Lorsque le hasard voyage.

Il s’était arrêté, rêveur, mélancolique,
S’asseoir sur ce vieux banc près d’un rose colchique
Qui s’évertuait à pointer son pourpoint
Car, ici, de ses sœurs il n’y en avait point.

L’automne était loin, mais le hasard propose
Des clins d’œil à celui qui a cet air morose,
Mais entoure d’un cœur, à la fleur attaché,
Du bout d’un rameau, au buisson arraché.

Près de lui, grand ouvert, un ouvrage s’escrime
A lui offrir des vers, lui qui aimait la rime,
Car l’on dirait bien, qu’il s’agit d’un recueil
De poèmes relus, dont il porte le deuil.

Il avait cru encor à de vains artifices,
D’un amour qui semblait tout douceur et délices.
Des souvenirs rageurs, à le rendre jaloux,
Revenaient maintenant plus cuisants que le houx.

L’éloignement, hélas, avait pris tant de place,
Que malgré son serment et sans un face à face,
Dans un mot vite écrit, elle lui disait non,
A son profond désir de lui donner son nom.

Mais Eros qui passait, tout en suivant sa trace,
Fit venir près de lui, avec beaucoup d’audace,
Une fille tenant son recueil édité,
Qu’elle avait tant aimé et souvent feuilleté.

rêve ou patience récompensée...
le hasard tend le recueil à celui qui trop pense...
beau poème sous forme de fable
amicalement

lorsque on voyage sur les ailes d'une plume de fée
on y retrouve le zeste de la pureté des mots.merci du coeur pour le partage.

"Mais Eros qui passait, tout en suivant sa trace,
Fit venir près de lui, avec beaucoup d’audace,
Une fille tenant son recueil édité,
Qu’elle avait tant aimé et souvent feuilleté."

j'adore tout simplement!