matthias vincenot
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matthias vincenot
A regarder le ciel
C'est venu doucement
Comme un vieux film en noir et blanc
Qu'on se projette en souriant
Mais qui nous tient de plus en plus
Puis dont on r?ve en s'endormant
L'image ne le quittait pas
Dans chaque geste elle ?tait l?
Toujours plus belle
? regarder le ciel et entrevoir sa main
Il avait cru pour elle des d?lires de gamin
Il avait vu la mer souvent en s'endormant
Mais toujours avec elle et si sereinement
Que les vagues alors le rappelaient au monde
Il avait vu plus beau que la vie et le ciel
? regarder le ciel et entrevoir ses yeux
Il avait tant r?v? qu'ils ?taient tous les deux
Qu'il le croyait aussi
? entrevoir le monde souvent par son regard
Il avait esp?r? qu'elle saurait, plus tard
R?pondre tendrement et lui donner sa main
Qu'elle y croirait aussi, et puis qu'ils seraient beaux
Comme au ciel les oiseaux
Ils s'envoleraient seuls
Loin des cris des enfants
Loin du bruit des voitures
Loin de leur vie d'enfant
Et de leurs impostures
? regarder le ciel il n'a vu que le ciel
Et il s'y est perdu
C'est venu doucement
Comme un vieux film en noir et blanc
Qu'on se projette en souriant
Mais qui nous tient de plus en plus
Puis dont on r?ve en s'endormant
L'image ne le quittait pas
Dans chaque geste elle ?tait l?
Toujours plus belle
? regarder le ciel et entrevoir sa main
Il avait cru pour elle des d?lires de gamin
Il avait vu la mer souvent en s'endormant
Mais toujours avec elle et si sereinement
Que les vagues alors le rappelaient au monde
Il avait vu plus beau que la vie et le ciel
? regarder le ciel et entrevoir ses yeux
Il avait tant r?v? qu'ils ?taient tous les deux
Qu'il le croyait aussi
? entrevoir le monde souvent par son regard
Il avait esp?r? qu'elle saurait, plus tard
R?pondre tendrement et lui donner sa main
Qu'elle y croirait aussi, et puis qu'ils seraient beaux
Comme au ciel les oiseaux
Ils s'envoleraient seuls
Loin des cris des enfants
Loin du bruit des voitures
Loin de leur vie d'enfant
Et de leurs impostures
? regarder le ciel il n'a vu que le ciel
Et il s'y est perdu
vincent- Invité
Accidents de naissance
Accidents de naissance
Je naquis quelque part
Entre deux terrains vagues
Je naquis par hasard
Je naquis, pourquoi pas
Où étais-je déjà
Lorsque je t'ai connue
Je naquis, tu m'as plu
La vie, ce n'est que ça
Je naquis vers dix heures
Dans un grand hall de gare
Après un café noir
Un sandwich jambon-beurre
Je naquis pour des prunes
Dans un champ, par hasard
Mon père à la guitare
Qui regardait la lune
Je naquis par mégarde
Pas vraiment attendu
Je naquis, il faut dire
Que c'était le hasard
C'était sans prévenir
C'était sans crier gare
C'était sans crier gare
Mais c'était dans un train
Sur le Paris-Colmar
Vers sept heures du matin
Il faudrait dire Ni Dieu ni naître
Pour éviter de ne plus vivre
Naître ou ne pas naître...
Et s'endormir
Poème publié dans l'anthologie hommage à Raymond Queneau Actes de naissance (La Passe du Vent, 2003), publiée à l'occasion du centenaire de sa naissance. Il fallait écrire un texte en s'inspirant du célèbre vers de Queneau extrait de Chine et chien "Je naquis au Havre un vingt et un février en mil neuf cent et trois".
Je naquis quelque part
Entre deux terrains vagues
Je naquis par hasard
Je naquis, pourquoi pas
Où étais-je déjà
Lorsque je t'ai connue
Je naquis, tu m'as plu
La vie, ce n'est que ça
Je naquis vers dix heures
Dans un grand hall de gare
Après un café noir
Un sandwich jambon-beurre
Je naquis pour des prunes
Dans un champ, par hasard
Mon père à la guitare
Qui regardait la lune
Je naquis par mégarde
Pas vraiment attendu
Je naquis, il faut dire
Que c'était le hasard
C'était sans prévenir
C'était sans crier gare
C'était sans crier gare
Mais c'était dans un train
Sur le Paris-Colmar
Vers sept heures du matin
Il faudrait dire Ni Dieu ni naître
Pour éviter de ne plus vivre
Naître ou ne pas naître...
Et s'endormir
Poème publié dans l'anthologie hommage à Raymond Queneau Actes de naissance (La Passe du Vent, 2003), publiée à l'occasion du centenaire de sa naissance. Il fallait écrire un texte en s'inspirant du célèbre vers de Queneau extrait de Chine et chien "Je naquis au Havre un vingt et un février en mil neuf cent et trois".
vincent- Invité
Il manque ce poème...
Il manque ce poème...
Il manque le poème que je n'ai pas écrit
Sur
le désir, sur la rencontre, sur le temps
Sur l'incompréhension majeure, mais
qui fait vivre
Et qui nous blesse en même temps
Il manque quelques
mots sur l'idée de l'amour
Sur ce qu'on imagine ou bien qu'on croit
comprendre
Sur ce qu'on croît connaître, sur un simple sourire
Il manque
quelques mots sur l'idée de l'amour
Il manque le regard, juste quelques
instants
La possibilité, la bascule et le vent
Il manque un coeur plus
dur, plus fort certainement
Il manque un même lieu et le moment
Après les
courants d'air, juste se tromper de vent
Il manque quelques mots égarés
sûrement
De pays à pays, ou bien inversement
Il manque le poème que je
n'ai pas écrit
Car il n'aurait pas su, comme je n'ai pas su
Mieux dire ou
mieux comprendre, c'est l'idée du vécu
Il manque ce poème que je n'ai pas
écrit.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: matthias vincenot
Je revendique...
Je revendique l’air du large et les marées
Le ciel liquide de l’été
Je revendique la paresse
Et l’inutilité
Je revendique la lenteur des matinées
Et le silence après l’orage
Je revendique la chaleur des lèvres presque abandonnées
Je revendique l’entre-deux, ce qui ne se définit pas
Qui n’est pas régi par la loi
Je revendique le désordre de l’espoir
Et le temps suspendu parfois
Je revendique l’anti-rentabilité
Le goût sucré de l’ombre bleu marine
Je revendique le hasard et le changement des regards
Au creux d’une minute anodine
Je revendique la clarté, l’étonnement
La légèreté de la vie
Ma part d’irresponsabilité
Je revendique l’air du large et les marées
Le ciel liquide de l’été
Je revendique la paresse
Et l’inutilité
Je revendique la lenteur des matinées
Et le silence après l’orage
Je revendique la chaleur des lèvres presque abandonnées
Je revendique l’entre-deux, ce qui ne se définit pas
Qui n’est pas régi par la loi
Je revendique le désordre de l’espoir
Et le temps suspendu parfois
Je revendique l’anti-rentabilité
Le goût sucré de l’ombre bleu marine
Je revendique le hasard et le changement des regards
Au creux d’une minute anodine
Je revendique la clarté, l’étonnement
La légèreté de la vie
Ma part d’irresponsabilité
sherazed- Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010
Re: matthias vincenot
La vie, l'amour et moi
Nous avions, quelle histoire
Prodigieuse m?moire
Des soleils en pagaille
Au dessus des poubelles
Que la vie ?tait belle
Allong?s sur les rails
O? les trains n'allaient plus
?gar?s au milieu
Du champ du p?re Lulu
Nous ?tions tous les trois
La vie, l'amour et moi
Pas toujours en accord
Mais le jour o? enfin
Nous ?tions tous les trois
Je voyais les envieux
Mais aussi les cr?tins
Certains ?taient les deux
C'est beaucoup pour un seul
C'est dr?le, ce hangar
O? je suis repass?
Je crois qu'il nous attend
Et j'y retournerai
Il est proche de la gare
O? nous n'allions jamais
Il y avait tant de choses
Que j'aimais inventer
Il y avait, tu vois
La vie, l'amour et moi
Pas toujours en accord
Mais souvent d?licieuse
?tait la vie ? trois
Et m?me, parfois
Nous ?tions heureux
Nous avions, quelle histoire
Prodigieuse m?moire
Des soleils en pagaille
Au dessus des poubelles
Que la vie ?tait belle
Allong?s sur les rails
O? les trains n'allaient plus
?gar?s au milieu
Du champ du p?re Lulu
Nous ?tions tous les trois
La vie, l'amour et moi
Pas toujours en accord
Mais le jour o? enfin
Nous ?tions tous les trois
Je voyais les envieux
Mais aussi les cr?tins
Certains ?taient les deux
C'est beaucoup pour un seul
C'est dr?le, ce hangar
O? je suis repass?
Je crois qu'il nous attend
Et j'y retournerai
Il est proche de la gare
O? nous n'allions jamais
Il y avait tant de choses
Que j'aimais inventer
Il y avait, tu vois
La vie, l'amour et moi
Pas toujours en accord
Mais souvent d?licieuse
?tait la vie ? trois
Et m?me, parfois
Nous ?tions heureux
sherazed- Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010
Re: matthias vincenot
S'attacher...
On ne devrait pas s'attacher aux gens
La mélancolie, c'est beau dans les livres
Et le temps qui passe et qu'on sent passer...
On ne devrait pas s'attacher
Quand on commence à aimer bien...
Quand on commence à s'inquiéter pour pas grand chose
Pour une pâleur, des yeux cernés
Pour un visage un peu ferm?
C'est l'?vidence qui s'impose
Elle a l'allure de l'amiti?
Et tous ces jours pass?s pour rien
Le temps perdu ? rattraper
On ne devrait pas s'attacher aux gens
Mais c'est tout ?a qui nous fait vivre
Tous ces frissons, ces pr?venances
Tous ces oc?ans d'indulgence
Qu'on red?couvre ? tout moment
On sourit, on parle, on d?rive...
On ne devrait pas s'attacher aux gens
Et cesser d'?tre sentimental
D'avoir sa t?te dans les ?toiles
Et le coeur pris par peu de choses
On ne devrait pas s'attacher
Trop souvent on se d?compose
Et l'on s'inqui?te pour presque rien
A quoi on donne tant d'importance
Que ?a fatigue d'aimer bien
Mais on aime tous les hasards
Que parfois on a provoqu?s
Il fait chaud dans certains regards
Et c'est bon de s'en approcher
Et l'on s'attachera encore
On vibrera pour presque rien
On en repassera s?rement
De ces heures ? ne rien se dire
A n'avoir jamais termin?
Et puis on recommencera
Et l'on pourra sans pr?tentions
A chaque fois se d?couvrir
On devrait pouvoir s'attacher
Laisser parler ses sentiments
Pour comprendre finalement
Ce qu'est la vie
On ne devrait pas s'attacher aux gens
La mélancolie, c'est beau dans les livres
Et le temps qui passe et qu'on sent passer...
On ne devrait pas s'attacher
Quand on commence à aimer bien...
Quand on commence à s'inquiéter pour pas grand chose
Pour une pâleur, des yeux cernés
Pour un visage un peu ferm?
C'est l'?vidence qui s'impose
Elle a l'allure de l'amiti?
Et tous ces jours pass?s pour rien
Le temps perdu ? rattraper
On ne devrait pas s'attacher aux gens
Mais c'est tout ?a qui nous fait vivre
Tous ces frissons, ces pr?venances
Tous ces oc?ans d'indulgence
Qu'on red?couvre ? tout moment
On sourit, on parle, on d?rive...
On ne devrait pas s'attacher aux gens
Et cesser d'?tre sentimental
D'avoir sa t?te dans les ?toiles
Et le coeur pris par peu de choses
On ne devrait pas s'attacher
Trop souvent on se d?compose
Et l'on s'inqui?te pour presque rien
A quoi on donne tant d'importance
Que ?a fatigue d'aimer bien
Mais on aime tous les hasards
Que parfois on a provoqu?s
Il fait chaud dans certains regards
Et c'est bon de s'en approcher
Et l'on s'attachera encore
On vibrera pour presque rien
On en repassera s?rement
De ces heures ? ne rien se dire
A n'avoir jamais termin?
Et puis on recommencera
Et l'on pourra sans pr?tentions
A chaque fois se d?couvrir
On devrait pouvoir s'attacher
Laisser parler ses sentiments
Pour comprendre finalement
Ce qu'est la vie
sherazed- Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010
Re: matthias vincenot
On glisse...
Il faut croire qu?on glisse
Un peu n?importe o?
O? l?on entrevoit
Ce qui ?tait nous
Et qui nous regarde
Un peu, chaque fois
Partir ? nouveau
O? l?on ne sait pas
Pressentir encore
Un peu, chaque fois
Tout ce qui se cache
O? l?on entrevoit
Un peu de nous-m?mes
Qui nous laisse l?
Et qui nous ram?ne
Il faut croire qu?on glisse
L?amour, c?est glissant
Il faut croire qu?on glisse
Un peu n?importe o?
O? l?on entrevoit
Ce qui ?tait nous
Et qui nous regarde
Un peu, chaque fois
Partir ? nouveau
O? l?on ne sait pas
Pressentir encore
Un peu, chaque fois
Tout ce qui se cache
O? l?on entrevoit
Un peu de nous-m?mes
Qui nous laisse l?
Et qui nous ram?ne
Il faut croire qu?on glisse
L?amour, c?est glissant
sherazed- Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010
Re: matthias vincenot
La vie, le vent
J’avais un peu de vent
Dans les yeux, par devant
Le vent
Ça vient on ne sait comment
Le cœur
Ça fait parfois du vent
Dans les yeux, doucement
Le vent, parfois
Ça pleut
Mais le vent ça retient
La pluie, un peu
Une chanson d’avant
Qui éloignait le vent
Fait ce qu’elle peut
Cette chanson d’avant
Qui me fermait les yeux
Quand j’étais un enfant
Ne retient plus le vent
Il pleut
Mais la vie c’est du vent
Qui vous vient dans les yeux
N’importe comment
Et retient la pluie comme il peut
J’avais un peu de vent
Dans les yeux, par devant
Le vent
Ça vient on ne sait comment
Le cœur
Ça fait parfois du vent
Dans les yeux, doucement
Le vent, parfois
Ça pleut
Mais le vent ça retient
La pluie, un peu
Une chanson d’avant
Qui éloignait le vent
Fait ce qu’elle peut
Cette chanson d’avant
Qui me fermait les yeux
Quand j’étais un enfant
Ne retient plus le vent
Il pleut
Mais la vie c’est du vent
Qui vous vient dans les yeux
N’importe comment
Et retient la pluie comme il peut
sherazed- Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010
AUX ENFANTS
AUX ENFANTS
Soyez imprudents, révoltés, impatients
Optimistes et distraits
Désorganisez vos rêves
...Continuez
Si l’on vous donne des modèles
Oubliez-les
Soyez sauvages, à tout jamais
Et si un jour on vous enferme
Partez
Désapprenez
Tout ce que vous aurez appris
Pour le comprendre
Et n’attendez pas d’être adultes
Ne le soyez pas tout à fait
Si vous admirez, restez digne
Toujours un peu sur le côté
Quand ça semble simple, méfiez-vous
Déraisonnez
Devant les crétins convaincus
Qui vous diront
Tout ce que vous devez penser
Souriez, un peu ailleurs
Laissez glisser
D’ailleurs, oubliez ce poème
Et puis vivez
Paru dans l'anthologie de Poésie en Liberté 2009 dont il a présidé le jury (Le Temps des Cerises, 2009).
Soyez imprudents, révoltés, impatients
Optimistes et distraits
Désorganisez vos rêves
...Continuez
Si l’on vous donne des modèles
Oubliez-les
Soyez sauvages, à tout jamais
Et si un jour on vous enferme
Partez
Désapprenez
Tout ce que vous aurez appris
Pour le comprendre
Et n’attendez pas d’être adultes
Ne le soyez pas tout à fait
Si vous admirez, restez digne
Toujours un peu sur le côté
Quand ça semble simple, méfiez-vous
Déraisonnez
Devant les crétins convaincus
Qui vous diront
Tout ce que vous devez penser
Souriez, un peu ailleurs
Laissez glisser
D’ailleurs, oubliez ce poème
Et puis vivez
Paru dans l'anthologie de Poésie en Liberté 2009 dont il a présidé le jury (Le Temps des Cerises, 2009).
Dernière édition par davidof le Lun 24 Mai - 15:06, édité 1 fois
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
LA DISCORDANCE DES TEMPS
LA DISCORDANCE DES TEMPS
Ce qui n’est pas mais qui existe
Au creux de ses amours d’enfance
Ou bien ailleurs, mais assez loin
Pour avoir l’air de ne plus être
La chronologie se balance
Ce rien qui, un instant, hésite
Ce qui aurait pu
Si d’autres moments
Si d’autres amours ou d’autres passantes
Ce que le hasard fait de l’existence…
Ce que les regards contiennent parfois
Ce qui a été
Ce qu’on n’a pas su
Ou bien qu’on savait
Ce qui s’évapore et revient
Du plus profond de son oubli
Et qui était en fait au bord de la mémoire
Il y a ce qui nous retient de nos errances
Ce qu’on a fait de soi, de rien
Ce qu’on a laissé du hasard
Sur le chemin
Ce qu’on croyait et qui existe
Ce qu’on a cru a existé
Ce qu’on n’a pas vu tout de suite
Ce qu’on s’interdit
Ce qui aurait pu si un autre jour…
Si on avait dit...
Ce qu’on aurait dit si un autre jour…
Ce qu’on aurait pu
Il suffit d’on ne sait
Quel hasard en quel lieu
Et c’est un autre hasard
Et c’est un autre lieu
Sait-on ce qui s’enfuit
Ce qui s’en va
Ce qui n’est pas mais qui existe
Ce rien qui, un instant, hésite
Ce n’est qu’une histoire
De minutes et de vent
Quand on rate un moment
On y laisse sa vie
Poème
paru dans Poésie de langue française, 144 poètes d’aujourd’hui autour
du monde (anthologie établie par Stéphanie Bataillon, Sylvestre
Clancier et Bruno Doucey), éditions Seghers, 2008.
Paru dans le recueil "La Discordance des temps" (éditions Le Temps des Cerises, 2009).
Ce qui n’est pas mais qui existe
Au creux de ses amours d’enfance
Ou bien ailleurs, mais assez loin
Pour avoir l’air de ne plus être
La chronologie se balance
Ce rien qui, un instant, hésite
Ce qui aurait pu
Si d’autres moments
Si d’autres amours ou d’autres passantes
Ce que le hasard fait de l’existence…
Ce que les regards contiennent parfois
Ce qui a été
Ce qu’on n’a pas su
Ou bien qu’on savait
Ce qui s’évapore et revient
Du plus profond de son oubli
Et qui était en fait au bord de la mémoire
Il y a ce qui nous retient de nos errances
Ce qu’on a fait de soi, de rien
Ce qu’on a laissé du hasard
Sur le chemin
Ce qu’on croyait et qui existe
Ce qu’on a cru a existé
Ce qu’on n’a pas vu tout de suite
Ce qu’on s’interdit
Ce qui aurait pu si un autre jour…
Si on avait dit...
Ce qu’on aurait dit si un autre jour…
Ce qu’on aurait pu
Il suffit d’on ne sait
Quel hasard en quel lieu
Et c’est un autre hasard
Et c’est un autre lieu
Sait-on ce qui s’enfuit
Ce qui s’en va
Ce qui n’est pas mais qui existe
Ce rien qui, un instant, hésite
Ce n’est qu’une histoire
De minutes et de vent
Quand on rate un moment
On y laisse sa vie
Poème
paru dans Poésie de langue française, 144 poètes d’aujourd’hui autour
du monde (anthologie établie par Stéphanie Bataillon, Sylvestre
Clancier et Bruno Doucey), éditions Seghers, 2008.
Paru dans le recueil "La Discordance des temps" (éditions Le Temps des Cerises, 2009).
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
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