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Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:43

Cyrus le Grand

Le premier «Roi des Rois»








En
s'emparant de la prestigieuse Babylone, en 539 avant JC, Cyrus II le
Grand, roi des Perses et des Mèdes, fonde le premier empire à vocation
universelle de l'Histoire humaine !
Cyrus est le fils d'un
roitelet perse du nom de Cambyse. Sa mère, Mandane, est elle-même la
fille d'Astyage, le puissant roi des Mèdes, qui tient les Perses sous
sa coupe.
Jean-François Zilbermann


Le Moyen-Orient à l'avènement de Cyrus

Cliquez pour agrandir
Fondateurs d'empires MiniCyrus
À l'avènement de Cyrus, les Mèdes d'Astyage occupent les plateaux de
l'Iran et leur domination s'étend jusqu'à la Lydie de Crésus, dont les
sépare le fleuve Hallys, au milieu de l'Asie mineure. Les Perses, plus
modestement, occupent la Persiane (l'actuelle province du Fars, au sud-ouest de l'Iran).
Deux
autres puissances font autorité dans la région : l'Égypte de
Psammétique III et la Babylonie des héritiers de Nabuchodonosor...


Vers l'unité de l'Orient

Après
avoir hérité de son petit royaume, vers 559 avant JC, Cyrus fait
l'unité des Perses puis se révolte contre son grand-père Astyage. Le
roi de Babylone, Nabonide, croit habile de le soutenir dans la guerre
contre son suzerain.
Cyrus vainc Astyage en 549 avant JC et
s'empare de sa capitale, Ecbatane. Là-dessus, il fait l'unité des
Perses et des Mèdes puis entreprend la conquête de l'Orient.
Fondateurs d'empires Suse_frisemini Il rencontres sur sa route Crésus, le roi de Lydie, qui a pris le parti d'Astyage.
La Lydie est un très riche royaume d'Asie mineure (on dit «riche comme Crésus») qui domine les cités grecques de la mer Égée. Elle est à l'origine de l'invention de la monnaie.
.Cela
n'empêche pas la cavalerie lydienne d'être écrasée par les méharistes
perses dans la plaine de l'Hermoz (aujourd'hui le Gédiz, un fleuve qui
débouche dans la mer Égée, près d'Izmir).
Crésus se réfugie
dans sa capitale, Sardes, mais celle-ci est conquise par Cyrus en 546
avant JC. Magnanime, le roi des Mèdes et des Perses accorde au roi
déchu un gouvernement en Médie.
Ses généraux achèvent la soumission des cités grecques d'Asie mineure, dont la plus grande est Milet. Il y installe des«tyrans» à sa dévotion.
Là-dessus,
Cyrus retourne vers l'est et impose son pouvoir jusqu'à l'Indus et
l'Iaxarte (aujourd'hui le Syr Daria, qui se jette dans la mer d'Aral).
Il fonde une cité, Cyropolis, près de l'actuelle Tachkent, au départ
des caravanes vers la Chine.
Il n'a plus dès lors qu'à
soumettre Babylone pour parachever l'unité du Moyen-Orient. C'est ce
qu'il fait sans coup férir dix ans à peine après avoir uni les Mèdes et
les Perses.
Il entre dans Babylone, détrône Balthazar, le
fils de Nabonide, et lui confie un gouvernement en Médie. Il installe
son propre fils Cambyse sur le trône de Babylone. C'en est fini de
l'empire néo-babylonien de Nabuchodonosor.
Portant le titre de «Roi des Rois» ou «Grand Roi»,
pour signifier qu'il accepte l'existence d'autres souverains à ses
côtés, Cyrus se montre dans ses triomphes habile et humain à la fois.
C'est
ainsi qu'il libère les Juifs déportés à Babylone par Nabuchodonosor et
les gratifie de généreuses donations pour reconstruire leur Temple à
Jérusalem. Cela lui vaudra une avalanche de louanges dans la Bible.
Difficile d'obtenir mieux en matière de publicité !
D'une manière générale, il se montre respectueux des croyances et des traditions des peuples qu'il a soumis. Il honore le dieu Mardouk à Babylone, aussi bien que Baal en Phénicie et bien sûr Mazda en Perse, de sorte qu'il est partout ou presque accueilli en libérateur.
Difficile succession

Fondateurs d'empires Cyrus_tombeauAu
Moyen-Orient, après la soumission des cités phéniciennes, seules
échappent à l'autorité de Cyrus l'Égypte et les cités grecques.
Mais
Cyrus doit aussi protéger son empire contre les assauts des nomades de
la haute Asie. C'est en combattant ceux-ci, des Massagètes, qu'est tué
en 530 avant JC le fondateur de la dynastie des Achéménides (ce nom vient d'un obscur ancêtre éponyme, Achéménès).
Il est inhumé dans un modeste tombeau à quelques kilomètres de sa capitale, Pasargadès, au coeur de la Persiane.
Cambyse
II, son fils, poursuit l'oeuvre paternelle en conquérant l'Égypte de
sorte que l'empire de Cyrus rayonnera sur le Moyen-Orient et au-delà
pendant deux siècles, jusqu'à l'arrivée d'Alexandre le Grand.
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Fondateurs d'empires Empty Alexandre le Grand

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:45

Alexandre le Grand
Un conquérant de légende






Fondateurs d'empires AlexandreGuimetmaxiHéritier
d'un petit royaume que les Grecs cultivés regardaient avec mépris, la
Macédoine, Alexandre le Grand s'est taillé un empire en dix ans, de
l'Égypte aux portes de la Chine.Il a, ce faisant, assuré à la culture hellénique, avatar de la culture grecque classique, un immense rayonnement.Nous
en percevons encore les traces, par exemple, dans les représentations
de Bouddha dont les premières ont été sculptées à l'image d'Apollon par
des artistes grecs établis au Gandhara (Inde du Nord) ! Fauché en
pleine jeunesse, à 32 ans, Alexandre le Grand est aussi le plus
romanesque des conquérants.Éduqué par le plus grand savant de
l'Antiquité, Aristote, il s'illustre très jeune par son intelligence
comme par son adresse et sa force physique. Ainsi dompte-t-il un cheval
d'exception, Bucéphale (il avait observé que l'animal avait peur de son
ombre et il eut l'idée de le monter après l'avoir placé face au soleil).Jean-François Zilberman.
Stratège hors du commun
À
18 ans, aux côtés de son père Philippe II et avec le concours des
redoutables phalanges macédoniennes, il vainc les Grecs à
Chéronée.C'est le début de son épopée. Deux ans plus tard, rassemblant
40.000 soldats grecs et macédoniens, y compris une puissante cavalerie,
il traverse le détroit du Bosphore et passe en Asie.Remarquable
stratège, il repousse sur les bords du Granique, au sud du Bosphore, où
il a failli périr, les Perses de Darius III. Sous l'effet de ce succès
inattendu sur une armée bien plus nombreuse, il soumet avec une
relative facilité la Grèce d'Asie, y compris les cités de Milet et
d'Halicarnasse. Enhardi par ces premiers succès, il décide d'en finir
avec l'empire perse.Une nouvelle victoire à Issos lui livre
l'Égypte, où il fonde le port qui porte encore son nom, Alexandrie.
Puis il défait l'armée du dernier empereur perse de la dynastie des
Achéménides à Gaugamèles et s'empare de la Mésopotamie et de la Perse
proprement dite.Il laisse ses soldats piller et brûler
Persépolis, la prestigieuse métropole des Achéménides. C'est une façon
de venger l'incendie par les Perses de l'Acropole d'Athènes en 480
avant JC.Visionnaire
À cet écart près,
Alexandre respecte les croyances des peuples conquis. Il adopte même
certaines de leurs coutumes parmi les plus contestables comme la
polygamie et la divinisation du roi, au grand scandale de ses hommes
qui supportent mal de devoir l'honorer à la manière d'un empereur
oriental.Soucieux de réduire la fracture culturelle entre
conquérants et conquis, il organise à Suse le mariage de dix mille de
ses officiers et soldats avec autant de jeunes filles perses. Lui-même
a succombé aux charmes d'une princesse perse, Roxane.Alexandre
envisage de poursuivre sa marche vers le sous-continent indien, jusqu'à
l'extrême limite du monde connu. Il franchit l'Indus mais ses soldats
épuisés refusent de le suivre. Il rentre donc à Babylone dont il a fait
sa capitale et où il mourra. Son empire sera, peu après sa mort,
partagé entre ses généraux.


Alexandre et la conquête du monde
Cliquez pour agrandir
Fondateurs d'empires Mini3323
Héritier d'un petit royaume que les Grecs cultivés regardaient avec
mépris, la Macédoine, Alexandre le Grand s'est taillé un empire en dix
ans, de l'Égypte aux portes de la Chine...
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Fondateurs d'empires Empty Si Huang Di

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:47

Si Huang Di
Le Premier Empereur chinois





Fondateurs d'empires Herodote_ico


En
247 avant JC, le prince Zhen Ying, alors âgé de 13 ans, monte sur le
trône du royaume Qin, en Chine du nord. Le royaume doit faire face à de
nombreux rivaux. C'est la période dite des «Royaumes combattants».
Le fondateur de la Chine

Le
pays de Qin, protégé par sa situation dans la haute vallée de la Wei,
au-dessus de la riche plaine céréalière du Ho-nan, est considéré comme
la «Prusse» de la Chine. Doté d'une armée redoutable que
d'aucuns évaluent à plusieurs centaines de milliers de combattants, il
a une vocation naturelle à la suprématie.
Dans un premier
temps, le jeune Zhen laisse les rênes du pouvoir à un vieux conseiller,
Lü Buwei. Lui-même se prépare assidûment à ses devoirs de monarque. Dès
l'âge de 21 ans, il va l'exercer dans toute sa plénitude (comme Louis
XIV après la mort de Mazarin).
Avec l'aide dévouée de son
Premier ministre, Li Si, le roi de Qin entreprend derechef la conquête
des autres royaumes de la Chine du nord. L'un après l'autre, les États
de Zhou, Han, Zhao, Wei, Chu, Yan et Qi tombent sous sa domination en
une dizaine d'années, de 230 à 221 avant JC.
Fondateurs d'empires QinshihoangdiEn cette année 221 avant JC, Zhen Ying peut enfin proclamer l'avènement de l'empire.
Dans
les dernières années de sa vie, avec une poigne de fer et une autorité
impitoyable, le souverain va unifier et réformer l'ensemble du monde
chinois. Il va rester dans l'Histoire sous le nom de Qin Shi Huangdi,
qui signifie «Premier empereur Ts'in» en mandarin, la langue dominante de la Chine du nord.
L'oeuvre de Shi Huangdi «égale en importance et dépasse singulièrement en durée celles d'Alexandre et de César» (René Grousset, Histoire de la Chine).
Comme si cela ne suffisait pas, le Premier Empereur nous a légué aussi
un fabuleux tombeau, partiellement mis à jour depuis sa découverte en
1974.

La fin des Royaumes combattants

Cliquez pour agrandir
Fondateurs d'empires MiniChine1 Cette carte montre comment les rois Qin, établis à l'ouest, ont peu à peu réduit à merci leurs rivaux.
Qin Shi Huangdi a parachevé l'unification de la Chine.
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Fondateurs d'empires Empty Jules César

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:49

César

Le dandy magnifique









Jules
César serait né le 12 juillet de l'an 100 avant JC, dans une famille
patricienne de Rome. Il est le neveu par alliance du vieux Marius, chef
du parti populaire et adversaire de Sylla, chef du parti sénatorial.
Querelles partisanes

Fondateurs d'empires CesarJulesArlesCompromis avec les «marianistes», le jeune César doits'enfuir de Rome pour échapper aux proscriptions de Sylla. Il suit à Rhodes des cours d'éloquence.
La
mort du dictateur Sylla le ramène à Rome où sa mère lui obtient une
fonction de grand pontife (ou prêtre). À 27 ans, le jeune homme
s'engage dans le cursus honorum ou carrière des honneurs.
Celle-ci passe par les fonctions de tribun, questeur, édile et préteur,
avant de se conclure éventuellement par celle de consul.
Le jeune patricien mène une vie dissipée de dandy.
Bon orateur, poète à ses heures, il intervient dans les batailles
politiques qui agitent la République romaine en pleine décomposition et
se rend populaire grâce à ses dépenses fastueuses.
À
l'approche de la quarantaine, en l'an 61 avant JC, César voit son
horizon financier s'éclaircir avec sa nomination comme propréteur, ou
gouverneur, en Espagne Ultérieure (l'actuelle Andalousie, avec Cordoue
pour capitale).
Fort de sa popularité naissante, il fait
bientôt office de médiateur entre Crassus et Pompée et forme avec eux
un premier triumvirat. Lui-même obtient en récompense la charge de
consul pour l'année 59 avant JC. Au terme de son consulat, le Sénat lui
octroie la charge de proconsul dans les Gaules : Gaule Cisalpine (la
plaine du Pô), Illyrie (la Croatie actuelle) et Gaule transalpine
(Provence et Languedoc actuels) pour cinq ans.
C'est le
début d'une ascension irrésistible mais brève. Ayant traversé le
Rubicon sur un coup de dés, il vainc son rival de toujours, Pompée, à
Pharsale, obtient du Sénat l'intégralité des pouvoirs et en profite
pour réorganiser les institutions romaines avant de périr sous le
poignard.
[Citations de Jules César]
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Fondateurs d'empires Empty Açoka

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:50

Açoka
vers 274 avant JC
Héritier de la dynastie des Maurya, Açoka (on écrit aussi Asoka ou Ashoka)
monte sur le trône du Magadha, un royaume hindou de la vallée du Gange.
Très vite, ce grand conquérant étend sa domination à l’ensemble de
l’Inde du nord. Seuls les royaumes tamouls du sud résistent à ses
troupes.

Açoka, finalement révulsé par les horreurs de la
guerre, se convertit au bouddhisme et s’emploie à diffuser cette
religion dans toutes les parties du monde, de l’Occident à
l’Extrême-Orient. Après sa mort, cependant, l’empire maurya ne tarde
pas à se morceler.
KAMEL
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Fondateurs d'empires Empty Mohamed La naissance de l'islam

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:53

Mohamed

La naissance de l'islam







Au VIe siècle de notre ère, l'Antiquité jette ses derniers feux en Méditerranée orientale.
La
péninsule arabe est un désert hostile parsemé de quelques rares oasis.
Elle est seulement parcourue par des tribus d'éleveurs et des
caravanes. Les souverains des grands empires orientaux, Byzance et la
Perse, dédaignent de l'occuper. Comment se douteraient-ils de
l'événement qui s'y prépare par la force d'un seul homme ?
Alban Dignat

Mahomet avant l'Hégire

La Mecque (Mekka
en arabe), oasis proche de la mer Rouge (ou Golfe Arabique), est l'une
des rares villes de la péninsule. Elle compte 3.000 habitants
sédentaires. Elle est dirigée par la tribu arabe connue sous le nom de
Koraishites (ou Koraïchites). La fortune de la ville vient du commerce
caravanier et d'un sanctuaire, la Kaaba, construit autour
d'une mystérieuse pierre noire. Ce sanctuaire est un lieu de pèlerinage
pour les idolâtres arabes de toute la péninsule.
Mahomet,
futur prophète de l'islam, naît à La Mecque tout juste cinq ans après
la mort de Justinien, le dernier des grands empereurs romains. Sa
naissance, vers 570, va bouleverser le destin de La Mecque et de la
péninsule arabe. Son père est un marchand du nom d'Abdallah. Il meurt
en voyage deux mois avant que n'accouche sa femme Amina. Lorsque
celle-ci meurt à son tour, Mahomet n'a que six ans.
L'orphelin est élevé par son grand-père, le chef du clan des Bani Hachem (les Hachémites),
puis par son grand-oncle, Abou Talib (père de son futur gendre, Ali).
Bien que ne sachant ni lire ni écrire, il assure sa fortune en épousant
à 25 ans une riche veuve de quinze ans plus âgée que lui. Khadidja
- c'est son nom - sera sa première disciple. En 26 ans de vie commune
(et malgré son âge avancé), elle lui donnera quatre filles.
Fondateurs d'empires MahometgrotteDevenu
un notable, Mahomet organise des caravanes vers la Syrie et peut-être
s'y rend-il lui-même. Il a de multiples occasions de dialoguer avec les
juifs et les chrétiens de passage ou installés à La Mecque, ce qui lui
donne une assez bonne connaissance de la Bible (*)...
Vers
l'âge de 40 ans, en 610, le futur Prophète prend l'habitude de se
retirer dans une grotte du désert, sur le mont Hira, à cinq kilomètres
de La Mecque.
Selon ses dires, pendant la nuit dite «du Destin», à la fin du mois de Ramadan, l'ange Jebrail (Gabriel en arabe) lui souffle à l'oreille : «Récite» !
À son retour à La Mecque, Mahomet commence à annoncer la parole de Dieu (Allah en langue arabe). Il se présente comme son envoyé.
Outre
sa femme, les premiers convertis sont son cousin Ali (qui sera le
quatrième calife), son serviteur Zeïd, un esclave qu'il a affranchi, et
son parent Abou Bekr (qui sera le premier calife).
Le prophète dans l'adversité

Les
commerçants de La Mecque craignent pour leurs revenus, liés aux
pèlerinages qui guident des Arabes de toute la péninsule vers la pierre
noire du sanctuaire de la Kaaba.
Ils ne tardent
pas à persécuter le petit groupe de disciples. Battus, quelques-uns se
rétractent pour échapper aux violences. D'autres, parmi les plus
pauvres, lassés des persécutions et des brimades, décident en 615 de
s'exiler en Abyssinie, de l'autre côté de la mer Rouge, auprès du Négus,
nom que l'on donne au roi de ce pays chrétien (l'Éthiopie actuelle).
Ils pourchassent aussi Mahomet et le traitent de fou. Heureusement, le
prophète bénéficie de la protection indéfectible de son oncle, Abou
Talib.
Finalement, dans son désir de se rallier les Mecquois (ou Mekkois) rétifs à sa prédication, il lance de l'esplanade de la Kaaba la sourate dite de l'Étoile. Ses deux derniers versets suggèrent un accommodement avec les idolâtres :
«Ce sont les déesses sublimes
Leur intercession est admise.»

Les relations s'apaisent aussitôt entre les clans rivaux. Les exilés d'Abyssinie prennent le chemin du retour.
Cependant,
chez les disciples de la première heure qui sont restés à La Mecque,
c'est la consternation. Ils se demandent à quoi ont rimé leurs
souffrances s'ils doivent en définitive revenir à un polythéisme
déguisé. Par chance (et sans doute aussi grâce à l'intervention appuyée
de ces disciples), l'ange Gabriel restaure la vraie doctrine en
soufflant à Mahomet une sourate dite deYoussouf par laquelle il est dit que les deux versets incriminés ont été inspirés par Satan.
L'affaire est close... Elle refera surface quatorze siècles plus tard avec la publication à Londres d'un épais roman intitulé Les Versets sataniques. Son auteur, Salman Rushdie, sera vilipendé et condamné à mort par l'imam Khomeiny, leader des Iraniens.
Mahomet
bénéficie opportunément de la conversion de l'un des hommes les plus
puissants de La Mecque, Omar ibn al-Khattab. Celui-ci apporte au
prophète son précieux soutien après l'avoir violemment combattu (il
sera le deuxième calife).
En 619, l'horizon s'obscurcit
avec la mort de l'épouse dévouée, Khadidja, ainsi que du puissant Abou
Talib. Se sentant menacé, Mahomet part pour l'oasis de Taïf, à une
centaine de kilomètres, mais il en est chassé par les habitants, peu
soucieux de se fâcher avec les commerçants mecquois.
De
retour à La Mecque, il en profite pour se remarier et met fin à sa
monogamie antérieure. Il épouse d'une part une veuve du nom de Saïda,
d'autre part la très jeune fille de son disciple Abou Bekr. Elle a nom
Aïsha... et guère plus de six ans.
Dans
l'une de ses nouvelles visions, Mahomet se voit transporté pendant son
sommeil à Jérusalem, puis de là, un cheval ailé, Borak, le hisse
jusqu'au ciel avant de le ramener dans son lit. Le récit de ce vol a
fait que Jérusalem est devenue la troisième ville sainte de l'islam,
après La Mecque et Médine.
Le rocher d'où se serait envolé
le prophète, aujourd'hui révéré, est le même que celui sur lequel,
d'après les juifs, Abraham aurait manqué de sacrifier son fils Isaac !
C'est autour de ce rocher, sur le mont Moriah, qu'ont été édifiés les
deux Temples juifs, l'un et l'autre détruits par des envahisseurs.
Après la conquête musulmane, un monument somptueux, le «Dôme du Rocher», a été édifié autour du rocher sacré.
Malgré
tout, Mahomet ne se satisfait pas de rester à La Mecque, où il ne peut
guère accroître le nombre de ses disciples et doit endurer une
opposition persistante de la part des commerçants koraishites. C'est
alors que survient un événement décisif qui débouchera sur la fuite à
Médine...
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Fondateurs d'empires Empty Charlemagne

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:55

Le futur Charlemagne seul roi des Francs







Le
4 décembre 771 meurt Carloman (20 ans). C'est pour son frère aîné
Charles le début d'une ascension irrésistible qui lui vaudra dans
l'Histoire le surnom glorieux entre tous de Charlemagne.
Les deux frères ont pour grand-père Charles Martel. Leurs parents sont le roi Pépin III le Bref et la reine Bertrade (surnommée Berthe au grand pied par nos écoliers).
André Larané

Frères rivaux

Pépin III le Bref ne s'est pas contenté comme son père d'assumer les fonctions de maire du palais
d'un roi fantoche, lointain descendant de Clovis. Il a été sacré
lui-même roi des Francs à Saint-Denis par le pape en personne. À sa
mort, à 53 ans, le 24 septembre 768, le royaume a été partagé entre
Carloman et Charles selon la coutume germanique.
La
capitale de Charles a été fixée à Noyon, celle de son cadet à Soissons,
à quelques kilomètres de distance ! Malgré cette proximité, les
relations entre les deux frères sont tendues.
Charles, plus
actif que son frère, supporte mal de n'avoir reçu que la part la plus
pauvre de ce royaume immense qui s'étend de part et d'autre du Rhin. De
son côté, Carloman refuse à Charles son aide pour soumettre les
Aquitains. Qu'à cela ne tienne, Charles (le futur Charlemagne) règle
leur compte aux Aquitains et par la même occasion s'empare de la
Gascogne, au sud de la Garonne.
La mort inopinée de son
frère permet à Charles (29 ans) de mettre la main sur l'ensemble des
possessions paternelles, après avoir déshérité les enfants de Carloman.
Il peut régner désormais sans partage sur le royaume.
Seul maître du royaume

Le jeune roi des Francs est un Barbare illettré qui ne parle que le francique,
la langue des Francs. Intelligent et énergique, il n'a de cesse de
s'instruire. Il apprend le latin auprès des meilleurs clercs de son
temps, dont le plus connu est le moine anglais Alcuin. Ce moine sera à
l'origine de la «renaissance caroligienne» et du retour en force du
latin dans la culture occidentale.
Comme il souffre de
rhumatismes, Charles établit sa résidence principale près d'une source
thérapeutique, en Rhénanie, au coeur de son royaume, en un lieu qui
s'appellera Aix-la-Chapelle.
Son palais s'inspire de celui
des rois lombards, à Pavie, avec une chapelle palatine à une extrémité,
une grande salle de réunion à l'autre et un tribunal royal au milieu.
L'ensemble est proprement grandiose mais le roi n'en profite pas
beaucoup. Il voyage sans arrêt pour inspecter ses représentants et
combattre ses ennemis.
Charles restaure un semblant d'administration dans l'Occident européen ravagé par les guerres intestines.
Il divise son royaume en comtés, sous l'autorité d'un compagnon du roi (du latin,comes, comitis, dont nous avons fait comte) et en 250 entités de base du nom de «pagi», d'après le mot latin pagus qui désigne une circonscription rurale (en France, beaucoup de ces pagi sont devenus à la Révolution des départements).
Les habitants des pagi, surtout des travailleurs de la terre, sont désignés sous le terme pagenses, dont nous viennent les mots paysan... et païen, car ces ruraux ont généralement tardé à adopter la foi chrétienne des citadins et des élites.
Fondateurs d'empires CharlemagnesenechalPour éviter les abus de pouvoir des seigneurs locaux, Charles délègue fréquemment ses proches dans les pagi. Ces représentants, ou missi dominici (en latin, envoyés de la cour) vont deux par deux et se surveillent l'un l'autre ! L'un est un comte et l'autre un évêque.
Attentif
aux affaires religieuses, Charles constitue aussi une quinzaine
d'archevêchés pour favoriser l'évangélisation de l'Occident.
Il
encourage le développement de la règle bénédictine dans les monastères.
En 809, il réunit dans sa résidence d'Aix-la-Chapelle un concile qui
introduit le «Filioque», une subtilité théologique qui participera au malentendu religieux entre Grecs et Latins.
Charles
légifère beaucoup. Il fait mettre par écrit les lois pour mieux en
assurer l'application. Il multiplie les ordonnances ou «capitulaires»
en particulier pour imposer les réformes ecclésiastiques. Beaucoup de
textes s'appliquent par exemple au mariage, l'objectif étant de le
conformer aux canons chrétiens.
Des guerres sans fin

Le
règne personnel de Charles 1er, très long (42 ans), est une suite
incessante de guerres, en premier lieu contre les fils de Carloman et
leurs partisans, en second lieu contre les Saxons païens de Germanie,
les musulmans d'Espagne et les Lombards qui menacent le pape.
Le
souverain ne passe pratiquement pas un été sans combattre et ce, dans
toutes les directions. Il annexe au nord la Frise, région pauvre mais
qui a l'avantage d'être en liaison étroite avec les îles britanniques.
À
l'est, il se jette sur la Saxe. La conquête en est difficile et ne
s'achèvera qu'avec le baptême plus ou moins forcé de quelques milliers
de guerriers. Les Francs n'hésitent pas à déporter ou massacrer les
populations, détruire les idoles,... Pour ne pas perdre leur avantage,
ils restent sur place certains hivers au lieu de se démobiliser comme
de coutume.


Fondateurs d'empires PsautierStGall

À l'Est encore, Charles fond sur le «Ring»,
ou camp royal des redoutables Avars, avec pas moins de 15.000
combattants à cheval, ce qui lui vaut de rentrer chez lui avec de
fabuleux trésors. Au sud des Pyrénées, Charlemagne intervient contre
les chefs musulmans et inaugure la «Reconquista» espagnole.
Le
16 juin 774, après un très long siège, le roi des Francs entre dans
Pavie, la capitale des rois lombards (près de Milan). Il dépose le roi
Didier et ceint la couronne de fer des rois lombards, prenant dès lors
le titre de «roi des Francs et des Lombards».
Il
profite de l'occasion pour effectuer son premier pèlerinage à Rome,
histoire d'entretenir les bonnes relations entre sa dynastie et le
Saint-Siège (la résidence du pape). Il y gagne le titre inédit d'«Empereur des Romains». L'année précédente est apparu aussi le nom de «Carolus Magnus» qui deviendra Charlemagne, mais qu'il faut entendre non comme Charles le Grand mais comme une abréviation de «Carolus, Magnus Rex» (Charles, le grand roi).
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Fondateurs d'empires Empty Genghis khan

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:56

(1155 - 1227)
Le plus vaste empire qui ait jamais existé







Le 18 août 1227 meurt Gengis Khan (on écrit aussi Genghis khan).
Ce guerrier intelligent et d'une extrême dureté, est le fondateur d'un
empire de la steppe, éphémère mais plus vaste qu'aucun autre empire
ayant jamais existé.
Un enfant de la steppe

Gengis Khan est né dans les steppes d'Asie centrale sous le nom de Temutchin (ou Témoudjin ouTemüdjin) vers 1155, dans le clan mongol des Qyiat. Son père Yesügai, le chef du clan, négocie le mariage du garçon avec la fille d'un chef de clan voisin, Börte. Mais Yesügai meurt peu de temps après.
Orphelin, le jeune Temutchin
mène une vie errante dans la steppe avec sa mère, ses frères et sa
soeur. Ayant survécu jusqu'à l'âge d'homme, il va réclamer la main de
sa fiancée. Chose promise, chose due. Le mariage consacre le premier
rapprochement entre deux clans mongols. Il ne s'agit encore que de
petits groupes de nomades.
Rassuré sur son avenir, Temutchin se fait bientôt proclamer Khan
et prend la tête de plusieurs clans mongols. Dès lors, il ne va avoir
de cesse de réunir sous son autorité tous les nomades de la steppe,
Mongols et Turco-Mongols. C'est chose faite au printemps 1206. Agé
d'une quarantaine d'années, il se fait reconnaître souverain par toutes
les tribus et se voit conférer le nom de Gengis Khan («roi universel» en mongol).
L'événement a lieu au cours d'une assemblée plénière, un kuriltaï, sur les rives de l'Onon. Gengis Khan nomme peu après un chaman
(sorcier ou grand prêtre) à sa solde pour consolider son emprise sur
son peuple de turbulents guerriers et préparer d'ambitieuses conquêtes.
Peuple
nomade vivant de l'élevage extensif des troupeaux dans les steppes
d'Asie, les Mongols bénéficient en ce début du XIIIe siècle de
conditions climatiques exceptionnelles qui leur assurent toutes les
ressources en vivres indispensables à de lointaines expéditions. En
contact avec les peuples sédentaires d'Europe et d'Asie, une grande
partie des Mongols a renoncé aux religions chamanistes traditionnelles
au profit du bouddhisme, du manichéisme iranien et surtout... du
christianisme de rite nestorien.
La conquête du monde

Fort
de son prestige, Gengis Khan rallie à lui deux autres peuples de la
steppe, les Ouïghours et les Öngüt, installés aux confins de la Chine,
mais il ne peut en faire autant avec les Si-hiat, ou Tangut, un autre
peuple qui va lui mener la vie rude jusqu'à sa mort. Malgré ce relatif
échec, le souverain mongol entame la conquête de la Chine avec
plusieurs centaines de milliers de cavaliers, combinant mouvements
rapides et armement lourd.
S'attaquant à la Chine du nord,
divisée entre royaumes rivaux, il piétine devant la Grande Muraille et
tente de la contourner en occupant la Mandchourie. Enfin, en mai 1215,
il occupe Pékin, massacre la population et rase la cité.
Sans
se soucier de poursuivre au sud du Fleuve Jaune les fidèles de la
dynastie chinoise des Kin, Gengis Khan laisse une partie de ses
guerriers en Chine sous la direction de Mukali, l'un de ses meilleurs
généraux. Lui-même s'en retourne vers l'Ouest avec le reste de ses
troupes. Il veut châtier un vassal du peuple naïman, Kütchlüg, qui
s'est placé sous la protection d'un souverain ennemi, le roi des
Kara-Khitaï.
Gengis Khan abat ce royaume en 1218 et se
retrouve dès lors maître de toute la Haute Asie ainsi que de la Chine
du nord. Son plus proche voisin est le royaume turco-musulman du Khorezm (ou Khwarezm), qui occupe la plus grande partie du monde iranien ou persan.


Fondateurs d'empires Gengiskhan

Prenant prétexte du massacre d'une caravane par les troupes du Khorezm, aux ordres du chah
Mohamed, Gengis Khan prépare avec soin une nouvelle campagne. En 1219,
il franchit le Syr-Darya, entre en Transoxiane (l'Ouzbékistan actuel)
et marche sur Boukhara. La prestigieuse cité, riche de trésors de l'art
islamo-persan, est occupée en février 1220 et sa garnison massacrée.
Mais
Gengis Khan s'abstient de mettre à sac la ville. Même indulgence pour
Samarcande (ou Samarkand), le mois suivant. Le souverain confie à deux
généraux, Djebe et Sübötei, le soin de poursuivre les derniers fidèles
du chah du Khorezm. Il s'ensuit une époustouflante chevauchée qui mène
les Mongols, au total 20.000 cavaliers, jusqu'au Caucase et, au-delà,
jusqu'en Ukraine.
Les deux généraux affrontent la chevalerie chrétienne de Géorgie et défont à la bataille de la Kalkha, le 31 mai 1222, les armées russes venues à leur rencontre.
De
son côté, Gengis Khan poursuit en Afghanistan Djelal al-Din, le fils du
chah Mohamed. Le pays est à cette occasion ravagé comme aucun autre ne
l'a été avant lui. Des centaines de milliers de gens sont massacrés à
Bactres comme à Merv, augustes cités de l'antique Bactriane, dont
l'origine remontait à Alexandre le Grand et qui ne sont plus
aujourd'hui que ruines dans la solitude.
Hérat, instruite
par l'exemple, se rend sans coup férir mais croit opportun de se
soulever un peu plus tard. La punition n'en est que plus exemplaire. Là
aussi, massacres à grande échelle.
Pour le chef mongol,
cette façon de terroriser les populations ennemies en les massacrant
sitôt qu'elles esquissaient un geste de résistance, était la seule
manière de les maintenir dans la soumission. Mais malgré ses efforts,
il ne peut s'emparer de Djelal al-Din. En 1221, celui-ci traverse
l'Indus en y faisant nager son cheval et le roi des Mongols renonce à
le poursuivre jusqu'en Inde.
Revenant sur ses pas, Gengis
Khan s'applique à relever les ruines de ses conquêtes avec le concours
de quelques administrateurs remarquables recrutés parmi les peuples
soumis, musulmans, bouddhistes taoïstes ou chrétiens nestoriens. Il
introduit aussi l'écriture ouïgoure chez les Mongols.
Reprenant
le chemin de la steppe, il meurt vers 70 ou 72 ans des suites d'une
chute de cheval. Un chroniqueur, Rachid al-Din, lui prête ce propos
désabusé : «Nos fils et nos petits-fils se vêtiront de soie, ils
mangeront des mets délicieux et gras, monteront d'excellents coursiers,
presseront dans leurs bras les plus belles femmes et les filles les
plus jolies et ils ne se souviendront plus que c'est à nous qu'ils le
doivent»
(*).
En mourant, Gengis Khan laisse à son fils Ogodai le soin d'étendre les conquêtes vers l'Ukraine et la Hongrie aussi bien que vers la Perse et la Chine. -
Bibliographie

On peut consulter sur Gengis Khan l'ouvrage de René Grousset, grand historien spécialiste de l'Asie : L'empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan (650 pages, Payot, 1965). Ce livre savant est néanmoins d'une lecture très accessible aux non-spécialistes.
L'historien a aussi publié une biographie orientée vers le grand public : Le conquérant du monde, Vie de Gengis Khan (Le Livre de Poche).
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Fondateurs d'empires Empty Napoléon.

Message par KAMEL Jeu 13 Mai - 20:58

Ombres et lumières d'un destin d'exception










Aucun
homme n'a connu dans l'Histoire moderne une gloire comparable à celle
de Napoléon 1er. L'historien Jean Tulard rappelle qu'il se publie à son
sujet, depuis sa mort, dans le monde, en moyenne un livre par jour !
Fondateurs d'empires BonaparteDavidLe
destin de Napoléon 1er, aussi foudroyant que celui d'Alexandre le
Grand, s'est accompli en moins de vingt ans, de son départ pour l'armée
d'Italie (1796) à celui pour Sainte-Hélène (1815).
De même
qu'Alexandre a fondé un nouveau monde sur les dépouilles de la Grèce
classique, Napoléon 1er, en vidant la France de sa force vitale, a
déclenché des secousses telluriques qui ont donné naissance à notre
monde.
Le jeune Corse devenu Premier Consul a achevé la
Révolution française avec des réformes qui imprègnent encore notre
société et notre manière de vivre. Il a promulgué le Code Civil,
pacifié les relations entre l'État français et l'Église catholique et
fondé la plupart des grandes institutions actuelles (préfets,
Université, Banque de France, École polytechnique, Légion
d'Honneur,...).
Devenu par son sacre Empereur des Français, Napoléon a porté jusqu'à Moscou les idées de la Révolution et du siècle des «Lumières».
Par ses conquêtes, il a révélé les nations à elles-mêmes pour le
meilleur et pour le pire (Italie, Espagne, Pologne, Allemagne, Russie,
Égypte).
Il a renversé le vieil empire germanique et
préparé l'unification de l'Allemagne du Nord. Il a aussi relevé le nom
de l'Italie... Pour cette raison, «l'Italie aime et a toujours aimé Napoléon»... assure l'historien Luigi Mascilli Migliorini.
L'Amérique
latine a profité de la guerre menée par les Français en Espagne et au
Portugal pour s'émanciper. Quant à l'Angleterre, ennemie héréditaire de
la France, elle a bâti sur la défaite de celle-ci sa puissance à venir
Et l'on ne saurait oublier que le monde arabe est sorti d'une léthargie
de plusieurs siècles suite à la malheureuse expédition d'Égypte !
Grâce
à son art de la mise en scène, Napoléon 1er a donné à ses triomphes et
à ses échecs une dimension épique que l'on peut seulement comparer à
l'épopée d'Alexandre le Grand.


Fondateurs d'empires Ulm_Thevenin

Les ailes du destin

Ce destin prodigieux n'était pourtant en rien prévisible.
Doté
d'un immense pouvoir d'entraînement sur les hommes et de qualités
intellectuelles exceptionnelles (capacité d'analyse, mémoire,...),
Napoléon Bonaparte a aussi bénéficié d'une chance peu commune.
Il
a eu le mérite de se laisser guider par les événements, dans une
période de grands bouleversements, ainsi qu'il le confie lui-même
pendant son exil de Sainte-Hélène : «J'avais beau tenir le
gouvernail, quelque forte que fût la main, les lames subites et
nombreuses l'étaient bien plus encore, et j'avais la sagesse d'y céder
plutôt que de sombrer en voulant y résister obstinément. Je n'ai donc
jamais été véritablement mon maître ; mais j'ai toujours été gouverné
par les circonstances...»
.
Fondateurs d'empires NapoleonGerardsacre

Napoléon 1er apparaît aussi comme un être critiquable à maints égards.
Son
insensibilité à la douleur humaine, son ascétisme et son peu
d'appétence pour les plaisirs de la vie, la bonne chère et les femmes,
le rapprochent de Robespierre, qu'il servit d'ailleurs avec zèle dans
sa jeunesse.
Son ambition, tout entière asservie à sa
propre gloire, l'a entraîné dans des entreprises néfastes et sans
nécessité, comme en particulier la reconquête du pouvoir après son
premier exil sur l'île d'Elbe (les «Cent Jours»).
Bonaparte
a aussi manifesté des préjugés racistes en avance sur son temps comme
le montrent le rétablissement de l'esclavage en 1802 et plus encore le
mauvais sort fait au général mulâtre Alexandre Dumas, le père de
l'écrivain.
Ces critiques, formulées dès son époque par
Chateaubriand lui-même, sont reprises aujourd'hui, avec beaucoup moins
de talent, par des auteurs soucieux de déboulonner les idoles. Même si
elles ont un fond de vérité, Napoléon n'en demeure pas moins un homme
d'État exceptionnel, un personnage fascinant et une source
d'inspiration inépuisable pour les historiens, les romanciers et les
cinéastes.

La France des 130 départements

Cliquez pour agrandir
Fondateurs d'empires Mini1811De
1809 à 1812, Napoléon 1er dirige de près ou de loin toute l'Europe à
l'exception notable de l'Angleterre et de la Russie... Mais les
résistances prennent de l'ampleur à mesure que s'accroît sa puissance :
paysans espagnols, tyroliens et napolitains ; bourgeois des grands
ports et des villes industrielles qu'irritent le «Blocus continental»...
L'Empereur
des Français est amené à sévir et, pour imposer sa volonté, ne trouve
souvent rien de mieux que d'annexer les territoires récalcitrants à
l'Empire français. C'est ainsi que celui-ci en vient à compter 130
départements ! Une construction fragile et éphémère.


Bibliographie

Fondateurs d'empires LivTulard
Les ouvrages sur l'Empereur sont légion, les plus complets étant ceux
de Jean Tulard. On peut lire en particulier Napoléon, les grands
moments d'un destin (Fayard), qui décrit les nombreux moments où le
destin de l'Empereur a failli basculer.
Pour qui recherche
une biographie agréable à lire et solidement argumentée, celle de
Jacques Bainville vaut le détour. Simplement intitulée Napoléon, elle est constamment rééditée en collection de poche.
Pour une approche critique de Napoléon 1er, on peut lire avec délectation la Vie de Napoléon (livres XIX à XXIV des Mémoires d'Outre-tombe), par Chateaubriand, également réédité en collection de poche.
À noter plus près de nous la biographie pleine de fraîcheur de l'historien italien Luigi Migliorini.
Fabienne Manière.
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Message par marwa Mer 18 Mai - 16:44

superbe chronologie
merci du partage
marwa
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Message par KAMEL Ven 27 Mai - 13:54

j'espère que vous allez tous enrichir cette page par vos découvertes
bonne fin de semaine.
Fondateurs d'empires 507349
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