Je me sens déjà vieux

Je me sens déjà vieux

Quelque soit la forme
Que ma silhouette prenne
Mon corps se déforme
Et dépose ses armes
Devant cet âge aride
Qui me couvre des rides.

Me sentant déjà vieillard,
L’esprit suit les sillons
Du visage et devient bavard
Devant cette forte passion
Des jeunes, niant les bobards
Avec des yeux fixant l’horizon.

Cœur envahi par la tiédeur,
Perdant le goût de l’action
Dans une vie sans saveur,
Avec des nuits très longues
Et des journées très courtes
Je vis dans ma funeste retraite.

Pensif devant ce branle,
Éteignant les bougies sans cesse
Au fur que la vie progresse,
Pour muer cette jeunesse
Vive et pleine de tendresse
En une morose vieillesse.


Dad Allaoua

je n'ai pas de commentaire bien que je trouve joli le poème
je dépose en simple merci ces vers de RONSARD

La fuite de la jeunesse Quand je suis vingt ou trente mois Sans retourner en Vendômois, Plein de pensées vagabondes, Plein d'un remords et d'un souci, Aux rochers je me plains ainsi, Aux bois, aux antres et aux ondes : "Rochers, bien que vous soyez âgés De trois mille ans, vous ne changez Jamais ni d'état ni de forme : Mais déjà ma jeunesse fuit, Et la vieillesse qui me suit De jeune en vieillard me transforme. " Bois, bien que vous perdiez tous les ans En hiver vos cheveux mouvants, L'an d'après qui se renouvelle Renouvelle aussi votre chef : Mais le mien ne peut derechef Revoir sa perruque nouvelle. "Antres, je me suis vu chez vous Avoir jadis verts les genoux, Le corps habile et la main bonne : Mais ores, j'ai le corps plus dur, Et les genoux, que n'est le mur Qui froidement nous environne. " Ondes, sans fins vous promenez, Et vous menez et ramenez Vos flots d'un cours qui ne séjourne : Et moi, sans faire long séjour, Je m'en vais de nuit et de jour Au lieu d'où plus on ne retourne..." Pierre de RONSARD

Bonsoir Julien

Merci de votre passage et de ce joli poème que vous m'offrez, il est très beau
Bonne soirée
Amicalement
Allaoua