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De la mythologie à la médecine, le sang à l'honneur.

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Message par roby Lun 19 Avr - 18:56

De la mythologie à la médecine, le sang à l'honneur. 8w6xsa9i

Le sang est, depuis la nuit des temps, le sujet de beaucoup de croyances, mythes, légendes et faits de tout genre. C'est un fluide qui attire l'attention rien que par la symbolique qu'il revêt, et ce, dans n'importe quelle civilisation. De plus c'est un vecteur potentiel de bien des maladies et affections transmissibles ou non, ce qui en fait l'objet, à la fois, d'admiration, d'envie et de crainte.
Ainsi, les sentiments que les hommes éprouvent à l'égard du sang sont diversifiés. Ce qui entraîne le dégoût chez l'un, peut très bien donner lieu à de l'envie et de la convoitise chez l'autre.
Comme dit auparavant, le sang joue un rôle dans bien des domaines et ce, depuis la nuit des temps.
Il est toujours intéressant de se pencher un peu plus sur des mythes et légendes ainsi que sur des faits historiques plus ou moins glorieux pour nourrir un peu plus notre curiosité sanguine qui est bien naturelle puisque ce fluide répulsif ou attractif nous fait vivre chaque jour…

I Des Scandinaves aux Celtes, un sang chargé d'histoires.

Le monde entier regorge de mythes et légendes concernant le sang, sa symbolique et son usage. Toutes les périodes historiques ont donné le jour à des légendes et des pratiques qui nous intriguent et nous fascinent encore aujourd'hui. Des civilisations précolombiennes, au Moyen-âge en passant par l'Antiquité ou encore le Néolithique, le sang est un déclencheur universel de bien des faits.
Il serait trop long pour l'heure d'établir une chronologie exhaustive des croyances et actes liés au sang de par le monde. C'est pourquoi nous allons nous intéresser essentiellement aux civilisations Nordiques partageant notre héritage Indo-Européen.
Intéressons nous donc rapidement à quelques mythes scandinaves qui ont formé les croyances de bien des peuples en matière de cosmogonie.
Il est dit dans l'Edda et dans la mythologie nordique en général, que l'origine du monde tel que nous le connaissons passe par la création de Midgard (qui signifie en gros Terre du Milieu) par Odin et ses frère. Cependant, on connaît moins souvent l'origine de la formation de Midgard.
Au départ était le néant comme dans beaucoup de cosmogonies, c'est presque un principe universel de la démiurgie, puis vint la naissance d'Ymir issue des gouttes que produisit la rencontre entre le souffle chaud de la lave en fusion et du givre. Ymir était le premier des géants du givre. C'était un être mauvais de même que tous ses descendants.
Les fils de Bor, (né de la digestion de la vache Audhumla), Odin, Vili et Vé décidèrent de se débarrasser de la cruauté d'Ymir en le tuant. Lorsqu'ils le tuèrent, il jaillit tellement de sang de ses blessures qu'ils noyèrent toute la race des géants du givre (sauf deux qui seront là pour le Ragnarok). Odin et ses frères prirent ensuite ce sang pour créer les lacs et la mer de leur monde, Midgard. Ils utilisèrent le sang qui coulait en abondance du cadavre du géant pour ceindre la Terre (composée de la chair d'Ymir) et la maintenir en place. Ainsi donc on apprends que la grande mer qui entoure le monde est à l'origine le sang d'Ymir. C'est pourquoi, les hommes considéraient qu'il était impossible de traverser la mer.
La naissance du monde selon la mythologie nordique est très organique puisque chaque élément qui forme la Terre est issu du cadavre du géant, comme le résume le poème issu de l'Edda de Snorri Sturluson :

De la chair d'Ymir
La Terre fut créée,
De son sang la mer,
De ses os les montagnes,
De ses cheveux les arbres,
Et de son crâne le ciel.

De ses cils, ils firent,
Les dieux cléments, Midgard
Pour les fils des hommes.
Mais de son cerveau
Furent crées
Tous les nuages cruels.


Ainsi donc dès la naissance du monde, la mythologie nordique donne une importance primordiale au sang, qui sera présent dans plusieurs aventures mythiques par la suite. Le sang est alors soit bénéfique ou mauvais selon sa provenance. Du Géant Ymir jaillit un torrent de sang qui sera la perte de toute sa race et la frontière tantôt rassurante tantôt effrayante du monde d'Odin. Mais le sang qui s'écoulent des plaies d'un dragon peut lui s'avérer être un don pour celui qui s'y baigne.
C'est ce que raconte le Nibelungenlied avec la lutte entre Siegfried et Fafner (ou Fafnir) le dragon. Siegfried est confié, à la mort de sa mère, au nain Alberic, personnage cupide et malsain si il en est. Siegfried est un enfant né d'un amour incestueux. Il est voué à un destin tragique qui le lie à Odin et à sa fille Brunehilde la Walkyrie. C'est poussé par la cupidité et les pulsions meurtrière du nain Alberic que Siegfried va affronter le dragon Fafner. Et c'est en répendant son sang et en s'y baignant qu'il va recevoir l'immortalité et l'invulnérabilité tout comme Achille la reçu des eaux du Styx, seule une partie de son corps sera vulnérable, là où une feuille s'est déposé durant le bain, entre les omoplates, privant ainsi le héros de protection à ce niveau là. L'histoire de Siegfried et de sa destinée est profondément tournée vers les luttes fratricides et le meurtre. Rien ne peut se dérouler sans l'épanchement de sang. Sa mort conduira même sa veuve Kriemhilde à commettre un sacrifice et a offrir son fils en repas à son nouveau mari, par folie et colère.
Les cultures scandinaves ont souvent été considérée, à leurs origines, comme barbare à juste titre lorsque l'on considère ces quelques données mythologiques et certaines traditions Vikings.
Pour exemple, sans passer par l'ingestion de sang des vaincus servi dans leurs crânes, on peut citer la tradition funéraire, proche de celle du Sâti en Inde, qui était de mise lors de la mort d'un chef de guerre viking. Afin que ce dernier puisse passer le restant de ses jours dans le Whalalla, à festoyer en permanence en compagnie d'Odin, les guerriers devaient, tandis que l'enveloppe charnelle du chef brûlait sur un bûcher, violer sa veuve et l'égorger afin d'assurer le passage de l'âme sans encombre vers le domaine d'Asgard. Seul le sang répandu de sa femme sacrifiée pouvait permettre une telle récompense au chef guerrier.
On admettra facilement que c'était assez cruel, cependant, les vikings n'étaient pas les seuls à pratiquer les sacrifices et à apporter une importance primordiale au sang versé.
Les Celtes, proches des vikings par leurs origines, considéraient le sang comme un principe vital par excellence, le dépositaire de l'âme et de l'énergie d'un être. Le sang associait, pour eux, les principes lunaires et solaires, le liquide et le feu, l'humain et l'universel.
Ces considérations formaient les bases de la religion celte : le Druidisme. Le système de gouvernement scindait le pouvoir entre le spirituel et le temporel. Le spirituel étant bien sûr administré par les Druides (qui étaient à la fois prêtres, sacrificateurs, enseignants, devins, médecins, généalogistes, musiciens, poètes, architectes…). Les sacrifices, que les druides ne pratiquaient de leurs mains pour ne pas souiller leur âme et leur corps, rythmaient la vie des celtes tout au long de l'année. Ils étaient considérés comme un pilier fondateur de la société. Le plus souvent on se servait d'animaux et de leur fluide vital pour officier mais on pouvait aussi utiliser des hommes, victimes consentantes, prisonniers de guerre, femmes et enfants selon la symbolique que revêtait le sacrifice au moment de son exécution.
Parfois le sang répandu étaient utilisés pour asperger des criminels en vue de les purifier. Il pouvait également être utilisé comme outil de divination selon la façon dont il s'épanchait du corps du sacrifié. On offrait hommes et animaux après une victoire guerrière ou avant une guerre au dieu Ogme. On sacrifiait femme, enfant ou homme pour Samain (Samonios) qui correspond à la Toussaint de nos jours, pour Fêter la rencontre de la fin de l'année et du début de la nouvelle. L'année commençant le premier novembre chez les celtes, Samain avait un effet purificateur et salvateur. Offrir le corps et le sang d'un humain le jour de la nouvelle année évitait les problèmes avec les morts et offrait des perspectives positives pour les mois à venir.
On peut se dire en pensant aux celtes, que les sacrifices druidiques n'ont plus cours de nos jours, pourtant, même si le Druidisme est à l'agonie et ne regroupe plus que quelques adorateurs cueillant du gui de temps en temps (à part quelques exceptions), Ce n'est qu'au début du 20ème siècle avec l'emprise du gouvernement que les Bretons ont pratiquement fini de rejeter les sacrifices et les coutumes liées au sang. En parcourant La légende de la mort chez les Bretons Armoricain d'Anatole Le braz, on se rend compte que les sacrifices avaient lieu il n'y a pas encore si longtemps.
Dans la région de Quimperlé, par exemple, il était de coutume de sacrifier un coq et d'arroser ensuite les fondations d'une maison neuve pour éviter que l'Ankou n'emporte la première âme qui traverserait le seuil de la construction. Cette coutume est commune à toutes les régions de Bretagne mais avec des variantes selon que l'on se retrouve dans l'Armor ou ailleurs.
De plus, les Bretons utilisaient beaucoup les intersignes, des signes annonciateurs de la mort d'un parent et l'un deux veut toujours que trois gouttes de sang froid tombant du nez annoncent la mort d'un parent proche dans les prochain jours. Il faut d'ailleurs préciser que cet intersigne est également utilisé en Ecosse.

De fait, le sang est, chez les celtes comme chez les scandinaves un élément fondamental de leur culture. Quelle soit d'aujourd'hui ou d'hier. La mythologie et la réalité se sont toujours entremêlées de diverse façon concernant des éléments théologiques, ethnologiques ou autres et le sang n'échappe pas à la règle. Nombreux sont les témoignages, légendes et faits que l'on retrouve dans La légende de la mort ou d'autres ouvrages qui ont été et sont encore narrés avec réalisme et foi.

II Le sang vecteur de mythes mais aussi d'affections.

Il est toujours intéressant de voir combien le sang fait partie de nos cultures et de nos histoires. Cependant, ce qui est plus intéressant encore et d'observer ce que le sang à de primordial dans notre vie. Il ne faut quand même pas oublier que c'est le fluide corporel qui irrigue tous les tissus et y transporte oxygène et nutriments ! Ainsi donc nous allons nous intéresser à l'hématologie pour observer les fonctions du sang et surtout ce qu'il peut générer comme désagrément si sa synthèse est déficiente.

On peut décomposer le sang en lui-même en quatre partie. La partie liquide qui est le plasma et contient les autres éléments qui forment ce fluide. Les particules en suspension dans le plasma sont les leucocytes ou globules blancs (qui se décompose en plusieurs familles et interviennent au niveau du système immunitaire), les thrombocytes ou plaquettes et surtout, ce qui nous intéresse le plus ici, les hématies ou globules rouges qui sont composés d'une partie protéique, la globine et d'une partie ferrique, l'hème. Ces deux éléments combiné forment l'hémoglobine.
L'hémoglobine n'est donc pas un synonyme générique du sang mais bien l'un des éléments qui entre dans la composition de notre fluide vital.
Il faut également savoir que c'est l'élément le plus présent dans le sang car si l'on considère un millimètre cube de sang, on trouve cinq millions de globules rouges contre cinq à dix mille leucocytes et deux à trois cent mille thrombocytes… De plus c'est l'hémoglobine qui pigmente notre sang et transporte l'oxygène.
Pour revenir à la composition de l'hémoglobine, on va s'intéresser de plus près à la partie non protéique contenu dans l'hématie. L'hème donc, qui renferme un atome de fer à l'état ferreux et de la porphyrine (une molécule organique) est une composante primordiale pour fixer l'oxygène dans le sang. Elle peut être responsable, si elle est déficiente, d'une maladie que certains appellent la maladie des vampires : la porphyrie ou plutôt les porphyries.
Les porphyries sont des maladies génétiques héréditaires rares dues à des déficiences enzymatiques qui gênent la fabrication de l'hème. En effet, pour que l'hème soit synthétisé et associée à la globine sans encombre, il faut l'action combiné de huit enzymes. Si l'une des huit enzymes est manquante, la fabrication de l'hème devient problématique. 85% des enzymes entrant dans la composition de l'hème proviennent de la moelle épinière, les 15% restant sont fabriquées au niveau du foie.
C'est grâce à cette dissociation que l'on peut différencier deux grandes familles de porphyries.
Les porphyries hépatiques, induisant donc la déficience d'une enzyme créée au niveau du foie et les porphyries érythropoïetiques qui sont relative au manque d'une enzyme produite au niveau de la moelle.
Ces deux grands groupes de porphyries se ramifient ensuite en sous groupes que nous n'évoqueront pas ici pour simplifier l'explication. Les porphyries hépatiques s'accompagnent généralement de troubles neurologiques avec des faiblesse musculaires, visuelles, de douleurs abdominales et de nausées ainsi que de troubles mentaux. (Il faut rappeler que l'hème étant essentielle au transport de l'oxygène dans le sang, si elle devient déficiente, entraîne forcément une mauvaise oxygénation du cerveau et donc des troubles mentaux…).
Les porphyries érythropoïetiques entraînent quant à elles plus souvent des troubles cutanés, une pâleur excessive, une extrême photosensibilité en partie due au manque de pigmentation de l'hémoglobine.
Toutefois, on constate généralement chez les personnes atteintes de porphyries, l'apparition de nausées, de reflux gastro-œsophagiens, de dérèglements hormonaux (forte pilosité), d'asthénie intense, de pâleur ou encore de photosensibilité très douloureuse qui peut, à plus ou moins long terme, mettre le pronostique vital du malade en danger si il reste trop longtemps au soleil. Les radiations provoquent une atrophie de la peau qui peut mener à la perte des oreilles, de phalanges, de doigts, de la main entière ou encore des pieds.
Les malades atteints de porphyries le sont dès la naissance et souffrent de crises plus ou moins aigües. C'est lors de ces crises que les malades doivent recevoir des soins hospitaliers avec administration intraveineuse de sérum glucosé pour la ré-hydratation, d'antispamodique (type spafon) pour calmer les douleurs stomacales, de morphine pour les douleurs et spasmes musculaires, d'antiémétique pour calmer les nausées…
On peut également administrer du normosang au patient. Mais ceci reste encore rare puisque le laboratoire fournissant ce produit est situé en Finlande, qu'il est légal en France depuis 1995 seulement et reste encore inconnu dans bon nombre de pays. Le normosang est un substitut à l'hème qui est administré en perfusion. Cependant, le normosang reste un produit difficile à administrer dans la mesure où il faut avoir des veines saines pour le recevoir et qu'il faut rincer la veine qui à servit à la perfusion avec du sérum physiologique puisque le produit est invasif est donc agressif envers l'organisme.
L'origine étymologique du mot "porphyrie" vient du terme grec signifiant pourpre car les personnes atteintes de cette maladie ont les urines qui sont teintées de rouge foncé lors des crises. Le premier cas à avoir été recensée par le corps médical date de 1920. Toutefois, un pavé fut jeté dans la mare lorsqu'en 1985, le professeur David Dolphin présenta une théorie selon laquelle les malades atteints de porphyrie sont à l'origine des peurs et hystéries médiévales concernant les vampires. Le professeur arguait que les malades du Moyen-âge présentant tous les stigmates du vampire (pâleurs déformations physique, pilosité très développé, dents allongées, photosensibilité, etc.) n'avaient alors d'autre solution que de boire du sang humain pour tenter de calmer les douleurs et effets pervers du mal et attiraient immanquablement l'attention de par leur aspect. Cette théorie fut à l'époque très critiquée et huée.
Pour information, la famille Stuart compte trois personnes atteintes de ce mal, La reine Anne, George III et George IV d'Angleterre. Fréderic II de Prusse était également atteint de porphyrie.
roby
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Date d'inscription : 28/10/2008

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