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poèmes classiques - Page 6 Empty poèmes classiques

Message par magda Ven 9 Avr - 6:51

Rappel du premier message :

poèmes classiques


Chant royal de la plus belle qui jamais fut au monde



Anges, Trônes et Dominations,
Principaultés, Archanges,
Chérubins,
Inclinez-vous aux basses régions
Avec Vertus, Potestés,
Seraphins,
Transvolitez des haults cieux cristalins
Pour decorer la
triumphante entrée
Et la très digne naissance adorée,
Le saint concept
par mysteres tres haults
De celle Vierge, ou toute grace abonde,

Decretee par dits imperiaulx
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Faites sermons et predications,
Carmes devots, Cordeliers,
Augustins ;
Du saint concept portez relations,
Caldeyens, Hebrieux et
Latins ;
Roumains, chantez sur les monts palatins
Que Jouachim Saincte
Anne a rencontree,
Et que par eulx nous est administree
Ceste Vierge
sans amours conjugaulx
Que Dieu crea de plaisance feconde,
Sans poinct
sentir vices originaulx,
La plus belle qui jamais fut au monde.

Ses
honnestes belles receptions
D'ame et de corps aux beaux lieux
intestins
Ont transcendé toutes conceptions
Personnelles, par mysteres
divins.
Car pour nourrir Jhésus de ses doulx seins
Dieu l'a toujours sans
maculle monstree,
La déclarant par droit et loi oultree :
Toute belle
pour le tout beau des beaux,
Toute clère, necte, pudique et monde,
Toute
pure par dessus tous vesseaulx,
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Muses, venez en jubilations
Et transmigrez vos ruisseaulx
cristalins,
Viens, Aurora, par lucidations,
En precursant les beaux jours
matutins ;
Viens, Orpheus, sonner harpe et clarins,
Viens, Amphion, de la
belle contree,
Viens, Musique, plaisamment acoustrée,
Viens, Royne
Hester, parée de joyaulx,
Venez, Judith, Rachel et Florimonde,

Accompagnez par honneurs spéciaulx
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Tres doulx zephirs, par sibilations
Semez partout roses et
roumarins,
Nimphes, lessez vos inundations,
Lieux stigieulx et carybdes
marins ;
Sonnez des cors, violes, tabourins ;
Que ma maistresse, la Vierge
honnoree
Soit de chacun en tous lieux decoree
Viens, Apolo, jouer des
chalumeaux,
Sonne, Panna, si hault que tout redonde,
Collaudez tous en
termes generaulx
La plus belle qui jamais fut au monde.

Esprits
devotz, fidelles et loyaulx,
En paradis beaux manoirs et chasteaux,
Au
plaisir Dieu, la Vierge pour nous fonde
Ou la verrez en ses palais
royaulx,
La plus belle qui jamais fut au monde.
magda
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poèmes classiques - Page 6 Empty D’Alphonse Beauregard : le damné

Message par roby Lun 19 Avr - 19:03

LE DAMNE

(1881-1924)


Je voudrais que la nuit fût opaque et figée,
Définitive et sourde, une nuit d'hypogée ;
J'oserais approcher, soudainement hardi,
De la femme pour qui je suis un grain de sable,
Et d'un mot lui crier mon rêve inguérissable.
Elle ne rirait pas, devinant un maudit.

Pour m'imposer à sa pitié de curieuse,
Je ferais de mon corps une chose hideuse
Et m'en irais pourrir sur un lit d'hôpital.
Mais de plaisir son coeur est seulement avide,
Pour son linge elle craint une senteur d'acide.
Elle ne viendrait pas diviniser mon mal.

Ayant dit mon amour et ma désespérance,
Je me tuerais avec bonheur, en sa présence,
Pour la voir essayant d'un geste à m'arrêter.
Elle ne s'émeuvrait que la balle partie,
Et, contente d'avoir un drame dans sa vie,
Raconterait ma mort d'un faux air attristé.

Depuis longtemps le feu des damnés me possède,
L'enfer m'attend. Que nul ne prie ou n'intercède.
Qu'elle puisse me voir un instant, de son ciel,
Debout, grave et hautain, sur les rocs de porphyre,
Illuminé comme sa chair que je désire,
Je ne me plaindrai pas du supplice éternel.

roby

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poèmes classiques - Page 6 Empty la voix du vent:De Maurice Rollinat

Message par roby Lun 19 Avr - 19:05

poèmes classiques - Page 6 5ebvl16s
La voix du vent

(1846-1903)


Les nuits d'hiver quand le vent pleure,
Se plaint, hurle, siffle et vagit,
On ne sait quel drame surgit
Dans l'homme ainsi qu'en la demeure.

Sa grande musique mineure
Qui, tour à tour, grince et mugit,
Sur toute la pensée agit
Comme une voix intérieure.

Ces cris, cette clameur immense,
Chantent la rage, la démence,
La peur, le crime, le remord...

Et, voluptueux et funèbres,
Accompagnent dans les ténèbres
Les râles d'amour et de mort.
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poèmes classiques - Page 6 Empty la pleureuse:De Renée Vivien

Message par roby Lun 19 Avr - 19:05

poèmes classiques - Page 6 Oq39os73
La Pleureuse

( 1877-1909)

Elle vend aux passants ses larmes mercenaires,
Comme d'autres l'encens et l'odeur des baisers.
L'amour ne brûle plus dans ses yeux apaisés
Et sa robe a le pli rigide des suaires.

Son deuil impartial, à l'heure des sommeils,
Gémit sur les anciens aux paupières blêmies
Et sur le blanc repos des vierges endormies,
Avec la même angoisse et des gestes pareils.

Le vent des nuits d'hiver se lamente comme elle,
Pleurant sur les pervers et les purs tour à tour,
Car elle les confond dans un unique amour
Et verse à leur néant la douleur fraternelle.

Les jours n'apportent plus, dans leurs reflets mouvants,
Qu'un instant de parfum, de beauté, d'allégresse,
A son âme qu'un râle inexorable oppresse,
Lasse de la souffrance ardente des vivants.

Vers le soir, quand décroît l'odeur des ancolies
Et quand la luciole illumine les prés,
Elle s'étend parmi les morts qu'elle a pleurés,
Parmi les rois sanglants et les vierges pâlies.

Sous les cyprès qui semblent des flambeaux éteints,
Elle vient partager leur couche désirable,
Et l'ombre sans regrets des sépulcres l'accable
De sanglots oubliés et de désirs atteints.

Elle y vient prolonger son rêve solitaire,
Ivre de vénustés et de vagues chaleurs,
Et sentir, le visage enfiévré par les fleurs,
D'anciennes voluptés sommeiller dans la terre.
roby
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poèmes classiques - Page 6 Empty Pardonne-moi:De Charles Van Lerberghe

Message par roby Lun 19 Avr - 19:06

poèmes classiques - Page 6 Je4je1vq
PARDONNE-MOI

(1861-1907)


Pardonne-moi, ô mon Amour,
Si mes yeux pleins de toi ne te voient pas encore,
Si je m’éveille en ta splendeur,
Sans la comprendre, comme une fleur
S’éveille dans l’aurore.

Pardonne-moi si mes yeux aujourd’hui
Ne te distinguent de la lumière,
S’ils ne séparent ton sourire
De leurs pleurs éblouis.

Pardonne-moi, si je t’écoute
Sans t’entendre, et ne sais pas
Si c’est toi, mon amour, qui parles,
Ou mon cœur qui gémit tout bas.

Pardonne-moi, si tes paroles
Autour de mes oreilles volent,
Comme des chants dans les airs bleus,
Ou l’aile du vent dans mes cheveux.

Pardonne-moi, si je te touche
Dans le soleil, ou si ma bouche,
En souriant, sans le savoir,
T’atteint dans la fraîcheur du soir ;
Pardonne-moi, si je crois être
Près de toi-même où tu n’es pas,
Si je te cherche, lorsque peut-être
C’est toi qui reposes dans mes bras.
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poèmes classiques - Page 6 Empty AIMONS-NOUS ET DORMONS:De Théodore de Banville

Message par roby Lun 19 Avr - 19:07

poèmes classiques - Page 6 Rlnarsrp
(1823-1891)


Aimons-nous et dormons
Sans songer au reste du monde !
Ni le flot de la mer, ni l'ouragan des monts,
Tant que nous nous aimons
Ne courbera ta tête blonde,
Car l'amour est plus fort
Que les Dieux et la Mort !

Le soleil s'éteindrait
Pour laisser ta blancheur plus pure.
Le vent, qui jusqu'à terre incline la forêt,
En passant n'oserait
Jouer avec ta chevelure,
Tant que tu cacheras
Ta tête entre mes bras !

Et lorsque nos deux cœurs
S'en iront aux sphères heureuses
Où les célestes lys écloront sous nos pleurs,
Alors, comme deux fleurs
Joignons nos lèvres amoureuses,
Et tâchons d'épuiser
La Mort dans un baiser !
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poèmes classiques - Page 6 Empty la colombe poignardée:De Jules Lefèvre-Deumier

Message par roby Lun 19 Avr - 19:10

La colombe poignardée

(1797-1857)


Il existe un oiseau, dont le pâle plumage,
Des forêts du tropique étonne la gaieté ;
Seul sur son arbre en deuil, les pleurs de son ramage
Font gémir de la nuit le silence attristé.

Le chœur ailé des airs, loin de lui rendre hommage,
Insulte, en le fuyant, à sa fatalité ;
Lui-même se fuirait, en voyant son image
Poignardé de naissance, il naît ensanglanté.

Et le poète aussi, merveilleuse victime,
Qui mêle de son sang dans tout ce qu'il anime,
Arrive dans ce monde, un glaive dans le cœur ;

Et l'on n'a point encore inventé de baptême,
Qui puisse en effacer le stigmate vainqueur :
Cette tache de mort, c'est son âme elle-même
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poèmes classiques - Page 6 Empty Rêverie:D’Elisa Mercoeur

Message par roby Lun 19 Avr - 19:11

Rêverie

(1805-1835)

Qu'importe qu'en un jour on dépense une vie,
Si l'on doit en aimant épuiser tout son cœur,
Et doucement penché sur la coupe remplie,
Si l'on doit y goûter le nectar du bonheur.

Est-il besoin toujours qu'on achève l'année ?
Le souffle d'aujourd'hui flétrit la fleur d'hier ;
Je ne veux pas de rose inodore et fanée ;
C'est assez d'un printemps, je ne veux pas d'hiver.

Une heure vaut un siècle alors qu'elle est passée ;
Mais l'ombre n'est jamais une sœur du matin.
Je veux me reposer avant d'être lassée ;
Je ne veux qu'essayer quelques pas du chemin.
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poèmes classiques - Page 6 Empty la vie est un songe:De Jacques Vallée des Barreaux

Message par roby Lun 19 Avr - 19:12

La vie est un songe

(1599-1673)


Tout n'est plein ici bas que de vaine apparence,
Ce qu'on donne à sagesse est conduit par le sort,
L'on monte et l'on descend avec pareil effort,
Sans jamais rencontrer l'état de consistance.

Que veiller et dormir ont peu de différence,
Grand maître en l'art d'aimer, tu te trompes bien fort
En nommant le sommeil l'image de la mort,
La vie et le sommeil ont plus de ressemblance.

Comme on rêve en son lit, rêver en la maison,
Espérer sans succès, et craindre sans raison,
Passer et repasser d'une à une autre envie,

Travailler avec peine et travailler sans fruit,
Le dirai-je, mortels, qu'est-ce que cette vie ?
C'est un songe qui dure un peu plus qu'une nuit.
roby
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poèmes classiques - Page 6 Empty Rebdez-vous:De Charles Cros

Message par roby Lun 19 Avr - 19:13

poèmes classiques - Page 6 Dxerfmm4
RENDEZ-VOUS

(1842-1888)

Ma belle amie est morte,
Et voilà qu'on la porte
En terre, ce matin,
En souliers de satin.

Elle dort toute blanche,
En robe de dimanche,
Dans son cercueil ouvert
Malgré le vent d'hiver.

Creuse, fossoyeur, creuse
À ma belle amoureuse
Un tombeau bien profond,
Avec ma place au fond.

Avant que la nuit tombe
Ne ferme pas la tombe ;
Car elle m'avait dit
De venir cette nuit,

De venir dans sa chambre :
« Par ces nuits de décembre,
Seule, en mon lit étroit,
Sans toi, j'ai toujours froid. »


Mais, par une aube grise,
Son frère l'a surprise
Nue et sur mes genoux.
Il m'a dit : « Battons-nous.

Que je te tue. Ensuite
Je tuerai la petite. »
C'est moi qui, m'en gardant,
L'ai tué, cependant.

Sa peine fut si forte
Qu'hier elle en est morte.
Mais, comme elle m'a dit,
Elle m'attend au lit.


Au lit que tu sais faire,
Fossoyeur, dans la terre.
Et, dans ce lit étroit,
Seule, elle aurait trop froid.

J'irai coucher près d'elle,
Comme un amant fidèle,
Pendant toute la nuit
Qui jamais ne finit.
roby
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poèmes classiques - Page 6 Empty Madeleine de l' AUBESPINE:L'on verra s'arrêter le mobile du

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:28


  • Madeleine de l' AUBESPINE (1546-1596)

L'on verra s'arrêter le mobile du monde


L'on verra s'arrêter le mobile du monde,
Les étoiles marcher parmi le firmament,
Saturne infortuné luire bénignement,
Jupiter commander dedans le creux de l'onde.

L'on verra Mars paisible et la clarté féconde
Du Soleil s'obscurcir sans force et mouvement,
Vénus sans amitié, Stilbon sans changement,
Et la Lune en carré changer sa forme ronde,

Le feu sera pesant et légère la terre,
L'eau sera chaude et sèche et dans l'air qui l'enserre,
On verra les poissons voler et se nourrir,

Plutôt que mon amour, à vous seul destinée,
Se tourne en autre part, car pour vous je fus née,
Je ne vis que pour vous, pour vous je veux mourir
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poèmes classiques - Page 6 Empty Louis AUDIAT : Démolissons

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:29


  • Louis AUDIAT (1826-?)

Démolissons



Improductifs !... Cercueils, plombs, pierres sépulcrales,
Os même, l'industrie en saura bien user !
Que du passé nos mains déchirent les annales !
Le Progrès vient, ces murs l'empêchent de passer :

Roulez, antiques ponts ! à bas, tours féodales !
Il nous faut des débris pour nous mieux exhausser,
Nous nous croirons plus grands de taille et de penser
Quand rien ne montera plus haut que nos sandales. [...]
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Vital d' AUDIGUIER DE LA MENOR:Faire l'amour alors qu'il me

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:31


  • Vital d' AUDIGUIER DE LA MENOR (1569-1624)

Faire l'amour alors qu'il me défait



Faire l'amour alors qu'il me défait,
Et tout défait, l'amour même défaire,
Le défaisant, le rendre plus parfait,
Le parfaisant, l'éprouver plus contraire.

Se délecter aux plaies qu'il me fait,
Chanter l'honneur de mon fier adversaire ;
Et de cent maux endurés en effet
Ne rapporter qu'un bien imaginaire.

Cacher son mal de crainte de le voir,
Crier merci de faire son devoir,
En même temps se louer et se plaindre,

Se détester et se faire la cour
Se mépriser et soi-même se craindre,
C'est en deux mots la défaite d'amour.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC :Le nid

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:32


  • Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC (1810-1891)

Le nid



(extrait)

Arbres hospitaliers ! prêtez-leur vos ombrages ;
Sur eux avec amour penchez vos bras amis :
Non, par moi vos secrets ne seront point trahis.
Et seule, chaque jour, rêvant dans ces bocages,
Je viendrai visiter sous vos légers feuillages,
L'asile où j'ai compté quatre faibles petits.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Mélanie WALDOR :Dors à mes pieds !...

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:33


  • Mélanie WALDOR (1796-1871)

Dors à mes pieds !...



Dors à mes pieds !... Rêve d'amour
Mon souffle, comme une caresse,
Glissera sur le pur contour
De ce beau front qu'avec paresse
Tu reposes sur mes genoux.
Dors à mes pieds, tout fait silence,
Hors la branche qui se balance,
Souple et frêle, au-dessus de nous ;
Dors à mes pieds, tout fait silence.

Sous mes baisers clos tes yeux noirs,
Tes yeux où brillent tant de flammes,
Qu'on les croirait les deux miroirs
Où se reflètent nos deux âmes.
Dors à mes pieds !... Rêve d'amour ;
Je suis jalouse de tes rêves,
Comme du temps que tu m'enlèves
Avec le monde chaque jour...
Je suis jalouse de tes rêves !...

Le soleil glisse à l'horizon.
Pas un souffle, pas un nuage...
Un rayon d'or, sur le gazon,
Reste comme un heureux présage !
Nos riches tapis ne sont pas
Aussi doux que ce lit de mousse
Où, folâtre, ta main repousse
Le brin d'herbe effleurant mon bras.
Dors sur l'herbe, les fleurs, la mousse...

Dors à mes pieds !... Rêve d'amour :
Mon souffle, comme une caresse,
Glissera sur le pur contour
De ce beau front qu'avec paresse
Tu reposes sur mes genoux.
Dors à mes pieds, tout fait silence,
Hors la branche qui se balance,
Souple et frêle, au-dessus de nous ;
Dors à mes pieds, tout fait silence.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Max WALLER : Sun shine

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:35


  • Max WALLER (1860-1889)

Sun shine



How do you do ? mon coeur a faim
De votre regard qui dédaigne ;
Et depuis l'autre jour il saigne,
Viendrez-vous le soigner enfin ?

Car, bien que le printemps commence
À dorer les longs boulevards,
Il fait très froid sans vos regards
Et ma solitude est immense.

Little beauty ! venez, venez !
C'est si triste et si navrant d'être,
Les yeux braqués, à la fenêtre
Pendant les doux après-dîners,

Attendant toujours la chérie
En songeant qu'elle n'aime plus,
Et c'est ridicule au surplus,
Et c'est naturel qu'on en rie.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Henri WARNERY: Tableau du soir

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:37


  • Henri WARNERY (1859-1902)

Tableau du soir



... Le soir descend. Sur la neige des frissons roses
Courent, qui la font palpiter comme une chair ;
Et les toits des chalets, par leurs trappes mi-closes,
Laissent un filet bleu monter dans le ciel clair. [...]
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Jean Joseph VADÉ:Amphigouri

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:39


  • Jean Joseph VADÉ (1720-1757)

Amphigouri


Sur l'air du Menuet d'Exaudet

Dom Pibrac,
Dans un lac
Près du Gange,
Faisait raper du tabac
Pour gonfler l'estomac
Du pauvre Michelange.
Quand S. Roc
Sur un roc
Vit Euterpe,
Qui pour s'amuser beaucoup
Faisait des vers à coup
De serpe.
Plus loin était Calliope
Qui lisait le Misanthrope ;
Mais Santeuil
D'un cercueil
S'enveloppe.
Crainte que Jacques Clément
Ne sût l'enlèvement
D'Europe.
Si Noé
Fut noué,
C'est sa faute.
Que n'allait-il à Chaillot
Se fair' mettre en maillot
Par la tante de Plaute.
Au Japon
Le jupon
D'Artémise
Sert aux Grands Seigneurs Persans
Quand à None ils vont sans
Chemise
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Jean Joseph VADÉ :Autre amphigouri

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:39


  • Jean Joseph VADÉ (1720-1757)

Autre amphigouri


Sur le même air que le précédent

Josaphat
Est un fat
Très aride,
Qui croit être fort savant
Parce qu'il va souvent
Sous la Zone Torride,
Critiquant
Et piquant
Agrippine,
Pour avoir fait lire à Prau
Les ouvrages de Pro-
Serpine.
Si le Public lui pardonne
Tous les travers qu'il se donne,
Il faut donc
Que Didon
Ait pour elle
Le droit d'aller dans le parc
Qu'on destinait à Marc-
Aurèle :
En ce cas,
Le fracas
D'abord cesse,
Chacun pourra sans respect
Persifler à l'aspect
D'une auguste Princesse ;
Et malgré
Le congré,
Ariane,
Pourra vendre au plus offrant
Une tourte de fran-
Chipanne
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Jean Joseph VADÉ:Le goût de bien des gens

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:40


  • Jean Joseph VADÉ (1720-1757)

Le goût de bien des gens



Chanson

Une fille
Qui toujours sautille,
Dont l'air agaçant
Annonce un feu naissant,
Ferme, franche,
Beaux yeux, gorge blanche ;
Cet objet est tout
Ce qui flatte mon goût.

Morbleu ! quand je vois
Certaine Lucrèce
Qui des lois
D'une austère sagesse
M'entretient,
Et cent fois me tient
De ces propos
Sensés ou bigots ;
Moi, sur un ton
Qui la confond,
Je lui réponds ;

Une fille, etc.

Je ris des attraits
De cette coquette
Dont les traits
Naissent de sa toilette.
En vain l'art
Lui prête un rempart ;
Deux fois vingt ans
Ont filé son temps.
L'or, le fracas,
Les faux appas
Ne valent pas

Une fille, etc.

Pourquoi vante-t-on
Les airs de noblesse
Et le ton
De petite maîtresse,
D'une Iris
Insensible aux ris
Qui minaudant,
Vous trouve excédent,
Cligne les yeux
Et fait des noeuds ?
J'aime bien mieux

Une fille, etc.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Léon VALADE:L'enseigne

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:41


  • Léon VALADE (1841-1884)

L'enseigne



À Léon Cladel.

C'est un trumeau. Le site est galant à merveille :
Un ciel bleu ; point d'épis, mais des buissons entiers
De roses ; et partout débouchent des sentiers
Les couples qu'au hasard le Printemps appareille.

Les pimpantes beautés, une perle à l'oreille,
Une plume au chapeau, les grands seigneurs altiers
Cheminent enlacés ; et les fiers églantiers
Pâlissent à côté de leur grâce vermeille.

But commun de ces beaux pèlerins, apparaît
Dans le fond un rustique et riant cabaret
Dont un vert chèvrefeuille embaume les tonnelles.

Aux fenêtres, croisant ses vrilles à plaisir,
Le liseron bleuit comme un vague désir...
Et sur l'enseigne on lit : Aux amours éternelles !
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Léon VALADE:Madrigal amer

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:42


  • Léon VALADE (1841-1884)

Madrigal amer



Sur la mer de tes yeux sincères
Qu'abritent les doux cils arqués,
Mes rêves se sont embarqués
Comme d'aventureux corsaires.

Sur l'azur glauque de tes yeux
Où baignent des lueurs d'étoiles,
Mes rêves déployant leurs voiles
Ont cru fendre le bleu des cieux.

Et dans vos prunelles profondes,
Beaux yeux perfides où je lis,
Mes rêves sont ensevelis
Comme le noyé sous les ondes.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 6 Empty Léon VALADE: Nuit de Paris

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:43


  • Léon VALADE (1841-1884)

Nuit de Paris



À Jean Richepin.

Le ciel des nuits d'été fait à Paris dormant
Un dais de velours bleu piqué de blanches nues,
Et les aspects nouveaux des ruelles connues
Flottent dans un magique et pâle enchantement.

L'angle, plus effilé, des noires avenues
Invite le regard, lointain vague et charmant.
Les derniers Philistins, qui marchent pesamment,
Ont fait trêve aux éclats de leurs voix saugrenues.

Les yeux d'or de la Nuit, par eux effarouchés,
Brillent mieux, à présent que les voilà couchés...
- C'est l'heure unique et douce où vaguent, de fortune,

Glissant d'un pas léger sur le pavé chanceux,
Les poètes, les fous, les buveurs, - et tous ceux
Dont le cerveau fêlé loge un rayon de lune.
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poèmes classiques - Page 6 Empty Léon VALADE:Ressouvenance

Message par Rita-kazem Mer 21 Avr - 8:43


  • Léon VALADE (1841-1884)

Ressouvenance



Il est de fins ressorts dont la marche ignorée
- Ni savants, ni rêveurs, n'ont deviné comment -
Va dans un coin de l'âme éveiller brusquement
Le parfum d'une fleur autrefois respirée.

Autrefois, le céleste épanouissement
De ta bouche qui rit, cette rose pourprée,
M'avait tout embaumé l'âme... Chère adorée
Qui t'envolas si tôt, l'oubli vint lentement !

Voilà que, ravivant ton image effacée,
Ta grâce tout à coup me vient à la pensée,
Comme l'air qu'un hasard souffle aux musiciens.

D'un soir déjà lointain je reconnais les fièvres
Et mon coeur a senti refluer à mes lèvres
Une fraîche saveur de baisers anciens.
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poèmes classiques - Page 6 Empty Arsène VERMENOUZE:Poussant des boeufs pourprés...

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:11


  • Arsène VERMENOUZE (1850-1910)

Poussant des boeufs pourprés...



Poussant des boeufs pourprés dans le brun des labours,
Et tranchant le genêt, déracinant la brande
Les bouviers du pays partout chantent la 'Grande'
A pleins poumons. - Ils ont, comme les guerriers boërs,

D'épais colliers de poil tout autour des mâchoires,
Ils s'attachent aux reins un tablier de peau ;
Et, sur leurs crânes ronds de Celtes, un chapeau
Ouvre, énorme et velu, de larges ailes noires.

A leurs Chants, que nota quelque vieux ménestrel,
Ils mêlent par instant de sonores vocables ;
Et les boeufs, entendant 'Yé Bourro ! yé Queirel' !
Font saillir des tendons aussi gros que des câbles.
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poèmes classiques - Page 6 Empty Eugène VERMERSCH:Les incendiaires

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:12


  • Eugène VERMERSCH (1845-1878)

Les incendiaires



Paris flambe, à travers la nuit farouche et noire ;
Le ciel est plein de sang, on brûle de l'histoire.
Théâtres et couvents, hôtels, châteaux, palais,
Qui virent les Fleurys après les Triboulets,
Se débattent parmi les tourbillons de flammes
Qui flottent sur Paris comme les oriflammes
D'un peuple qui se venge au moment de mourir.
Le feu de pourpre et d'or monte comme un soupir
Vers les appartements secrets des Tuileries,
Sèche les plafonds peints et les chambres fleuries,
Et dévorant, au fond des boudoirs étoilés,
Les meubles précieux, les plafonds ciselés,
Les laques, les tableaux et les blanches statues,
Dont l'orgueil virginal enfle les gorges nues ;
Il montre dans la nuit au monde épouvanté
Comment tombe Paris drapé dans sa fierté.
Ce lourd entassement qu'étayaient des faits sombres,
Le Louvre aussi flamboie et s'écroule en décombres
Avec ses murs de marbre et ses portes d'airain.
L'antre où rôdait encor l'ombre de Mazarin
Et qui frémit le jour qu'à la voix de Camille,
Le peuple décréta qu'on prendrait la Bastille,
Le palais de Philippe-Égalité n'est plus...
Ces pans de murs noircis, ces débris inconnus,
Ces pierres sur le sol, ce furent les Finances.
Ce léger édifice où dans le bruit des danses,
Des coupes, des baisers, des amoureux serments,
Le traître Salm vendait la France aux Allemands
Et que plus tard sacra le souffle de Corinne,
La Légion d'honneur n'est plus qu'une ruine...
Le Palais de Justice et l'hôtel de Pietri,
Et la Conciergerie où Damiens meurtri,
Robespierre, Vergniaud et ceux de La Rochelle
Apparaissent autour de la Sainte Chapelle
Ainsi que trois flambeaux surhumains et sacrés,
Brûlent ensemble aux yeux des tueurs effarés.
Cette torche, là-bas, jaunâtre et violette
Qui tremble au vent, c'étaient les Docks de la Villette.
Ici près c'est la Cour des Comptes qui se tord
Dans un embrasement farouche qui la mord
Et qui broie en courant ses piliers, ses toitures,
Et sa bibliothèque où des larves impures
Dormaient sur les dossiers du monde impérial !
Et plus loin l'ouragan vengeur de Prairial
A sur les Gobelins déchaîné la tempête ;
La soie en fleurs le long des métiers toute prête
Fond en frisant ainsi que des cheveux d'enfants.
L'incendie est partout, immense, triomphant ;
Il danse sur le toit, il rampe dans la cave ;
Le plomb en nappes coule ainsi que de la lave
Et sur les pavés noirs s'étale en flots d'argent.
Puis tout à coup un feu gigantesque, émergeant
Du milieu de la ville effrayante, domine
La grandiose horreur du canon, de la mine,
Éclatant en faisant sauter tout un quartier,
Et du mur qui chancelle et s'abat tout entier
Avec le grondement prolongé du tonnerre,
Les voix, les pleurs, le bruit des pas, les cris de guerre,
Et l'on voit s'élancer vers les astres surpris
La grande âme de la cité qui fut Paris...
La flamme impitoyable étreint l'Hôtel de Ville !
Ô souvenirs. Histoire héroïque ou servile.
Ô Maison aux Piliers. Grand Étienne Marcel,
Conseil des Seize. Ligue. Ô silence cruel,
Qui bâillonna Paris durant deux cents années.
Commune où pour flétrir les têtes couronnées,
Pareille au bruit du vent déchaîné sur la mer,
La fougue de Danton couvrait la voix d'Hébert.
Balcon qui vit la France outragée ou vendue
Par trois fois acclamer la liberté rendue !
Jadis quatre-vingt-neuf avec ses rubans verts,
Un beau soir de juillet, pour le vieil univers
Y monta proclamant ton Verbe, ô République !
C'est de là que plus tard la populace épique
Vit sur l'horizon plein de rires et de voix
Le passé qui fuyait dans le fiacre des rois.
C'est là qu'elle brisa la chaîne impériale,
C'est là qu'elle affirma la force communale...
Ô dévouements ! fiertés ! gloires ! écroulements,
Ô sang du peuple, os des aïeux, siècles dormants !
Paris est mort !... Et sa conscience abîmée,
A tout jamais s'évanouit dans la fumée !...
Et bien ! quand l'incendie horrible triomphait,
Une voix dans mon coeur criait ; ils ont bien fait !
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poèmes classiques - Page 6 Empty Homme est un mot:Louis Antoine de SAINT-JUST

Message par magda Dim 25 Avr - 11:30


  • Louis Antoine de SAINT-JUST (1767-1794)

Homme est un mot...



Homme est un mot qui ne caractérise
Qu'un animal, ainsi qu'ours et lion ;
Son naturel est erreur et sottise,
Malignité, superbe, ambition ;
Il naît et meurt ; et mort, on le méprise.
De son destin orgueilleux, on le voi
Fouler la terre en pays de conquête,
Que la raison a soumis à sa loi ;
Il n'est plus que la première bête
De ce séjour dont il se dit le Roi.
Maître du monde, esclave de lui-même,
Il creuse tout, et ne sait ce qu'il est ;
Son coeur, pétri d'orgueil et d'intérêt,
Craint ce qu'il hait, méprise ce qu'il aime.
Impudemment il appelle vertu
Le crime sourd d'un sophisme vêtu.
Son amour-propre inventa l'apparence ;
L'intérêt vil lui donna la prudence,
Et sa raison n'est qu'un noir composé
D'orgueil adroit, d'orgueil intéressé.
L'or animé dans ses veines palpite ;
L'or est son coeur ; c'est le Dieu qui l'agite ;
Sa voix le traîne au travers des dangers,
Pour s'engraisser sur des bords étrangers.
L'or inventa les Arts, l'Astronomie,
Et l'Avarice est mère du Génie.
magda
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