Jean-Pierre Georget
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Jean-Pierre Georget
Souris pour la photo
Depuis que j’ai mon numérique,
J’ai trouvé ma raison de vivre,
C’est mon p’tit côté artistique,
Photographier la mort m’enivre.
J’n’ai pourtant pas des goûts morbides
Mais quand je croise un accident,
Je sais c’la peu paraître stupide,
Je prends une photo du mourant.
Et je lui chante avec douceur,
Pour ne pas trop le bousculer,
Ces vers que je connais par cœur,
Afin d’un peu le consoler.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
Au moindre tremblement de terre,
De préférence avec victimes,
Je saute dans l’avion ventre à terre
En rêvant de clichés sublimes.
Les ruines et les murs qui s’écroulent
Ne m’intéressent pas vraiment,
Je leur préfère surtout la foule
Que j’observe attentivement.
Et quand je trouve enfin une proie,
Certes, si possible, couverte de sang,
Je lui chante d’une douce voix,
Ces vers tellement innocents.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
Vous m’affirmez que c’est odieux
De photographier la souffrance
Que les médias, très consciencieux,
Diffusent en boucle et à outrance.
Mais pour faire parler votre cœur
Et pulvériser l’audimat,
Il faut toujours plus de malheurs,
Il faut que l’émotion éclate.
Alors je filme sans remords
Un pauvre enfant à l’agonie,
Pendant que sa vie s’évapore,
Je lui chuchote cette litanie.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
A force de côtoyer la mort,
Elle va bien finir par me prendre,
Sans vouloir jouer les matamores,
Je la laiss’rai faire sans esclandre.
Mon numérique sur son trépied
Fixera mon dernier soupir,
Mon départ pour l’éternité,
Je me dois de le réussir.
Et les fantômes de mes clients
Me chant’ront doucement en chœur
Ce beau refrain attendrissant
Qu’ils connaissent, forcément, par cœur.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
Depuis que j’ai mon numérique,
J’ai trouvé ma raison de vivre,
C’est mon p’tit côté artistique,
Photographier la mort m’enivre.
J’n’ai pourtant pas des goûts morbides
Mais quand je croise un accident,
Je sais c’la peu paraître stupide,
Je prends une photo du mourant.
Et je lui chante avec douceur,
Pour ne pas trop le bousculer,
Ces vers que je connais par cœur,
Afin d’un peu le consoler.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
Au moindre tremblement de terre,
De préférence avec victimes,
Je saute dans l’avion ventre à terre
En rêvant de clichés sublimes.
Les ruines et les murs qui s’écroulent
Ne m’intéressent pas vraiment,
Je leur préfère surtout la foule
Que j’observe attentivement.
Et quand je trouve enfin une proie,
Certes, si possible, couverte de sang,
Je lui chante d’une douce voix,
Ces vers tellement innocents.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
Vous m’affirmez que c’est odieux
De photographier la souffrance
Que les médias, très consciencieux,
Diffusent en boucle et à outrance.
Mais pour faire parler votre cœur
Et pulvériser l’audimat,
Il faut toujours plus de malheurs,
Il faut que l’émotion éclate.
Alors je filme sans remords
Un pauvre enfant à l’agonie,
Pendant que sa vie s’évapore,
Je lui chuchote cette litanie.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
A force de côtoyer la mort,
Elle va bien finir par me prendre,
Sans vouloir jouer les matamores,
Je la laiss’rai faire sans esclandre.
Mon numérique sur son trépied
Fixera mon dernier soupir,
Mon départ pour l’éternité,
Je me dois de le réussir.
Et les fantômes de mes clients
Me chant’ront doucement en chœur
Ce beau refrain attendrissant
Qu’ils connaissent, forcément, par cœur.
Souris pour la photo,
Allez un peu d’courage,
Demain dans les journaux,
Tu s’ras en première page,
Et avant de mourir,
Fais un geste émouvant,
Juste pour attendrir
Les généreux braves gens.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
DRAMATIQUE
DE LA MOQUERIE PURE POUR DIRE LA VERITE DES MEDIAS QUI VIVENT SUR LE DRAME DES AUTRES.
ET NOUS CREDULES QU ON EST ON A LE COEUR BRISE A CHAQUE SUJET ET A PHOTO PRISE
ET NOUS CREDULES QU ON EST ON A LE COEUR BRISE A CHAQUE SUJET ET A PHOTO PRISE
ASSIA- Invité
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