L’INSTINCT…

L’INSTINCT…

…Il court, avance, les pas décidés
Plus de regard en arrière
Pas l’ombre d’un autre personnage
Tout semble désert pour l’ultime aventure
La matinée est très belle
Et le soleil brille de mille feux
La mer calme déverse ses notes
Les vagues parlent aux vagues
Et il est jeune, la démarche féline
Ses cheveux noirs dansent sous la brise
Et pourtant il est loin, le regard vague
Il étreint tout l’espace
L’apparent ne l’attire point
Il veut intégrer l’autre monde
Le monde immortel du silence
Il veut continuer sa vie au fond de l’océan
C’est son dernier souhait… !

Il avance de ses pieds agiles
Le sable fin n’a aucun pouvoir sur lui
Habillé comme pour des noces
Cravaté, rasé de près
Légèrement parfumé… il sent de l’orgueil
Le sable fin est loin
Ses souliers prennent l’eau
Il n’a aucun souci pour ses habits
Il défie l’avancée des vagues
Les chevilles, les genoux, les hanches…
Il suit sa traversée du désert
Un point invisible lui dicte le cheminement
Les vagues le refoulent, il lutte, avance
Il n’entend plus rien, les oreilles bouchées
Ni les mugissements, ni les rieuses
Ne peuvent l’écarter de son obsession
Happé il disparaît en entier… !

Un homme suivait la scène
« Peut-être il a trop bu
Ou bien il se sent de trop…
Pauvre jeunesse, moi qui est vieux
J’en ai vu bien d’autres
Faire le même voyage sans retour… ! »
La mer explose, rejette sa colère
L’homme essaie, se débat, nage…
Cherche un point fixe sur la terre ferme
Il reprend pied, vomit l’eau salée…

La plage est de nouveau fréquentée
On accourt, on gesticule, on le couvre
D’autres applaudissent avec frénésie
Le jeune homme commence à sourire
Ses yeux pétillent, retrouvent la voie de la joie
Et comme gagné par une folie passagère
Il se met à courir dans tous les sens
Une vieille femme arrête sa course
S’approche de lui, l’embrasse
Il contemple les fils argentés de ses cheveux
S’attardent dans la lecture des rides
Et doucement il étreint la vieille femme
Elle ressemble à sa mère défunte
Une larme ruisselle sur son visage imbibé
Il baise la main de cette nouvelle mère
« J’ai voulu mettre fin à cette cruelle vie
Mais la mort est plus puissante
Tu vois mère, je viens de naître
Et ces hommes là tous vivent leur vie
Et moi je ferai de même… ! »

Il s’en va la tête haute
Sa bravoure n’est qu’une scène perdue
Il se met à chanter
Tourne ses yeux vers le large
D’un geste il fait signe à la foule
A la vieille femme qui lui rappelle la sienne
Vers l’homme solitaire témoin effacé
Et il pense : j’ai du chemin à faire
Je tourne cette maudite page
J’ai vécu, eu des échecs, tout continue…
Demain je serai un autre homme
La preuve que la vie est belle
Et suffit de regarder la course du soleil
De sentir le vent du large
D’embrasser l’espace de l’océan
D’écouter les chants des oiseaux de mer
D’être bercé par la caresse de la brise
Les portes de l’Espoir sont largement Ouvertes…

kacem loubay
Dimanche 27 Novembre 2005
Khénifra – Maroc
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Le poète de l’autre rive

J'aime cette impulsion innée qui fait voyager l'homme vers sa destinée,
Cette pensée-pulsion qui nous fait véhiculer et pousser vers la bonne voie...Ne jamais lâcher la bride malgré les échecs, persister est la bonne clé pour une belle vie...
Merci cher ami poète pour ce beau poème.
Amitiés
BTT

très émouvant récit
bien à vous kacem

j'ai adoré ce poème trés émouvant

malgré les aléas, la vie vaut d'être vécue.

gilda

BIR TAM TAM a écrit:J'aime cette impulsion innée qui fait voyager l'homme vers sa destinée,
Cette pensée-pulsion qui nous fait véhiculer et pousser vers la bonne voie...Ne jamais lâcher la bride malgré les échecs, persister est la bonne clé pour une belle vie...
Merci cher ami poète pour ce beau poème.
Amitiés
BTT

cristopher-cris a écrit:très émouvant récit
bien à vous kacem

gigi a écrit:j'ai adoré ce poème trés émouvant

malgré les aléas, la vie vaut d'être vécue.

gilda