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poètes & muses en poèmes

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Message par chadiya madihi Mar 30 Mar - 11:36

Rappel du premier message :

Fonction du poète
Dieu le veut, dans les temps contraires,
Chacun travaille et chacun sert.
Malheur à qui dit à ses frères :
Je retourne dans le désert !
Malheur à qui prend ses sandales
Quand les haines et les scandales
Tourmentent le peuple agité !
Honte au penseur qui se mutile
Et s'en va, chanteur inutile,
Par la porte de la cité !
Le poète en des jours impies1
Vient préparer des jours meilleurs.
II est l'homme des utopies,
Les pieds ici, les yeux ailleurs.
C'est lui qui sur toutes les têtes,
En tout temps, pareil aux prophètes,
Dans sa main, où tout peut tenir,
Doit, qu'on l'insulte ou qu'on le loue,
Comme une torche qu'il secoue,
Faire flamboyer l'avenir !
II voit, quand les peuples végètent !
Ses rêves, toujours pleins d'amour,
Sont faits des ombres que lui jettent
Les choses qui seront un jour.
On le raille. Qu'importe ! Il pense.
Plus d'une âme inscrit en silence
Ce que la foule n'entend pas.
II plaint ses contempteurs2 frivoles;
Et maint faux sage à ses paroles
Rit tout haut et songe tout bas !
Peuples ! écoutez le poète !
Ecoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit, sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé.
Des temps futurs perçant les ombres,
Lui seul distingue en leurs flancs sombres
Le germe qui n'est pas éclos.
Homme, il est doux comme une femme
Dieu parle à voix basse à son âme
Comme aux forêts et comme aux flots.



1. impies : irréligieux, qui ne respectent ou offensent la religion.
2. contempteurs : ceux qui le méprisent.

Les Rayons et les Ombres (1840)

chadiya madihi
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poètes & muses en poèmes - Page 4 Empty François Coppée-Serment

Message par chayma Lun 10 Mai - 19:11

Serment

O poëte trop prompt à te laisser charmer,
Si cette douce enfant devait t'être ravie
Et si ce coeur en qui tout le tien se confie
Ne pouvait pas pour toi frémir & s'animer?

N'importe! ses yeux seuls ont su faire germer
Dans mon âme si lasse & de tout assouvie
L'amour qui rajeunit, console & purifie,
Et je devrais encor la bénir & l'aimer.

Heureux ou malheureux, je lui serai fidèle;
J'aimerai ma douleur, puisqu'elle viendra d'elle
Qui chassa de mon sein la honte & le remord.

Vierge dont les regards me tiennent sous leurs charmes,
Si tu me fais pleurer, je bénirai mes larmes,
Si tu me fais mourir, je bénirai la mort!

chayma

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poètes & muses en poèmes - Page 4 Empty Pernette du GUILLET: A un sot rimeur

Message par Nadej-isis Jeu 8 Juil - 13:32


  • Pernette du GUILLET (1520-1545)

A un sot rimeur, qui trop l'importunait d'aimer


Tu te plains que plus ne rimasse,
Bien qu'un temps fut que plus aimasse
À étendre vers rimassés,
Que d'avoir biens sans rime assez :
Mais je vois que qui trop rimoye
Sus ses vieux jours enfin larmoye.

Car qui s'amuse à rimacher
À la fin n'a rien à mâcher.

Et pource, donc, rime, rimache,
Rimone tant et rime hache,
Qu'avecques toute ta rimaille
N'aies, dont tu sois marri, maille :
Et tu verras qu'à ta rimasse
Comme moi feras la grimace,
Maudissant et blâmant la rime,
Et le rimasseur qui la rime,
Et le premier qui rimona
Pour le grand bien qu'en rime on a.
Et tu veux qu'à rimaillerie
Celui qui n'aura maille rie ?

Je te quitte, maître rimeur,
Et qui plus a en sa rime heur,
En rime lauds, en rime honneurs,
Ensemble tous tels rimoneurs.
Nadej-isis
Nadej-isis

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poètes & muses en poèmes - Page 4 Empty Etienne JODELLE : A sa Muse

Message par Nadej-isis Jeu 8 Juil - 13:33


  • Etienne JODELLE (1532-1573)

A sa Muse



Tu sçais, o vaine Muse, o Muse solitaire
Maintenant avec moy, que ton chant qui n'a rien
De vulgaire, ne plaist non plus qu'un chant vulgaire.

Tu sçais que plus je suis prodigue de ton bien
Pour enrichir des grans l'ingrate renommée
Et plus je perds le tems, ton espoir et le mien.

Tu sçais que seulement toute chose est aymée
Qui fait d'un homme un singe, et que la vérité
Souz les pieds de l'erreur gist ores assommée.

Tu sçais que l'on ne sçait où gist la Volupté,
Bien qu'on la cherche en tout : car la Raison sujete
Au Desir, trouve l'heur en l'infelicité.

Tu sçais que la Vertu, qui seulle nous rachete
De la nuit, se retient elle mesme en sa nuit,
Pour ne vivre qu'en soy, sourde, aveugle et muete.

Tu sçais que tous les jours celui-la plus la fuit
Qui montre mieus la suivre, et que nostre visage
Se masque de ce bien à qui nostre cueur nuit.

Tu sçais que le plus fol prend bien le nom de sage
Aveuglé des flateurs, mais il semble au poisson,
Qui engloutit l'amorse et la mort au rivage.

Tu sçais que quelques uns se repaissent d'un son
Qui les flate par tout, mais helas ! Ils dementent
La courte opinion, la gloire, et la chanson.

Tu sçay que moy vivant les vivans ne te sentent,
Car l'Equité se rend esclave de faveur :
Et plus sont creus ceus la qui plus effrontés mentent.

Tu sçais que le sçavoir n'a plus son vieil honneur,
Et qu'on ne pense plus que l'heureuse nature
Puisse rendre un jeune homme à tout oeuvre meilleur.

Tu sçais que d'autant plus, me faisant mesme injure,
Je m'aide des Vertus, affin de leur aider,
Et plus je suis tiré dans leur prison obscure.

Tu sçais que je ne puis si tost me commender,
Tu connois ce bon cueur, quand pour la recompense
Il me faut à tous coups le pardon demander.

Tu sçais comment il faut gesner ma contenance
Quand un peuple me juge et qu'en despit de moy
J'abaisse mes sourcis souz ceux de l'ignorance.

Tu sçais que quand un prince auroit bien dit de toy,
Un plaisant s'en riroit ou qu'un piqueur stoïque
Te voudroit par sotie attacher de sa loy.

Tu sçais que tous les jours un labeur poetique
Apporte à son autheur ces beaux noms seulement
De farceur, de rimeur, de fol, de fantastique.

Tu sçais que si je veux embrasser mesmement
Les affaires, l'honneur, les guerres, les voyages,
Mon merite tout seul me sert d'empeschement.

Bref, tu sçais quelles sont les envieuses rages,
Qui mesme au cueur des grands peuvent avoir vertu,
Et qu'avecq' le mepris se naissent les outrages.

Mais tu sçais bien aussi (pour neant aurois tu
Debatu si long tems et dedans ma pensée
De toute ambition le pouvoir combatu ?),

Tu sçais que la vertu n'est point récompensée,
Sinon que de soy mesme, et que le vrai loyer
De l'homme vertueux, c'est sa vertu passée.

Pour elle seule doncq je me veux employer,
Me deussé je noyer moy mesme dans mon fleuve,
Et de mon propre feu le chef me foudroyer.

Si doncq un changement au reste je n'épreuve,
Il faut que le seul vray me soit mon but dernier,
Et que mon bien total dedans moy seul se treuve :

Jamais l'opinion ne sera mon colier .
Nadej-isis
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poètes & muses en poèmes - Page 4 Empty Mathilde Filloz,Je ne suis que poète

Message par nisrine nacer Dim 5 Sep - 11:48


Je ne suis que poète

Si j’étais troubadour, en style pathétique,
J’écrirais nos secrets, nos tendres voluptés,
L’ivresse du printemps, les splendeurs des étés ;
Puis, attendant l’hiver, l’automne romantique !
Si j’étais un grand peintre, armé d’une palette
Pour mêler et choisir l’éclatante couleur,
J’ajouterais du rose aux larmes du malheur...
Et du rouge et du vert au moineau qui volette !
Si j’étais créateur, ma musique divine,
Au chant du violon qui gémit en solos,
Sous le vibrant archet, avec de longs sanglots,
Jetterait dans ton sang le trouble qu’on devine !
Si j’étais un sculpteur, fuyant tous les modèles,
Je pétrirais la glaise en caressant ton corps,
Sur lequel doucement, je coulerais des ors,
Incrustant du saphir dans tes beaux yeux fidèles !
Si j’étais un danseur, chassant les jours moroses,
Je te ferais valser, le soir, dans le jardin,
Souriant à l’amour dans un élan soudain,
Sous les arbres en fleurs, et, sur un lit de rose
Je ne suis que poète, artiste qui s’exprime
Avec de simples mots. Quand va mourir le jour,
Mes vers chantent pour toi, nos souvenirs d’amour,
Nos rêves fous des nuits, en mariant la rime !
nisrine nacer
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