La marroncratie

Pressé, on sortait de l'école,
Pour courir, en riant très fort,
Et ramasser, juchant le sol,
Ce qui pour nous, valait de l'or,

Les châtaignes au dos luisant.
Nous en emplissions les cartables,
Joyeux salaire au prix coûtant
Du jour passé à notre table.

Heureux, à l'heure du goûter,
Nous étalions notre fortune
Autour des tartines beurrées
Les bogues brillantes et brunes.

Nous apprenions vite à compter
Pour évaluer notre magot.
(Les grippe-sous, aux marronniers,
Doivent leurs tout premiers ratios.)

Les plus chanceux vendaient leur bien,
A leur grand-mère receleuse,
Un centime, le lot de vingt,
C'était une affaire sérieuse

Qui rapportait juste le prix
D'un ou deux petits caramels
Et nous étions gagnants, ravis,
Des modestes cadeaux du ciel.


©M.KISSINE
(J'ajoute que c'est pure fiction, ayant toujours habité la cour de l'école dénuée de châtaigniers, je n'ai jamais été marroncrate, non, non, non, pas le moins du monde...)

On a la beauté des vers avant toute chose,
Les souvenirs (vrais ou faux) solubles dans l’air
La joie du partage pèse et s'impose.

le plaisir du partage est apprécié que le sujet ait une histoire véridique ou pas.
ce fut une belle lecture.merci.

bravo ce petit récit d'une saison passagère est joliment écrit.

merci poétesse.