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Poésie:Jules VERNE

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Poésie:Jules VERNE Empty Poésie:Jules VERNE

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:15


  • Jules VERNE (1828-1905)

Connaissez-vous mon Andalouse



Connaissez-vous mon Andalouse,
Plus belle que les plus beaux jours,
Folle amante, plus folle épouse,
Dans ses amours, toute jalouse,
Toute lascive en ses amours !

Vrai dieu ! de ce que j'ai dans l'âme,
Eussé-je l'enfer sous mes pas,
Car un mot d'amour de ma dame
A seul allumé cette flamme,
Mon âme ne se plaindra pas !

C'est que ma belle amante est belle,
Lorsqu'elle se mire en mes yeux !
L'étoile ne luit pas tant qu'elle,
Et quand sa douce voix m'appelle,
Je crois qu'on m'appelle des Cieux !

C'est que sa taille souple et fine
Ondule en tendre mouvement,
Et parfois de si fière mine,
Que sa tête qui me fascine
Eblouit comme un diamant !

C'est que la belle créature
Déroule les flots ondoyants
D'une si noire chevelure
Qu'on la couvre, je vous jure,
De baisers tout impatients !

C'est que son oeil sous sa paupière
Lance un rayon voluptueux,
Qui fait bouillir en mon artère,
Tout ce que Vénus de Cythère
Dans son sein attise de feux !

C'est que sur ses lèvres de rose
Le sourire de nuit, de jour
Brille comme une fleur éclose
Et quand sur mon coeur il se pose,
Il le fait palpiter d'amour !

C'est que lorsqu'elle m'abandonne
Sa blanche main pour la baiser,
Que le ciel se déchaîne et tonne,
Que m'importe, - Dieu me pardonne,
Il ne peut autant m'embraser !

C'est que sa bouche bien-aimée
Laisse tomber comme une fleur
Douce haleine parfumée,
Et que son haleine embaumée
Rendrait aux roses leur couleur !

C'est que sa profonde pensée
Vient se peindre en son beau regard,
Et que son âme est caressée,
Comme la douce fiancée
Quand l'amant vient le soir bien tard !

Allons l'amour, les chants, l'ivresse !
Il faut jouir de la beauté !
Amie ! oh que je te caresse !
Que je te rende, ô ma maîtresse,
Palpitante de volupté !

Oh ! viens ! viens toute frémissante,
Qu'importe qu'il faille mourir,
Si je te vois toute expirante
Sous mes baisers, ma belle amante,
Si nous mourons dans le plaisir !
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Poésie:Jules VERNE Empty Hésitation

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:16


  • Jules VERNE (1828-1905)

Hésitation



A une jeune personne à la noble tournure, aux yeux grands et noirs.


Celle que j'aime a de grands yeux
Sous de brunes prunelles ;
Celle que j'aime sous les cieux
Est la belle des belles.
Elle dore, embellit mes jours,
Oh ! si j'étais à même,
Mon Dieu, je voudrais voir toujours
Celle que j'aime.

Celle que j'aime est douce à voir,
Il est doux de l'entendre ;
Sa vue au coeur fixe l'espoir
Que sa voix fait comprendre.
Son amour sera-t-il pour moi,
Pour moi seul, pour moi-même ?
Si j'aime, c'est que je la vois
Celle que j'aime.

Auprès d'elle, hélas ! je ressens
Une émotion douce ;
Absente, vers elle en mes sens
Quelque chose me pousse.
Pour moi dans le fond de son coeur
S'il en était de même ?
Aurait-elle un regard trompeur,
Celle que j'aime ?

Celle que j'aime, hélas ! hélas !
A son tour m'aime-t-elle ?
Je ne sais ; je ne lui dis pas
Que son oeil étincelle.
Est-ce pour moi qu'il brille ainsi ?
Félicité suprême !...
Ailleurs l'enflamme-t-elle aussi,
Celle que j'aime ?

Si trompant ma naïveté
Par son hypocrisie,
Elle se sert de sa beauté
Pour me briser ma vie !
Son coeur peut-il être si noir ?
Oh ! non ; c'est un blasphème !
Un blasphème !... il ne faut que voir
Celle que j'aime.

Non, non, amour, amour à nous
Car en te faisant femme,
Dieu, je lui rends grâce à genoux,
Te donna de mon âme.
Accours ! je m'attache à tes pas
Dans mon ardeur extrême...
Peut-être, elle ne m'aime pas,
Celle que j'aime.
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Poésie:Jules VERNE Empty J'aime ces doux oiseaux...

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:16


  • Jules VERNE (1828-1905)

J'aime ces doux oiseaux...



J'aime ces doux oiseaux, qui promènent dans l'air
Leur vie et leur amour, et plus prompts que l'éclair,
Qui s'envolent ensemble !
J'aime la fleur des champs, que l'on cueille au matin,
Et que le soir, au bal, on pose sur son sein
Qui d'enivrement tremble !

J'aime les tourbillons des danses, des plaisirs,
Les fêtes, la toilette, et les tendres désirs
Qui s'éveillent dans l'âme !
J'aime l'ange gardien qui dirige mes pas,
Qui me presse la main, et me donne tout bas
Pour les maux un dictame !

J'aime du triste saule, au soir muet du jour,
La tête chaude encor, pleine d'ombre et d'amour,
Qui se penche et qui pense !
J'aime la main de Dieu, laissant sur notre coeur
Tomber en souriant cette amoureuse fleur
Qu'on nomme l'espérance !

J'aime le doux orchestre, en larmes, gémissant
Qui verse sur mon âme un langoureux accent,
Une triste harmonie !
J'aime seule écouter le langage des cieux
Qui parlent à la terre, et l'emplissent de feux
De soleil et de vie.

J'aime aux bords de la mer, regardant le ciel bleu,
Qui renferme en son sein la puissance de Dieu,
M'asseoir toute pensive !
J'aime à suivre parfois en des rêves dorés
Mon âme qui va perdre en des flots azurés
Sa pensée inactive !

J'aime l'effort secret du coeur, qui doucement
S'agite, la pensée au doux tressaillement,
Que l'on sent en soi-même !
Mieux que l'arbre, l'oiseau, la fleur qui plaît aux yeux,
Le saule tout en pleurs, l'espérance des Cieux...
J'aime celui qui m'aime.
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Poésie:Jules VERNE Empty La cloche du soir:Sonnet

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:17


  • Jules VERNE (1828-1905)

La cloche du soir



Sonnet

La barque s'enfuyait sur l'onde fugitive ;
La nuit se prolongeant comme un paisible soir
A la lune du ciel pâle, méditative,
Prêtait un doux abri dans son vêtement noir ;

Dans le lointain brumeux une cloche plaintive
Soupire un son pieux au clocher du manoir ;
Le saint bruit vient passer à l'oreille attentive,
Comme une ombre que l'oeil croit parfois entrevoir ;

A la pieuse voix la nacelle docile
Sur l'onde qui frémit s'arrête, puis vacille,
Et sur le flot dormant, sans l'éveiller, s'endort ;

Le nautonnier ému d'une main rude et digne
Courbe son front ridé, dévotement se signe...
Et la barque reprend sa marche vers le port.
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Poésie:Jules VERNE Empty La fille de l'air

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:18


  • Jules VERNE (1828-1905)

La fille de l'air



A Herminie.

Je suis blonde et charmante,
Ailée et transparente,
Sylphe, follet léger, je suis fille de l'air,
Que puis-je avoir à craindre ?
Une nuit de m'éteindre ?
Qu'importe de mourir comme meurt un éclair !

Je vole sur la nue ;
Aux mortels inconnue,
Je dispute en riant la vitesse aux zéphirs !
Il n'est point de tempête
Qui pende sur ma tête ;
Je plane, et n'entends plus des trop lointains soupirs.

Je vais où va l'aurore ;
On me retrouve encore
Aux mers où tout en feu se plonge le soleil !
Quand son tour le ramène,
Prompte, sans perdre haleine,
je le joins, et c'est moi qu'on salue au réveil.

Qui suis-je ? où suis-je ? où vais-je ?
N'ayant pour tout cortège
Que les oiseaux de l'air, les étoiles aux cieux ?
Je ne sais ; mais tranquille,
Aux pensers indocile,
Je m'envole au zénith, au fronton radieux !

Parfois je suis contrainte ;
Mais c'est la molle étreinte
De l'amour qui me berce en ses vives ardeurs !
J'en connais tous les charmes ;
J'en ignore les larmes,
Et toujours en riant, je vais de fleurs en fleurs

Vive, alerte et folâtre
De l'air pur idolâtre
Je vole avec Iris aux couleurs sans pareil ;
Souvent je me dérobe
Dans les plis de sa robe
Faite d'un clair tissu des rayons du soleil.

Souvent dans mon courage,
Je rencontre au passage
Une âme qui s'envole au céleste séjour ;
Je ne puis, bonne et tendre,
Lorsqu'elle peut m'entendre,
Ne pas lui souhaiter vers moi le gai retour !

Des échos la tristesse
M'apprend que l'allégresse
Ne règne pas toujours aux choses d'ici-bas,
Et que parfois la guerre
Va remuer la terre.
La faim, le froid, la soif ! qu'on ne m'en parle pas !

Si jadis quelque chose
Me venait ; de la rose
C'était le doux parfum que le vent m'apportait !
Je croyais, pauvre folle,
La rose, le symbole
Du bonheur que la terre à mes yeux présentait !

La terre par l'espace
Dans l'ordre qu'elle trace
Traîne trop de malheurs et de peine en son vol ;
Le bruit souvent l'atteste,
Son spectacle est funeste,
Et certes ne vaut pas un détour de mon col !

Pourquoi m'occuper d'elle,
Je suis jeune, et suis belle ;
Mes lèvres sont de rose, et mes yeux sont d'azur :
A mes traits si limpides
L'honneur mettrait des rides ;
La terre ternirait l'éclat de mon ciel pur !

Parfois vive et folette,
Poursuivant la comète,
Dans l'espace inconnu nous prenons notre essor !
A mon front je mesure
Sa blonde chevelure
Qui traîne dans les airs un ardent sillon d'or !

Lorsque je me promène,
Pour qu'elle m'entretienne,
Pourquoi pas de compagne aux mots doux et vermeils ?
Quoi ! n'en aurais-je aucune ?
Ah ! pardon, j'ai la lune,
L'étoile, la planète, et mes mille soleils !

J'ai quelquefois des anges,
Car leurs saintes phalanges,
Je les suis en priant ; plus prompte que l'éclair ;
Sans leur porter envie,
Je préfère ma vie :
Rien n'est si doux aux sens que de nager dans l'air.

Si le sommeil me gagne,
Ma couche m'accompagne,
Couverte d'un manteau brodé de bleus saphirs ;
Dans les flots de lumière,
Je ferme ma paupière,
Laissant flotter ma robe entrouverte aux zéphirs.
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Poésie:Jules VERNE Empty Le génie: Sonnet

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:18


  • Jules VERNE (1828-1905)

Le génie


Sonnet

Comme un pur stalactite, oeuvre de la nature,
Le génie incompris apparaît à nos yeux.
Il est là, dans l'endroit où l'ont placé les Cieux,
Et d'eux seuls, il reçoit sa vie et sa structure.

Jamais la main de l'homme assez audacieuse
Ne le pourra créer, car son essence est pure,
Et le Dieu tout-puissant le fit à sa figure ;
Le mortel pauvre et laid, pourrait-il faire mieux ?

Il ne se taille pas, ce diamant byzarre,
Et de quelques couleurs dont l'azur le chamarre,
Qu'il reste tel qu'il est, que le fit l'éternel !

Si l'on veut corriger le brillant stalactite,
Ce n'est plus aussitôt qu'un caillou sans mérite,
Qui ne réfléchit plus les étoiles du cie
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Poésie:Jules VERNE Empty Le silence dans une église : Sonnet

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:19


  • Jules VERNE (1828-1905)

Le silence dans une église



Sonnet

Au levant de la nef, penchant son humide urne,
La nuit laisse tomber l'ombre triste du soir ;
Chasse insensiblement l'humble clarté diurne ;
Et la voûte s'endort sur le pilier tout noir ;

Le silence entre seul sous l'arceau taciturne,
L'ogive aux vitraux bruns ne se laisse plus voir ;
L'autel froid se revêt de sa robe nocturne ;
L'orgue s'éteint ; tout dort dans le sacré dortoir !

Dans le silence, un pas résonne sur la dalle ;
Tout s'éveille, et le son élargit sa spirale,
L'orgue gémit, l'autel tressaille de ce bruit ;

Le pilier le répète en sa cavité sombre ;
La voûte le redit, et s'agite dans l'ombre...
Puis tout s'éteint, tout meurt, et retombe en la nuit !
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Poésie:Jules VERNE Empty Quand par le dur hiver... Sonnet

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:20


  • Jules VERNE (1828-1905)

Quand par le dur hiver...



Sonnet

Quand par le dur hiver tristement ramenée
La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit,
Laissez geindre du temps la face enchifrenée.
Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit !

Par le rêveur oisif, la douce après-dinée !
Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit
Au bonheur ! - il ne veut devant sa cheminée
Qu'un voltaire bien doux, pouvant railler le froid !

Il tisonne son feu du bout de sa pincette ;
La flamme s'élargit, comme une étoile jette
L'étincelle que l'oeil dans l'ombre fixe et suit ;

Il lui semble alors voir les astres du soir poindre ;
L'illusion redouble ; heureux ! il pense joindre
A la chaleur du jour le charme de la nuit !
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Poésie:Jules VERNE Empty Tempête et calme

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:21

Jules VERNE (1828-1905)
Tempête et calme



L'ombre
Suit
Sombre
Nuit ;
Une
Lune
Brune
Luit.

Tranquille
L'air pur
Distille
L'azur ;
Le sage
Engage
Voyage
Bien sûr !

L'atmosphère
De la fleur
Régénère
La senteur,
S'incorpore,
Evapore
Pour l'aurore
Son odeur.

Parfois la brise
Des verts ormeaux
Passe et se brise
Aux doux rameaux ;
Au fond de l'âme
Qui le réclame
C'est un dictame
Pour tous les maux !

Un point se déclare
Loin de la maison,
Devient une barre ;
C'est une cloison ;
Longue, noire, prompte,
Plus rien ne la dompte,
Elle grandit, monte,
Couvre l'horizon.

L'obscurité s'avance
Et double sa noirceur ;
Sa funeste apparence
Prend et saisit le coeur !
Et tremblant il présage
Que ce sombre nuage
Renferme un gros orage
Dans son énorme horreur.

Au ciel, il n'est plus d'étoiles
Le nuage couvre tout
De ses glaciales voiles ;
Il est là, seul et debout.
Le vent le pousse, l'excite,
Son immensité s'irrite ;
A voir son flanc qui s'agite,
On comprend qu'il est à bout !

Il se replie et s'amoncelle,
Resserre ses vastes haillons ;
Contient à peine l'étincelle
Qui l'ouvre de ses aquilons ;
Le nuage enfin se dilate,
S'entrouvre, se déchire, éclate,
Comme d'une teinte écarlate
Les flots de ses noirs tourbillons.

L'éclair jaillit ; lumière éblouissante
Qui vous aveugle et vous brûle les yeux,
Ne s'éteint pas, la sifflante tourmente
Le fait briller, étinceler bien mieux ;
Il vole ; en sa course muette et vive
L'horrible vent le conduit et l'avive ;
L'éclair prompt, dans sa marche fugitive
Par ses zigzags unit la terre aux cieux.

La foudre part soudain ; elle tempête, tonne
Et l'air est tout rempli de ses longs roulements ;
Dans le fond des échos, l'immense bruit bourdonne,
Entoure, presse tout de ses cassants craquements.
Elle triple d'efforts ; l'éclair comme la bombe,
Se jette et rebondit sur le toit qui succombe,
Et lé tonnerre éclate, et se répète, et tombe,
Prolonge jusqu'aux cieux ses épouvantements.

Un peu plus loin, mais frémissant encore
Dans le ciel noir l'orage se poursuit,
Et de ses feux assombrit et colore
L'obscurité de la sifflante nuit.
Puis par instants des Aquilons la houle
S'apaise un peu, le tonnerre s'écoule,
Et puis se tait, et dans le lointain roule
Comme un écho son roulement qui fuit ;

L'éclair aussi devient plus rare
De loin en loin montre ses feux
Ce n'est plus l'affreuse bagarre
Où les vents combattaient entre eux ;
Portant ailleurs sa sombre tête,
L'horreur, l'éclat de la tempête
De plus en plus tarde, s'arrête,
Fuit enfin ses bruyants jeux.

Au ciel le dernier nuage
Est balayé par le vent ;
D'horizon ce grand orage
A changé bien promptement ;
On ne voit au loin dans l'ombre
Qu'une épaisseur large, sombre,
Qui s'enfuit, et noircit, ombre
Tout dans son déplacement.

La nature est tranquille,
A perdu sa frayeur ;
Elle est douce et docile
Et se refait le coeur ;
Si le tonnerre gronde
Et de sa voix profonde
Là-bas trouble le monde,
Ici l'on n'a plus peur.

Dans le ciel l'étoile
D'un éclat plus pur
Brille et se dévoile
Au sein de l'azur ;
La nuit dans la trêve,
Qui reprend et rêve,
Et qui se relève,
N'a plus rien d'obscur.

La fraîche haleine
Du doux zéphir
Qui se promène
Comme un soupir,
A la sourdine,
La feuille incline,
La pateline,
Et fait plaisir.

La nature
Est encor
Bien plus pure,
Et s'endort ;
Dans l'ivresse
La maîtresse,
Ainsi presse
Un lit d'or.

Toute aise,
La fleur
S'apaise ;
Son coeur
Tranquille
Distille
L'utile
Odeur.

Elle
Fuit,
Belle
Nuit ;
Une
Lune
Brune
Luit.
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Poésie:Jules VERNE Empty Vous êtes jeune et belle... Sonnet

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:21


  • Jules VERNE (1828-1905)

Vous êtes jeune et belle...



Sonnet

Vous êtes jeune et belle, et vos lèvres rieuses
N'ont que charmants souris tout fraîchement éclos ;
Le temps sonne pour vous ses heures folles, joyeuses
Qui vont se succédant comme les flots aux flots.

L'amour pour vos plaisirs rend plus voluptueuses
Ces langueurs qui s'en vont en de tendres sanglots ;
La fortune, les ris, et les choses heureuses,
Catinetta mia, voilà quels sont vos lots !

Quand vous prendrez le deuil d'une prompte jeunesse,
Et que vous sentirez les doigts de la vieillesse
De jours d'or et de soie, hélas ! brouiller le fil !

Quand tout vous fera mal, et le bonheur des autres,
Ces plaisirs enivrants qui ne sont plus les vôtres,
Tout, jusqu'au souvenir ? - Que vous restera-t-il ?
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