Poésie:Paul-Jean TOULET
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Poésie:Paul-Jean TOULET
Rappel du premier message :
A Londres je connus Bella
A Londres je connus Bella,
Princesse moins lointaine
Que son mari le capitaine
Qui n'était jamais là.
Et peut-être aimait-il la mangue ;
Mais Bella, les Français
Tels qu'on le parle : c'est assez
Pour qui ne prend que langue ;
Et la tienne vaut un talbin.
Mais quoi ? Rester rebelle,
Bella, quand te montre si belle
Le désordre du bain ?
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
A Londres je connus Bella
A Londres je connus Bella,
Princesse moins lointaine
Que son mari le capitaine
Qui n'était jamais là.
Et peut-être aimait-il la mangue ;
Mais Bella, les Français
Tels qu'on le parle : c'est assez
Pour qui ne prend que langue ;
Et la tienne vaut un talbin.
Mais quoi ? Rester rebelle,
Bella, quand te montre si belle
Le désordre du bain ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
En Arles
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Dans Arles, où sont les Aliscams,
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd ;
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c'est d'amour,
Au bord des tombes.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
En souvenir des grandes Indes
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
En souvenir des grandes Indes,
Harmonieux décor,
La Rafette nourrit d'accord
Un paon et quatre dindes.
Et l'on croirait - tous ces échos
Gloussants, l'autre qui grince -
D'un préfet d'or, dans sa province,
Borné de radicaux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Épitaphe
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
I. M. N.
Plus souple à dénouer mes plis
Que le serpent n'ondule,
Ayant tous, ô Vénus Pendule,
Tes rites accomplis ;
Quand vint l'heure où le coeur se navre,
Et des fatals ciseaux,
Je mourus, comme les oiseaux,
Sans laisser de cadavre.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Fô a dit...
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
" Ce tapis que nous tissons comme
" Le ver dans son linceul
" Dont on ne voit que l'envers seul
" C'est le destin de l'homme.
" Mais peut-être qu'à d'autres yeux,
" L'autre côté déploie
" Le rêve, et les fleurs, et la joie
" D'un dessin merveilleux. "
Tel Fô, que l'or noir des tisanes
Enivre, ou bien ses vers,
Chante, et s'en va tout de travers
Entre deux courtisanes.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Géronte d'une autre Isabelle
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Géronte d'une autre Isabelle,
A quoi t'occupes-tu
D'user un reste de vertu
Contre cette rebelle ?
La perfide se rit de toi,
Plus elle t'encourage.
Sa lèvre même est un outrage.
Viens, gagnons notre toit.
Temps est de fuir l'amour, Géronte,
Et son arc irrité.
L'amour, au déclin de l'été,
Ni la mer, ne s'affronte.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Il pleuvait. Les tristes étoiles
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Il pleuvait. Les tristes étoiles
Semblaient pleurer d'ennui.
Comme une épée, à la minuit,
Tu sautas hors des toiles.
- Minuit ! Trouverai-je une auto,
Par ce temps ? Et le pire,
C'est mon mari. Que va-t-il dire,
Lui qui rentre si tôt ?
- Et s'il vous voyait sans chemise,
Vous, toute sa moitié ?
- Ne jouez donc pas la pitié.
- Pourquoi ?... Doublons la mise.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
In memoriam J. G. M.
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
M. C. M. III.
Dormez, ami ; demain votre âme
Prendra son vol plus haut.
Dormez, mais comme le gerfaut,
Ou la couverte flamme.
Tandis que dans le couchant roux
Passent les éphémères,
Dormez sous les feuilles amères.
Ma jeunesse avec vous.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Industrieux fils de Dédale
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Industrieux fils de Dédale
Industrieux fils de Dédale
Qui ressuscitez dans Paris -
Pourquoi, j'y entrave que dale -
Tant de singes en vain péris ;
Et de quoi sert que Dieu les tue
Si vous nous fichez leur statue ?
Il faut vivre, se faire un nom.
- Eh ! Qui de savoir s'évertue,
Par la racine ou non,
Comment vous mangez la laitue.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Iris, à son brillant mouchoir
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Iris, à son brillant mouchoir,
De sept feux illumine
La molle averse qui chemine,
Harmonieuse à choir.
Ah, sur les roses de l'été,
Sois la mouvante robe,
Molle averse, qui me dérobe
Leur aride beauté.
Et vous, dont le rire joyeux
M'a caché tant d'alarmes,
Puissé-je voir enfin des larmes
Monter jusqu'à vos yeux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
J'ai beau trouver bien sympathique
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
J'ai beau trouver bien sympathique
Feu Loufoquadio,
Ses Japs en sucre candiot,
Son Bouddha de boutique ;
Faime mieux le subtil schéma,
Sur l'hiver d'un ciel morne,
De ton aérien bicorne,
Noble Foujiyama,
Et tes cèdres noirs, et la source
Du temple délaissé,
Qui pleurait comme un coeur blessé,
Qui pleurait sans ressource.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
J'ai vu le Diable, l'autre nuit
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
J'ai vu le Diable, l'autre nuit ;
Et, dessous sa pelure,
Il n'est pas aisé de conclure
S'il faut dire : Elle, ou : Lui.
Sa gorge, - avait l'air sous la faille,
De trembler de désir :
Tel, aux mains prés de le saisir,
Un bel oiseau défaille.
Telle, à la soif, dans Blidah bleu,
S'offre la pomme douce ;
Ou bien l'oronge, sous la mousse,
Lorsque tout bas il pleut.
- " Ah ! " dit Satan, et le silence
Frémissait à sa voix,
" Ils ne tombent pas tous, tu vois,
Les fruits de la Science ".
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
L'Alchimiste
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Satan, notre meg, a dit
Aux rupins embrassés des rombières :
" Icicaille est le vrai paradis
" Dont les sources nous désaltèrent.
" La vallace couleur du ciel
" Y lèche le long des allées
" Le pavot chimérique et le bel
" Iris, et les fleurs azalées.
" La douleur, et sa soeur l'Amour,
" La luxure aux chemises noires
" Y préparent pour vous, loin du jour,
" Leurs poisons les plus doux à boire.
" Et tandis qu'aux portes de fer
" Se heurte la jeune espérance,
" Une harpe dessine dans l'air
" Le contour secret du silence. "
Ainsi (à voix basse) parla
Le sorcier subtil du Grand Oeuvre,
Et Lilith souriait, dont les bras
Sont plus frais que la peau des couleuvres.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
L'immortelle, et l'oeillet de mer
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
L'immortelle, et l'oeillet de mer
Qui pousse dans le sable,
La pervenche trop périssable,
Ou ce fenouil amer
Qui craquait sous la dent des chèvres
Ne vous en souvient-il,
Ni de la brise au sel subtil
Qui nous brûlait aux lèvres ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
L'ingénue
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
D'une amitié passionnée
Vous me parlez encor,
Azur, aérien décor,
Montagne Pyrénée,
Où me trompa si tendrement
Cette ardente ingénue
Qui mentait, fût-ce toute nue,
Sans rougir seulement.
Au lieu que toi, sublime enceinte,
Tu es couleur du temps :
Neige en Mars ; roses du printemps...
Août, sombre hyacinthe.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
La vie est plus vaine
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
La vie est plus vaine une image
Que l'ombre sur le mur.
Pourtant l'hiéroglyphe obscur
Qu'y trace ton passage
M'enchante, et ton rire pareil
Au vif éclat des armes ;
Et jusqu'à ces menteuses larmes
Qui miraient le soleil.
Mourir non plus n'est ombre vaine.
La nuit, quand tu as peur,
N'écoute pas battre ton coeur :
C'est une étrange peine.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le microbe : Botulinus
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Le microbe : Botulinus
Fut, dans ses exercices,
Découvert au sein des saucisses
Par un Alboche en us.
Je voudrais, non moins découverte,
Floryse, que ce fût
Vous que je trouve, au bois touffu,
Dormante à l'ombre verte ;
Si même l'archer de Vénus
Des traits en vous dérobe
Plus dangereux que le microbe
Nommé : Botulinus.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le sonneur se suspend, s'élance
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Le sonneur se suspend, s'élance,
Perd pied contre le mur,
Et monte : on dirait un fruit mûr
Que la branche balance.
Une fille passe. Elle rit
De tout son frais visage :
L'hiver de ce noir paysage
A-t-il soudain fleuri ?
Je vois briller encor sa face,
Quand elle prend le coin.
L'Angélus et sa jupe, au loin,
L'un et l'autre, s'efface.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le temps d'Adonis
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Dans la saison qu'Adonis fut blessé,
Mon caeur aussi de l'atteinte soudaine
D'un regard lancé.
Hors de l'abyme où le temps nous entraîne,
T'évoquerai-je, ô belle, en vain - ô vaines
Ombres, souvenirs.
Ah ! dans mes bras qui pleurais demi-nue,
Certe serais encore, à revenir,
Ah ! la bienvenue.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le tremble est blanc
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Le tremble est blanc
Le temps irrévocable a fui. L'heure s'achève.
Mais toi, quand tu reviens, et traverses mon rêve,
Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève,
Tes yeux plus clairs.
A travers le passé ma mémoire t'embrasse.
Te voici. Tu descends en courant la terrasse
Odorante, et tes faibles pas s'embarrassent
Parmi les fleurs.
Par un après-midi de l'automne, au mirage
De ce tremble inconstant que varient les nuages,
Ah ! verrai-je encor se farder ton visage
D'ombre et de soleil ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Les trois dames d'Albi
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Filippa, Faïs, Esclarmonde,
Les plus rares, que l'on put voir,
Beautés du monde ;
Mais toi si pâle encor d'avoir
Couru la lune l'autre soir
Aux quatre rues,
Écoute : au bruit noir des chansons
Satan flagelle tes soeurs nues ;
Viens, et dansons.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Me rendras-tu, rivage basque
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Me rendras-tu, rivage basque,
Avec l'heur envolé
Et tes danses dans l'air salé,
Deux yeux, clairs sous le masque.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Molle rive dont le dessin
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Molle rive dont le dessin
Est d'un bras qui se plie,
Colline de brume embellie
Comme se voile un sein,
Filaos au chantant ramage -
Que je meure et, demain,
Vous ne serez plus, si ma main
N'a fixé votre image.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Nane, as-tu gardé souvenir
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Nane, as-tu gardé souvenir
Du Panthéon-Place Courcelle
Qui roulait à cris de crécelle,
Sans au but jamais parvenir ;
Du jour où te sculptait la brise
Sous ta jupe noire et cerise ;
De l'impériale au banc haut,
Où se scandait comme un ïambe
La glissade avec le cahot,
- Et du vieux qui lorgnait tes jambes
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Nocturne
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Ô mer, toi que je sens frémir
A travers la nuit creuse,
Comme le sein d'une amoureuse
Qui ne peut pas dormir ;
Le vent lourd frappe la falaise...
Quoi ! si le chant moqueur
D'une sirène est dans mon coeur -
Ô coeur, divin malaise.
Quoi, plus de larmes, ni d'avoir
Personne qui vous plaigne...
Tout bas, comme d'un flanc qui saigne,
Il s'est mis à pleuvoir.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Ô poète, à quoi bon chercher
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Ô poète, à quoi bon chercher
Ô poète, à quoi bon chercher
Des mots pour son délire ?
Il n'y a qu'au bois de ta lyre
Que tu l'as su toucher.
Plus haut que toi, dans sa morphine,
Chante un noir séraphin.
Ma nourrice disait qu'Enfin
Est le mari d'Enfine.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
On descendrait, si vous l'osiez
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
On descendrait, si vous l'osiez
On descendrait, si vous l'osiez,
D'en haut de la terrasse,
Jusques au seuil, où s'embarrasse
Le pas dans les rosiers.
D'un martin pêcheur qui s'élance
L'éclair n'a que passé ;
Et la source ; à son pleur glacé,
Alterne un noir silence.
L'Angélus, dans le couchant roux,
Comme un parfum s'efface.
Lilith, en détournant sa face,
A tiré les verroux.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
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