Une pensée pour la terre
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Une pensée pour la terre
Changements climatiques
Les pollutions émises par les activités humaines provoquent le
réchauffement de la planète. Les gaz dit à effet de serre, provenant de
la combustion des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz), sont
les premiers responsables de ce réchauffement, qui dérégule le climat.
A lui seul, le dioxyde de carbone (CO2) représente 80% des gaz à effet
de serre.
Le meeting international "The Climate Change" organisé
en janvier 2005 a regroupé l'élite scientifique, d'anciens hommes
politiques et des économistes pour débattre du problème du
réchauffement climatique.
Il fut conclu que si rien n'est fait
pour réduire les rejets de gaz à effet de serre, il faudra 10 ans pour
que la planète atteigne un point de non-retour pouvant lui être fatal.
Selon cette étude, la Terre aura atteint ce point de non-retour lorsque
son atmosphère contiendra 400 parties de CO2 par millions (ppm).
Aujourd'hui, elle en contient déjà 379 ppm, chaque année ce taux
augmente de 2 ppm.
Le réchauffement de la Terre entraînera des
perturbations graves dans la production agricole, des sécheresses
majeures, la désertification, des inondations, une augmentation des
épidémies, la disparition des forêts et de plusieurs espèces animales
et végétales, ainsi qu'une élévation du niveau des mers.
Le
rapport recommande urgemment aux pays du G8 de produire, d'ici 2025, un
quart de leur électricité avec des sources renouvelables et de doubler
d'ici 2010 les budgets de recherche consacrés aux énergies non
fossiles. «Ce sont les investissements que nous réalisons à partir de
maintenant et durant les 20 prochaines années qui nous permettront de
stabiliser le climat. Pas ceux que nous consentirons d'ici la moitié du
21e siècle ou au-delà », conclut Tom Burke, ancien conseiller de Tony
Blair pour les questions environnementales et membre lui aussi de ce
panel.
Le réchaufement climatique devient un marché porteur, ainsi la vente de
climatiseurs (très polluant pour l'environnement) a explosée suite aux
canicules successives.
Les pollutions émises par les activités humaines provoquent le
réchauffement de la planète. Les gaz dit à effet de serre, provenant de
la combustion des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz), sont
les premiers responsables de ce réchauffement, qui dérégule le climat.
A lui seul, le dioxyde de carbone (CO2) représente 80% des gaz à effet
de serre.
Le meeting international "The Climate Change" organisé
en janvier 2005 a regroupé l'élite scientifique, d'anciens hommes
politiques et des économistes pour débattre du problème du
réchauffement climatique.
Il fut conclu que si rien n'est fait
pour réduire les rejets de gaz à effet de serre, il faudra 10 ans pour
que la planète atteigne un point de non-retour pouvant lui être fatal.
Selon cette étude, la Terre aura atteint ce point de non-retour lorsque
son atmosphère contiendra 400 parties de CO2 par millions (ppm).
Aujourd'hui, elle en contient déjà 379 ppm, chaque année ce taux
augmente de 2 ppm.
Le réchauffement de la Terre entraînera des
perturbations graves dans la production agricole, des sécheresses
majeures, la désertification, des inondations, une augmentation des
épidémies, la disparition des forêts et de plusieurs espèces animales
et végétales, ainsi qu'une élévation du niveau des mers.
Le
rapport recommande urgemment aux pays du G8 de produire, d'ici 2025, un
quart de leur électricité avec des sources renouvelables et de doubler
d'ici 2010 les budgets de recherche consacrés aux énergies non
fossiles. «Ce sont les investissements que nous réalisons à partir de
maintenant et durant les 20 prochaines années qui nous permettront de
stabiliser le climat. Pas ceux que nous consentirons d'ici la moitié du
21e siècle ou au-delà », conclut Tom Burke, ancien conseiller de Tony
Blair pour les questions environnementales et membre lui aussi de ce
panel.
Le réchaufement climatique devient un marché porteur, ainsi la vente de
climatiseurs (très polluant pour l'environnement) a explosée suite aux
canicules successives.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Pollution
Nous utilisons 500 à 1000 milliards de sacs en plastique par an dans le monde.
Ce
fléau apparu dans les années 70, cause chaque année la mort de dizaine
de milliers d'animaux (exemple : les dauphins les confondent avec les
méduses). De plus ce déchet non biodégradable à base de pétrole, qui
mettra plusieurs centaines d'années avant de se décomposer, a la
fâcheuse habitude de s'envoler au premier coup de vent. Bref, il ne
tient qu'à nous d'utiliser un panier pour faire vos courses !
Posez-vous la question : comment faisions nous quand le plastique n'existait pas ?
Afrique du Sud et Taiwan
Parce qu'ils étaient omniprésents dans le paysage, l'utilisation de sacs de plastique y est désormais prohibée.
Australie
Après une campagne de mobilisation en 2002,
neuf commerçants sur dix se sont engagés à diminuer la distribution de
sacs de plastique, ce qui a réduit leur nombre de 21%.
Bangladesh
La vente et la production de sacs en plastique
y est interdite à cause des énormes problèmes qu'ils posaient dans les
égouts des grandes villes.
France
En octobre 2005, l'Assemblée nationale française a
voté l'interdiction de la commercialisation de sacs plastiques non
biodégradables à partir de 2010. Dès 2003, les grandes surfaces de
Corse avaient cessé de distribuer des sacs de plastique. Certaines
villes françaises ont également pris des mesures spécifiques. Dans la
ville de La Ciotat, en Provence, des «caisses vertes» permettent à ceux
et celles qui ont en main des sacs réutilisables de passer plus vite
que les clients qui n'en ont pas.
Irlande
En mars 2002, une taxe plastique (PlasTax) de 15
centimes d'euros par sac a été imposée aux consommateurs irlandais. Ce
prélèvement a permis de favoriser l'usage de sacs plastiques
recyclables, tout en rapportant 9,6 millions d'euros qui sont
réinvestis dans un fond destiné à la gestion des déchets et à d'autres
initiatives de protection de l'environnement. Cette mesure a permis une
baisse de plus de 90% de la consommation de sacs plastiques.
Calcul sur le recyclage des bouteilles en verre
(les données utilisées sont des moyennes)
Il faut 0,35 kg de pétrole pour produire 1 kg de verre
Une bouteille pèse 0,4 kg
Une personne apporte 5 bouteilles en verre au bac de tri, soit 2 kg de verre
= économie de 0,7 kg de pétrole
La majorité des personnes recyclant leur bouteilles en verre se rendent
au bac de tri en voiture. Or une petite voiture consomme 0,7 kg de
pétrole pour faire 5 km en agglomération.
Il
faut maintenant ajouter la pollution émise lors des trajets du bac de
tri à l’usine chargée du recyclage, souvent cette usine est délocalisée
pour réduire les coûts de transformation !
Résultat : dans certaines conditions recycler des bouteilles en verres pollue plus que de ne pas le faire.
Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets
Ecoemballages
Ce
fléau apparu dans les années 70, cause chaque année la mort de dizaine
de milliers d'animaux (exemple : les dauphins les confondent avec les
méduses). De plus ce déchet non biodégradable à base de pétrole, qui
mettra plusieurs centaines d'années avant de se décomposer, a la
fâcheuse habitude de s'envoler au premier coup de vent. Bref, il ne
tient qu'à nous d'utiliser un panier pour faire vos courses !
Posez-vous la question : comment faisions nous quand le plastique n'existait pas ?
Afrique du Sud et Taiwan
Parce qu'ils étaient omniprésents dans le paysage, l'utilisation de sacs de plastique y est désormais prohibée.
Australie
Après une campagne de mobilisation en 2002,
neuf commerçants sur dix se sont engagés à diminuer la distribution de
sacs de plastique, ce qui a réduit leur nombre de 21%.
Bangladesh
La vente et la production de sacs en plastique
y est interdite à cause des énormes problèmes qu'ils posaient dans les
égouts des grandes villes.
France
En octobre 2005, l'Assemblée nationale française a
voté l'interdiction de la commercialisation de sacs plastiques non
biodégradables à partir de 2010. Dès 2003, les grandes surfaces de
Corse avaient cessé de distribuer des sacs de plastique. Certaines
villes françaises ont également pris des mesures spécifiques. Dans la
ville de La Ciotat, en Provence, des «caisses vertes» permettent à ceux
et celles qui ont en main des sacs réutilisables de passer plus vite
que les clients qui n'en ont pas.
Irlande
En mars 2002, une taxe plastique (PlasTax) de 15
centimes d'euros par sac a été imposée aux consommateurs irlandais. Ce
prélèvement a permis de favoriser l'usage de sacs plastiques
recyclables, tout en rapportant 9,6 millions d'euros qui sont
réinvestis dans un fond destiné à la gestion des déchets et à d'autres
initiatives de protection de l'environnement. Cette mesure a permis une
baisse de plus de 90% de la consommation de sacs plastiques.
Calcul sur le recyclage des bouteilles en verre
(les données utilisées sont des moyennes)
Il faut 0,35 kg de pétrole pour produire 1 kg de verre
Une bouteille pèse 0,4 kg
Une personne apporte 5 bouteilles en verre au bac de tri, soit 2 kg de verre
= économie de 0,7 kg de pétrole
La majorité des personnes recyclant leur bouteilles en verre se rendent
au bac de tri en voiture. Or une petite voiture consomme 0,7 kg de
pétrole pour faire 5 km en agglomération.
Il
faut maintenant ajouter la pollution émise lors des trajets du bac de
tri à l’usine chargée du recyclage, souvent cette usine est délocalisée
pour réduire les coûts de transformation !
Résultat : dans certaines conditions recycler des bouteilles en verres pollue plus que de ne pas le faire.
Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets
Ecoemballages
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Les nanotechnologies
Les nanotechnologies
Définition
Un OGM
est un végétal modifié par des manipulations génétiques. Les
nanotechnologies, c’est la même chose mais sur la matière, nous sommes
désormais capable de manipuler des atomes (à l’échelle 1 milliardième
de mètre) dans le but d’élaborer de nouvelles matières et de repousser
les lois du possible.
Concrètement
Les nanotechnologies seront exploitables dans les domaines suivants :
pharmaceutique, électronique, transport, énergie, textile, militaire, sécurité, implants sous-cutanés, robots intelligents.
Exemples concrets de produits de consommation issus des nanotechnologies :
Tissus auto-nettoyants, peinture qui change de couleur en un click, voitures pesant une dizaine de kilos.
Mais
la grande majorité des recherches portent sur l’armement et la sécurité
(contrôle des individus) et les implants sous-cutanées. Par exemple :
Bombes
intelligentes, camouflages s'adaptant au décor, puces sous-cutanés
permettant de pister leur porteur via satellite, substituant à la carte
bancaire, à la carte d’identité ou au carnet de santé.
Intérêts économiques et politiques
Les profits considérables
que peuvent générer les nanotechnologies pour ceux qui les ont breveté
les premiers à créé un nouveau marché à fort potentiel. De plus les
nanotechnologies sont envisagées comme un puissant moyen de lutter
contre les maladies.
Les nanotechnologies offrent des
possibilités dans le domaine militaire bien supérieures aux armes
nucléaires, chimiques ou biologiques. Les pays disposant les premiers
de cette nouvelle puissance représenteront une pression considérable
sur les autres.
En France
Le gouvernement français a entreprit la
construction à Grenoble du premier pôle d'étude et de production de
nanotechnologie d’Europe : Minatec, Crolles 2 et Nanotec 300. Ce centre
représente un investissement de plusieurs milliards d'euros. 50% est
financé par les contribuables, l’autre moitié provient de
multinationales et de l’armée. L’intérêt militaire que représente les
nanotechnologies est tel, que le CEA (Commissariat à l'Energie
Atomique) et la DGA (Direction Générale de l'Armement) font partis des
sponsors financiers.
Le future possible avec les nanotechnologies :
Il est
probable que dans une dizaine d'année chaque nouveaux-nés se voient
implantés dans la peau à la naissance leur informations civiles (nom,
prénom, date et lieu de naissance, nationalité) et de santé (groupe
sanguin, taille et pois à la naissance) reliée à un serveur central et
à un système GPS.
Les trans-humanistes espèrent grâce aux nanotechnologies améliorer l’humain et accroître ses capacités.
Nous
sommes capable de contrôler à distance les mouvements d’un rat via une
télécommande connectée à un capteur implanté dans sa boîte crânienne,
pourquoi pas un humain ?
Le débat
Au vu des profits et de la puissance militaire
permis par les nanotechnologies, Etats et grands groupes se sont lancés
tête baissée dans cette course aux brevets. Oui, mais…
Le projet
est entamé, l’argent à été débloqué, mais à aucun moment la population
en a décidé ainsi et pourtant ces même politiques nous affirment que
nous sommes dans une démocratie (définition : souveraineté du peuple).
Les politiques et les industriels ne s’intéressent guère aux
populations qui sont pourtant directement concernées (impôts, risques
écologiques…) et se focalise sur leurs objectifs : recherche de profit,
puissance militaire et politique et croissance économique.
Les
arguments des politiques : création d’emplois, rayonnement
international de la région, progrès scientifique et médical… Mais ils
n’abordent jamais les questions éthiques, sociales et environnementales
liées aux nanotechnologies.
Certains domaines technologiques
comme le nucléaire ou les nanotechnologies ne sont pas neutres. Ils
impliquent de tels degrés de spécialisation, de risques,
d'accumulations de pouvoirs et de richesses qu'ils imposent en retour
un modèle de société centralisé, autoritaire et militarisé pour en
assurer la protection.
Comme avec le nucléaire ou les OGM,
la mise sur le marché des nanotechnologies se ferra sans que les
risques ne soient connus ou maîtrisables et sans avoir préalablement
consulté la population.
Définition
Un OGM
est un végétal modifié par des manipulations génétiques. Les
nanotechnologies, c’est la même chose mais sur la matière, nous sommes
désormais capable de manipuler des atomes (à l’échelle 1 milliardième
de mètre) dans le but d’élaborer de nouvelles matières et de repousser
les lois du possible.
Concrètement
Les nanotechnologies seront exploitables dans les domaines suivants :
pharmaceutique, électronique, transport, énergie, textile, militaire, sécurité, implants sous-cutanés, robots intelligents.
Exemples concrets de produits de consommation issus des nanotechnologies :
Tissus auto-nettoyants, peinture qui change de couleur en un click, voitures pesant une dizaine de kilos.
Mais
la grande majorité des recherches portent sur l’armement et la sécurité
(contrôle des individus) et les implants sous-cutanées. Par exemple :
Bombes
intelligentes, camouflages s'adaptant au décor, puces sous-cutanés
permettant de pister leur porteur via satellite, substituant à la carte
bancaire, à la carte d’identité ou au carnet de santé.
Intérêts économiques et politiques
Les profits considérables
que peuvent générer les nanotechnologies pour ceux qui les ont breveté
les premiers à créé un nouveau marché à fort potentiel. De plus les
nanotechnologies sont envisagées comme un puissant moyen de lutter
contre les maladies.
Les nanotechnologies offrent des
possibilités dans le domaine militaire bien supérieures aux armes
nucléaires, chimiques ou biologiques. Les pays disposant les premiers
de cette nouvelle puissance représenteront une pression considérable
sur les autres.
En France
Le gouvernement français a entreprit la
construction à Grenoble du premier pôle d'étude et de production de
nanotechnologie d’Europe : Minatec, Crolles 2 et Nanotec 300. Ce centre
représente un investissement de plusieurs milliards d'euros. 50% est
financé par les contribuables, l’autre moitié provient de
multinationales et de l’armée. L’intérêt militaire que représente les
nanotechnologies est tel, que le CEA (Commissariat à l'Energie
Atomique) et la DGA (Direction Générale de l'Armement) font partis des
sponsors financiers.
Le future possible avec les nanotechnologies :
Il est
probable que dans une dizaine d'année chaque nouveaux-nés se voient
implantés dans la peau à la naissance leur informations civiles (nom,
prénom, date et lieu de naissance, nationalité) et de santé (groupe
sanguin, taille et pois à la naissance) reliée à un serveur central et
à un système GPS.
Les trans-humanistes espèrent grâce aux nanotechnologies améliorer l’humain et accroître ses capacités.
Nous
sommes capable de contrôler à distance les mouvements d’un rat via une
télécommande connectée à un capteur implanté dans sa boîte crânienne,
pourquoi pas un humain ?
Le débat
Au vu des profits et de la puissance militaire
permis par les nanotechnologies, Etats et grands groupes se sont lancés
tête baissée dans cette course aux brevets. Oui, mais…
Le projet
est entamé, l’argent à été débloqué, mais à aucun moment la population
en a décidé ainsi et pourtant ces même politiques nous affirment que
nous sommes dans une démocratie (définition : souveraineté du peuple).
Les politiques et les industriels ne s’intéressent guère aux
populations qui sont pourtant directement concernées (impôts, risques
écologiques…) et se focalise sur leurs objectifs : recherche de profit,
puissance militaire et politique et croissance économique.
Les
arguments des politiques : création d’emplois, rayonnement
international de la région, progrès scientifique et médical… Mais ils
n’abordent jamais les questions éthiques, sociales et environnementales
liées aux nanotechnologies.
Certains domaines technologiques
comme le nucléaire ou les nanotechnologies ne sont pas neutres. Ils
impliquent de tels degrés de spécialisation, de risques,
d'accumulations de pouvoirs et de richesses qu'ils imposent en retour
un modèle de société centralisé, autoritaire et militarisé pour en
assurer la protection.
Comme avec le nucléaire ou les OGM,
la mise sur le marché des nanotechnologies se ferra sans que les
risques ne soient connus ou maîtrisables et sans avoir préalablement
consulté la population.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
« écovillage » ?
« écovillage » ?
Un écovillage est un ensemble d’habitats de taille humaine (500
personnes maximum) où la priorité est de placer les liens humains et
l’environnement au centre des préoccupations. C'est un milieu
harmonieux où chaque individu trouve sa place grâce à ses qualités et
compétences propres. Tout le monde se connaît, ce qui favorise le
dialogue et les initiatives locales. Un écovillage peut être isolé,
rattaché à un village déjà existant ou encore être un quartier d'une
ville.
L’écovillage s’engage en 3 points :
1. Politique et social :
le fonctionnement de l’écovillage et les questions quotidiennes sont débattus démocratiquement
mise en commun d'échange et d'activités
2. Ecologie :
aménagement rationnel de l’espace
utilisation des énergies renouvelables
100% agriculture biologique
préservation des points d'eau et des sources
recyclage des déchets
3. Economique :
encourrager la production locale, et développer les commerces et entreprises de proximités
refus des grandes entreprises et des grandes surfaces
Les questions suivantes doivent faire parties du quotidien de l'écovillage :
comment préserver au maximum l’environnement ?
comment faire pour que chacun est sa place dans le village ?
comment encourager les commerces de proximités ?
comment maintenir et renforcer les liens entre les habitants et le climat agréable du village ?
comment maintenir une stabilité et un développement durable en faveur de nos enfants ?
Un écovillage est un ensemble d’habitats de taille humaine (500
personnes maximum) où la priorité est de placer les liens humains et
l’environnement au centre des préoccupations. C'est un milieu
harmonieux où chaque individu trouve sa place grâce à ses qualités et
compétences propres. Tout le monde se connaît, ce qui favorise le
dialogue et les initiatives locales. Un écovillage peut être isolé,
rattaché à un village déjà existant ou encore être un quartier d'une
ville.
L’écovillage s’engage en 3 points :
1. Politique et social :
2. Ecologie :
3. Economique :
Les questions suivantes doivent faire parties du quotidien de l'écovillage :
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Espèces animales et végétales
Espèces animales et végétales
A ce jour, on estime qu'il y en aurai entre 10 et 15 millions
d'espèces animales et végétales, dont 80 à 90 % nous sont encore
inconnues (majoritairement dans les grands fonds marins).
Du
fait de la déforestation, rien qu'en Amazonie, 2000 à 3000 espèces
n’ayant encore jamais été cataloguées sont d'ores et déjà vouées à
l'extinction. Or, sur les 3000 plantes identifiées comme ayant des
propriétés anticancéreuses, 70 % proviendraient précisément des forêts
tropicales, lesquelles disparaissent au rythme de 17 millions
d'hectares par an en raison de l'activité humaine. Les océans, les
montagnes, les littoraux souffrent également d'atteintes irréversibles
qui entraînent une réduction permanente de la biodiversité.
L'utilisation
et l'extermination des espèces sont la deuxième menace qui pèse sur les
plantes et les animaux sauvages. Que ce soit parce qu'ils entrent en
compétition avec les activités humaines comme l'ours ou le loup ou au
contraire parce que leur intérêt commercial peut entraîner leur
surexploitation comme le rhinocéros ou le tigre, beaucoup d'espèces
sont menacées de disparition.
Eau douce
Les fleuves et les rivières d'Europe, ainsi que les zones humides
qui leur sont associées, comptent parmi les milieux ayant le plus
souffert des activités de l'homme. 25% des cours d'eau d'Europe
occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême. 50% des
zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années.
Depuis 20 ans, les eaux brutes se dégradent de façon inquiétantes :
elles ont continué à être polluées par les nitrates et les pesticides à
cause d'une politique agricole productiviste et de la destruction directe de ces milieux.
L'eau indispensable à la vie est devenue un enjeux politique majeur et la cause de conflits dans certaines régions d'une monde.
Océans et Mers
70% de notre planète est recouverte par les océans et les mers.
Depuis 50 ans, ils sont menacés par la pêche abusive, la pollution,
l’urbanisation et l’industrialisation des littoraux, la destruction des
récifs de coraux ou des zones de reproduction dont dépendent les
espèces marines y compris le poisson que nous pêchons.
Les Forêts
Les arbres jouent un rôle vital dans la régulation des climats et du
cycle de l'eau. Les forêts sont parmi les écosystèmes les plus riches
et les plus stables de la planète, elles renferment plus de 50 % de la
biodiversité terrestre.
Or chaque semaine 200 000 hectares de
forêts disparaissent et seules 6% des forêts sont protégées dans le
monde. Les forêts tropicales sont les plus touchées (moins 17 millions
d'hectares chaque année), mais les zones tempérées et boréales
subissent, elles aussi, des pertes importantes en biodiversité. En
effet la gestion forestière réduit, pour les besoins de l'homme, le
nombre d'espèces d'arbres et rend homogènes les milieux naturels, ce
qui diminue d'autant la variété de la faune et de la flore.
A ce jour, on estime qu'il y en aurai entre 10 et 15 millions
d'espèces animales et végétales, dont 80 à 90 % nous sont encore
inconnues (majoritairement dans les grands fonds marins).
Du
fait de la déforestation, rien qu'en Amazonie, 2000 à 3000 espèces
n’ayant encore jamais été cataloguées sont d'ores et déjà vouées à
l'extinction. Or, sur les 3000 plantes identifiées comme ayant des
propriétés anticancéreuses, 70 % proviendraient précisément des forêts
tropicales, lesquelles disparaissent au rythme de 17 millions
d'hectares par an en raison de l'activité humaine. Les océans, les
montagnes, les littoraux souffrent également d'atteintes irréversibles
qui entraînent une réduction permanente de la biodiversité.
L'utilisation
et l'extermination des espèces sont la deuxième menace qui pèse sur les
plantes et les animaux sauvages. Que ce soit parce qu'ils entrent en
compétition avec les activités humaines comme l'ours ou le loup ou au
contraire parce que leur intérêt commercial peut entraîner leur
surexploitation comme le rhinocéros ou le tigre, beaucoup d'espèces
sont menacées de disparition.
Eau douce
Les fleuves et les rivières d'Europe, ainsi que les zones humides
qui leur sont associées, comptent parmi les milieux ayant le plus
souffert des activités de l'homme. 25% des cours d'eau d'Europe
occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême. 50% des
zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années.
Depuis 20 ans, les eaux brutes se dégradent de façon inquiétantes :
elles ont continué à être polluées par les nitrates et les pesticides à
cause d'une politique agricole productiviste et de la destruction directe de ces milieux.
L'eau indispensable à la vie est devenue un enjeux politique majeur et la cause de conflits dans certaines régions d'une monde.
Océans et Mers
70% de notre planète est recouverte par les océans et les mers.
Depuis 50 ans, ils sont menacés par la pêche abusive, la pollution,
l’urbanisation et l’industrialisation des littoraux, la destruction des
récifs de coraux ou des zones de reproduction dont dépendent les
espèces marines y compris le poisson que nous pêchons.
Les Forêts
Les arbres jouent un rôle vital dans la régulation des climats et du
cycle de l'eau. Les forêts sont parmi les écosystèmes les plus riches
et les plus stables de la planète, elles renferment plus de 50 % de la
biodiversité terrestre.
Or chaque semaine 200 000 hectares de
forêts disparaissent et seules 6% des forêts sont protégées dans le
monde. Les forêts tropicales sont les plus touchées (moins 17 millions
d'hectares chaque année), mais les zones tempérées et boréales
subissent, elles aussi, des pertes importantes en biodiversité. En
effet la gestion forestière réduit, pour les besoins de l'homme, le
nombre d'espèces d'arbres et rend homogènes les milieux naturels, ce
qui diminue d'autant la variété de la faune et de la flore.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
l'eau?!
La
terre manque d'eau! L'eau est un élément vital pour l'homme. Cet
élément ne doit absolument pas être gaspillé. Ce manque d'eau tue un
enfant toutes les 15 secondes.
Un milliard de personne n'a pas
accès à l'eau potable non plus ! L'eau est donc à économiser. D'ici
2025, un tiers de la population mondiale sera affectée par la pénurie
d'eau potable.
30 000 personnes meurent chaque jour de maladies liées à une consommation d'eau impropre
- Ne JAMAIS laisser
couler l'eau du robinet, cela peut gaspiller des dizaines de litres
très rapidement (fermer le robinet lorsqu'on se brosse les dents),
-
Il n'est pas utile d'arroser son jardin en été, il existe des sortes de
bidon qui collectent l'eau qui tombe durant l'hiver. Cette eau peut
ensuite être utilisée pour l'arrosage du jardin.
- Ne pas changer l'eau de sa piscine trop fréquemment. Il existe des bâches pour garder l'eau propre ,
- Et surtout, faire une douche à la place d'un bain!!!!!!!!!
- Un lave-vaisselle consomme parfois moins d'eau que de laver sa vaisselle à la main
- Une douche de 4 à 5 minutes consomme 30 à 80 litres d'eau et un bain 150 à 200 litres.
terre manque d'eau! L'eau est un élément vital pour l'homme. Cet
élément ne doit absolument pas être gaspillé. Ce manque d'eau tue un
enfant toutes les 15 secondes.
Un milliard de personne n'a pas
accès à l'eau potable non plus ! L'eau est donc à économiser. D'ici
2025, un tiers de la population mondiale sera affectée par la pénurie
d'eau potable.
30 000 personnes meurent chaque jour de maladies liées à une consommation d'eau impropre
- Ne JAMAIS laisser
couler l'eau du robinet, cela peut gaspiller des dizaines de litres
très rapidement (fermer le robinet lorsqu'on se brosse les dents),
-
Il n'est pas utile d'arroser son jardin en été, il existe des sortes de
bidon qui collectent l'eau qui tombe durant l'hiver. Cette eau peut
ensuite être utilisée pour l'arrosage du jardin.
- Ne pas changer l'eau de sa piscine trop fréquemment. Il existe des bâches pour garder l'eau propre ,
- Et surtout, faire une douche à la place d'un bain!!!!!!!!!
- Un lave-vaisselle consomme parfois moins d'eau que de laver sa vaisselle à la main
- Une douche de 4 à 5 minutes consomme 30 à 80 litres d'eau et un bain 150 à 200 litres.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
La Viande : moteur du réchauffement climatique
Biodiversité & Nature
« Consommer moins de viande préserve la couche d’ozone » titrait il y a peu le magazine Sciences & Avenir. En effet, l’industrie de la viande représente la deuxième source de gaz à effet de serre au monde, après la production d’énergie –fait bien souvent ignoré par le consommateur. Et les écologistes de scander : « Mieux vaut un végétarien roulant en 4x4 qu’un mangeur de steak à vélo ! ».
Déjà sérieusement montrée du doigt, des études récentes viennent accabler l’industrie de la viande. On savait déjà que la production de protéines animales engloutissait 33% des terres émergées, 45% de l’eau mondiale et 70% des terres agricoles (FAO). On sait par ailleurs désormais que la production d’un seul et même kilo de bœuf dégage l’équivalent de 14,8 Kg de CO2 (ce qui revient à parcourir, comme le montre le magazine, 121 Km en voiture). « L’industrie de la viande génère à elle seule 18% des GES (gaz à effet de serre) mondiaux, soit plus que tous les modes de transports combinés (14%) » selon la FAO. Et Henning Steinfield de renchérir : « L’élevage est responsable de l’émission de 9% du CO2 mondial, de 37% du méthane (CH4) et de 65% du protoxyde d’azote (N2O), un gaz au pouvoir réchauffant 275 fois plus élevé que le CO2, dégagé par les engrais, et premier responsable de la destruction de la couche d’ozone ». Le méthane, quant à lui 25 fois plus puissant que le CO2, est relâché dans la nature à 95% par les éructations du bétail !
Pour revenir à l’exemple du kilo de bœuf, l’aberration ne s’arrête pas là, car pour le fabriquer, il aura fallu 7 à 10 Kg de céréales, 15 000 à 18 000 litres d’eau, et 5 à 10 fois plus de sols que pour obtenir la même quantité de protéines végétales ! La seule production du fourrage requiert 33% des terres arables mondiales, dont 75% en Europe (petite précision pour ceux qui ne suivent pas : ça ne concerne plus le seul kilo de bœuf !). Les ranches qui fleurissent en Amazonie sont devenus la première cause déforestation.
De plus, sachez que nous consommons tous de la forêt amazonienne lorsque l’on achète de la viande, car suite à la crise de la vache folle, l’Europe a interdit les farines animales. Résultat : la moitié du soja importé pour nourrir le bétail provient du Mato Grosso, région du Brésil où 90% des cultures se font en emprise sur la forêt.
Enfin, n’oublions pas que le risque de cancer colorectal est trois fois plus élevé chez les gros consommateurs de viande rouge. En effet, le cancer et l’obésité sont des risques qui croissent avec la consommation excessive (200g par jour) de côtes de bœuf et autres charcuteries. Chaque français mange 117g de viande par jour : bien trop, mais ça n’est rien comparé à d’autres pays tels que les États-Unis. A moins de 300g de viande rouge par semaine, le risque est quasiment absent, et une consommation comprise entre 300g et 500g peut être tolérée lorsqu’elle est principalement composée de viande maigre, c’est-à-dire de très bonne qualité, car il ne faudrait pas omettre sa richesse en fer et en protéines.
Quoiqu’il en soit, la viande -et ses consommateurs- est sans nul doute le fléau de ce XXIème siècle. Nous en abusons, et ce à nos risques et périls, et nous semblons oublier –Ô ! cécité de l’âme !- qu’alors que dans les pays développés, la consommation de viande est de 224g par jour, elle n’est que de 31g en Afrique...
D’après un article de Sciences & Avenir n°752 d’Octobre 2009.
« Consommer moins de viande préserve la couche d’ozone » titrait il y a peu le magazine Sciences & Avenir. En effet, l’industrie de la viande représente la deuxième source de gaz à effet de serre au monde, après la production d’énergie –fait bien souvent ignoré par le consommateur. Et les écologistes de scander : « Mieux vaut un végétarien roulant en 4x4 qu’un mangeur de steak à vélo ! ».
Déjà sérieusement montrée du doigt, des études récentes viennent accabler l’industrie de la viande. On savait déjà que la production de protéines animales engloutissait 33% des terres émergées, 45% de l’eau mondiale et 70% des terres agricoles (FAO). On sait par ailleurs désormais que la production d’un seul et même kilo de bœuf dégage l’équivalent de 14,8 Kg de CO2 (ce qui revient à parcourir, comme le montre le magazine, 121 Km en voiture). « L’industrie de la viande génère à elle seule 18% des GES (gaz à effet de serre) mondiaux, soit plus que tous les modes de transports combinés (14%) » selon la FAO. Et Henning Steinfield de renchérir : « L’élevage est responsable de l’émission de 9% du CO2 mondial, de 37% du méthane (CH4) et de 65% du protoxyde d’azote (N2O), un gaz au pouvoir réchauffant 275 fois plus élevé que le CO2, dégagé par les engrais, et premier responsable de la destruction de la couche d’ozone ». Le méthane, quant à lui 25 fois plus puissant que le CO2, est relâché dans la nature à 95% par les éructations du bétail !
Pour revenir à l’exemple du kilo de bœuf, l’aberration ne s’arrête pas là, car pour le fabriquer, il aura fallu 7 à 10 Kg de céréales, 15 000 à 18 000 litres d’eau, et 5 à 10 fois plus de sols que pour obtenir la même quantité de protéines végétales ! La seule production du fourrage requiert 33% des terres arables mondiales, dont 75% en Europe (petite précision pour ceux qui ne suivent pas : ça ne concerne plus le seul kilo de bœuf !). Les ranches qui fleurissent en Amazonie sont devenus la première cause déforestation.
De plus, sachez que nous consommons tous de la forêt amazonienne lorsque l’on achète de la viande, car suite à la crise de la vache folle, l’Europe a interdit les farines animales. Résultat : la moitié du soja importé pour nourrir le bétail provient du Mato Grosso, région du Brésil où 90% des cultures se font en emprise sur la forêt.
Enfin, n’oublions pas que le risque de cancer colorectal est trois fois plus élevé chez les gros consommateurs de viande rouge. En effet, le cancer et l’obésité sont des risques qui croissent avec la consommation excessive (200g par jour) de côtes de bœuf et autres charcuteries. Chaque français mange 117g de viande par jour : bien trop, mais ça n’est rien comparé à d’autres pays tels que les États-Unis. A moins de 300g de viande rouge par semaine, le risque est quasiment absent, et une consommation comprise entre 300g et 500g peut être tolérée lorsqu’elle est principalement composée de viande maigre, c’est-à-dire de très bonne qualité, car il ne faudrait pas omettre sa richesse en fer et en protéines.
Quoiqu’il en soit, la viande -et ses consommateurs- est sans nul doute le fléau de ce XXIème siècle. Nous en abusons, et ce à nos risques et périls, et nous semblons oublier –Ô ! cécité de l’âme !- qu’alors que dans les pays développés, la consommation de viande est de 224g par jour, elle n’est que de 31g en Afrique...
D’après un article de Sciences & Avenir n°752 d’Octobre 2009.
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Les pesticides : une pollution planétaire
Les pesticides : une pollution planétaire
Dans les pays industrialisés, la révolution verte des années 60 a
considérablement augmenté la productivité agricole en jouant sur l'augmentation
des surfaces cultivées, la mécanisation, la plantation de cultures sélectionnées
et hybrides aux rendements plus élevés, le remembrement et la lutte contre
toutes les nuisances.
Cette lutte passe notamment par le recours massif aux
pesticides, qui sont des produits chimiques dangereux destinés à repousser ou
tuer les rongeurs, champignons, maladies, insectes et "mauvaises herbes" qui
fragilisent le mode de culture intensif.
Les pesticides
ne sont pas seulement utilisés dans l'agriculture mais aussi dans le jardin du
particulier, dans les parcs ouverts au public, pour l'entretien de la voirie,
des voies ferrées, des aires de loisirs (golfs, hippodromes...).
Les
pesticides sont des Polluants Organiques Persistants qui
perdurent dans l'environnement, s'accumulent dans les graisses et sont, d'une
manière générale, dangereux pour la santé : cancers, altération du système
immunitaire, problèmes de reproduction...
Les pesticides touchent aussi
massivement les zones rurales des PVD (Pays en Voie de Développement) où
malformations, cancers, maladies congénitales, désordres du système nerveux
déciment la population.
Définitions
Un pesticide est un produit chimique destiné
originellement à la protection des cultures afin de lutter contre des
tiers jugés nuisibles comme les parasites, mauvaises herbes, insectes et
champignons.
Ainsi, on désigne par pesticide tout substance
destinée à repousser, détruire ou combattre les ravageurs et les espèces
indésirables de plantes ou d'animaux. Sont également inclus les régulateurs de
croissance des plantes, les défoliants (pour faire tomber les feuilles), les
dessicants (pour absorber l'humidité), les agents qui réduisent le nombre de
fruits ou évitent leur chute précoce ainsi que les substances appliquéesavant ou
après récolte pour conserver les produits pendant leur stockage et leur
transport (Rapport d'information sur les pesticides - Assemblée Nationale,
02/06/2009)
D'un point de vue réglementaire européen, on distingue deux
grandes catégories de pesticides :
sont généralement classés en fonction de la cible qu'ils visent, on distingue
ainsi :
regroupés en fonction de leurs composants actifs ou substance active :
organochlorés (DDT, lindane...), triazines (atrazine, simazine...), acétamides
(acetochlore, alachlore...)...
La substance active exerce
une action générale ou spécifique sur les organismes nuisibles ou végétaux.
L'agriculture française en utilise environ 500 qui entrent dans la composition
de plus de 8000 produits commercialisés. Ceux-ci bénéficient d'une autorisation de mise sur
le marché (AMM) délivrée par le ministre chargé de l'agriculture, après une
procédure d'évaluation du risque pour le consommateur, l'utilisateur et
l'environnement.
Un produit phytosanitaire désigne un
produit phytopharmaceutique et ses adjuvants (produit ajouté pour renforcer
l'action de la substance active).
Historique
Avant la seconde Guerre Mondiale, les pesticides employés en
agriculture étaient des dérivés de composés minéraux ou de plantes : arsenic,
cuivre, zinc, manganèse, plomb, pyrèthre, roténone, sulfate de nicotine... que
l'on retrouve en partie dans les cigarettes actuelles.
Les armes
chimiques de la première Guerre Mondiale comme le gaz moutarde composé de chlore
assura un nouveau débouché industriel pour les pesticides, une fois le conflit
terminé.
Ainsi, les organochlorés firent leur apparition avec de nombreuses
déclinaisons qui ont connu un énorme succès.
Parallèlement, l'encadrement
réglementaire des pesticides date du 2 novembre 1943, validée par une ordonnance
du 13 avril 1945. Aujourd'hui, en France, c'est essentiellement le droit
communautaire qui fixe les grandes orientations legislatives.
Des Polluants Organiques Persistants
Tous les pesticides
organochlorés de première génération sont des POP (Polluants Organiques
Persistants) dont voici les principales caractéristiques :
le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et interdits dans de
nombreux pays comme l'Union Européenne (UE) et les Etats-Unis lors de la
convention de Stockholm en mai 2001.
Bien que ces POP ne soient plus utilisés
dans les pays industrialisés depuis plus de 20 ans, ils perdurent encore dans
les écosystèmes et donc dans nos aliments.
De plus, les organochlorés
interdits ont été remplacés par de nombreuses autres familles chimiques dont les
organophosphorés moins persistant dans l'environnement mais plus toxiques.
Une consommation planétaire, le cas de la France
Depuis 40 ans, les
pesticides touchent tous les pays et les capacités de production des pays en
voie de développement sont en pleine expansion.
Ainsi, les pesticides
touchent massivement les zones rurales des PVD (Pays en Voie de Développement)
où malformations, cancers, maladies congénitales, désordres du système nerveux
déciment une population qui souffre déjà de nombreux maux.
Même si les
pulvérisations se font petit à petit de plus en plus rares, il demeure des
stocks importants de pesticides périmés :
pesticides sont abandonnés à ciel ouvert...
Pourquoi de telles quantités ?
Manque d'équipements, d'informations, achats et dons trop importants, corruption
avec les producteurs occidentaux qui se débarrassent à bas prix de leurs stocks
de pesticides interdits vers les PVD. Une ONG américaine a ainsi estimé en
1995-1996 que 14 tonnes de pesticides interdits aux Etats-Unis étaient exportés
par jour vers le Pakistan et le Vénézuela (SMITH C., ROOT E., 1999).
Au
niveau mondial, les ventes augmentent ainsi que la toxicité des produits
vendus. Ceci conduit nécessairement à une pollution généralisée des
écosystèmes de notre planète.
La consommation française de pesticides
En France, c'est l'Union des
industries pour la protection des plantes (UIPP) qui fournit les données sur la vente des pesticides sur
le territoire. En 2006, 71 600 tonnes ont été commercialisées dont 90 à 94%
étaient destinées à l'agriculture, le reste se partageant équitablement entre
les usages amateurs et les usages collectifs (voirie, SNCF...).
La France,
première puissance agricole européenne, est particulièrement consommatrice de
pesticides puisqu'elle est le premier marché européen de pesticides et le 4e, au
plan mondial, derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Japon.
L'évolution de
la consommation en France montre une diminution des tonnages de substances
actives vendues depuis la fin des années 90. Ainsi, 120 500 tonnes de substances
actives étaient commercialisées en 1999 contre 71 600 tonnes en 2006, soit une
diminution de plus de 40 %. Toutefois, en 2007, 77 300 tonnes de substances
actives ont été vendues, une hausse qui s'expliquerait notamment par des
conditions climatiques défavorables, propices aux maladies et à l'apparition de
nouveaux insectes ravageurs.
La France est également le pays d'Europe qui
a le plus de substances autorisées sur le marché : environ 380 début 2007 (Agritox,
08/2007).
La consommation des insecticides et des fongicides tend à
stagner au contraire des herbicides comme le Roundup qui progresse
régulièrement.
Une réponse aux nouveaus insectes ravageurs
L'UIPP a souligné récemment,
dans le cadre du groupe de travail "environnement" de la commission des affaires
économiques de l'environnement et du territoire, que plus de 40 nouveaux
insectes ravageurs ont été introduits en France entre 2000 et 2005. Ceci,
notamment à cause du réchauffement
climatique en cours.
Une pollution planétaire
Les résidus industriels chimiques et les
pesticides sont transportés sur des milliers de kilomètres via le cycle de l'eau
et les masses d'air comme en témoigne la contamination des Inuits du Grand Nord
Canadien qui vivent pourtant de chasse et de pêche. Les bébés inuits nourris au
sein développent jusqu'à quinze fois plus d'otites que ceux du Québec Sud
(DEWAILLY E. et al, 2000).
En 1989, l'OMS estimait que les pesticides
étaient à l'origine d'un million d'empoisonnements graves et de 220 000 morts
par an dans le monde. En août 2007 la célèbre revue médicale "The Lancet" publie
même une étude montrant que le suicide aux pesticides fait 300 000 morts par an
dans les campagnes asiatiques. Les pays développés qui utilisent 80%
des quantités de pesticides ne comptent que la moitié des cas
d'intoxication.
Les troubles aigus concernent principalement les muqueuses,
la peau, le système digestif et le système respiratoire.
Les pesticides présents dans tous les écosystèmes
Avec des décennies
d'agriculture industrielle polluante, des millions de tonnes de pesticides ont
été déversées sur les cultures en France, intégrant toutes les composantes de la
biosphère : eau, sol, air, végétation, animaux et Homme.
Ainsi, 96% des eaux
de surface et 61% des nappes phréatiques en contiennent (IFEN, 09/2006). Ce qui
nuit à la qualité de l'eau potable au robinet, mais aussi à quelques eaux de
sources et minérales vendues en bouteille.
La Concentration Maximale
Admissible (CMA) pour les pesticides dans l'eau distribuée au robinet est de 0,1
µg/l/pesticide et de 0,5 µg/l pour tous les pesticides selon la réglementation
européenne (directive 98/83/CE). Cette valeur est dépassée pour des millions de
français chaque année (Ministère de la Santé).
L'eau de pluie et le
brouillard peuvent contenir respectivement de 0,1 µg/l jusqu'à 14 µg/l de
pesticides d'après des relevés de l'INRA (Environnement Magazine, 2000). Une étude d'AirParif
de 2007 a même retrouvé une vingtaine de pesticides différents dans l'air de
Paris !
En effet, lors de la pulvérisation sur les cultures, on estime que 25
à 75%, voire plus, des quantités se dispersent dans l'atmosphère.
Dans les pays industrialisés, la révolution verte des années 60 a
considérablement augmenté la productivité agricole en jouant sur l'augmentation
des surfaces cultivées, la mécanisation, la plantation de cultures sélectionnées
et hybrides aux rendements plus élevés, le remembrement et la lutte contre
toutes les nuisances.
Cette lutte passe notamment par le recours massif aux
pesticides, qui sont des produits chimiques dangereux destinés à repousser ou
tuer les rongeurs, champignons, maladies, insectes et "mauvaises herbes" qui
fragilisent le mode de culture intensif.
Les pesticides
ne sont pas seulement utilisés dans l'agriculture mais aussi dans le jardin du
particulier, dans les parcs ouverts au public, pour l'entretien de la voirie,
des voies ferrées, des aires de loisirs (golfs, hippodromes...).
Les
pesticides sont des Polluants Organiques Persistants qui
perdurent dans l'environnement, s'accumulent dans les graisses et sont, d'une
manière générale, dangereux pour la santé : cancers, altération du système
immunitaire, problèmes de reproduction...
Les pesticides touchent aussi
massivement les zones rurales des PVD (Pays en Voie de Développement) où
malformations, cancers, maladies congénitales, désordres du système nerveux
déciment la population.
Définitions
Un pesticide est un produit chimique destiné
originellement à la protection des cultures afin de lutter contre des
tiers jugés nuisibles comme les parasites, mauvaises herbes, insectes et
champignons.
Ainsi, on désigne par pesticide tout substance
destinée à repousser, détruire ou combattre les ravageurs et les espèces
indésirables de plantes ou d'animaux. Sont également inclus les régulateurs de
croissance des plantes, les défoliants (pour faire tomber les feuilles), les
dessicants (pour absorber l'humidité), les agents qui réduisent le nombre de
fruits ou évitent leur chute précoce ainsi que les substances appliquéesavant ou
après récolte pour conserver les produits pendant leur stockage et leur
transport (Rapport d'information sur les pesticides - Assemblée Nationale,
02/06/2009)
D'un point de vue réglementaire européen, on distingue deux
grandes catégories de pesticides :
- les produits phytopharmaceutiques destinés à la protection
des végétaux. Il en existe trois types : les herbicides, les fongicides et les
insecticides. - les biocides destinés à la protection des éléments de
construction (charpente) ou des animaux domestiques.
sont généralement classés en fonction de la cible qu'ils visent, on distingue
ainsi :
- les herbicides pour lutter contre les "mauvaises herbes"
- les fongicides pour détruire les champignons, maladies virales et
bactériennes - les insecticides pour tuer les insectes
- les corvicides contre les oiseaux
- les rodenticides pour lutter contre les taupes et les rongeurs
- les mollusicides contre les limaces
- les nématicides contre les nématodes (petits vers)
- les régulateurs de croissance.
regroupés en fonction de leurs composants actifs ou substance active :
organochlorés (DDT, lindane...), triazines (atrazine, simazine...), acétamides
(acetochlore, alachlore...)...
La substance active exerce
une action générale ou spécifique sur les organismes nuisibles ou végétaux.
L'agriculture française en utilise environ 500 qui entrent dans la composition
de plus de 8000 produits commercialisés. Ceux-ci bénéficient d'une autorisation de mise sur
le marché (AMM) délivrée par le ministre chargé de l'agriculture, après une
procédure d'évaluation du risque pour le consommateur, l'utilisateur et
l'environnement.
Un produit phytosanitaire désigne un
produit phytopharmaceutique et ses adjuvants (produit ajouté pour renforcer
l'action de la substance active).
Historique
Avant la seconde Guerre Mondiale, les pesticides employés en
agriculture étaient des dérivés de composés minéraux ou de plantes : arsenic,
cuivre, zinc, manganèse, plomb, pyrèthre, roténone, sulfate de nicotine... que
l'on retrouve en partie dans les cigarettes actuelles.
Les armes
chimiques de la première Guerre Mondiale comme le gaz moutarde composé de chlore
assura un nouveau débouché industriel pour les pesticides, une fois le conflit
terminé.
Ainsi, les organochlorés firent leur apparition avec de nombreuses
déclinaisons qui ont connu un énorme succès.
Parallèlement, l'encadrement
réglementaire des pesticides date du 2 novembre 1943, validée par une ordonnance
du 13 avril 1945. Aujourd'hui, en France, c'est essentiellement le droit
communautaire qui fixe les grandes orientations legislatives.
Des Polluants Organiques Persistants
Tous les pesticides
organochlorés de première génération sont des POP (Polluants Organiques
Persistants) dont voici les principales caractéristiques :
- ils perdurent dans l'environnement
- ils s'accumulent dans les graisses et via la chaîne alimentaire notamment
chez les super-prédateurs comme l'Homme - ils sont dispersés dans l'environnement via les courants atmosphériques et
marins - ils sont dangereux pour la santé : cancers, altération du système
immunitaire, problèmes de reproduction...
le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et interdits dans de
nombreux pays comme l'Union Européenne (UE) et les Etats-Unis lors de la
convention de Stockholm en mai 2001.
Bien que ces POP ne soient plus utilisés
dans les pays industrialisés depuis plus de 20 ans, ils perdurent encore dans
les écosystèmes et donc dans nos aliments.
De plus, les organochlorés
interdits ont été remplacés par de nombreuses autres familles chimiques dont les
organophosphorés moins persistant dans l'environnement mais plus toxiques.
Une consommation planétaire, le cas de la France
Depuis 40 ans, les
pesticides touchent tous les pays et les capacités de production des pays en
voie de développement sont en pleine expansion.
Ainsi, les pesticides
touchent massivement les zones rurales des PVD (Pays en Voie de Développement)
où malformations, cancers, maladies congénitales, désordres du système nerveux
déciment une population qui souffre déjà de nombreux maux.
Même si les
pulvérisations se font petit à petit de plus en plus rares, il demeure des
stocks importants de pesticides périmés :
- 100 000 t en Afrique et au Moyen-Orient
- 200 000 t en Asie
- 200 000 t en Europe de l'Est avec la Russie.
pesticides sont abandonnés à ciel ouvert...
Pourquoi de telles quantités ?
Manque d'équipements, d'informations, achats et dons trop importants, corruption
avec les producteurs occidentaux qui se débarrassent à bas prix de leurs stocks
de pesticides interdits vers les PVD. Une ONG américaine a ainsi estimé en
1995-1996 que 14 tonnes de pesticides interdits aux Etats-Unis étaient exportés
par jour vers le Pakistan et le Vénézuela (SMITH C., ROOT E., 1999).
Au
niveau mondial, les ventes augmentent ainsi que la toxicité des produits
vendus. Ceci conduit nécessairement à une pollution généralisée des
écosystèmes de notre planète.
La consommation française de pesticides
En France, c'est l'Union des
industries pour la protection des plantes (UIPP) qui fournit les données sur la vente des pesticides sur
le territoire. En 2006, 71 600 tonnes ont été commercialisées dont 90 à 94%
étaient destinées à l'agriculture, le reste se partageant équitablement entre
les usages amateurs et les usages collectifs (voirie, SNCF...).
La France,
première puissance agricole européenne, est particulièrement consommatrice de
pesticides puisqu'elle est le premier marché européen de pesticides et le 4e, au
plan mondial, derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Japon.
L'évolution de
la consommation en France montre une diminution des tonnages de substances
actives vendues depuis la fin des années 90. Ainsi, 120 500 tonnes de substances
actives étaient commercialisées en 1999 contre 71 600 tonnes en 2006, soit une
diminution de plus de 40 %. Toutefois, en 2007, 77 300 tonnes de substances
actives ont été vendues, une hausse qui s'expliquerait notamment par des
conditions climatiques défavorables, propices aux maladies et à l'apparition de
nouveaux insectes ravageurs.
La France est également le pays d'Europe qui
a le plus de substances autorisées sur le marché : environ 380 début 2007 (Agritox,
08/2007).
La consommation des insecticides et des fongicides tend à
stagner au contraire des herbicides comme le Roundup qui progresse
régulièrement.
Une réponse aux nouveaus insectes ravageurs
L'UIPP a souligné récemment,
dans le cadre du groupe de travail "environnement" de la commission des affaires
économiques de l'environnement et du territoire, que plus de 40 nouveaux
insectes ravageurs ont été introduits en France entre 2000 et 2005. Ceci,
notamment à cause du réchauffement
climatique en cours.
Une pollution planétaire
Les résidus industriels chimiques et les
pesticides sont transportés sur des milliers de kilomètres via le cycle de l'eau
et les masses d'air comme en témoigne la contamination des Inuits du Grand Nord
Canadien qui vivent pourtant de chasse et de pêche. Les bébés inuits nourris au
sein développent jusqu'à quinze fois plus d'otites que ceux du Québec Sud
(DEWAILLY E. et al, 2000).
En 1989, l'OMS estimait que les pesticides
étaient à l'origine d'un million d'empoisonnements graves et de 220 000 morts
par an dans le monde. En août 2007 la célèbre revue médicale "The Lancet" publie
même une étude montrant que le suicide aux pesticides fait 300 000 morts par an
dans les campagnes asiatiques. Les pays développés qui utilisent 80%
des quantités de pesticides ne comptent que la moitié des cas
d'intoxication.
Les troubles aigus concernent principalement les muqueuses,
la peau, le système digestif et le système respiratoire.
Les pesticides présents dans tous les écosystèmes
Avec des décennies
d'agriculture industrielle polluante, des millions de tonnes de pesticides ont
été déversées sur les cultures en France, intégrant toutes les composantes de la
biosphère : eau, sol, air, végétation, animaux et Homme.
Ainsi, 96% des eaux
de surface et 61% des nappes phréatiques en contiennent (IFEN, 09/2006). Ce qui
nuit à la qualité de l'eau potable au robinet, mais aussi à quelques eaux de
sources et minérales vendues en bouteille.
La Concentration Maximale
Admissible (CMA) pour les pesticides dans l'eau distribuée au robinet est de 0,1
µg/l/pesticide et de 0,5 µg/l pour tous les pesticides selon la réglementation
européenne (directive 98/83/CE). Cette valeur est dépassée pour des millions de
français chaque année (Ministère de la Santé).
L'eau de pluie et le
brouillard peuvent contenir respectivement de 0,1 µg/l jusqu'à 14 µg/l de
pesticides d'après des relevés de l'INRA (Environnement Magazine, 2000). Une étude d'AirParif
de 2007 a même retrouvé une vingtaine de pesticides différents dans l'air de
Paris !
En effet, lors de la pulvérisation sur les cultures, on estime que 25
à 75%, voire plus, des quantités se dispersent dans l'atmosphère.
cristopher-cris- Nombre de messages : 2748
loisirs : lecture, voyage
Date d'inscription : 18/07/2008
L'agriculture biologique en quelques mots
Ce mode de production alimentaire est reconnu depuis 1981 par les pouvoirs
publics via le logo AB, seul garantie que le produit que vous consommez est issu
de l'agriculture biologique. Cette agriculture durable se caractérise notamment
par : la non utilisation des produits chimiques de synthèse, le recyclage des
matières organiques, la rotation des cultures, la lutte biologique contre les
nuisibles (plutôt que la lutte avec des pesticides), un élevage extensif faisant
appel aux médecines douces, le respect du bien-être animal, un respect global de
l'environnement et des ressources disponibles. Un cahier des charges strict
encadre l'agriculture biologique dont le respect est certifié par des organismes
indépendants. Outre sa contribution majeure à la préservation de
l'environnement, la production et la transformation biologiques sont des
activités économiques qui développement l'emploi local.
Aujourd'hui, toutes les familles d'aliments se déclinent sous le label AB à
des prix qui deviennent abordables chez un grand nombre de revendeurs : du
marché aux grandes surfaces.
publics via le logo AB, seul garantie que le produit que vous consommez est issu
de l'agriculture biologique. Cette agriculture durable se caractérise notamment
par : la non utilisation des produits chimiques de synthèse, le recyclage des
matières organiques, la rotation des cultures, la lutte biologique contre les
nuisibles (plutôt que la lutte avec des pesticides), un élevage extensif faisant
appel aux médecines douces, le respect du bien-être animal, un respect global de
l'environnement et des ressources disponibles. Un cahier des charges strict
encadre l'agriculture biologique dont le respect est certifié par des organismes
indépendants. Outre sa contribution majeure à la préservation de
l'environnement, la production et la transformation biologiques sont des
activités économiques qui développement l'emploi local.
Aujourd'hui, toutes les familles d'aliments se déclinent sous le label AB à
des prix qui deviennent abordables chez un grand nombre de revendeurs : du
marché aux grandes surfaces.
cristopher-cris- Nombre de messages : 2748
loisirs : lecture, voyage
Date d'inscription : 18/07/2008
Que sont, fruits et légumes devenus ?
L'incroyable disparition de nombreuses espèces végétales est due à la
réussite d'une seule espèce : l'Homme. Qui, par la pollution qu'il occasionne,
la surexploitation qu'il valorise et le réchauffement climatique qu'il génère, a
perturbé l'écosystème à un rythme cent fois supérieur au cours naturel
d'extinction. Ajoutons à cela un appauvrissement des espèces végétales
comestibles savamment orchestré.
La perte de la biodiversité s'accélère à une vitesse jamais enregistrée dans
l'histoire de la planète. Depuis que la machine a remplacé le muscle, l'homme a
intensifié l'agriculture. Pour produire plus de variétés ? Non, par souci de
rendement ! Et cette production intense, portant le nom pervers de « révolution
verte », se définit en cinq points : monoculture, haut rendement, engrais
chimiques, pesticides et mécanisation.
Peu à peu, les fruits et légumes que l'on caractérisent aujourd'hui
d'anciens, ont laissé leur place à de nouvelles variétés à haut rendement. Les
espèces liées à l'agriculture extensive ont régressé au fur et à mesure que le
marché mondial des semences est devenu un enjeu économique colossal.
Tomate, pomme, patate se conjuguent au singulier
Les multinationales procèdent à une sélection des espèces végétales
massivement commercialisables, ce que l'on peut constater des jardineries
jusqu'aux supermarchés : les graines sont le plus souvent des produits
hybrides. Comment les reconnaît-on ? Au calibrage quasi parfait des produits, à
la couleur intense, mais surtout à leur beauté malgré les semaines qui passent.
Le meilleur exemple étant la tomate. Posez-la dans votre frigo et trois semaines
plus tard, elle n'aura pas changé d'aspect !
Et c'est sans compter sur la perte de la biodiversité : alors qu'il existait
plus de 7 000 variétés de tomates au début du siècle dernier, l'Union Européenne
en dénombre à peine 150 de nos jours, dont 70 à peine sont commercialisées. Et
sur nos étals, à peine 5 co-habitent !
Autre fruit, même constat : la pomme. Au début du 20e siècle, la
France pouvait s'enorgueillir de 3 600 variétés de pommes. Aujourd'hui, seule un
petite dizaine est présente sur les étals de nos marchés.
Même la pomme de terre n'a pu échapper au sort de l'agriculture intense : le
meilleur exemple de cette standardisation se trouve chez Mac Do', dont les
frites qui alimentent les fast-foods du monde entier sont faites à partir des 4
mêmes variétés de pommes de terre.
Les inconvénients pour l'homme et la planète sont multiples : pour toujours
produire plus, les produits de l'agriculture intensive contiennent de nombreux
pesticides, ce qui provoque une perte de vitamines, un manque de goût, sans
parler des risques pour l'environnement et pour la santé de l'homme.
Plaire à l'Homo Economicus
En cultivant des espèces calibrées et à haut rendement, les multinationales
et les supermarchés ont réussi à standardiser notre alimentation au détriment de
la biodiversité. Ce qui leur permet de réaliser des économies conséquentes, mais
également la création d'un profil idéal de consommateur-type.
La course au rendement pour les uns et la culture de surconsommation pour les
autres ont conduit l'Homo Economicus à modifier son comportement et ses
habitudes alimentaires. Ce n'est plus la nourriture qui grignote le budget
familial, mais les dépenses afférentes au logement et aux transports. Si la
nourriture arrive en 3e position, c'est à coup de changements
conséquents : la consommation de viandes et produits industriels augmente,
tandis que celle des fruits et légumes diminue.
Ainsi, une étude du CREDOC révèle que 25% des Français ne consomment pas de
fruits et légumes frais, à cause de leurs prix jugés trop élevés. Si le prix de
ces denrées a effectivement augmenté, les comportements ont beaucoup évolué. La
preuve : ces consommateurs, freinés par des pommes à 3€ le kg n'hésitent pas à
dépenser 100 € dans un nouveau téléphone mobile. C'est sans comparaison, vous
diront-ils !
Mais ont-ils conscience que leur comportement a une incidence sur la
biodiversité ? Car pour produire 1 kg de viande, il faut 7 kg de céréales. Avec
un demi hectare de terre cultivable, on peut produire 70 kg de bœuf… ou 10 000
kg de pommes de terre. Pour les multinationales, qui raisonnent en terme de
rentabilité financière à court terme, le choix est vite fait ! Et les
consommateurs sont les pions de cette société de consommation dans laquelle
valeurs et jugements sont faussés.
Une alternative en faveur de la biodiversité
Moins de goût, moins de vitamines, moins de choix, plus de pesticides : c'est
ce qui pousse de plus en plus de consommateurs vers les aliments biologiques. Et
pour combler le trou dans leur porte-monnaie, de plus en plus de personnes ont
réhabilité le potager.
Il suffit d'un petit espace dans le jardin ou sur le balcon pour cultiver ses
propres fruits, légumes et aromates.Les jardins municipaux ou communautaires
sont de plus en plus prisés. Car c'est l'occasion rêvée de découvrir les légumes
anciens. Personne ne pourra nier qu'un plant de tomates, entouré de basilic et
d'œillets, est aussi décoratif qu'un bambou !
Sources
www.credoc.fr
www.greenpeace.fr
www.kokopelli.asso.fr
Auteur
Jackie
Péric-mercier
réussite d'une seule espèce : l'Homme. Qui, par la pollution qu'il occasionne,
la surexploitation qu'il valorise et le réchauffement climatique qu'il génère, a
perturbé l'écosystème à un rythme cent fois supérieur au cours naturel
d'extinction. Ajoutons à cela un appauvrissement des espèces végétales
comestibles savamment orchestré.
La perte de la biodiversité s'accélère à une vitesse jamais enregistrée dans
l'histoire de la planète. Depuis que la machine a remplacé le muscle, l'homme a
intensifié l'agriculture. Pour produire plus de variétés ? Non, par souci de
rendement ! Et cette production intense, portant le nom pervers de « révolution
verte », se définit en cinq points : monoculture, haut rendement, engrais
chimiques, pesticides et mécanisation.
Peu à peu, les fruits et légumes que l'on caractérisent aujourd'hui
d'anciens, ont laissé leur place à de nouvelles variétés à haut rendement. Les
espèces liées à l'agriculture extensive ont régressé au fur et à mesure que le
marché mondial des semences est devenu un enjeu économique colossal.
Tomate, pomme, patate se conjuguent au singulier
Les multinationales procèdent à une sélection des espèces végétales
massivement commercialisables, ce que l'on peut constater des jardineries
jusqu'aux supermarchés : les graines sont le plus souvent des produits
hybrides. Comment les reconnaît-on ? Au calibrage quasi parfait des produits, à
la couleur intense, mais surtout à leur beauté malgré les semaines qui passent.
Le meilleur exemple étant la tomate. Posez-la dans votre frigo et trois semaines
plus tard, elle n'aura pas changé d'aspect !
Et c'est sans compter sur la perte de la biodiversité : alors qu'il existait
plus de 7 000 variétés de tomates au début du siècle dernier, l'Union Européenne
en dénombre à peine 150 de nos jours, dont 70 à peine sont commercialisées. Et
sur nos étals, à peine 5 co-habitent !
Autre fruit, même constat : la pomme. Au début du 20e siècle, la
France pouvait s'enorgueillir de 3 600 variétés de pommes. Aujourd'hui, seule un
petite dizaine est présente sur les étals de nos marchés.
Même la pomme de terre n'a pu échapper au sort de l'agriculture intense : le
meilleur exemple de cette standardisation se trouve chez Mac Do', dont les
frites qui alimentent les fast-foods du monde entier sont faites à partir des 4
mêmes variétés de pommes de terre.
Les inconvénients pour l'homme et la planète sont multiples : pour toujours
produire plus, les produits de l'agriculture intensive contiennent de nombreux
pesticides, ce qui provoque une perte de vitamines, un manque de goût, sans
parler des risques pour l'environnement et pour la santé de l'homme.
Plaire à l'Homo Economicus
En cultivant des espèces calibrées et à haut rendement, les multinationales
et les supermarchés ont réussi à standardiser notre alimentation au détriment de
la biodiversité. Ce qui leur permet de réaliser des économies conséquentes, mais
également la création d'un profil idéal de consommateur-type.
La course au rendement pour les uns et la culture de surconsommation pour les
autres ont conduit l'Homo Economicus à modifier son comportement et ses
habitudes alimentaires. Ce n'est plus la nourriture qui grignote le budget
familial, mais les dépenses afférentes au logement et aux transports. Si la
nourriture arrive en 3e position, c'est à coup de changements
conséquents : la consommation de viandes et produits industriels augmente,
tandis que celle des fruits et légumes diminue.
Ainsi, une étude du CREDOC révèle que 25% des Français ne consomment pas de
fruits et légumes frais, à cause de leurs prix jugés trop élevés. Si le prix de
ces denrées a effectivement augmenté, les comportements ont beaucoup évolué. La
preuve : ces consommateurs, freinés par des pommes à 3€ le kg n'hésitent pas à
dépenser 100 € dans un nouveau téléphone mobile. C'est sans comparaison, vous
diront-ils !
Mais ont-ils conscience que leur comportement a une incidence sur la
biodiversité ? Car pour produire 1 kg de viande, il faut 7 kg de céréales. Avec
un demi hectare de terre cultivable, on peut produire 70 kg de bœuf… ou 10 000
kg de pommes de terre. Pour les multinationales, qui raisonnent en terme de
rentabilité financière à court terme, le choix est vite fait ! Et les
consommateurs sont les pions de cette société de consommation dans laquelle
valeurs et jugements sont faussés.
Une alternative en faveur de la biodiversité
Moins de goût, moins de vitamines, moins de choix, plus de pesticides : c'est
ce qui pousse de plus en plus de consommateurs vers les aliments biologiques. Et
pour combler le trou dans leur porte-monnaie, de plus en plus de personnes ont
réhabilité le potager.
Il suffit d'un petit espace dans le jardin ou sur le balcon pour cultiver ses
propres fruits, légumes et aromates.Les jardins municipaux ou communautaires
sont de plus en plus prisés. Car c'est l'occasion rêvée de découvrir les légumes
anciens. Personne ne pourra nier qu'un plant de tomates, entouré de basilic et
d'œillets, est aussi décoratif qu'un bambou !
Sources
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Auteur
Jackie
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cristopher-cris- Nombre de messages : 2748
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Date d'inscription : 18/07/2008
L'agriculture biologique relance la biodiversité
Selon un rapport récent d’English Nature, une agence de protection de
l’environnement financée par le gouvernement et la Société royale pour la
protection des oiseaux, les agriculteurs biologiques peuvent être fiers du fait
que leurs méthodes de culture protègent la biodiversité à tous les niveaux de la
chaîne alimentaire, des bactéries aux mammifères en passant par les plantes, les
vers de terre, les insectes et les oiseaux.
Les chercheurs ont passé en
revue des donnés provenant de 76 études d’exploitations agricoles aux
Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Nouvelle-Zélande et comparé les niveaux
de biodiversité parmi les différents groupes d’organismes présents dans les
fermes conventionnelles et biologiques. Plus des deux tiers des comparaisons ont
révélé que l’agriculture biologique était plus bénéfique pour la faune et la
flore que l’agriculture utilisant des produits chimiques et des
pesticides.
Les chauves-souris pourraient en être les premières
bénéficiaires. Les chercheurs ont découvert que les activités de recherche de
nourriture des chauves-souris étaient de 84% plus importantes dans les fermes
biologiques et que deux espèces, les grands et petits rhinolophes, ne se
trouvaient que dans les exploitations biologiques. Les oiseaux bénéficient
également de l’agriculture biologique, surtout dans les fermes ou la culture et
l’élevage sont associés. Le vanneau, dont la population a décliné de 80% depuis
les années 1960, est l’une des espèces qui pourrait faire son retour. On trouve
le vanneau dans toutes sortes de fermes, mais il se développe particulièrement
bien dans les exploitations agricoles mixtes où il niche dans les cultures
printanières et où il élève ses petits dans les pâturages.
Cette étude
récente n’est qu’une des nombreuses études réalisées ces dernières années
montrant comment l’agriculture biologique peut protéger la biodiversité,
économiser l’énergie et maintenir la santé des sols. Une étude réalisée sur une
période de 21 ans par l’Institut de recherche pour l’agriculture biologique et
publiée en 2002, a démontré que même si les cultures biologiques pouvaient avoir
un moins bon rendement (approximativement inférieur de 20%) que les cultures
conventionnelles, les avantages économiques et énergétiques le compensait
largement. Le plus grand avantage pourrait bien être la santé des sols : les
sols des exploitations biologiques abritent trois fois plus de vers de terre,
deux fois plus d’insectes et 40% de champignons mycorhiziques en plus sur les
racines des plantes que les sols contaminés par les pesticides et autres
produits chimiques. Dans les endroits où les agriculteurs ne peuvent pas se
permettre d’acheter des produits chimiques agricoles coûteux, l’agriculture
biologique peut même améliorer le rendement.
Auteur
L'État de la
Planète
Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que leur auteur et ne
reflètent pas nécessairement celles de notre-planete.info
l’environnement financée par le gouvernement et la Société royale pour la
protection des oiseaux, les agriculteurs biologiques peuvent être fiers du fait
que leurs méthodes de culture protègent la biodiversité à tous les niveaux de la
chaîne alimentaire, des bactéries aux mammifères en passant par les plantes, les
vers de terre, les insectes et les oiseaux.
Les chercheurs ont passé en
revue des donnés provenant de 76 études d’exploitations agricoles aux
Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Nouvelle-Zélande et comparé les niveaux
de biodiversité parmi les différents groupes d’organismes présents dans les
fermes conventionnelles et biologiques. Plus des deux tiers des comparaisons ont
révélé que l’agriculture biologique était plus bénéfique pour la faune et la
flore que l’agriculture utilisant des produits chimiques et des
pesticides.
Les chauves-souris pourraient en être les premières
bénéficiaires. Les chercheurs ont découvert que les activités de recherche de
nourriture des chauves-souris étaient de 84% plus importantes dans les fermes
biologiques et que deux espèces, les grands et petits rhinolophes, ne se
trouvaient que dans les exploitations biologiques. Les oiseaux bénéficient
également de l’agriculture biologique, surtout dans les fermes ou la culture et
l’élevage sont associés. Le vanneau, dont la population a décliné de 80% depuis
les années 1960, est l’une des espèces qui pourrait faire son retour. On trouve
le vanneau dans toutes sortes de fermes, mais il se développe particulièrement
bien dans les exploitations agricoles mixtes où il niche dans les cultures
printanières et où il élève ses petits dans les pâturages.
Cette étude
récente n’est qu’une des nombreuses études réalisées ces dernières années
montrant comment l’agriculture biologique peut protéger la biodiversité,
économiser l’énergie et maintenir la santé des sols. Une étude réalisée sur une
période de 21 ans par l’Institut de recherche pour l’agriculture biologique et
publiée en 2002, a démontré que même si les cultures biologiques pouvaient avoir
un moins bon rendement (approximativement inférieur de 20%) que les cultures
conventionnelles, les avantages économiques et énergétiques le compensait
largement. Le plus grand avantage pourrait bien être la santé des sols : les
sols des exploitations biologiques abritent trois fois plus de vers de terre,
deux fois plus d’insectes et 40% de champignons mycorhiziques en plus sur les
racines des plantes que les sols contaminés par les pesticides et autres
produits chimiques. Dans les endroits où les agriculteurs ne peuvent pas se
permettre d’acheter des produits chimiques agricoles coûteux, l’agriculture
biologique peut même améliorer le rendement.
Auteur
L'État de la
Planète
Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que leur auteur et ne
reflètent pas nécessairement celles de notre-planete.info
cristopher-cris- Nombre de messages : 2748
loisirs : lecture, voyage
Date d'inscription : 18/07/2008
L'agriculture biologique peut-elle nous nourrir tous ?
Les seules personnes qui pensent que l’agriculture biologique peut
nourrir le monde sont des hippies à l’imagination délirante, des mères
hystériques et des agriculteurs biologiques arrogants. Vrai ?
En
réalité, non. Un bon nombre de dirigeants de l’industrie agricole, de
scientifiques spécialisés dans l’environnement et dans l’agriculture et
d’experts agricoles internationaux pensent qu’une transition à grande échelle
vers l’agriculture biologique permettrait non seulement d’augmenter
l’approvisionnement alimentaire mondial mais serait peut-être même la seule
manière d’éradiquer la famine.
Cela peut paraître surprenant. Après tout,
les agriculteurs biologiques rejettent les pesticides, les engrais synthétiques
et les autres outils devenus synonymes d’agriculture à haut-rendement. Au lieu
de cela, ils dépendent de l’élevage pour avoir du fumier et doivent faire
pousser des haricots, du trèfle ou d’autres légumes fixateurs d’azote et
fabriquer du compost ou d’autres formes d’engrais qui ne peuvent être produits
dans des usines chimiques mais qui doivent être cultivés - et qui consomment
donc de la terre, de l’eau et d’autres ressources. (La production d’engrais
chimiques nécessite elle des quantités importantes de pétrole.) Dans la mesure
où les agriculteurs biologiques s’interdisent l’utilisation de pesticides
synthétiques, on peut penser que leurs cultures sont dévorées par des hordes
d’insectes, leurs fruits frappés par la pourriture brune des cabosses et leurs
plantes étouffées par les mauvaises herbes. De plus, comme l’agriculture
biologique nécessite une rotation des cultures pour aider à contrôler les
parasites, on ne peut cultiver aussi souvent dans le même champ du blé du maïs
ou tout autre produit.
En conséquence, nous dit-on, dans un monde
dépendant de l’agriculture biologique, on devra cultiver plus de terres
qu’aujourd’hui - même si cela signifie moins de pollution, moins d’animaux de
ferme maltraités et moins de résidus cancérigènes dans nos légumes. « Nous
n’allons pas nourrir 6 milliards d’êtres humains avec des engrais biologiques »
a déclaré Norman Borlaug, phytogénéticien et prix Nobel, lors d’une conférence
en 2002. « Si nous essayons de le faire, nous abattrons la majorité de nos
forêts et beaucoup de ces terres ne seront productives que sur une courte
période. » Le chimiste de Cambridge John Emsley le dit de manière plus abrupte :
« La plus grande catastrophe à laquelle la race humaine pourrait faire face
durant ce siècle n’est pas le réchauffement planétaire mais une conversion
planétaire à ‘l’agriculture biologique’ - environ 2 milliards de personnes en
mourraient. »
Ces dernières années, l’agriculture biologique a attiré une
plus grande attention, pas seulement de la part des critiques qui craignent que
son adoption à grande échelle ne conduise des milliards de personnes à la
famine, mais aussi de la part des agriculteurs et des agences de développement
qui pensent qu’une telle transition pourrait être bénéfique pour les populations
affamées. Malheureusement, à ce jour, personne n’avait cherché à établir par une
analyse systématique si une transition généralisée vers l’agriculture biologique
se heurterait au manque de nutriments et à une production insuffisante. Les
résultats sont saisissants.
Haute technologie, faibles impacts
De nombreuses études menées de par le
monde montrent en réalité que les fermes biologiques peuvent produire autant, et
dans certains cas beaucoup plus que les fermes conventionnelles. Quand il y a
des différences de rendement, elles ont tendance à être plus importantes dans
les pays industrialisés, où les agriculteurs utilisent de grandes quantités
d’engrais synthétiques et de pesticides dans leurs incessantes tentatives
d’augmenter la production. Il est vrai que les agriculteurs qui se dirigent vers
une production biologique ont souvent un rendement moins élevé les premières
années, le temps que le sol et la biodiversité alentour récupèrent après des
années d’assauts chimiques. Plusieurs saisons peuvent être également nécessaires
pour qu’un agriculteur affine cette nouvelle approche.
Le vieil argument
selon lequel le rendement de l’agriculture biologique représente un tiers ou la
moitié du rendement de l’agriculture traditionnelle est basé sur des hypothèses
biaisées et un manque d’information. Par exemple, la statistique souvent citée
selon laquelle une transition vers l’agriculture biologique aux Etats-Unis ne
permettrait de produire qu’un quart de la nourriture produite actuellement est
basée sur une étude du Département américain de l’agriculture montrant que tout
le fumier des Etats-unis ne pourrait couvrir qu’un quart des besoins en engrais
du pays - même si l’agriculture biologique ne dépend pas que du
fumier.
Ces arguments sont contredits par des recherches poussées. Par
exemple, une étude récente menée par des scientifiques de l’Institut de
recherche pour l’agriculture biologique en Suisse a montré que les fermes
biologiques avaient un rendement inférieur de seulement 20% aux fermes
conventionnelles sur une période de 21 ans. En passant en revue plus de 200
études menées aux Etats-Unis et en Europe, Per Pinstrup Andersen (professeur à
Cornell et gagnant du World Food Prize) et ses collègues sont arrivés à la
conclusion que le rendement de l’agriculture biologique arrive environ à 80% du
rendement de l’agriculture conventionnelle. Beaucoup d’études montrent une
différence encore moins marquée. Analysant les informations de 154 saisons de
croissance sur diverses cultures, arrosées par la pluie ou irriguées, Bill
Liebhardt, scientifique agricole de l’Université de Californie à Davis, a
découvert que la production de maïs biologique atteignait 94% de celle de la
production conventionnelle, celle de blé biologique 97% et celle de soja
biologique 94%. La production de tomate biologique quant à elle égalait la
production conventionnelle.
Plus important encore, dans les pays les plus
pauvres où se concentrent les problèmes de famine, la différence de rendement
disparaît complètement. Les chercheurs de l’Université d’Essex Jules Pretty et
Rachel Hine ont étudié plus de 200 projets agricoles dans les pays en voie de
développement et ont découvert que pour l’ensemble de ces projets - ce qui
inclut 9 millions de fermes sur près de 30 millions d’hectares - le rendement
augmentait en moyenne de 93%. Une étude sur sept ans portant sur 1000 fermiers
cultivant 3 200 hectares dans le district de Maikaal, dans le centre de l’Inde,
établit que la production moyenne de coton, de blé et de piment était jusqu’à
20% plus élevée dans les fermes biologiques que dans les fermes conventionnelles
de la région. Les agriculteurs et les scientifiques agricoles attribuent les
rendements plus hauts dans cette région sèche aux cultures de couverture, au
compost, au fumier et à d’autres pratiques qui augmentent la matière organique
(qui aide à retenir l’eau) dans les sols. Une étude menée au Kenya a démontré
que si la production de maïs biologique était moins élevée que la production
conventionnelle dans les « zones à fort potentiel » (avec des précipitations
au-dessus de la moyenne et une meilleure qualité de sol), dans les régions plus
pauvres en ressources, en revanche, la production des agriculteurs biologiques
dépassait systématiquement celle des agriculteurs conventionnels. (Dans les deux
régions, les agriculteurs biologiques obtiennent des bénéfices nets, un revenu
du capital et une rémunération du travail plus élevés).
Contrairement aux
critiques qui affirment qu’il s’agit d’un retour à l’agriculture de nos
grands-parents ou que la majeure partie de l’agriculture africaine est déjà
biologique, que cela ne peut pas fonctionner, l’agriculture biologique est une
combinaison sophistiquée de sagesse ancienne et d’innovations écologiques
modernes qui permettent d’aider à maîtriser les effets générateurs de rendement
des cycles nutritifs, les insectes bénéfiques et la synergie des cultures. Elle
dépend énormément de la technologie - et pas seulement de la technologie issue
des usines chimiques.
Des fermes à haut contenu énergétique
Nous pourrions donc nous passer
des usines chimiques ? Inspiré par une mission de terrain dans la ferme
biologique d’un agriculteur de la région qui affirmait avoir récolté la quantité
incroyable de 26 tonnes de légumes sur six dixièmes d’hectares dans une période
végétative relativement courte, une équipe de scientifiques de l’université du
Michigan a essayé d’estimer la quantité de nourriture qui pourrait être récoltée
après une transition mondiale vers l’agriculture biologique. L’équipe a passé au
peigne fin toutes les études comparant le rendement des fermes biologiques et
celui des fermes conventionnelles. En se basant sur 293 exemples, elle a établi
un ensemble de données globales sur le taux de rendement des cultures mondiales
les plus importantes dans les pays développés et les pays en voie de
développement. Comme prévu, le rendement de l’agriculture biologique s’est
révélé inférieur à celui de l’agriculture conventionnelle pour la majorité des
catégories de cultures dans les pays riches, alors que les études menées dans
les pays en voie de développement ont montré que l’agriculture biologique
améliorait le rendement. Les scientifiques ont ensuite lancé deux modèles. Le
premier conservateur, dans le sens où il appliquait le taux de rendement des
pays développés à la planète entière, autrement dit, selon ce modèle, toutes les
fermes, où qu’elles soient, obtiendrait uniquement les rendements les plus
faibles des pays développés. Le second appliquait le taux de rendement des pays
développés aux pays riches et leur propre taux de rendement aux pays en voie de
développement.
« Nous avons tous été surpris par les résultats, » a
expliqué Catherine Badgley, paléoécologiste du Michigan qui a co-dirigé les
recherches. Le premier modèle donnait un rendement de 2641 kilocalories («
calories ») par personne et par jour, juste en dessous de la production mondiale
annuelle de 2786 calories mais sensiblement au-dessus des besoins caloriques
moyens d’une personne en bonne santé, compris entre 2200 et 2500. Le second
modèle donnait un rendement de 4831 calories par personne par jour, 75% de plus
que la production actuelle - une quantité qui pourrait théoriquement faire vivre
une population humaine beaucoup plus grande que celle soutenue actuellement par
les terres cultivées.
L’intérêt de l’équipe pour ce sujet a été en
partie motivé par l’inquiétude créée par une transition à grande échelle vers
l’agriculture biologique qui nécessiterait le défrichement de davantage de zones
sauvages afin de compenser les rendements moins élevés - un problème certain
pour des scientifiques comme Badgley qui étudie la biodiversité présente et
passée. Le seul problème de cet argument, affirme-t-elle, est que la majeure
partie de la biodiversité mondiale se trouve à proximité des terres cultivées et
que cela ne changera pas de sitôt. « Si nous essayons simplement de maintenir
des îlots de biodiversité dans le monde, nous en perdrons la plus grande partie
» explique-t-elle. « Il est très important de créer des zones favorables à la
biodiversité entre ces îles. Si ces zones sont des champs gorgés de pesticides,
ce sera une catastrophe pour la biodiversité, particulièrement sous les
tropiques. La biodiversité mondiale bénéficierait d’un changement d’agriculture
à grande échelle. »
L’équipe de Badgley s’est efforcée d’émettre des
hypothèses aussi conservatrices que possible : la majorité des études utilisées
ne prenait en compte le rendement que d’une seule récolte, même si de nombreuses
fermes biologiques font pousser plus d’une culture à la fois dans un même champ,
produisant plus de nourriture au total même si le rendement d’une culture, pris
séparément, peut être moins élevé. Les sceptiques peuvent douter des conclusions
de l’équipe - en tant qu’écologistes, ils sont probablement favorables à
l’agriculture biologique - mais une deuxième étude récente sur le potentiel
d’une transition mondiale vers l’agriculture biologique, menée par Niels
Halberg, de l’Institut danois de sciences agricoles, est arrivée à des
conclusions très semblables, bien que ses auteurs soient des économistes, des
agronomes et des experts en développement international.
Comme l’équipe
du Michigan, le groupe de Halberg a émis une hypothèse à propos des différences
de rendement de l’agriculture biologique pour un certain nombre de cultures puis
appliqué à celles-ci un modèle développé par l’Institut international de
recherche sur les politiques alimentaires de la Banque Mondiale (IFPRI). Ce
modèle est considéré comme l’algorithme le plus abouti pour prévoir la
production alimentaire, le revenu des fermes et le nombre de personnes qui
souffriront de la faim à travers le monde. Etant donné l’intérêt croissant des
consommateurs, des gouvernements et des scientifiques agricoles pour
l’agriculture biologique, les chercheurs ont voulu évaluer si une conversion à
grande échelle à l’agriculture biologique en Europe et en Amérique du Nord (les
deux régions exportatrices de nourriture les plus importantes dans le monde)
ferait diminuer la production, augmenter les prix alimentaires mondiaux ou
empirer les problèmes de famine dans les pays les plus pauvres dépendant des
importations, particulièrement pour les gens vivant dans les mégapoles en pleine
expansion du tiers-monde. Même si le groupe est arrivé à la conclusion que la
production de nourriture déclinerait en Europe et en Amérique du Nord, ce modèle
ne semblait pas avoir d’impact important sur les prix au niveau mondial. Comme
il partait du principe, à l’instar de l’étude menée par les chercheurs du
Michigan, que l’agriculture biologique augmenterait la production en Afrique, en
Asie et en Amérique Latine, dans le scénario le plus optimiste, même l’Afrique
Subsaharienne, actuellement affamée, pouvait exporter un surplus
alimentaire.
« L’agriculture biologique moderne non certifiée est une
approche potentiellement durable du développement agricole dans les zones qui
ont un faible rendement à cause d’un accès restreint aux intrants ou d’un
mauvais potentiel, elle implique moins de risques économiques qu’une agriculture
basée sur l’achat d’intrants et peut augmenter le niveau de résilience face aux
fluctuations climatiques », a conclu l’équipe d’Halberg. En d’autres termes, les
études de terrain montrent que l’augmentation de la production due au passage à
l’agriculture biologique est plus importante et consistante justement dans les
régions pauvres, isolées et frappées par la sécheresse, où les problèmes de
famine sont les plus graves. « L’agriculture biologique pourrait grandement
contribuer à améliorer la sécurité alimentaire en Afrique Subsaharienne »
affirme Halberg.
Il y a cependant d’autres problèmes à surmonter. «
Beaucoup de recherches s’efforcent de mettre fin aux préjugés » explique Halberg
- comme l’idée selon laquelle l’agriculture biologique serait un luxe que les
pays les plus pauvres ne peuvent pas s’offrir. « Je voudrais détruire cette idée
une fois pour toute. Les deux parties sont simplement trop éloignées l’un de
l’autre et ils ignorent les réalités du système alimentaire mondial. » Même si
une transition vers l’agriculture biologique peut augmenter la production dans
les pays africains et asiatiques les plus affamés, selon ce modèle, presque un
milliard d’individus souffrira encore de la faim dans la mesure où tous les
excédents seront simplement exportés vers les régions qui auront les moyens de
les payer.
Mauvaise question ?
Ces conclusions sur le rendement ne sont pas une
surprise pour beaucoup d’agriculteurs biologiques. Ils ont vu de leurs propres
yeux et senti de leurs propres mains à quel point ils pouvaient être productifs.
Pourtant, certains partisans de l’agriculture biologique évitent même de se
demander s’ils peuvent nourrir le monde, simplement parce qu’ils ne pensent pas
que ce soit la question la plus utile. Il y a de bonnes raisons de croire qu’une
transition vers l’agriculture biologique ne sera pas aussi simple que d’entrer
des taux de rendement sur une feuille de calcul.
Pour commencer,
l’agriculture biologique n’est pas aussi facile que celle qui fait appel aux
produits chimiques. Au lieu de choisir un pesticide pour prévenir l’invasion
d’un parasite, par exemple, un agriculteur biologique peut envisager de changer
la rotation de ses cultures, de cultiver une plante qui éloignera les nuisibles
ou attirera ses prédateurs - des décisions qui demandent une certaine expérience
et une planification à long terme. De plus, l’étude de l’IFPRI laisse entendre
qu’une conversion à grande échelle à l’agriculture biologique pourrait
nécessiter que la majorité de la production laitière et bovine « soit mieux
intégrée à la rotation des céréales et aux autres cultures commerciales » pour
optimiser l’utilisation du fumier. Ré-introduire des vaches sur une ou deux
exploitations pour fertiliser le sol peut sembler facile, mais le faire à grande
échelle serait un vrai défi - et il est plus rapide de déverser de l’ammoniaque
sur les sols épuisés.
Une fois encore il ne s’agit que d’hypothèses dans
la mesure où une transition mondiale vers l’agriculture biologique pourrait
prendre des décennies. Les agriculteurs sont des gens travailleurs et ingénieux
et ils font généralement face à tous les problèmes qui peuvent se présenter. Si
l’on élimine les engrais azotés, de nombreux agriculteurs feront probablement
paître des vaches dans leurs champs pour compenser. Si l’on supprime les
fongicides, ils chercheront des variétés de plantes résistantes aux moisissures.
A mesure que de plus en plus d’agriculteurs vont se mettre à cultiver de manière
biologique, ils amélioreront leurs techniques. Les centres de recherches
agricoles, les universités et les ministères de l’agriculture vont commencer à
investir dans ce secteur - alors que, en partie parce qu’ils partent du principe
que les agriculteurs biologiques ne joueront jamais un rôle important dans
l’approvisionnement alimentaire mondial, ils la négligent
actuellement.
Les problèmes liés à l’adoption des techniques biologiques
ne semblent donc pas insurmontables. Mais ces problèmes ne méritent peut-être
pas toute notre attention ; même si une conversion massive sur, disons, les deux
prochaines décennies, augmente de manière importante la production alimentaire,
il y a peu d’espoir que cela éradique la faim dans le monde. Le système
alimentaire mondial peut être une créature complexe et imprévisible. Il est
difficile d’anticiper comment l’expansion de la Chine en tant qu’importateur
majeur de soja destiné à l’élevage pourrait, par exemple, affecter
l’approvisionnement alimentaire ailleurs. (Cela provoquerait vraisemblablement
une augmentation des prix alimentaires.) Ou comment la suppression des
subventions agricoles dans les pays riches pourrait affecter les pays pauvres.
(Cela augmenterait probablement leurs revenus agricoles et réduirait la faim
dans le monde.) Est-ce qu’une consommation de viande moins importante dans le
monde permettrait de produire plus de nourriture pour ceux qui ont faim ?
(Certainement, mais est-ce qu’ils pourraient se payer cette nourriture ?) En
d’autres termes, « l’agriculture biologique peut-elle nourrir la planète ? »
n’est probablement pas la bonne question dans la mesure où nourrir la planète
dépend plus de la politique et de l’économie que de n’importe quelle innovation
technique.
« L’agriculture biologique peut-elle nourrir la planète est en
effet une fausse question » explique Gene Kahn, agriculteur biologique de longue
date qui a fondé l’entreprise d’aliments biologiques Cascadian Farms et qui est
maintenant vice-président du développement durable pour General Mills. « La
vraie question est : pouvons-nous nourrir la planète ? Point. Pouvons-nous
remédier aux disparités en matière de nutrition ? » Kahn fait remarquer que la
faible différence aujourd’hui entre le rendement de l’agriculture biologique et
celui de l’agriculture conventionnelle ne serait pas un problème si les
excédents alimentaires étaient redistribués.
L’agriculture biologique a
cependant d’autres avantages qui sont trop nombreux pour être tous cités. Des
études ont montré, par exemple, que les coûts « externes » de l’agriculture
biologique - l’érosion, la pollution chimique de l’eau potable et la mort
d’oiseaux et d’autres formes de vie sauvage - représentaient seulement un tiers
de ceux de l’agriculture conventionnelle. Des enquêtes menées sur tous les
continents montrent que les fermes biologiques abritent beaucoup plus d’espèces
d’oiseaux, de plantes sauvages, d’insectes et d’autres espèces sauvages que les
exploitations conventionnelles. Des tests menés par plusieurs gouvernements ont
révélé que les aliments biologiques ne contenaient qu’une minuscule fraction des
résidus de pesticides que l’on trouve dans les autres aliments et ne contenaient
pas d’hormones de croissances, d’antibiotiques et autres additifs présents dans
de nombreux aliments conventionnels. Il existe même des preuves que les aliments
biologiques ont des niveaux considérablement plus élevés d’anti-oxydants
bénéfiques pour la santé.
Il y a également des avantages sociaux. Parce
qu’elle ne dépend pas d’intrants coûteux, l’agriculture biologique pourrait
aider à faire pencher la balance en faveur des petits fermiers dans les pays
frappés par la famine. Un rapport de 2002 de l’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture notait que « les systèmes biologiques
peuvent permettre de doubler ou de tripler la productivité des systèmes
traditionnels » dans les pays en voie de développement, mais indiquait que la
comparaison à propos du rendement donnait une « image limitée, étroite et
souvent trompeuse » dans la mesure où les fermiers de ces pays adoptent souvent
les techniques d’agriculture biologique pour économiser de l’eau et de l’argent
et réduire la variabilité du rendement dans des conditions extrêmes. Une étude
plus récente du Fonds international de développement agricole a trouvé qu’à
cause de son besoin en main-d’œuvre plus élevé, « l’agriculture biologique
pouvait se révéler particulièrement efficace pour redistribuer les ressources
dans les régions où la main-d’œuvre est sous-employée. Cela peut aider à
contribuer à la stabilité rurale. »
La terre du milieu
On obtiendrait ces avantages même sans une conversion
complète à une sorte d’utopie biologique. En fait, certains experts pensent
qu’il serait plus prometteur et raisonnable d’adopter une position
intermédiaire, où de plus en plus d’agriculteurs choisiraient les principes de
l’agriculture biologique même s’ils n’en suivraient religieusement pas
l’approche. Dans ce scénario, les fermiers pauvres et l’environnement y
gagneraient. « L’agriculture biologique ne fera pas l’affaire » affirme Roland
Bunch, un agent de vulgarisation agricole qui a travaillé pendant des dizaines
d’années en Afrique et en Amérique et travaille maintenant avec COSECHA
(Association of Consultants for a Sustainable, Ecological and People-Centered
Agriculture ; L’association des consultants pour une agriculture soutenable,
écologique et centrées sur les populations) au Honduras. Bunch sait par
expérience que l’agriculture biologique peut permettre aux fermiers pauvres de
produire davantage que l’agriculture conventionnelle. Mais il sait également que
ces fermiers ne peuvent pas obtenir les prix forts payés ailleurs pour les
produits biologiques et qu’ils sont souvent incapables, et peu désireux,
d’assumer certains des coûts et des risques liés à un passage complet à
l’agriculture biologique.
Bunch préconise plutôt une « voie du milieu »
une éco-agriculture ou agriculture à faible niveau d’intrants qui utilise de
nombreux principes de l’agriculture biologique et ne dépend des produits
chimiques que pour une petite fraction. « Ces systèmes peuvent permettre aux
petits cultivateurs de produire immédiatement deux ou trois fois ce qu’ils
produisent actuellement » explique Bunch. « De plus, c’est intéressant pour les
petits producteurs car le prix par unité produite est moins élevé. » En plus des
gains immédiats au niveau de la production alimentaire, Bunch laisse entendre
que les avantages environnementaux de cette voie du milieu seraient beaucoup
plus grands qu’un passage total à l’agriculture biologique car « cinq à dix fois
plus de petits cultivateurs l’adopteraient par unité de sol et par
investissement consacré à la formation. Ils n’enlèvent pas la nourriture de la
bouche de leurs enfants. Si cinq cultivateurs réduisent de moitié leur
utilisation de produits chimiques, les effets bénéfiques sur l’environnement
seront deux fois et demi plus grands que si un cultivateur passe complètement à
l’agriculture biologique. »
Les agriculteurs qui se concentrent sur
l’amélioration des sols, l’augmentation de la biodiversité ou qui incluent du
bétail dans la rotation de leurs cultures n’excluent pas l’utilisation future de
culture biotechnologiques, d’azote de synthèse ou d’autres innovations pouvant
augmenter la production, en particulier dans les régions où les sols sont
épuisés. « Au final, si nous faisons bien les choses, nous pourrons augmenter de
manière importante la part du biologique dans les systèmes conventionnels »
explique Don Lotter, consultant agricole. Comme Bunch, Lotter fait remarquer
qu’en termes d’avantages économiques, environnementaux et de rendements, une
telle approche « intégrée » dépasse souvent à la fois les approches strictement
biologiques et celles utilisant les produits chimiques de manière intensive.
Pourtant, Lotter n’est pas certain de l’occurrence prochaine d’une telle
évolution dans la mesure où l’agriculture mondiale n’est pas vraiment orientée
vers le biologique - ce qui pourrait être le vrai problème pour les populations
pauvres et affamées. « Il y a des régions immenses en Afrique Subsaharienne et
en Amérique du Sud où la révolution verte n’a eu aucun impact et n’en aura
probablement pas sur la prochaine génération de cultivateurs » explique Niels
Halberg, le scientifique Danois qui a dirigé l’étude du IFPRI. « Il semble que
les mesures agro-écologiques dans certaines de ces régions ont un impact
bénéfique sur le rendement et la sécurité alimentaire. Alors pourquoi ne pas les
essayer sérieusement ? »
Auteur
Brian Halweil est chercheur à l’Institut Worlwatch et l’auteur de
"Eat Here : Reclaiming Homegrown Pleasures in a Global Supermarket."
nourrir le monde sont des hippies à l’imagination délirante, des mères
hystériques et des agriculteurs biologiques arrogants. Vrai ?
En
réalité, non. Un bon nombre de dirigeants de l’industrie agricole, de
scientifiques spécialisés dans l’environnement et dans l’agriculture et
d’experts agricoles internationaux pensent qu’une transition à grande échelle
vers l’agriculture biologique permettrait non seulement d’augmenter
l’approvisionnement alimentaire mondial mais serait peut-être même la seule
manière d’éradiquer la famine.
Cela peut paraître surprenant. Après tout,
les agriculteurs biologiques rejettent les pesticides, les engrais synthétiques
et les autres outils devenus synonymes d’agriculture à haut-rendement. Au lieu
de cela, ils dépendent de l’élevage pour avoir du fumier et doivent faire
pousser des haricots, du trèfle ou d’autres légumes fixateurs d’azote et
fabriquer du compost ou d’autres formes d’engrais qui ne peuvent être produits
dans des usines chimiques mais qui doivent être cultivés - et qui consomment
donc de la terre, de l’eau et d’autres ressources. (La production d’engrais
chimiques nécessite elle des quantités importantes de pétrole.) Dans la mesure
où les agriculteurs biologiques s’interdisent l’utilisation de pesticides
synthétiques, on peut penser que leurs cultures sont dévorées par des hordes
d’insectes, leurs fruits frappés par la pourriture brune des cabosses et leurs
plantes étouffées par les mauvaises herbes. De plus, comme l’agriculture
biologique nécessite une rotation des cultures pour aider à contrôler les
parasites, on ne peut cultiver aussi souvent dans le même champ du blé du maïs
ou tout autre produit.
En conséquence, nous dit-on, dans un monde
dépendant de l’agriculture biologique, on devra cultiver plus de terres
qu’aujourd’hui - même si cela signifie moins de pollution, moins d’animaux de
ferme maltraités et moins de résidus cancérigènes dans nos légumes. « Nous
n’allons pas nourrir 6 milliards d’êtres humains avec des engrais biologiques »
a déclaré Norman Borlaug, phytogénéticien et prix Nobel, lors d’une conférence
en 2002. « Si nous essayons de le faire, nous abattrons la majorité de nos
forêts et beaucoup de ces terres ne seront productives que sur une courte
période. » Le chimiste de Cambridge John Emsley le dit de manière plus abrupte :
« La plus grande catastrophe à laquelle la race humaine pourrait faire face
durant ce siècle n’est pas le réchauffement planétaire mais une conversion
planétaire à ‘l’agriculture biologique’ - environ 2 milliards de personnes en
mourraient. »
Ces dernières années, l’agriculture biologique a attiré une
plus grande attention, pas seulement de la part des critiques qui craignent que
son adoption à grande échelle ne conduise des milliards de personnes à la
famine, mais aussi de la part des agriculteurs et des agences de développement
qui pensent qu’une telle transition pourrait être bénéfique pour les populations
affamées. Malheureusement, à ce jour, personne n’avait cherché à établir par une
analyse systématique si une transition généralisée vers l’agriculture biologique
se heurterait au manque de nutriments et à une production insuffisante. Les
résultats sont saisissants.
Haute technologie, faibles impacts
De nombreuses études menées de par le
monde montrent en réalité que les fermes biologiques peuvent produire autant, et
dans certains cas beaucoup plus que les fermes conventionnelles. Quand il y a
des différences de rendement, elles ont tendance à être plus importantes dans
les pays industrialisés, où les agriculteurs utilisent de grandes quantités
d’engrais synthétiques et de pesticides dans leurs incessantes tentatives
d’augmenter la production. Il est vrai que les agriculteurs qui se dirigent vers
une production biologique ont souvent un rendement moins élevé les premières
années, le temps que le sol et la biodiversité alentour récupèrent après des
années d’assauts chimiques. Plusieurs saisons peuvent être également nécessaires
pour qu’un agriculteur affine cette nouvelle approche.
Le vieil argument
selon lequel le rendement de l’agriculture biologique représente un tiers ou la
moitié du rendement de l’agriculture traditionnelle est basé sur des hypothèses
biaisées et un manque d’information. Par exemple, la statistique souvent citée
selon laquelle une transition vers l’agriculture biologique aux Etats-Unis ne
permettrait de produire qu’un quart de la nourriture produite actuellement est
basée sur une étude du Département américain de l’agriculture montrant que tout
le fumier des Etats-unis ne pourrait couvrir qu’un quart des besoins en engrais
du pays - même si l’agriculture biologique ne dépend pas que du
fumier.
Ces arguments sont contredits par des recherches poussées. Par
exemple, une étude récente menée par des scientifiques de l’Institut de
recherche pour l’agriculture biologique en Suisse a montré que les fermes
biologiques avaient un rendement inférieur de seulement 20% aux fermes
conventionnelles sur une période de 21 ans. En passant en revue plus de 200
études menées aux Etats-Unis et en Europe, Per Pinstrup Andersen (professeur à
Cornell et gagnant du World Food Prize) et ses collègues sont arrivés à la
conclusion que le rendement de l’agriculture biologique arrive environ à 80% du
rendement de l’agriculture conventionnelle. Beaucoup d’études montrent une
différence encore moins marquée. Analysant les informations de 154 saisons de
croissance sur diverses cultures, arrosées par la pluie ou irriguées, Bill
Liebhardt, scientifique agricole de l’Université de Californie à Davis, a
découvert que la production de maïs biologique atteignait 94% de celle de la
production conventionnelle, celle de blé biologique 97% et celle de soja
biologique 94%. La production de tomate biologique quant à elle égalait la
production conventionnelle.
Plus important encore, dans les pays les plus
pauvres où se concentrent les problèmes de famine, la différence de rendement
disparaît complètement. Les chercheurs de l’Université d’Essex Jules Pretty et
Rachel Hine ont étudié plus de 200 projets agricoles dans les pays en voie de
développement et ont découvert que pour l’ensemble de ces projets - ce qui
inclut 9 millions de fermes sur près de 30 millions d’hectares - le rendement
augmentait en moyenne de 93%. Une étude sur sept ans portant sur 1000 fermiers
cultivant 3 200 hectares dans le district de Maikaal, dans le centre de l’Inde,
établit que la production moyenne de coton, de blé et de piment était jusqu’à
20% plus élevée dans les fermes biologiques que dans les fermes conventionnelles
de la région. Les agriculteurs et les scientifiques agricoles attribuent les
rendements plus hauts dans cette région sèche aux cultures de couverture, au
compost, au fumier et à d’autres pratiques qui augmentent la matière organique
(qui aide à retenir l’eau) dans les sols. Une étude menée au Kenya a démontré
que si la production de maïs biologique était moins élevée que la production
conventionnelle dans les « zones à fort potentiel » (avec des précipitations
au-dessus de la moyenne et une meilleure qualité de sol), dans les régions plus
pauvres en ressources, en revanche, la production des agriculteurs biologiques
dépassait systématiquement celle des agriculteurs conventionnels. (Dans les deux
régions, les agriculteurs biologiques obtiennent des bénéfices nets, un revenu
du capital et une rémunération du travail plus élevés).
Contrairement aux
critiques qui affirment qu’il s’agit d’un retour à l’agriculture de nos
grands-parents ou que la majeure partie de l’agriculture africaine est déjà
biologique, que cela ne peut pas fonctionner, l’agriculture biologique est une
combinaison sophistiquée de sagesse ancienne et d’innovations écologiques
modernes qui permettent d’aider à maîtriser les effets générateurs de rendement
des cycles nutritifs, les insectes bénéfiques et la synergie des cultures. Elle
dépend énormément de la technologie - et pas seulement de la technologie issue
des usines chimiques.
Des fermes à haut contenu énergétique
Nous pourrions donc nous passer
des usines chimiques ? Inspiré par une mission de terrain dans la ferme
biologique d’un agriculteur de la région qui affirmait avoir récolté la quantité
incroyable de 26 tonnes de légumes sur six dixièmes d’hectares dans une période
végétative relativement courte, une équipe de scientifiques de l’université du
Michigan a essayé d’estimer la quantité de nourriture qui pourrait être récoltée
après une transition mondiale vers l’agriculture biologique. L’équipe a passé au
peigne fin toutes les études comparant le rendement des fermes biologiques et
celui des fermes conventionnelles. En se basant sur 293 exemples, elle a établi
un ensemble de données globales sur le taux de rendement des cultures mondiales
les plus importantes dans les pays développés et les pays en voie de
développement. Comme prévu, le rendement de l’agriculture biologique s’est
révélé inférieur à celui de l’agriculture conventionnelle pour la majorité des
catégories de cultures dans les pays riches, alors que les études menées dans
les pays en voie de développement ont montré que l’agriculture biologique
améliorait le rendement. Les scientifiques ont ensuite lancé deux modèles. Le
premier conservateur, dans le sens où il appliquait le taux de rendement des
pays développés à la planète entière, autrement dit, selon ce modèle, toutes les
fermes, où qu’elles soient, obtiendrait uniquement les rendements les plus
faibles des pays développés. Le second appliquait le taux de rendement des pays
développés aux pays riches et leur propre taux de rendement aux pays en voie de
développement.
« Nous avons tous été surpris par les résultats, » a
expliqué Catherine Badgley, paléoécologiste du Michigan qui a co-dirigé les
recherches. Le premier modèle donnait un rendement de 2641 kilocalories («
calories ») par personne et par jour, juste en dessous de la production mondiale
annuelle de 2786 calories mais sensiblement au-dessus des besoins caloriques
moyens d’une personne en bonne santé, compris entre 2200 et 2500. Le second
modèle donnait un rendement de 4831 calories par personne par jour, 75% de plus
que la production actuelle - une quantité qui pourrait théoriquement faire vivre
une population humaine beaucoup plus grande que celle soutenue actuellement par
les terres cultivées.
L’intérêt de l’équipe pour ce sujet a été en
partie motivé par l’inquiétude créée par une transition à grande échelle vers
l’agriculture biologique qui nécessiterait le défrichement de davantage de zones
sauvages afin de compenser les rendements moins élevés - un problème certain
pour des scientifiques comme Badgley qui étudie la biodiversité présente et
passée. Le seul problème de cet argument, affirme-t-elle, est que la majeure
partie de la biodiversité mondiale se trouve à proximité des terres cultivées et
que cela ne changera pas de sitôt. « Si nous essayons simplement de maintenir
des îlots de biodiversité dans le monde, nous en perdrons la plus grande partie
» explique-t-elle. « Il est très important de créer des zones favorables à la
biodiversité entre ces îles. Si ces zones sont des champs gorgés de pesticides,
ce sera une catastrophe pour la biodiversité, particulièrement sous les
tropiques. La biodiversité mondiale bénéficierait d’un changement d’agriculture
à grande échelle. »
L’équipe de Badgley s’est efforcée d’émettre des
hypothèses aussi conservatrices que possible : la majorité des études utilisées
ne prenait en compte le rendement que d’une seule récolte, même si de nombreuses
fermes biologiques font pousser plus d’une culture à la fois dans un même champ,
produisant plus de nourriture au total même si le rendement d’une culture, pris
séparément, peut être moins élevé. Les sceptiques peuvent douter des conclusions
de l’équipe - en tant qu’écologistes, ils sont probablement favorables à
l’agriculture biologique - mais une deuxième étude récente sur le potentiel
d’une transition mondiale vers l’agriculture biologique, menée par Niels
Halberg, de l’Institut danois de sciences agricoles, est arrivée à des
conclusions très semblables, bien que ses auteurs soient des économistes, des
agronomes et des experts en développement international.
Comme l’équipe
du Michigan, le groupe de Halberg a émis une hypothèse à propos des différences
de rendement de l’agriculture biologique pour un certain nombre de cultures puis
appliqué à celles-ci un modèle développé par l’Institut international de
recherche sur les politiques alimentaires de la Banque Mondiale (IFPRI). Ce
modèle est considéré comme l’algorithme le plus abouti pour prévoir la
production alimentaire, le revenu des fermes et le nombre de personnes qui
souffriront de la faim à travers le monde. Etant donné l’intérêt croissant des
consommateurs, des gouvernements et des scientifiques agricoles pour
l’agriculture biologique, les chercheurs ont voulu évaluer si une conversion à
grande échelle à l’agriculture biologique en Europe et en Amérique du Nord (les
deux régions exportatrices de nourriture les plus importantes dans le monde)
ferait diminuer la production, augmenter les prix alimentaires mondiaux ou
empirer les problèmes de famine dans les pays les plus pauvres dépendant des
importations, particulièrement pour les gens vivant dans les mégapoles en pleine
expansion du tiers-monde. Même si le groupe est arrivé à la conclusion que la
production de nourriture déclinerait en Europe et en Amérique du Nord, ce modèle
ne semblait pas avoir d’impact important sur les prix au niveau mondial. Comme
il partait du principe, à l’instar de l’étude menée par les chercheurs du
Michigan, que l’agriculture biologique augmenterait la production en Afrique, en
Asie et en Amérique Latine, dans le scénario le plus optimiste, même l’Afrique
Subsaharienne, actuellement affamée, pouvait exporter un surplus
alimentaire.
« L’agriculture biologique moderne non certifiée est une
approche potentiellement durable du développement agricole dans les zones qui
ont un faible rendement à cause d’un accès restreint aux intrants ou d’un
mauvais potentiel, elle implique moins de risques économiques qu’une agriculture
basée sur l’achat d’intrants et peut augmenter le niveau de résilience face aux
fluctuations climatiques », a conclu l’équipe d’Halberg. En d’autres termes, les
études de terrain montrent que l’augmentation de la production due au passage à
l’agriculture biologique est plus importante et consistante justement dans les
régions pauvres, isolées et frappées par la sécheresse, où les problèmes de
famine sont les plus graves. « L’agriculture biologique pourrait grandement
contribuer à améliorer la sécurité alimentaire en Afrique Subsaharienne »
affirme Halberg.
Il y a cependant d’autres problèmes à surmonter. «
Beaucoup de recherches s’efforcent de mettre fin aux préjugés » explique Halberg
- comme l’idée selon laquelle l’agriculture biologique serait un luxe que les
pays les plus pauvres ne peuvent pas s’offrir. « Je voudrais détruire cette idée
une fois pour toute. Les deux parties sont simplement trop éloignées l’un de
l’autre et ils ignorent les réalités du système alimentaire mondial. » Même si
une transition vers l’agriculture biologique peut augmenter la production dans
les pays africains et asiatiques les plus affamés, selon ce modèle, presque un
milliard d’individus souffrira encore de la faim dans la mesure où tous les
excédents seront simplement exportés vers les régions qui auront les moyens de
les payer.
Mauvaise question ?
Ces conclusions sur le rendement ne sont pas une
surprise pour beaucoup d’agriculteurs biologiques. Ils ont vu de leurs propres
yeux et senti de leurs propres mains à quel point ils pouvaient être productifs.
Pourtant, certains partisans de l’agriculture biologique évitent même de se
demander s’ils peuvent nourrir le monde, simplement parce qu’ils ne pensent pas
que ce soit la question la plus utile. Il y a de bonnes raisons de croire qu’une
transition vers l’agriculture biologique ne sera pas aussi simple que d’entrer
des taux de rendement sur une feuille de calcul.
Pour commencer,
l’agriculture biologique n’est pas aussi facile que celle qui fait appel aux
produits chimiques. Au lieu de choisir un pesticide pour prévenir l’invasion
d’un parasite, par exemple, un agriculteur biologique peut envisager de changer
la rotation de ses cultures, de cultiver une plante qui éloignera les nuisibles
ou attirera ses prédateurs - des décisions qui demandent une certaine expérience
et une planification à long terme. De plus, l’étude de l’IFPRI laisse entendre
qu’une conversion à grande échelle à l’agriculture biologique pourrait
nécessiter que la majorité de la production laitière et bovine « soit mieux
intégrée à la rotation des céréales et aux autres cultures commerciales » pour
optimiser l’utilisation du fumier. Ré-introduire des vaches sur une ou deux
exploitations pour fertiliser le sol peut sembler facile, mais le faire à grande
échelle serait un vrai défi - et il est plus rapide de déverser de l’ammoniaque
sur les sols épuisés.
Une fois encore il ne s’agit que d’hypothèses dans
la mesure où une transition mondiale vers l’agriculture biologique pourrait
prendre des décennies. Les agriculteurs sont des gens travailleurs et ingénieux
et ils font généralement face à tous les problèmes qui peuvent se présenter. Si
l’on élimine les engrais azotés, de nombreux agriculteurs feront probablement
paître des vaches dans leurs champs pour compenser. Si l’on supprime les
fongicides, ils chercheront des variétés de plantes résistantes aux moisissures.
A mesure que de plus en plus d’agriculteurs vont se mettre à cultiver de manière
biologique, ils amélioreront leurs techniques. Les centres de recherches
agricoles, les universités et les ministères de l’agriculture vont commencer à
investir dans ce secteur - alors que, en partie parce qu’ils partent du principe
que les agriculteurs biologiques ne joueront jamais un rôle important dans
l’approvisionnement alimentaire mondial, ils la négligent
actuellement.
Les problèmes liés à l’adoption des techniques biologiques
ne semblent donc pas insurmontables. Mais ces problèmes ne méritent peut-être
pas toute notre attention ; même si une conversion massive sur, disons, les deux
prochaines décennies, augmente de manière importante la production alimentaire,
il y a peu d’espoir que cela éradique la faim dans le monde. Le système
alimentaire mondial peut être une créature complexe et imprévisible. Il est
difficile d’anticiper comment l’expansion de la Chine en tant qu’importateur
majeur de soja destiné à l’élevage pourrait, par exemple, affecter
l’approvisionnement alimentaire ailleurs. (Cela provoquerait vraisemblablement
une augmentation des prix alimentaires.) Ou comment la suppression des
subventions agricoles dans les pays riches pourrait affecter les pays pauvres.
(Cela augmenterait probablement leurs revenus agricoles et réduirait la faim
dans le monde.) Est-ce qu’une consommation de viande moins importante dans le
monde permettrait de produire plus de nourriture pour ceux qui ont faim ?
(Certainement, mais est-ce qu’ils pourraient se payer cette nourriture ?) En
d’autres termes, « l’agriculture biologique peut-elle nourrir la planète ? »
n’est probablement pas la bonne question dans la mesure où nourrir la planète
dépend plus de la politique et de l’économie que de n’importe quelle innovation
technique.
« L’agriculture biologique peut-elle nourrir la planète est en
effet une fausse question » explique Gene Kahn, agriculteur biologique de longue
date qui a fondé l’entreprise d’aliments biologiques Cascadian Farms et qui est
maintenant vice-président du développement durable pour General Mills. « La
vraie question est : pouvons-nous nourrir la planète ? Point. Pouvons-nous
remédier aux disparités en matière de nutrition ? » Kahn fait remarquer que la
faible différence aujourd’hui entre le rendement de l’agriculture biologique et
celui de l’agriculture conventionnelle ne serait pas un problème si les
excédents alimentaires étaient redistribués.
L’agriculture biologique a
cependant d’autres avantages qui sont trop nombreux pour être tous cités. Des
études ont montré, par exemple, que les coûts « externes » de l’agriculture
biologique - l’érosion, la pollution chimique de l’eau potable et la mort
d’oiseaux et d’autres formes de vie sauvage - représentaient seulement un tiers
de ceux de l’agriculture conventionnelle. Des enquêtes menées sur tous les
continents montrent que les fermes biologiques abritent beaucoup plus d’espèces
d’oiseaux, de plantes sauvages, d’insectes et d’autres espèces sauvages que les
exploitations conventionnelles. Des tests menés par plusieurs gouvernements ont
révélé que les aliments biologiques ne contenaient qu’une minuscule fraction des
résidus de pesticides que l’on trouve dans les autres aliments et ne contenaient
pas d’hormones de croissances, d’antibiotiques et autres additifs présents dans
de nombreux aliments conventionnels. Il existe même des preuves que les aliments
biologiques ont des niveaux considérablement plus élevés d’anti-oxydants
bénéfiques pour la santé.
Il y a également des avantages sociaux. Parce
qu’elle ne dépend pas d’intrants coûteux, l’agriculture biologique pourrait
aider à faire pencher la balance en faveur des petits fermiers dans les pays
frappés par la famine. Un rapport de 2002 de l’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture notait que « les systèmes biologiques
peuvent permettre de doubler ou de tripler la productivité des systèmes
traditionnels » dans les pays en voie de développement, mais indiquait que la
comparaison à propos du rendement donnait une « image limitée, étroite et
souvent trompeuse » dans la mesure où les fermiers de ces pays adoptent souvent
les techniques d’agriculture biologique pour économiser de l’eau et de l’argent
et réduire la variabilité du rendement dans des conditions extrêmes. Une étude
plus récente du Fonds international de développement agricole a trouvé qu’à
cause de son besoin en main-d’œuvre plus élevé, « l’agriculture biologique
pouvait se révéler particulièrement efficace pour redistribuer les ressources
dans les régions où la main-d’œuvre est sous-employée. Cela peut aider à
contribuer à la stabilité rurale. »
La terre du milieu
On obtiendrait ces avantages même sans une conversion
complète à une sorte d’utopie biologique. En fait, certains experts pensent
qu’il serait plus prometteur et raisonnable d’adopter une position
intermédiaire, où de plus en plus d’agriculteurs choisiraient les principes de
l’agriculture biologique même s’ils n’en suivraient religieusement pas
l’approche. Dans ce scénario, les fermiers pauvres et l’environnement y
gagneraient. « L’agriculture biologique ne fera pas l’affaire » affirme Roland
Bunch, un agent de vulgarisation agricole qui a travaillé pendant des dizaines
d’années en Afrique et en Amérique et travaille maintenant avec COSECHA
(Association of Consultants for a Sustainable, Ecological and People-Centered
Agriculture ; L’association des consultants pour une agriculture soutenable,
écologique et centrées sur les populations) au Honduras. Bunch sait par
expérience que l’agriculture biologique peut permettre aux fermiers pauvres de
produire davantage que l’agriculture conventionnelle. Mais il sait également que
ces fermiers ne peuvent pas obtenir les prix forts payés ailleurs pour les
produits biologiques et qu’ils sont souvent incapables, et peu désireux,
d’assumer certains des coûts et des risques liés à un passage complet à
l’agriculture biologique.
Bunch préconise plutôt une « voie du milieu »
une éco-agriculture ou agriculture à faible niveau d’intrants qui utilise de
nombreux principes de l’agriculture biologique et ne dépend des produits
chimiques que pour une petite fraction. « Ces systèmes peuvent permettre aux
petits cultivateurs de produire immédiatement deux ou trois fois ce qu’ils
produisent actuellement » explique Bunch. « De plus, c’est intéressant pour les
petits producteurs car le prix par unité produite est moins élevé. » En plus des
gains immédiats au niveau de la production alimentaire, Bunch laisse entendre
que les avantages environnementaux de cette voie du milieu seraient beaucoup
plus grands qu’un passage total à l’agriculture biologique car « cinq à dix fois
plus de petits cultivateurs l’adopteraient par unité de sol et par
investissement consacré à la formation. Ils n’enlèvent pas la nourriture de la
bouche de leurs enfants. Si cinq cultivateurs réduisent de moitié leur
utilisation de produits chimiques, les effets bénéfiques sur l’environnement
seront deux fois et demi plus grands que si un cultivateur passe complètement à
l’agriculture biologique. »
Les agriculteurs qui se concentrent sur
l’amélioration des sols, l’augmentation de la biodiversité ou qui incluent du
bétail dans la rotation de leurs cultures n’excluent pas l’utilisation future de
culture biotechnologiques, d’azote de synthèse ou d’autres innovations pouvant
augmenter la production, en particulier dans les régions où les sols sont
épuisés. « Au final, si nous faisons bien les choses, nous pourrons augmenter de
manière importante la part du biologique dans les systèmes conventionnels »
explique Don Lotter, consultant agricole. Comme Bunch, Lotter fait remarquer
qu’en termes d’avantages économiques, environnementaux et de rendements, une
telle approche « intégrée » dépasse souvent à la fois les approches strictement
biologiques et celles utilisant les produits chimiques de manière intensive.
Pourtant, Lotter n’est pas certain de l’occurrence prochaine d’une telle
évolution dans la mesure où l’agriculture mondiale n’est pas vraiment orientée
vers le biologique - ce qui pourrait être le vrai problème pour les populations
pauvres et affamées. « Il y a des régions immenses en Afrique Subsaharienne et
en Amérique du Sud où la révolution verte n’a eu aucun impact et n’en aura
probablement pas sur la prochaine génération de cultivateurs » explique Niels
Halberg, le scientifique Danois qui a dirigé l’étude du IFPRI. « Il semble que
les mesures agro-écologiques dans certaines de ces régions ont un impact
bénéfique sur le rendement et la sécurité alimentaire. Alors pourquoi ne pas les
essayer sérieusement ? »
Auteur
Brian Halweil est chercheur à l’Institut Worlwatch et l’auteur de
"Eat Here : Reclaiming Homegrown Pleasures in a Global Supermarket."
cristopher-cris- Nombre de messages : 2748
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Date d'inscription : 18/07/2008
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