchauffer en vain.

C'est ainsi que j'entends l'œuvre de poésie :
Chacun de nous s'est fait l'art à sa fantaisie,
Chacun de nous l'a vu d'un différent côté.
Prisme aux mille couleurs, chaque œil en saisit une
Suivant le point divers où l'a mis la fortune :
Dieu lui seul peut tout voir dans son immensité.

Conserve la croyance et respecte la nôtre,
Apôtre dévoué de la gloire d'un autre ;
Fais-toi du nouveau Dieu confesseur et martyr,
Ne crois pas que mon cœur cède comme une argile
Ni que ta voix, prêchant le nouvel Évangile,
Si chaude qu'elle soit, puisse me convertir.

Adieu. Garde ta foi, garde ton opulence.
Laisse-moi recueillir mon cœur dans le silence,
Laisse-moi consumer mes jours comme un reclus ;
Pardonne cependant à cette rêverie,
C'est le chant d'un proscrit en quittant la patrie,
C'est la voix d'un ami que tu n'entendras plus.
Nadej-isis
Nadej-isis

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poésies de Félix Arvers Empty A Alfred de Musset

Message par Nadej-isis Mar 27 Avr - 18:20

A Alfred de Musset




Hélas ! qui t'a si jeune enseigné ces mystères
Et toutes ces douleurs du pauvre cœur humain ?
Quel génie au milieu des sentiers solitaires,
Au sortir du berceau t'a conduit par la main ?




O chantre vigoureux, ô nature choisie !
Quel est l'esprit du Ciel qui t'emporte où tu veux ?
Quel souffle parfumé de sainte poésie
Soulève incessamment l'or de tes blonds cheveux ?

Quel art mystérieux à ton vers prophétique
Mêla tant de tristesse et de sérénité ?
Quel artiste divin, comme au lutteur antique,
Te donna tant de force avec tant de beauté ?
Nadej-isis
Nadej-isis

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