joiedevie Forum de Aziza Rahmouni
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

poèmes voyage

5 participants

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Aller en bas

poèmes voyage Empty poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 16:53

Adieu


Oui, j’ai quitté ce port tranquille,
Ce port si longtemps appelé,
Où loin des ennuis de la ville,
Dans un loisir doux et facile,
Sans bruit mes jours auraient coulé.
J’ai quitté l’obscure vallée,
Le toit champêtre d’un ami ;
Loin des bocages de Bissy,
Ma muse, à regret exilée,
S’éloigne triste et désolée
Du séjour qu’elle avait choisi.
Nous n’irons plus dans les prairies,
Au premier rayon du matin,
Egarer, d’un pas incertain,
Nos poétiques rêveries.
Nous ne verrons plus le soleil,
Du haut des cimes d’Italie
Précipitant son char vermeil,
Semblable au père de la vie,
Rendre à la nature assoupie
Le premier éclat du réveil.
Nous ne goûterons plus votre ombre,
Vieux pins, l’honneur de ces forêts,
Vous n’entendrez plus nos secrets ;
Sous cette grotte humide et sombre
Nous ne chercherons plus le frais,
Et le soir, au temple rustique,
Quand la cloche mélancolique
Appellera tout le hameau,
Nous n’irons plus, à la prière,
Nous courber sur la simple pierre
Qui couvre un rustique tombeau.
Adieu, vallons; adieu, bocages ;
Lac azuré, rochers sauvages,
Bois touffus, tranquille séjour,
Séjour des heureux et des sages,
Je vous ai quittés sans retour.
Déjà ma barque fugitive
Au souffle des zéphyrs trompeurs,
S’éloigne à regret de la rive
Que n’offraient des dieux protecteurs.
J’affronte de nouveaux orages ;
Sans doute à de nouveaux naufrages
Mon frêle esquif est dévoué ,
Et pourtant à la fleur de l’âge,
Sur quels écueils, sur quels rivages
N’ai-je déjà pas échoué ?
Mais d’une plainte téméraire
Pourquoi fatiguer le destin ?
A peine au milieu du chemin,
Faut-il regarder en arrière ?
Mes lèvres à peine ont. goûté
Le calice amer de la vie,
Loin de moi je l’ai rejeté ;
Mais l’arrêt cruel est porté,
Il faut boire jusqu’à la lie !
Lorsque mes pas auront franchi
Les deux tiers de notre carrière,
Sous le poids d’une vie entière
Quand mes cheveux auront blanchi,
Je reviendrai du vieux Bissy
Visiter le toit solitaire
Où le ciel me garde un ami.
Dans quelque retraite profonde,
Sous les arbres par lui plantés,
Nous verrons couler comme l’onde
La fin de nos jours agités.
Là, sans crainte et sans espérance,
Sur notre orageuse existence,
Ramenés par le souvenir,
Jetant nos regards en arrière,
Nous mesurerons la carrière,
Qu’il aura fallu parcourir.
Tel un pilote octogénaire,
Du haut d’un rocher solitaire,
Le soir, tranquillement assis,
Laisse au loin égarer sa vue
Et contemple encor l’étendue
Des mers qu’il sillonna jadis.
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques

Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Bel astre voyageur

Message par Iness Sam 27 Mar - 16:54

Bel astre voyageur


À La Comète de 1861
Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives
Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,
Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,
Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,
N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?
Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?
T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?
Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre
L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour
Si son œil ne doit pas contempler ton retour,
Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire,
Dans l’espace infini poursuivant ton chemin,
Du moins jette au passage, astre errant et rapide,
Un regard de pitié sur le théâtre vide
De tant de maux soufferts et du labeur humain.
Louise Ackermann, Poésies Philosophiques
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Stéphane Mallarmé, Voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 16:55

Brise marine


La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallarmé
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Arthur Rimbaud, Voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 16:56

Départ


Assez vu. La vision s’est rencontrée à tous les airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrêts de la vie. - Ô Rumeurs et Visions !
Départ dans l’affection et le bruit neufs !
Arthur Rimbaud, Illuminations
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Joachim Du Bellay, Sonnets, Voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 16:57

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
Joachim Du Bellay
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Charles Baudelaire, Liberté, Voyage.

Message par Iness Sam 27 Mar - 16:59

L’appel du large


Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Winston Perez.

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:00

L’aventure est d’abord humaine


L’aventure est d’abord humaine
Océan de vie, océan de paix
L’aventure est d’abord humaine
Cris de temps passé aux lisières des prés
L’aventure est d’abord humaine
Comme tous les solstices qui ont précédé
L’aventure est d’abord humaine
Fleuve d’harmonie, fleuve d’éternité
L’aventure est d’abord humaine
Alchimie d’amour, désirs d’Absolu
L’aventure est d’abord humaine
Désespoirs palpables, vifs, jaunes, crus
L’aventure est d’abord humaine
Désirs d’Olympe paraissant fanés
L’aventure est d’abord humaine
Riches, pourpres, exilés
L’aventure est d’abord humaine
Des anciens temps aux nouveaux essors
L’aventure est d’abord humaine
D’absurde éclipses de sommeils morts
L’aventure est d’abord humaine
C’est la réalité qu’un jour les Dieux ont convoité
L’aventure est d’abord humaine
Absence de funambule, de rythmes sots, brusques, ancrés
L’aventure est d’abord humaine
Dans une église ou bien un Mausolée
L’aventure est d’abord humaine
Symbôle d’obélisques qui arrachent le ciel
L’aventure est d’abord humaine
Lames coupantes et dures, face à l’Eternel
L’aventure est d’abord humaine
Comme si un jour nous obtenions le Feu
L’aventure est d’abord humaine
Ne restera qu’un chiffre pur, ce sera Deux
Winston Perez, 2009,
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:00

Le départ


Traînant leurs pas après leurs pas
Le front pesant et le cœur las,
S’en vont, le soir, par la grand’ route,
Les gens d’ici, buveurs de pluie,
Lécheurs de vent, fumeurs de brume.
Les gens d’ici n’ont rien de rien,
Rien devant eux
Que l’infini de la grand’ route.
Chacun porte au bout d’une gaule,
Dans un mouchoir à carreaux bleus,
Chacun porte dans un mouchoir,
Changeant de main, changeant d’épaule,
Chacun porte
Le linge usé de son espoir.
Les gens s’en vont, les gens d’ici,
Par la grand’ route à l’infini.
L’auberge est là, près du bois nu,
L’auberge est là de l’inconnu ;
Sur ses dalles, les rats trimbalent
Et les souris.
L’auberge, au coin des bois moisis,
Grelotte, avec ses murs mangés,
Avec son toit comme une teigne,
Avec le bras de son enseigne
Qui tend au vent un os rongé.
Les gens d’ici sont gens de peur :
Ils font des croix sur leur malheur
Et tremblent ;
Les gens d’ici ont dans leur âme
Deux tisons noirs, mais point de flamme,
Deux tisons noirs en croix.
Les gens d’ici sont gens de peur ;
Et leurs autels n’ont plus de cierges
Et leur encens n’a plus d’odeur :
Seules, en des niches désertes,
Quelques roses tombent inertes
Autour d’un Christ en plâtre peint.
Les gens d’ici ont peur de l’ombre sur leurs champs,
De la lune sur leurs étangs,
D’un oiseau mort contre une porte ;
Les gens d’ici ont peur des gens.
Les gens d’ici sont malhabiles,
La tête lente et les cerveaux débiles
Quoique tannés d’entêtement ;
Ils sont ladres, ils sont minimes
Et s’ils comptent c’est par centimes,
Péniblement, leur dénuement.
Avec leur chat, avec leur chien,
Avec l’oiseau dans une cage,
Avec, pour vivre, un seul moyen :
Boire son mal, taire sa rage ;
Les pieds usés, le cœur moisi,
Les gens d’ici,
Quittant leur gîte et leur pays,
S’en vont, ce soir, vers l’infini.
Les mères traînent à leurs jupes
Leur trousseau long d’enfants bêlants,
Trinqueballés, trinqueballants ;
Les yeux clignants des vieux s’occupent
À refixer, une dernière fois,
Leur coin de terre morne et grise,
Où mord l’averse, où mord la bise,
Où mord le froid.
Suivent les gars des bordes,
Les bras maigres comme des cordes,
Sans plus d’orgueil, sans même plus
Le moindre élan vers les temps révolus
Et le bonheur des autrefois,
Sans plus la force en leurs dix doigts
De se serrer en poings contre le sort
Et la colère de la mort.
Les gens des champs, les gens d’ici
Ont du malheur à l’infini.
Leurs brouettes et leurs charrettes
Trinqueballent aussi,
Cassant, depuis le jour levé,
Les os pointus du vieux pavé :
Quelques-unes, plus grêles que squelettes,
Entrechoquent des amulettes
À leurs brancards,
D’autres grincent, les airs criards,
Comme les seaux dans les citernes ;
D’autres portent de vieillottes lanternes.
Les chevaux las
Secouent, à chaque pas,
Le vieux lattis de leur caresse ;
Le conducteur s’agite et se tracasse,
Comme quelqu’un qui serait fou,
Lançant parfois vers n’importe où,
Dans les espaces,
Une pierre lasse
Aux corbeaux noirs du sort qui passe.
Les gens d’ici
Ont du malheur - et sont soumis.
Et les troupeaux rêches et maigres,
Par les chemins râpés et par les sablons aigres,
Également sont les chassés,
Aux coups de fouet inépuisés.
Des famines qui exterminent :
Moutons dont la fatigue à tout caillou ricoche,
Bœufs qui meuglent vers la mort proche,
Vaches lentes et lourdes
Aux pis vides comme des gourdes.
Ainsi s’en vont bêtes et gens d’ici,
Par le chemin de ronde
Qui fait dans la détresse et dans la nuit,
Immensément, le tour du monde,
Venant, dites, de quels lointains,
Par à travers les vieux destins,
Passant les bourgs et les bruyères,
Avec, pour seul repos, l’herbe des cimetières,
Allant, roulant, faisant des nœuds
De chemins noirs et tortueux,
Hiver, automne, été, printemps,
Toujours lassés, toujours partant
De l’infini pour l’infini.
Tandis qu’au loin, là-bas,
Sous les cieux lourds, fuligineux et gras,
Avec son front comme un Thabor ;
Avec ses suçoirs noirs et ses rouges haleines
Hallucinant et attirant les gens des plaines,
C’est la ville que la nuit formidable éclaire,
La ville en plâtre, en stuc, en bois, en fer, en or,
- Tentaculaire.
Émile Verhaeren, Les Campagnes hallucinées
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:01

Le Départ


A bord de la Madone.
Que la brise des mers te porte mes adieux,
O France, je te quitte; adieu, France chérie!
Adieu, doux ciel natal, terre où j’ouvris les yeux!
Adieu, patrie! adieu, patrie !
Il tombe, ce mistral, dont le souffle glacé
M’enchaînait dans le port de l’antique Marseille;
Mon brick napolitain, qui sommeillait la veille
Sur cette onde captive où les vents l’ont bercé,
Aux cris qui frappent mon oreille
Sous ses agrès tremblants s’émeut, frémit, s’éveille,
Et loin du port s’est élancé.
O toi, des Phocéens brillante colonie,
Adieu, Marseille, adieu! Je vois blanchir tes forts.
Puisses-tu féconder, par de constants efforts,
Les germes de vertu, de valeur, de génie,
Dont les Grecs tes aïeux vinrent semer tes bords.
Que la mer te soit douce, et que le ciel prospère
Regarde avec amour tes opulents remparts!
O fille de la Grèce, encore adieu, je pars;
Sois plus heureuse que ta mère!
Je les brave, tes flots, je ris de leur courroux;
J’aime à sentir dans l’air leur mordante amertume;
Ils viennent, et de loin soulevant leur écume,
A la proue élancés, ils bondissent vers nous.
Mais, tels que des lions dont la fureur avide
Sous une main connue expire en rugissant,
Je les vois caresser le voile blanchissant
De la Madone qui nous guide,
Lorsque son bras doré, sur leur dos s’abaissant,
Joue avec leur crinière humide.
Courage, mon vaisseau! double ce cap lointain;
Penche-toi sur les mers; que le beaupré s’incline
Sous le foc déployé qui s’enfle et le domine.
Mais ce cap, c’est la France; elle aura fui demain…
Je l’entends demander d’une voix douce et fière,
Sur quels bords, dans quels champs en lauriers plus féconds,
Ma muse va chercher des débris et des noms,
Et des siècles passés évoquer la poussière?
Elle étale au midi ses monuments romains,
Les colonnades de ses bains,
De ses cirques déserts la ruine éloquente,
Ce temple sans rival, dont la main d’Apollon,
Sur des appuis de marbre et des feuilles d’acanthe,
Suspendit l’élégant fronton;
Ses palais, ses tombeaux, ses théâtres antiques,
Et les deux monts unis où gronde le Gardon
Sous un triple rang de portiques.
Elle me montre au nord ses murs irréguliers
Et leurs clochers pieux sortant d’un noir feuillage,
Où j’entendis gémir durant les nuits d’orage
Et la muse des chevaliers,
Et les spectres du moyen âge;
Ses vieux donjons normands, bâtis par nos aïeux,
Et les créneaux brisés du château solitaire, ‘
Qui raconte leur gloire, en parlant à nos yeux
De ce bâtard victorieux
Dont le bras conquis l’Angleterre.
Je la vois, cette France, agiter les rameaux
Du chêne prophétique adoré des druides;
Elle couronne encor leurs ombres intrépides,
De la verveine des tombeaux,
Et chante les exploits prédits par leurs oracles,
Que, sous les trois couleurs, sous l’aigle ou sous les lis,
Vingt siècles rivaux de miracles
Par la victoire ont accomplis.
Puis, voilant sous des pleurs l’éclat dont son oeil brille,
Elle m’invite avec douceur
A reprendre ma place au foyer de famille,
Et murmure les noms d’un père et d’une soeur…
Arrête, mon vaisseau, tu m’emportes trop vite.
Pour mes derniers regards que la France a d’attraits!
Quel parfum de patrie apporte ce vent frais!
Que la patrie est belle au moment qu’on la quitte!
Famille, et vous, amis, recevez mes adieux!
Et toi, France, pardonne! Adieu, France chérie,
Adieu, doux ciel natal, terre où j’ouvris les yeux!
Adieu, patrie! adieu, patrie!…
Deux fois dans les flots purs, où tremblait sa clarté.
J’ai vu briller du ciel l’éblouissante image,
Et dans l’ombre deux fois la proue à son passage
Creuser en l’enflammant un sillon argenté.
Quels sont ces monts hardis, ces roches inconnues?
Leur pied se perd sous l’onde et leur front dans les nues.
C’est la Corse!… O destin! Faible enfant sur ce bord,
Sujet à sa naissance et captif à sa mort,
Il part du sein des mers, où plus tard il retombe,
Celui dont la grandeur eut, par un jeu du sort,
Une île pour berceau, pour asile et pour tombe.
Tel, du vaste Océan chaque jour nous voyons
Le globe du soleil s’élever sans rayons;
Il monte, il brille, il monte encore;
Sur le trône vacant de l’empire des cieux,
Il s’élance, et, monarque, il découvre à nos yeux
Sa couronne de feu dont l’éclat nous dévore;
Puis il descend, se décolore,
Et dans l’Océan, étonné
De le voir au déclin ce qu’il fut à l’aurore,
Rentrer pâle et découronné.
Où va-t-il, cet enfant qui s’ignore lui-même?
La main des vieux nochers passe sur ses cheveux
Qui porteront un diadème.
Ils lui montrent la France en riant de ses jeux…
Ses jeux seront un jour la conquête et la guerre;
Les bras de cet enfant ébranleront la terre.
O toi, rivage hospitalier,
Qui le reçois sans le connaître,
Et le rejetteras sans pouvoir l’oublier,
France, France, voilà ton maître;
Louis, voilà ton héritier.
Où va-t-il, ce vainqueur que l’Italie admire?
Il va du bruit de ses exploits
Réveiller les échos de Thèbe et de Palmire.
Il revient; tout tremble à sa voix;
Républicains trompés, courbez-vous sous l’empire!
Le midi de sa gloire alors le couronna
Des rayons d’Austerlitz, de Wagram, d’Iéna.
Esclaves et tyrans, sa gloire était la nôtre,
Et d’un de ses deux bras, qui nous donna des fers,
Appuyé sur la France, il enchaînait de l’autre
Ce qui restait de l’univers.
Non, rien n’ébranlera cette vaste puissance!…
L’île d’Elbe à mes yeux se montre et me répond;
C’est là qu’il languissait, l’oeil tourné vers la France.
Mais un brick fend ces mers : << Courbez-vous sur le pont!
<< A genoux! le jour vient d’éclore;
<< Couchez-vous sur cette arme inutile aujourd’hui!
<< Cachez ce lambeau tricolore… >>
C’est sa voix : il aborde, et la France est à lui.
Il la joue, il la perd; l’Europe est satisfaite,
Et l’aigle, qui, tombant aux pieds du léopard,
Change en grand capitaine un héros de hasard,
Illustre aussi vingt rois, dont la gloire muette
N’eut jamais retenti dans la postérité;
Et d’une part dans sa défaite,
Il fait à chacun d’eux une immortalité.
Il n’a régné qu’un jour; mais à travers l’orage
Il versait tant d’éclat sur son peuple séduit,
Que le jour qui suivit son rapide passage,
Terne et décoloré, ressemblait à la nuit.
La Liberté parut : son flambeau tutélaire,
Brûlant d’un feu nouveau, nous guide et nous éclaire.
Depuis l’heure où, donnant un maître à des héros,
Rome enfanta César, la nature épuisée
Pour créer son pareil s’est longtemps reposée.
La voilà derechef condamnée au repos.
Respirons sous les lois, et, mieux instruits que Rome,
Profitons, pour fonder leur pouvoir souverain,
Des siècles de répit promis au genre humain
Par l’enfantement d’un seul homme.
Défends ta liberté, ce sont là mes adieux!
France, préfère à tout ta liberté chérie;
Adieu, doux ciel natal, terre où j’ouvris les yeux!
Adieu, patrie! adieu, patrie!
Casimir Delavigne (1793-1843), Les Messéniennes, Livre III (1835
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:02

Le Voyage


À Maxime Du Camp
I
Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d’une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent
D’espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !
II
Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.
Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où !
Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! »
Une voix de la hune, ardente et folle, crie :
« Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !
Chaque îlot signalé par l’homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L’Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.
Ô le pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?
Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ;
Son œil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.
III
Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.
Dites, qu’avez-vous vu ?
IV
« Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.
La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.
Les plus riches cités, les plus beaux paysages,
Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages.
Et toujours le désir nous rendait soucieux !
- La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !
Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !
Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;
Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »
V
Et puis, et puis encore ?
VI
« Ô cerveaux enfantins !
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l’échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché :
La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ;
L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ;
Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu’assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;
Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;
L’Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
« Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! »
Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l’opium immense !
- Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »
VII
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit
Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,
Comme le Juif errant et comme les apôtres,
À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu’autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d’un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger
Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange
Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! »
À l’accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
« Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! »
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.
VIII
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !
Charles Baudelaire
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:03

Le Voyageur


<< Tu nous rends nos derniers signaux;
Le long du bord le câble crie;
L’ancre s’élève et sort des eaux;
La voile s’ouvre; adieu, patrie!
<< Des flots l’un par l’autre heurtés
Je vois fuir les cimes mouvantes,
Comme les flocons argentés
Des toisons sur nos monts errantes.
<< Je vois se dérouler les noeuds
Qui mesurent l’humide plaine,
Et je vogue, averti par eux
Que loin de toi le vent m’entraîne.
<< Doux pays, bois sacrés, beaux lieux,
Je pars, et pour toujours peut-être! >>
Disait un grec dans ses adieux
À Cypre qui l’avait vu naître;
<< Sur vos rives la liberté,
Ainsi que la gloire, est proscrite;
Je pars, je les suis, et je quitte
Le beau ciel qu’elles ont quitté. >>
Il chercha la liberté sainte
D’Agrigente aux vallons d’Enna;
Sa flamme antique y semble éteinte,
Comme les flammes de l’Etna.
A Naple, il trouva son idole
Qui tremblait un glaive à la main;
Il vit Rome, et pas un Romain
Sur les débris du capitole!
O Venise, il vit tes guerriers;
Mais ils ont perdu leur audace
Plus vite que tes gondoliers
N’ont oublié les vers du Tasse.
Il chercha sous le ciel du nord
Pour les Grecs un autre Alexandre…
Ah! Dit-il, le Phénix est mort,
Et ne renaît plus de sa cendre!
A Vienne, il apprit dans les rangs
Des oppresseurs de l’Ausonie
Que le succès change en tyrans
Les vainqueurs de la tyrannie.
Il trouva les Anglais trop fiers;
Albion se dit magnanime;
Des noirs elle a brisé les fers,
Et ce sont les blancs qu’elle opprime;
Il parcourt Londre, en y cherchant
Cet homme, l’effroi de la terre,
Dont la splendeur à son couchant
Pour tombeau choisit l’Angleterre.
Mais elle a craint ce prisonnier,
Et, reculant devant sa gloire,
A mis l’océan tout entier
Entre un seul homme et la victoire.
Sur toi, Cadix, il vient pleurer;
Nos soldats couvraient ton rivage;
Il vient, maudissant leur courage;
Il part, de peur de l’admirer.
Paris l’appelle; au seuil d’un temple
Le Grec, dans nos murs arrêté,
Sur l’autel voit la liberté…
Mais c’est un marbre qu’il contemple,
Semblable à ces dieux inconnus,
À ces images immortelles
Dont les formes sont encor belles,
Dont la divinité n’est plus.
Pour revoir son île chérie,
Il franchit les flots écumans;
Mais le courroux des Musulmans
Avait passé sur sa patrie.
Des débris en couvraient les bords,
Et de leur cendre amoncelée
Les vautours, prenant leur volée,
Emportaient les lambeaux des morts.
Il dit, s’élançant dans l’abîme:
<< Les peuples sont nés pour souffrir;
Noir océan, prends ta victime,
S’il faut être esclave ou mourir! >>
Ainsi l’alcyon, moins timide,
Part et se croit libre en quittant
La rive où sa mère l’attend
Dans le nid qu’il a laissé vide.
Il voltige autour des palais,
Orgueil de la cité prochaine,
Et voit ses frères qu’on enchaîne,
Se débattre dans des filets.
Il voit le rossignol, qui chante
Les amours et la liberté,
Puni par la captivité
Des doux sons de sa voix touchanté.
De l’Olympe il voit l’aigle altier
Briser, pour sortir d’esclavage,
Son front royal et prisonnier
Contre les barreaux de sa cage.
Vers sa mère il revient tremblant,
Et l’appelle en vain sur la rive,
Où flotte le duvet sanglant
De quelque plume fugitive.
L’oiseau reconnait ces débris;
Il suit le flot qui les emporte,
Rase l’onde en poussant des cris,
Plonge et meurt… Où sa mère est morte.
Casimir Delavigne (1793-1843), Les Messéniennes, Livre II (1835)
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:04

L’Invitation au Voyage


Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:04

Surexpositions dans le désert de Namib


Vitesse
250
Perte d’essentiel
Trafic d’absurde
Je sème mes sonates
Et je m’acquitte de la perte
De ce luxe
De ces trottoirs de républiques tristes
Ces entonnoirs livides et perplexes
je suis sûr de moi, d’eux, d’elle
Et,
J’ai brûlé, j’ai senti, j’ai parlé
avec la myrrhe, l’oliban, le benjoin
Les vagues m’ont vaincu
ont englouti mon âme
Quand j’ai traversé les dunes du désert de Namib
Winston Perez, 2008
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:05

Voyage asymétrique


La mer est arrivée au pied de ma maison
tout était d’un calme absolu
plus de rivages, plus de rocs d’acier, plus d’horizon
on dirait que le navire a chaviré trop de fois
Je me rappelais de ces marins qui fixent le soleil avant de mourir
Bénédicte disait toujours “qu’un voyage long est un sacrifice”
Alors je me suis rappelé que j’étais immortel
Et perché sur ce nuage
je regardais pour la dernière fois
le soleil s’éloigner
Edgar Georges, 2001
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:05

Voyage du silence


Voyage du silence
De mes mains à tes yeux
Et dans tes cheveux
Où des filles d’osier
S’adossent au soleil
Remuent les lèvres
Et laissent l’ombre à quatre feuilles
Gagner leur cœur chaud de sommeil.
Paul Éluard
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:07

Voyage

VOYAGE

Une note de musique en voyage,
Volant plus loin que l'oiseau des rivages,
Des rayons, des murs et des villages,
Se creusant dans les entrailles des images,

Une affabilité somptueusement pénétrante,
Offre ses voies déroutantes,

Des sourires humbles non maquillés,
Tracent la musique d'un vent sucré,

Des secondes qui s'encrent dans la beauté de l'éternité,
Et emportent au large leur chant sacré.


FELLAHI SALMA
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Iness Sam 27 Mar - 17:13

Le voyage
Moi, je partirai de chez moi à cloche-pied
Comme lorsque j’étais encore une enfant
Que j’allais me balader avec ma sœur
Je partirai retrouver l’ancien bonheur
Mon voyage m’emmènera à l’endroit d’où j’ai rêvé
L’autre soir dans ce rêve féerique peuplé d’anges blancs

Je partirai de chez moi en marchant
Pour aller a la gare
Je prendrai le train
Pour aller faire un voyage dans le futur
Je me vois trois enfants et un mari
Qui est pompier

Moi, je voyagerai à travers le monde
Je découvrirai mille et une cultures
Dans mon voyage, n’existera plus aucune rature
Ma vie m’aura donné tout ce dont que je voulais
Et si un jour une tempête gronde
Elle nous fera pleuvoir d’un amour parfait

Le village est à l'énergie solaire
les voiture volent dans le ciel
Tout le monde a trouvé le calme
Les pays ont accepter l'abolition de la peine de mort
Tous les enfants vont à l'école.

Le ciel sera d’une clarté si bleue
Qu’elle nous fera mal aux yeux
Le monde ira se coucher en paix
Sans plus aucun souci « laid »
Chacun réalisera ses propres rêves
Dans ce voyage, le bonheur ne fera plus aucune trêve…
Iness
Iness

Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:39

Mitra



Les clefs n’ouvrent pas toutes les portes voyageur

Quel bon vent te porte sur mes pas à cette heure

Vient…goûte à mon histoire il se fait nuit, il se fait tard

Les arbres nous garderont des tempêtes et nous aurons refuge





J’ai gardé les lotus, les jasmins à mes pieds

En souvenir de l’Indus et de mon bien-aimé

Les rizières ont-elles toujours gardé leurs parfums…





J’ai porté le voile, le silence chaque été

En regardant les étoiles dans le ciel s’abîmer

Les rizières ont-elles toujours gardé leurs parfums…





J’ai bu le vin, le koumisse chaque nuit

En dansant sous les tentes au beau milieu des bruits

Les rizières ont-elles toujours gardé leurs parfums…





J’étais la plus belle, mon bien-aimé

Je me souviens de l’Indus, du ciel et de ses étoiles

J’étais Mitra…m’as-tu donc oublié…





Emilie.K
sherazed
sherazed

Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:40

Carnets de voyages





Aux carnets des lointains voyages

Souvenirs emplissent les bagages

De mille récits inépuisables

Qui naissent au creux d’un blanc sable

Aux passages des vies éphémères





Aux carnets des lointains voyages

Les routes empruntent maints visages

La croix du destin pointe boussole

L’aiguille en course s’affole

Aux passages des vies éphémères





Aux carnets des lointains voyages

La quête poursuit le mirage

Qui brûle l’or au coin de nos yeux

Oh larmes tout un pardon silencieux

Aux passages des vies éphémères





Emilie.K
sherazed
sherazed

Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:43

L’appel du large


Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
sherazed
sherazed

Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:43

L’ombre des anges


Je traverserai les villes
J’emporterai ta voix
J’irai chercher le feu dans le ciel
Et le vent dans nos voiles
Quand l’ombre des nuages
Démasquera nos souffles
Nous volerons sereins
Par les chemins du sort
Et nos songes en fuite
Eviteront les gouffres
Pour balayer ensuite
Les traces de nos morts
Je traverserai les villes
J’emporterai ta voix
J’irai chercher le feu dans le ciel
Et le vent dans nos voiles
Une étoile se repose

Dès qu’un ange s’endort…
Isaac Lerutan
sherazed
sherazed

Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:48

Trois jours de Christophe Colomb


Aux Américains
En quarantaine.
<< En Europe! en Europe!-Espérez!-Plus d’espoir?
<< -Trois jours, leur dit Colomb, et je vous donne un monde
Et son doigt le montrait, et son oeil, pour le voir,
Perçait de l’horizon l’immensité profonde.
Il marche, et des trois jours le premier jour a lui;
Il marche, et l’horizon recule devant lui;
Il marche, et le jour baisse. Avec l’azur de l’onde
L’azur d’un ciel sans borne à ses yeux se confond,
Il marche, il marche encore, et toujours; et la sonde
Plonge et replonge en vain dans une mer sans fond.
Le pilote en silence, appuyé tristement
Sur la barre qui crie au milieu des ténèbres,
Écoute du roulis le sourd mugissement,
Et des mâts fatigués les craquements funèbres.
Les astres de l’Europe ont disparu des cieux;
L’ardente croix du Sud épouvante ses yeux.
Enfin l’aube attendue, et trop lente à paraître,
Blanchit le pavillon de sa douce clarté:
<< Colomb, voici le jour! le jour vient de renaître!
<< -Le jour! et que vois-tu?-Je vois l’immensité. >>
Qu’importe? il est tranquille… Ah! l’avez-vous pensé?
Une main sur son coeur, si sa gloire vous tente,
Comptez les battements de ce coeur oppressé,
Qui s’élève et retombe, et languit dans l’attente;
Ce coeur qui, tour à tour brûlant et sans chaleur,
Se gonfle de plaisir, se brise de douleur;
Vous comprendrez alors que durant ces journées
Il vivait, pour souffrir, des siècles par moments.
Vous direz : Ces trois jours dévorent des années
Et sa gloire est trop chère au prix de ses tourments!
Oh! qui peindra jamais cet ennui dévorant,
Ces extases d’espoir, ces fureurs solitaires,
D’un grand homme ignoré qui lui seul se comprend?
Fou sublime, insulté par des sages vulgaires!
Tu le fus, Galilée! Ah! meurs… Infortuné,
A quel horrible effort n’es-tu pas condamné,
Quand, pâle, et d’une voix que la douleur altère,
Tu démens tes travaux, ta raison et tes sens,
Le soleil qui t’écoute, et la terre, la terre,
Que tu sens se mouvoir sous tes pieds frémissants!
Le second jour a fui. Que fait Colomb? il dort,
La fatigue l’accable, et dans l’ombre on conspire.
<< Périra-t-il? Aux voix : -la mort! -la mort! -la mort!
<< Qu’il triomphe demain, ou, parjure, il expire. >>
Les ingrats! quoi! demain il aura pour tombeau
Les mers où son audace ouvre un chemin nouveau.
Et peut-être demain leurs flots impitoyables,
Le poussant vers ces bords que cherchait son regard,
Les lui feront toucher, en roulant sur les sables
L’aventurier Colomb, grand homme un jour plus tard!
Il rêve : comme un voile étendu sur les mers,
L’horizon qui les borne à ses yeux se déchire,
Et ce monde nouveau qui manque à l’univers,
De ses regards ardents il l’embrasse, il l’admire.
Qu’il est beau, qu’il est frais ce monde vierge encor!
L’or brille sur ses fruits, ses eaux roulent de l’or.
Déjà, plein d’une ivresse inconnue et profonde,
Tu t’écriais, Colomb : << Cette terre est mon bien!… >>
Mais une voix s’élève, elle a nommé ce monde,
O douleur! et d’un nom qui n’était pas le tien!
Regarde : les vois-tu, la foudre dans les mains,
Vois-tu ces Espagnols altérés de carnage
Effacer, en courant, du nombre des humains
Le peuple désarmé qui couvre ce rivage?
Vois les palais en feu, les temples s’écroulant,
Le cacique étendu sur ce brasier brûlant;
Vois le saint crucifix, dont un prêtre inflexible
Menace les vaincus au sortir du combat,
S’élever dans ses mains plus sanglant, plus terrible
Que le glaive espagnol dans les mains du soldat.
La terre s’est émue; elle s’ouvre; descends!
Des peuples engloutis dans ses gouffres respirent,
Captifs privés du jour, dont les bras languissants
Tombent lassés sur l’or des rochers qu’ils déchirent;
Cadavres animés, poussant des cris confus
Vers ce divin soleil qu’ils ne reverront plus,
S’agitant, se heurtant dans ces vapeurs impures,
Pour fuir par le travail le fouet qui les poursuit,
Et qu’une longue mort traîne dans les tortures
De cette nuit d’horreur à l’éternelle nuit.
Cet or, fruit douloureux de leur captivité,
Par le crime obtenu pour enfanter le crime,
Va servir d’un tyran la sombre cruauté,
Et peser sur le joug des sujets qu’il opprime.
Pour corrompre un ministre, enrichir un flatteur,
Payer l’injuste arrêt d’un noir inquisiteur,
Par cent chemins honteux du trésor d’un seul homme
Il s’échappe, et, passant de bourreaux en bourreaux,
Va s’engloutir enfin dans le trésor de Rome,
Qui leur vend ses pardons au bord de leurs tombeaux.
De l’or! tout pour de l’or! les peuples débordés,
Dont ce monde éveilla l’avarice endormie,
Répandent dans ses champs, de leur foule inondés.
L’écume des humains que l’Europe a vomie.
Toi seul l’as dévasté, ce continent désert
Que tu semblais créer quand tu l’as découvert;
Et des monceaux de cendre entassés sur la rive,
Des gouffres souterrains où l’on meurt lentement,
Des ossements blanchis, sort une voix plaintive
Qui pousse vers toi seul un long gémissement.
Par son rêve oppressé, Colomb, les bras tendus,
De sa couche brûlante écartait cette image.
Elle décroît, s’efface, et ses traits confondus
Se dissipent dans l’air comme un léger nuage.
Tout change : il voit au Nord un empire naissant
Sortir de ces débris fécondés par le sang;
Ses enfants opprimés s’arment, au cri de guerre,
Du soc dont le tranchant sillonna leurs guérets,
Et du fer créateur qui dans leurs mains naguère
Transformait en cités de sauvages forêts.
Ils ont crié victoire; ils montrent Washington,
Et Colomb reconnaît le héros véritable.
O vieux Cincinnatus, inflexible Caton,
Votre antique vertu n’est donc pas une fable!
Il a fait concevoir à nos coeurs corrompus
Cette étrange grandeur qu’ils ne comprenaient plus.
Un sage auprès de lui dans le conseil prend place,
Et, non moins révéré sous des traits différents,
Il gouverne, il découvre, et par sa double audace
Ravit la foudre aux cieux et le sceptre aux tyrans.
Mais pourquoi ce concours, ces transports, ces clameurs?
Quel monarque ou quel dieu sur ce bord va descendre?
Un guerrier citoyen foule, en versant des pleurs,
Le sol républicain que jeune il vint défendre.
De respect et d’amour il marche environné;
Aux genoux d’un seul homme un peuple est prosterné;
Mais l’hôte bien-aimé, debout sur ce rivage,
Pour la liberté sainte a toujours combattu,
Et le peuple incliné dont il reçoit l’hommage
Ne s’est jamais courbé que devant la vertu.
Oh! combien cet empire a pris un noble essor
Depuis les jours sanglants de sa virile enfance!
Quel avenir l’attend et se révèle encor
Dans la maturité de son adolescence!
Ne cherchant de lauriers que ceux qu’il doit cueillir,
Incorruptible et juste, il grandit sans vieillir,
Se joue avec les mers qu’il couvre de ses voiles,
Et montre, en souriant, aux léopards bannis,
Son pavillon, d’azur, où deux fois douze étoiles
Sont l’emblème flottant de ses peuples unis.
L’héroïque leçon qu’il offre aux opprimés
Sous les feux du Midi produit l’indépendance;
D’autres républicains, contre l’Espagne armés,
En nommant Bolivar chantent leur délivrance.
Tel un jeune palmier, pour féconder ses soeurs,
Fleurit et livre aux vents ses parfums voyageurs;
Tel ce naissant empire; et l’exemple qu’il donne
Répand autour de lui comme un parfum sacré,
Qui vers les bords voisins s’exhale et les couronne
Des immortelles fleurs dont lui-même est paré.
<< O Liberté, dit-il, sors de ce doux sommeil
<< Qu’à l’ombre de mes lois tu goûtes sur ces rives,
<< Et que pour s’affranchir l’Europe à ton réveil
<< Secoue, en m’appelant, ses mains longtemps captives!
<< D’un regard de tes yeux réchauffe ces coeurs froids,
<< Engourdis sous un joug dont ils aiment le poids.
<< De tout pouvoir injuste éternelle ennemie,
<< Va donc, fille du ciel, va par de là les mers,
<< Va, toi qu’ils croyaient morte, et qui n’est qu’en)dormie,
<< Briser les fers rouilles de-leur vieil univers! >>
Colomb se ranimait à cette noble voix.
Terre! s’écria-t-on, terre! terre!… il s’éveille;
Il court : oui, la voilà, c’est elle, tu la vois.
La terre. … ô doux spectacle! ô transports! ô merveille!
O généreux sanglots qu’il ne peut retenir!
Que dira Ferdinand, l’Europe, l’avenir?
Il la donne à son roi, cette terre féconde;
Son roi va le payer des maux qu’il a soufferts;
Des trésors, des honneurs en échange d’un monde,
Un trône, ah! c’était peu!… que reçut-il? des fers.
Casimir Delavigne
sherazed
sherazed

Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:49

Tu es plus belle que le ciel et la mer


Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir
Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises
II y a l’air il y a le vent
Les montagnes l’eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre
Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends
Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler
Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t’en
Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l’œil
Je prends mon bain et je regarde
Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t’aime
Blaise Cendrars
sherazed
sherazed

Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Ma vie de bohème

Message par Nadej-isis Sam 27 Mar - 22:27

(Arthur Rimbaud 1854-1891)



Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées,
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là, là !que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était la Grand Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Nadej-isis
Nadej-isis

Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Princesse d’Ispahan

Message par Valerie-M-kaya Dim 28 Mar - 12:30

Une rose au creux des mains

Esprit un souvenir s’éteint

Plume invisible du temps

Une princesse d’Ispahan





Fontaine et mosaïque

L’esprit à sa mémoire

Il coule fantomatique

Ispahan mon histoire





L’odeur rouge d’un parfum

Vient fleurir au bleu matin

Pollen pourpre du safran

Les tombes à Ispahan





Une rose aux creux des mains

Esprit un souvenir s’éteint

Viendras-tu princesse de l’orient

Chercher les pétales d’Ispahan ?





Emilie.K
Valerie-M-kaya
Valerie-M-kaya

Nombre de messages : 875
Date d'inscription : 21/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes voyage Empty Re: poèmes voyage

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum