Humour de poètes
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Humour de poètes
Tahar Ben Jelloun
né à Fès, au Maroc, en 1944. Écrivain et poète, il est l'auteur de deux recueils de poésie, dont Les Amandiers sont morts de leurs blessures, et de romans : La Nuit sacrée a obtenu le Prix Goncourt 1987.
Les textes qui suivent sont tous extraits du recueil "Les Amandiers sont morts de leurs blessures" édité en 1976 par la Librairie François Maspero, dans PCM (Petite Collection Maspero).
Ils ne portent pas de titre, ne sont pas consécutifs dans le recueil, mais l'ordre de présentation est respecté.
Tous les matins
le soleil entre chez Si Lmokhtar
pille la mémoire du miroir
monte sur l'échelle
et s'en va en riant
Tahar Ben Jelloun (dans "Asilah, saison d'écume")
né à Fès, au Maroc, en 1944. Écrivain et poète, il est l'auteur de deux recueils de poésie, dont Les Amandiers sont morts de leurs blessures, et de romans : La Nuit sacrée a obtenu le Prix Goncourt 1987.
Les textes qui suivent sont tous extraits du recueil "Les Amandiers sont morts de leurs blessures" édité en 1976 par la Librairie François Maspero, dans PCM (Petite Collection Maspero).
Ils ne portent pas de titre, ne sont pas consécutifs dans le recueil, mais l'ordre de présentation est respecté.
Tous les matins
le soleil entre chez Si Lmokhtar
pille la mémoire du miroir
monte sur l'échelle
et s'en va en riant
Tahar Ben Jelloun (dans "Asilah, saison d'écume")
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Steve Crow (Indien Cherokee)
Steve Crow est né en 1949 en Alabama. Il est Cherokee/Irlandais. Docteur en anglais, il donne des cours de littérature amérindienne contemporaine à l'Université du Nouveau Mexique.
Renaissance
La neige est une pensée
qui tombe, un souffle continuel
d'ascensions, de boucles,de spirales
de plongeons dans la terre
comme de blanches lucioles
désirant se poser, prises
dans la bourrasque
entre les maisons
plongées comme des mites
dans leur propre lumière
comme un qui s'étonne
que la neige soit une longue mémoire
d'aile qui traverse l'hiver.
Renaissance
La neige est une pensée
qui tombe, un souffle continuel
d'ascensions, de boucles,de spirales
de plongeons dans la terre
comme de blanches lucioles
désirant se poser, prises
dans la bourrasque
entre les maisons
plongées comme des mites
dans leur propre lumière
comme un qui s'étonne
que la neige soit une longue mémoire
d'aile qui traverse l'hiver.
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
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Date d'inscription : 08/10/2008
Jo Bruchac
né en 1942. Il est Abenaki. Poète, conteur, éditeur, romancier, diffuseur de la littérature amérindienne, il a publié 24 recueils de poésie, contes, récits. Il est également militant écologiste et profondément engagé dans la lutte pour les Droits des Amérindiens.
Lynx
Le dos arqué comme un point d'interrogation,
il me dévisage fixement,
le lynx sort à reculons des broussailles
à pas lents et silencieux sur les épines.
Mon grand-père Indien disait
ne te faufile pas
trop vite vers un lynx
mais si on le fait
c'est une cible facile.
C'est beaucoup
plus glorieux
que de se retourner et de courir.
Je me souviens de cela
quand les yeux du lynx
se détournèrent
regardant ceux dont les noms
surent comment se cacher
se fondant à nouveau
dans l'ombre, les cèdres et les pins.
Jo Bruchac - 1953
Lynx
Le dos arqué comme un point d'interrogation,
il me dévisage fixement,
le lynx sort à reculons des broussailles
à pas lents et silencieux sur les épines.
Mon grand-père Indien disait
ne te faufile pas
trop vite vers un lynx
mais si on le fait
c'est une cible facile.
C'est beaucoup
plus glorieux
que de se retourner et de courir.
Je me souviens de cela
quand les yeux du lynx
se détournèrent
regardant ceux dont les noms
surent comment se cacher
se fondant à nouveau
dans l'ombre, les cèdres et les pins.
Jo Bruchac - 1953
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
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Date d'inscription : 08/10/2008
Lance Henson
est né en 1944 en Oklahoma. Il est Cheyenne, ancien Marines, membre de la Cheyenne Dog Soldier Warrior Society et de la Native American Church. Ses poèmes (plus de dix recueils) ont été publiés dans toutes les plus importantes anthologies amérindiennes.
Lance Henson n'utilise ni les majuscules ni la ponctuation, qui n'existent pas en cheyenne écrit. Il écrit ses textes dans les deux langues (cheyenne et anglais)
Les passages ci-dessous sont extraits de son recueil Strong earth song (textes en cheyenne et en anglais, avec traduction en français pour la plupart).
Chant du pic
je fais ce bruit au-dessus de la terre
la feuille enroulée emplie d'eau
recèle un miroir du ciel
dans un lieu paisible
je fais ce petit bruit
en langue cheyenne :
go go noh/ni meod
hi do nah/na ma nist/sti doh /hist tah nov
mo mi gun/vip eht/eho eh dowing/mahp
eh doin/im bohmp dists/voheh
digh ho eh/eh hi/goht
na ma nist/dist/diski/iiiss
Lance Henson
Lance Henson "cheyenne '92" Traduction de l'américain au français par Manuel Van Thienen.
Strong earth song ("poèmes expatriés" bilingue, avec certains textes en français - éditions Poésie-rencontres 1994)
Lance Henson n'utilise ni les majuscules ni la ponctuation, qui n'existent pas en cheyenne écrit. Il écrit ses textes dans les deux langues (cheyenne et anglais)
Les passages ci-dessous sont extraits de son recueil Strong earth song (textes en cheyenne et en anglais, avec traduction en français pour la plupart).
Chant du pic
je fais ce bruit au-dessus de la terre
la feuille enroulée emplie d'eau
recèle un miroir du ciel
dans un lieu paisible
je fais ce petit bruit
en langue cheyenne :
go go noh/ni meod
hi do nah/na ma nist/sti doh /hist tah nov
mo mi gun/vip eht/eho eh dowing/mahp
eh doin/im bohmp dists/voheh
digh ho eh/eh hi/goht
na ma nist/dist/diski/iiiss
Lance Henson
Lance Henson "cheyenne '92" Traduction de l'américain au français par Manuel Van Thienen.
Strong earth song ("poèmes expatriés" bilingue, avec certains textes en français - éditions Poésie-rencontres 1994)
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Maurice Kenny
est né en 1929 de père Mohawk et de mère d'origine Seneca.
Vieux coyotte dans les Adirondacks
Il se tenait
sur le bas-côté
de la vieille route campagnarde
il attendait
que nous passions
pour pouvoir
pénétrer
la nuit
et chanter
sur les rondeurs de sa colline.
Crowfoot (1830-1890) est le principal chef de tribu Pieds-Noirs (Blackfeet). C'est à ce titre qu'il a négocié et signé le Traité qui assure la survie des Indiens au prix de la confiscation de la presque totalité de leur territoire.
Qu'est-ce que la vie ?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil.
Crowfoot, chef Blackfeet, en 1880
Vieux coyotte dans les Adirondacks
Il se tenait
sur le bas-côté
de la vieille route campagnarde
il attendait
que nous passions
pour pouvoir
pénétrer
la nuit
et chanter
sur les rondeurs de sa colline.
Crowfoot (1830-1890) est le principal chef de tribu Pieds-Noirs (Blackfeet). C'est à ce titre qu'il a négocié et signé le Traité qui assure la survie des Indiens au prix de la confiscation de la presque totalité de leur territoire.
Qu'est-ce que la vie ?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil.
Crowfoot, chef Blackfeet, en 1880
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
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Date d'inscription : 08/10/2008
Toukârâm
(1598-1650) est un poète indien.
Psaume
La coque du coco est dure :
la chair, un délice.
Pourquoi scruter le dehors
quand le pur est au-dedans ?
La peau du jaque* est rugueuse :
Quelle saveur au-dedans !
L'écorce de la canne est noire :
Quel suc exquis au-dedans !
Le goût d'un mets, c'est le sel au-dedans :
Il n'y a pas à chercher ailleurs.
La saveur fait le prix.
Qu'importe l'apparence ?
Toukârâm (Traduit par G. A. Deleury) * Le jaque est le fruit comestible du jaquier.
Psaume
La coque du coco est dure :
la chair, un délice.
Pourquoi scruter le dehors
quand le pur est au-dedans ?
La peau du jaque* est rugueuse :
Quelle saveur au-dedans !
L'écorce de la canne est noire :
Quel suc exquis au-dedans !
Le goût d'un mets, c'est le sel au-dedans :
Il n'y a pas à chercher ailleurs.
La saveur fait le prix.
Qu'importe l'apparence ?
Toukârâm (Traduit par G. A. Deleury) * Le jaque est le fruit comestible du jaquier.
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
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Date d'inscription : 08/10/2008
Jenuz Duka, Roumain
est un poète tsigane d'aujourd'hui[/size]. Ce poème est chanté en rromani (deux "r"), la langue des Rroms (Roms). Les Roms sont autrement appelés les Tsiganes, qu'il ne faut pas confondre avec les Roumains, même si c'est sur le territoire de la Roumanie qu'ils sont les plus nombreux : Roumains et Roms ont des origines, des langues et des cultures différentes.
Le toit de notre maison
Le toit de notre maison,
C’est le grand ciel tout nu.
Notre maison est solide.
Personne ne peut la renverser.
Les fondations de notre maison
C’est un coin de terre sans rien.
Notre maison est solide
Personne ne peut la ruiner
Les murs de notre maison
C’est le froid et ce sont les vents.
Notre maison est solide
Personne ne peut l’atteindre.
A notre maison, il y a une fenêtre
A la fenêtre, tes yeux.
Notre maison est solide c’est le cœur tsigane
Jenuz Duka (sur une musique d' Astrit Qerimi)
Texte original :
Amare kheresqo ćhatlo / Le toit de notre maison
Amare kheresqo ćhatlo
si o baro devel o nango.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti peravel les.
Amare kheresqo temèli
si o nango than e phuvǎqo.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti thabarel les.
Amare kheresqe barranga
si o śil ta e balvala.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti xarravel les.
Amare kheresθe jekh penʒèra
k-i penʒèra tire jakha.
Amaro kher si zoralo
Ov si o rromano ilo.
Jenuz Duka
Le toit de notre maison
Le toit de notre maison,
C’est le grand ciel tout nu.
Notre maison est solide.
Personne ne peut la renverser.
Les fondations de notre maison
C’est un coin de terre sans rien.
Notre maison est solide
Personne ne peut la ruiner
Les murs de notre maison
C’est le froid et ce sont les vents.
Notre maison est solide
Personne ne peut l’atteindre.
A notre maison, il y a une fenêtre
A la fenêtre, tes yeux.
Notre maison est solide c’est le cœur tsigane
Jenuz Duka (sur une musique d' Astrit Qerimi)
Texte original :
Amare kheresqo ćhatlo / Le toit de notre maison
Amare kheresqo ćhatlo
si o baro devel o nango.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti peravel les.
Amare kheresqo temèli
si o nango than e phuvǎqo.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti thabarel les.
Amare kheresqe barranga
si o śil ta e balvala.
Amaro kher si zoralo
khonik naśti xarravel les.
Amare kheresθe jekh penʒèra
k-i penʒèra tire jakha.
Amaro kher si zoralo
Ov si o rromano ilo.
Jenuz Duka
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Boris Vian
Je veux une vie en forme d'arête
Je veux une vie en forme d'arête
Sur une assiette bleue
Je veux une vie en forme de chose
Au fond d'un machin tout seul
Je veux une vie en forme de sable dans des mains
En forme de pain vert ou de cruche
En forme de savate molle
En forme de faridondaine
De ramoneur ou de lilas
De terre pleine de cailloux
De coiffeur sauvage ou d'édredon fou
Je veux une vie en forme de toi
Et je l'ai, mais ça ne me suffit pas encore
Je ne suis jamais content
Je veux une vie en forme d'arête
Sur une assiette bleue
Je veux une vie en forme de chose
Au fond d'un machin tout seul
Je veux une vie en forme de sable dans des mains
En forme de pain vert ou de cruche
En forme de savate molle
En forme de faridondaine
De ramoneur ou de lilas
De terre pleine de cailloux
De coiffeur sauvage ou d'édredon fou
Je veux une vie en forme de toi
Et je l'ai, mais ça ne me suffit pas encore
Je ne suis jamais content
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Guenrikh Sapguir
poète russe du XXe siècle :
Le capricorne
Dans la rue des Mirages
ce matin
j'ai croisé un bonhomme
qui avait d'aussi longues moustaches
que celles d'un
capricorne.
Mais peut-être était-ce bien
un insecte dit capricorne
qui voulait, gros malin,
se faire passer pour un homme ?
Guenrikh Sapguir (cité dans "Anthologie de la poésie russe pour enfants"
Le capricorne
Dans la rue des Mirages
ce matin
j'ai croisé un bonhomme
qui avait d'aussi longues moustaches
que celles d'un
capricorne.
Mais peut-être était-ce bien
un insecte dit capricorne
qui voulait, gros malin,
se faire passer pour un homme ?
Guenrikh Sapguir (cité dans "Anthologie de la poésie russe pour enfants"
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Humour de poètes
A Madame Cne T.
Dans son assiette arrondi mollement,
Un pâté chaud, d’un aspect délectable,
D’un peu trop loin m’attirait doucement.
J’allais à lui. Votre instinct charitable
Vous fit lever pour me l’offrir gaiement.
Jupin, qu’Hébé grisait au firmament,
Voyant ainsi Vénus servir à table,
Laissa son verre en choir d’étonnement
Dans son assiette.
Pouvais-je alors vous faire un compliment ?
La grâce échappe, elle est inexprimable ;
Les mots sont faits pour ce qu’on trouve aimable,
Les regards seuls pour ce qu’on voit charmant ;
Et je n’eus pas l’esprit en ce moment
Dans son assiette.
Alfred de Musset
Dans son assiette arrondi mollement,
Un pâté chaud, d’un aspect délectable,
D’un peu trop loin m’attirait doucement.
J’allais à lui. Votre instinct charitable
Vous fit lever pour me l’offrir gaiement.
Jupin, qu’Hébé grisait au firmament,
Voyant ainsi Vénus servir à table,
Laissa son verre en choir d’étonnement
Dans son assiette.
Pouvais-je alors vous faire un compliment ?
La grâce échappe, elle est inexprimable ;
Les mots sont faits pour ce qu’on trouve aimable,
Les regards seuls pour ce qu’on voit charmant ;
Et je n’eus pas l’esprit en ce moment
Dans son assiette.
Alfred de Musset
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Re: Humour de poètes
Quand les guignes furent mangées…
Quand les guignes furent mangées,
Elle s’écria tout à coup :
- J’aimerais bien mieux des dragées.
Est-il ennuyeux, ton Saint-Cloud !
On a grand-soif ; au lieu de boire,
On mange des cerises ; voi,
C’est joli, j’ai la bouche noire
Et j’ai les doigts bleus ; laisse-moi. -
Elle disait cent autres choses,
Et sa douce main me battait.
Ô mois de juin ! rayons et roses !
L’azur chante et l’ombre se tait.
J’essuyai, sans trop lui déplaire,
Tout en la laissant m’accuser,
Avec des fleurs sa main colère,
Et sa bouche avec un baiser.
Victor Hugo
Quand les guignes furent mangées,
Elle s’écria tout à coup :
- J’aimerais bien mieux des dragées.
Est-il ennuyeux, ton Saint-Cloud !
On a grand-soif ; au lieu de boire,
On mange des cerises ; voi,
C’est joli, j’ai la bouche noire
Et j’ai les doigts bleus ; laisse-moi. -
Elle disait cent autres choses,
Et sa douce main me battait.
Ô mois de juin ! rayons et roses !
L’azur chante et l’ombre se tait.
J’essuyai, sans trop lui déplaire,
Tout en la laissant m’accuser,
Avec des fleurs sa main colère,
Et sa bouche avec un baiser.
Victor Hugo
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Re: Humour de poètes
- Raymond RADIGUET (1903-1923)
Déjeuner de soleil
Ah les cornes : c'est un colimaçon.
Paresseuse, si vous voulez nous plaire,
Désormais sachez mieux votre leçon,
Nous ne sommes plus ces mauvais garçons
Ivres à jamais de boissons polaires,
Depuis que les flots vivent sans glaçons.
Seize ans : les glaces sont à la framboise.
Je ne viderai pas votre panier
Avant la mort de cette aube narquoise.
À mon âge les pleurs manquent de charme ;
J'irai près du soleil, dans le grenier,
Afin que sèchent plus vite mes larmes.
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Re: Humour de poètes
Alfred JARRY
Le vélin écrit rit et grimace, livide
Le vélin écrit rit et grimace, livide.
Les signes sont dansants et fous. Les uns, flambeaux,
Pétillent radieux dans une page vide.
D'autres en rangs pressés, acrobates corbeaux,
Dans la neige épandue ouvrent leur bec avide.
Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux.
Et ses feuilles, ainsi que d'un sac qui se vide,
Volent au vent vorace et partent par lambeaux.
Et son tronc est humain comme la mandragore ;
Ses fruits vivants sont les fèves de Pythagore ;
Des feuillets verdoyants lui poussent en avril.
Et les prédictions d'or qu'il emmagasine,
Seul le nécromant peut les lire sans péril,
La nuit, à la lueur des torches de résine.
Le vélin écrit rit et grimace, livide
Le vélin écrit rit et grimace, livide.
Les signes sont dansants et fous. Les uns, flambeaux,
Pétillent radieux dans une page vide.
D'autres en rangs pressés, acrobates corbeaux,
Dans la neige épandue ouvrent leur bec avide.
Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux.
Et ses feuilles, ainsi que d'un sac qui se vide,
Volent au vent vorace et partent par lambeaux.
Et son tronc est humain comme la mandragore ;
Ses fruits vivants sont les fèves de Pythagore ;
Des feuillets verdoyants lui poussent en avril.
Et les prédictions d'or qu'il emmagasine,
Seul le nécromant peut les lire sans péril,
La nuit, à la lueur des torches de résine.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
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