Mon estuaire

Mon estuaire


J’étais fleuve tranquille
Je coulais patiemment
Sur mes berges fertiles
S’amusaient des enfants

J’eus bien sûr en amont
Des rus et des rivières,
Qui mêlèrent dans le fond
La tendresse et la pierre.

Je charriais sans rancunes
La lourdeur des chalands
Qui faisaient la fortune
Des prêtres et des marchands.

Et dans mes doux méandres
On pêchait le serment
Les rires et les mots tendres
L’alliance avec le temps.

Mes flots étaient paisibles
Sans être transparents
Mais je trouvais risible
La fougue des torrents.

Et vers mon estuaire
Je coulais sans remords
Mon limon mortuaire
En joyeux matamore.

Un soir je vis la mer
On me l’avait dit bleue
C’est pourtant dans le vert
Que m’ont noyé tes yeux.


Cannes 2008

Bonsoir Aziza
j'suis pas sûr que ton commentaire soit pour mon poème!!
Le truc pour celui là c'est l'analogie entre un fleuve et un homme, et l'estuaire n'est pas la mort, comme on aurait pu s'y attendre mais un nouvel amour!!
Bon j'crois qu'jai tout dit.

Bises ma princesse

Un fleuve rencontre la mer, l'homme la femme et l'amour on l'espère coulera goutte à goutte. Un poème que j'appelle : sentiment/paysage, très bien composé, riche en métaphores filées, qui glisse et court de l'amont vers l'aval en un chant mélodieux. EXCELLENT !

Un soir je vis la mer
On me l’avait dit bleue
C’est pourtant dans le vert
Que m’ont noyé tes yeux.
***
je t'ai lu à ma façon !!!
à te relire ...

Re et encore du plaisir à lire le ruissellement de tes mots.
Tu es un excellent professeur : leçon de géo et leçon de vie : waw : comme si deux films se déroulaient simultanément.

Et dans mes doux méandres
On pêchait le serment
Les rires et les mots tendres
L’alliance avec le temps
c'est romantique , d'autres auraient vu l'érosion du temps, question de choix de regard. Je dois dire qu'il m'a fallu quelques heures pour en digérer la délicatesse afin d'y répondre sans faire le clown, mais je ne pouvais rester muette devant les émotions dégagées quitte à faire l'andouille (j'espère que tu n'en es pas fâché :oops: ).

Le mont Tendre, tout près de chez moi est un des sommets jurassiens qui surplombe l'entrée d'une rivière qui s'introduit tout en douceur en son coeur et qui en ressort toute émoustillée, se tortillant dans de magnifiques méandres , tu vois ton poème a vraiment une valeur sentimentale qui s'ajoute à la qualité poétique et imagée dont tu l'avais déjà dotée.

bises avec une pluie de bravos

yann Venner a écrit:Un fleuve rencontre la mer, l'homme la femme et l'amour on l'espère coulera goutte à goutte. Un poème que j'appelle : sentiment/paysage, très bien composé, riche en métaphores filées, qui glisse et court de l'amont vers l'aval en un chant mélodieux. EXCELLENT !

Merci Yann de ta lecture trés attentive et de ton com perçant et flateur.

Amicalement Philippe