Dessiner un Serpent avec des Pattes
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Dessiner un Serpent avec des Pattes
Dans
le royaume de Chu, une famille faisait des offrandes aux ancêtres. Le
rite accompli, un pichet de vin fut donné aux gens de service.
Ils étaient cependant tellement nombreux qu'il eût été difficile de
faire boire tout le monde. Après un bon moment d'hésitation, on finit
par prendre le parti suivant :
Chacun dessinerait un serpent sur le sol et celui qui aurait fini le premier, recevrait le pichet de vin.
Il y avait parmi eux un dessinateur habile qui en un tour de main
eut achevé son serpent. C'était bien à lui que le vin revenait de droit.
Il regarda autour de lui. Tout le monde s'appliquait. Alors, prenant
le pichet de la main gauche, il détacha avec sa main droite un branche
d'arbuste et s'exclama d'un air triomphant :
- Que de temps vous mettez à la besogne ! Je vais ajouter des pattes à mon serpent.
Pendant qu'il s'amusait à faire des pattes à son serpent, un de ses
camarades termina le sien. D'un coup brusque, il lui arracha le pichet
de la main en disant :
- Un serpent n'a point de pattes, pourquoi lui en ajouter ? C'est donc moi qui ai achevé le premier et non pas toi !
Et il se mit à boire.
C'est ainsi que celui qui avait dessiné des pattes à son serpent vit lui échapper ce qu'il avait en main.
le royaume de Chu, une famille faisait des offrandes aux ancêtres. Le
rite accompli, un pichet de vin fut donné aux gens de service.
Ils étaient cependant tellement nombreux qu'il eût été difficile de
faire boire tout le monde. Après un bon moment d'hésitation, on finit
par prendre le parti suivant :
Chacun dessinerait un serpent sur le sol et celui qui aurait fini le premier, recevrait le pichet de vin.
Il y avait parmi eux un dessinateur habile qui en un tour de main
eut achevé son serpent. C'était bien à lui que le vin revenait de droit.
Il regarda autour de lui. Tout le monde s'appliquait. Alors, prenant
le pichet de la main gauche, il détacha avec sa main droite un branche
d'arbuste et s'exclama d'un air triomphant :
- Que de temps vous mettez à la besogne ! Je vais ajouter des pattes à mon serpent.
Pendant qu'il s'amusait à faire des pattes à son serpent, un de ses
camarades termina le sien. D'un coup brusque, il lui arracha le pichet
de la main en disant :
- Un serpent n'a point de pattes, pourquoi lui en ajouter ? C'est donc moi qui ai achevé le premier et non pas toi !
Et il se mit à boire.
C'est ainsi que celui qui avait dessiné des pattes à son serpent vit lui échapper ce qu'il avait en main.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
De la Différence entre Cinquante et Cent Pas
Fables et légendes chinoises
De la Différence entre Cinquante et Cent Pas
Le Roi Hui des Liang aimait la guerre avec passion. Un jour il dit à Mencius :
- Je m'occupe des affaires de l'Etat avec le plus grand soin. Au cas
où la disette sévit à l'Ouest du fleuve, je fais émigrer une partie des
habitants dans la région Est, d'où je prends des vivres pour les
transporter dans la région de l'Ouest ; et je fais de même lorsque
c'est dans la région Est que sévit la disette. J'ai observé les rois
des Etats voisins, ils sont loin de se préoccuper autant que moi de
leur peuple et pourtant la population ne diminue pas plus dans leur
royaume qu'elle ne s'accroît dans le mien. Pourquoi cela ?
Mencius répondit :
- Vous aimez beaucoup la guerre. Je vais vous expliquer la chose à
l'aide d'une comparaison tirée de cet art : Déjà la bataille s'engage
au roulement du tambour, les soldats se jettent les uns sur les autres,
l'épée à la main. Mais voilà que bientôt les vaincus arrachent leur
épaisse cotte de mailles pour s'enfuir avec plus de légèreté, portant
leurs armes à bout de bras. Supposez un guerrier qui, ayant accompli
une cinquantaine de pas, s'aviserait de rire d'un autre qui en a fait
cent : "Poltron ! lui dit-il, tu as peur de mourir ?"
Cet homme a-t-il le droit de parler ainsi ?
Le Roi répondit :
- Nullement. Pour n'avoir parcouru qu'une cinquantaine de pas il n'en est pas moins un fuyard.
Mencius reprit :
- Si Votre Majesté en convient, comment se fait-il qu'elle espère
voir la population de son royaume augmenter davantage que dans les
autres !
De la Différence entre Cinquante et Cent Pas
Le Roi Hui des Liang aimait la guerre avec passion. Un jour il dit à Mencius :
- Je m'occupe des affaires de l'Etat avec le plus grand soin. Au cas
où la disette sévit à l'Ouest du fleuve, je fais émigrer une partie des
habitants dans la région Est, d'où je prends des vivres pour les
transporter dans la région de l'Ouest ; et je fais de même lorsque
c'est dans la région Est que sévit la disette. J'ai observé les rois
des Etats voisins, ils sont loin de se préoccuper autant que moi de
leur peuple et pourtant la population ne diminue pas plus dans leur
royaume qu'elle ne s'accroît dans le mien. Pourquoi cela ?
Mencius répondit :
- Vous aimez beaucoup la guerre. Je vais vous expliquer la chose à
l'aide d'une comparaison tirée de cet art : Déjà la bataille s'engage
au roulement du tambour, les soldats se jettent les uns sur les autres,
l'épée à la main. Mais voilà que bientôt les vaincus arrachent leur
épaisse cotte de mailles pour s'enfuir avec plus de légèreté, portant
leurs armes à bout de bras. Supposez un guerrier qui, ayant accompli
une cinquantaine de pas, s'aviserait de rire d'un autre qui en a fait
cent : "Poltron ! lui dit-il, tu as peur de mourir ?"
Cet homme a-t-il le droit de parler ainsi ?
Le Roi répondit :
- Nullement. Pour n'avoir parcouru qu'une cinquantaine de pas il n'en est pas moins un fuyard.
Mencius reprit :
- Si Votre Majesté en convient, comment se fait-il qu'elle espère
voir la population de son royaume augmenter davantage que dans les
autres !
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Deux paires d'Yeux
Fables et légendes chinoises
Deux paires d'Yeux
Il était une fois deux hommes qui discutaient de la physionomie du Roi.
- Qu'il est beau ! Disait l'un.
- Qu'il est laid ! Disait l'autre.
Après une longue et vaine discussion, ils se dirent mutuellement :
- " Demandons à quelqu'un d'autre de le regarder, vous verrez que j'ai raison !"
La physionomie du Roi était ce qu'elle était et rien ne pouvait la
changer ; cependant l'un voyait le souverain à son avantage et l'autre
à son désavantage.
Ce n'est pas pour le plaisir de se contredire qu'ils soutenaient des
avis différents, mais parce que chacun le voyait à sa façon.
Deux paires d'Yeux
Il était une fois deux hommes qui discutaient de la physionomie du Roi.
- Qu'il est beau ! Disait l'un.
- Qu'il est laid ! Disait l'autre.
Après une longue et vaine discussion, ils se dirent mutuellement :
- " Demandons à quelqu'un d'autre de le regarder, vous verrez que j'ai raison !"
La physionomie du Roi était ce qu'elle était et rien ne pouvait la
changer ; cependant l'un voyait le souverain à son avantage et l'autre
à son désavantage.
Ce n'est pas pour le plaisir de se contredire qu'ils soutenaient des
avis différents, mais parce que chacun le voyait à sa façon.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
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