Les cheveux

Entre les rubans et faveurs des belles d'antan et le fameux carré décoiffé Dessange des années 80, la mode a bien évolué. Mais la coiffure reste un phare de la beauté.

L'importance de la chevelure n'est plus à démontrer. Sans vouloir rivaliser avec les derniers modèles de Barbie (8 kilomètres de crin, de la racine aux fourches!), avoir le cheveu sain et propre est une quasi-obligation, voire un sacerdoce. Vite dit! Mais les produits actuels sont si variés qu'une chatte y perdrait ses petits. Après les "deux en un", voilà qu'ils nous sortent les "trois en un" ... Bientôt, les shampooings nous feront le café du matin!!! Certes, la technologie a permis d'élaborer des soins capillaires de haute qualité, mais il faut se souvenir qu'un shampooing est fait pour shampouiner et qu'un après shampooing est fait pour après-shampouiner. C.Q.F.D. Et quand on me parle d'un shampooing qui après-shampouine et maintient mes boucles en place en rendant mes cheveux brillants de santé... le doute me saisit en me laissant un arrière goût de tu-t'es-fait-refiler-n'importe-quoi! Parce que je le vaux bien, qu'ils disent en plus! Pour rester stoïque dans cette jungle capillaire, il faut avoir une tension de carmélite et l'aplomb de Rambo pour ne pas céder à l'envie de se savonner la tignasse au Paic citron. Et de savonner dans la mêlée le minois mutin de la blondasse qui m'a vanté ledit jus magique. Claudia, pour les intimes.

Bon. Un peu de sérieux. Comme on est des grandes, on va essayer de démêler cet écheveau (si j'ose m'exprimer ainsi!) en expliquant comment faire pour s'occuper de la partie la plus culminante de notre anatomie: Les cheveux.
Le cheveu est une matière qui reste vivante une centaine d'années après avoir été coupé. Les perruques en vrais cheveux sont là pour le démontrer. Pour plus de compréhension, permettez-moi de citer l'encyclopédie Encarta:

"...Les poils (traduisez "les cheveux") sont principalement constitués d'une protéine cornée appelée kératine. Ils ne contiennent ni vaisseaux sanguins ni nerfs et sont en général pigmentés, sauf chez les albinos. Ils contiennent parfois des bulles d'air qui leur donnent une couleur argentée. La tige du poil est constituée de cellules épithéliales modifiées, disposées en colonnes et entourant une zone centrale. La racine de chaque poil est contenue dans un trou tubulaire de l'épiderme appelé follicule pileux. Le poil grandit à partir du fond du follicule. Il est nourri par les vaisseaux sanguins par l'intermédiaire d'une papille qui se développe à l'intérieur du follicule. Un muscle minuscule, le muscle pilomoteur, est attaché à chaque follicule pileux. Sous le contrôle du système nerveux autonome, ce muscle se contracte et redresse le poil..."

On comprend mieux pourquoi le Petit Marseillais risque de brusquer nos petites cellules épithéiales et on suppute la nuance: les cheveux ne sont pas que des fils jaunes ou marronnasses qui pendouillent. Ils ont une vie et des problèmes. Comme nous, quoi. Leur donner des soins adaptés est nécessaire pour avoir une belle chevelure. Mais qui dit soins adaptés dit connaissance de ses cheveux et de leurs éventuels problèmes:


Cheveux normaux


Celle qui sont nanties de cheveux normaux n'ont pas de problème. Le sébum sait se tenir, les pellicules aussi, bref, la situation est idyllique... et rare!

Cheveux gras


Le problème des cheveux gras est que dès le lendemain du shampooing, ils pendent lamentablement en queues de rat! Le plus souvent, c'est la glande séborrhéique qui est en cause. Le sébum a trois fonctions nécessaire au cheveu: Il le lubrifie, le rend imperméable et l'assouplit. Il protège également contre le vent, la pollution, etc...
En vivant sainement, sans stress, sans médicaments et en harmonie avec la nature, les cheveux gras ne devraient pas exister. Mais la chose n'est pas possible à notre époque. Une contrariété, un accident, un chagrin peuvent rendre le cheveux gras en déréglant les fonctions de la glande séborrhéique. Un déséquilibre hormonal peut aussi être la cause de ce trouble. La chaleur est l'ennemie des cheveux gras. Attention donc à la température de l'eau lorsque vous les lavez, les séchoirs trop chauds, les bigoudis électrique, fers à friser, etc...
Diluez votre shampooing dans le même volume d'eau pour qu'il ne soit pas trop agressif. Nettoyez vos brosses chaque jour à l'alcool et une fois par semaine au shampooing. Mangez moins de viandes grasses et préférez leur du poisson et des céréales. Prendre une cure de levure de bière peut arranger les choses.
Inutile de "tenir la semaine" avant de vous laver les cheveux. Mieux vaut trois lavages doux par semaine plutôt qu'un décapage hebdomadaire. Le cheveu gras est fragile. Frottez doucement, en légers massages, sans chercher à faire mousser le shampooing. Rincez abondamment à plusieurs reprises. L'idéal serait de terminer par de l'eau minérale, douce et sans calcaire. Pressez un demi-jus de citron que vous filtrerez au travers d'une passoire fine (il ne doit absolument pas y avoir de petits morceaux de pulpe) et ajoutez-le à 1 litre d'eau juste tiède que vous utiliserez comme dernière eau de rinçage. Le séchage se fait sans brusquerie, tant avec le linge-éponge qu'avec le séchoir. Traitez vos cheveux comme un pull de cashmere: délicatement. Appliquez des lotions spécifiques chaque jour.


Cheveux secs


A l'inverse du cheveu gras, la glande séborrhéique ne travaille pas assez. Le cheveu est mal lubrifié. Il est perméable et devient cassant. Les écailles qui le recouvrent se soulèvent et fragilise la tige en la rendant vulnérable aux agressions extérieures. Il faut laver les cheveux secs avec un soin tout particulier: Shampooing extra-doux dilué dans son volume d'eau (tous les shampooings sont trop agressifs, d'une manière générale), masques capillaires et soins journaliers. Ne brutalisez jamais vos cheveux. Brossez-les avec douceur et séchez-les avec un séchoir tiède.

Pellicules


Il se forme des croûtes blanches minuscules, donnant un aspect peu soigné. Les cols des vêtements en font les frais! C'est tout simplement la peau du cuir chevelu qui "pèle". Les pellicules sont souvent de la partie lorsqu'on a des cheveux gras. Les shampooings antipelliculaires (Head & Shoulders, Activ) sont assez efficaces, mais ils traitent l'effet, non la cause. On ignore encore pourquoi telle ou telle a des pellicules et pas telle autre. Les pellicule sèches peuvent provenir des produits utilisés pour les soins capillaires. Une lotion trop alcoolisée, une micro-allergie aux agents chimiques, un rinçage mal effectué, etc. Les pellicules grasses sont par contre dues à un microscopique champignon. Il s'agit d'une levure, naturellement présente dans la peau saine. Lorsque le film protecteur de la peau est anormalement sollicité ou est endommagé, cette levure se multiplie anormalement. Donc, pas de risque de contamination par le peigne ou la brosse. Les shampooing antipelliculaire tendent à rétablir l'équilibre du film dermo-protecteur.
Si vous avez vraiment un gros problème de pellicules, consultez un dermatologue. Lui seul pourra vous aider, en diagnostiquant peut-être une infection bénigne, telle que le psoriasis, le pityriasis ou un eczéma.
Essayez le truc de l'aspirine. L'aspirine, c'est de l'acide salicylique, véritable ennemi des pellicules. Diluez 5 comprimés dans une tasse d'eau tiède, versez sur la tête, massez soigneusement et rincez à l'eau froide.

Cheveux fins


Les cheveux fins sont une manifestation génétique, comme les yeux bleus ou la peau claire. Ils sont aussi fins que des cheveux de bébé et il semble que l'on en a très peu. En fait on en a autant que les autres, mais leur finesse les rendent plats et sans volume. Difficiles à dompter, ils permettent de multiples coiffures romantiques et ont rarement des problèmes autres que leur allure de soie. On coiffe des cheveux fins comme on monte une mayonnaise: en y insérant un maximum d'air pour leur donner du volume. On ne lave pas trop souvent ces cheveux-là (une fois par semaine est un bon rythme) et on utilise dans tous les cas un shampooing doux que l'on utilisera avec parcimonie (tous les shampooings sont trop décapants). Et puisqu'il y a des shampooings dits gainants, autant les utiliser. Le rinçage est primordial. Allez-y carrément, jusqu'à ce que vos cheveux crissent. Terminez éventuellement avec une bouteille d'eau minérale pour être sûre de la qualité du tout dernier rinçage. Astuce: pour obtenir une coiffure "soutenue" utilisez, en dernier rinçage, une petite bouteille de bière. Rassurez-vous: au séchage, l'odeur disparaîtra, mais vos cheveux seront gainés de façon spectaculaire. Mais n'utilisez ce truc que pour une occasion particulière. Pour les soins habituels, préférez un après-shampooing structurant adapté à votre cas.
Massez votre cuir chevelu afin de décoller les racines. N'utilisez pas de produits gras, ne tripotez pas vos cheveux (valable pour toutes!). Faites des masques capillaires.

Cheveux ternes


Colorations mal effectuées, permanentes trop agressives, rinçages à l'eau calcaire rendent à la longue le cheveu terne. Appliquez inlassablement des masques capillaires et après-shampooings. Utilisez en dernière eau de rinçage une bouteille d'eau minérale dans laquelle vous aurez ajouté quelques gouttes de vinaigre de cidre ou de jus de citron passé à l'étamine (pour ôter toute trace de pulpe).

Cheveux brûlés (permanente, soleil)


Là, il s'agit d'un accident. Ne vous leurrez pas: si le cas est vraiment grave, seule une bonne coupe pourra limiter les dégâts. Mais vous pouvez essayer d'appliquer un masque de... mayonnaise. Préparez une mayonnaise toute bête avec un jaune d'œuf et de l'huile et appliquez-la au moyen d'un pinceau, raie par raie. Enveloppez-vous la tête d'un linge éponge et recouvrez le tout de papier aluminium. Laissez poser au minimum 20 minutes et faites-vous un shampooing doux. Rincez inlassablement. Ce traitement suffit à réparer bien des dégâts. Si vous avez une permanente et que vous ne voulez pas la voir disparaître, n'utilisez surtout pas de mayonnaise!

Chutes de cheveux


La chute des cheveux saisonnière est aux humains ce que la mue est aux animaux. Lors des changements de saison, il est tout à fait normal de perdre ses cheveux plus qu'à l'accoutumée. A l'état normal, nous perdons en moyenne 25 à 40 cheveux par jour. A l'approche de l'été, nous en perdons 45 et vers l'automne, nous en perdons jusqu'à 60! Il n'y a pas de quoi s'inquiéter: les cheveux perdus laissent place à de nouveau cheveux, sains et vigoureux. Une cure vitaminée peut aider à favoriser la repousse des jeune cheveux en activant la fabrication de la kératine(vitamine b6, acides aminés). Associée à un traitement anti-chute, le problème devrait être résolu dans les 3 mois.

Après un accouchement, il est possible que la femme perde ses cheveux par poignées. Lors de son état de grossesse, elle disposait d'un taux élevé de progestérones qui, ors de la naissance, s'est effondré d'un seul coup. Si la chute de cheveux perdure au-delà de six mois après l'accouchement, il serait bon de s'en inquiéter. Une prise de sang pourra dépister une carence en fer, responsable dans la plupart des cas d'alopécie féminine (70%). Les contraceptifs utilisés lors de l'allaitement peuvent également être un facteur prédominant de la chute excessive de cheveux. Une cure de fer, de la viande rouge au moins 3 fois par semaine et des produits laitiers en suffisance, une eau minérale ou des tablettes riches en calcium et tout devrait rentrer dans l'ordre. A ce propos, une lectrice m'a envoyé une astuce: absorber du calcium c'est bien mais encore faut-il le fixer dans le corps...
la prêle rempli ce rôle: on la trouve en pharmacie sous forme de gélules. Et bien entendu, associez cette cure d'un traitement externe en ampoule durant trois mois.

La ménopause provoque également la chute intempestive des cheveux. Le corps ne fabrique plus suffisamment d'hormones féminine et les hormone masculines "prennent le dessus". Le cheveux s'affine, perd sa force et sa densité au détriment des poils qui fusent sur le menton et les joues. Le traitement est simple: les hormones féminines de substitution, traitement classique de la ménopause, devraient remettre les pendules à l'heure. D'ailleurs, au jour d'aujourd'hui, aucune femme ne devrait se passer de ce genre de traitement car elle a tout à y gagner: cheveux sains, pilosité normale et peau rajeunie! Sans parler des effets sur les douleurs et les vapeurs chères aux belles d'antan! Une cure de fer et de calcium complètera ce traitement. Si l'alopécie est vraiment visible, il faudra songer à une application de Minoxidil ou des traitements externes afin de consolider les bulbes et renforcer la chevelure. Sas oublier les capsules à base de gélatine afin de renforcer et épaissir les cheveux existants. Les résultats se verront au bout de trois mois de traitement.
Certains cheveux, au lieu de tomber, poussent de plus en plus fins, ce qui fait perdre à la chevelure son volume. La cause de ce cas est la trop grande réceptivité aux hormones masculine que chaque femme produit en quantité infime. Les bulbes sont trop stimulés, ce qui épuise le cheveux qui pousse de plus en plus fin et de plus en plus rare! De plus, si la ménopause s'en mêle, l'état de la chevelure risque d'empirer d'avantage. Il faudra utiliser un shampooing non détergent associé à un traitement anti-chute local. Lors de la pré-ménopause, la progestérone aidera le cheveux à se reconstituer en attendant un traitement hormonal de substitution, plus tard, lors de la ménopause. Au bout de six mois, les effets devraient se faire ressentir !

Les perte locale ( p. ex. sur le devant) sont dues à un choc émotionnel, au stress, à un accouchement ou à la maladie. Certains médicament peuvent être à l'origine de pertes de cheveux. Dans un tel cas de perte de cheveux, il est impératif de traiter au plus vite par des applications quotidienne de Minoxidil, associées à une cure vitaminée. Si le problème est dû au surmenage, le médecin prescrira une sédatif. Et des séances de relaxation renforceront les effets de la cure. Les premiers effets seront visible aux environs de six mois après le début du traitement, traitement qui devra être suivi toute la vie.

Une perte très importante de cheveux est plus délicate à traiter. Parfois, le port de la perruque s'avère la seule solution. Il peut s'agir d'une pelade ou d'une cause endocrinienne. Il faudra consulter un médecin compétent pour diagnostiquer la raison de cette perte de cheveux. Un choc psychologique peut également être à l'origine d'une perte grave des cheveux. Les traitements vont de l'application de Minoxidil aux micro-greffes. Un traitement hormonal peut suffire dans certains cas mais, quel que soit le traitement entrepris, il faudra suivre une psychothérapie, ne serait-ce que pour surmonter le problème. Comptez un à deux ans avant de voir un résultat