Fidélité

La fidélité c'est quand l'amour est plus fort que l'instint.

La fidélité, ça sert à quoi ?

AMADOU a écrit:La fidélité c'est quand l'amour est plus fort que l'instint.

La fidélité, ça sert à quoi ?

la fidélité n'est jamais parfaite......

Chanson pour l'instant : Francis Lalanne :

Ne me dis pas qu'tu vas m'aimer tout l'temps
J't'en d'mande pas tant, j't'en d'mande pas tant
Tout c'que j'demande c'est que tu m'aimes vraiment
Un p'tit moment, un p'tit moment
Ne me dis pas qu'tu seras fidèle tout l'temps
J't'en d'mande pas tant, j't'en d'mande pas tant
J'voudrais seulement qu'tu sois à moi vraiment
Un p'tit moment, un p'tit moment

Tu m'trahiras, tu m'trahiras
Parce que la vie c'est t'jours comme ça
Parce qu'on trahit toujours quelqu'un
Qu'l'amour ça compte que jusqu'à un
Tant qu'on n'en a pas fait le tour
Et qu'on veut lui tourner autour
Tant qu'on est deux, mais que l'on croit
Qu'on a tout l'amour devant soi

Tu partiras, tu partiras
Parce que la vie c'est t'jours comme ça
Parce que ça t'pousse au pul pour partir loin
Quand tu t'crois bloqué dans un coin
Avec les mêmes yeux à regarder
Les mêmes lèvres à embrasser
Le même corps à caresser
Et le même temps à passer

Tu reviendras, tu reviendras
Parce que la vie c'est t'jours comme ça
Parce qu'une pierre, quand on la lance,
Ça se perd avec le silence
Et ça reste là où c'est tombé
Et ça s'ramasse le dos courbé
Que ton p'tit c?ur, tu le lances partout
Mais que t'es pas comme les cailloux

Tu resteras, tu resteras
Parce que la vie c'est t'jours comme ça
J'attendrai le temps qu'il faudra
Mais je sais que tu reviendras
Que tu rest'ras dans ma maison
Que tu en feras ta prison
Et qu'on s'aimera pour longtemps
Mais en attendant, pour l'instant

Il y a dans la fidélité
de la paresse
de la peur
du calcul
du pacifisme
de la fatigue
et quelque fois de la fidélité

La fidélité, c'est quand l'amour est plus fort que l'instinct

La place du tiers relativement au couple ne passe pas nécessairement par des relations extra-conjugales dans une situation d’infidélité. Le tiers peut aussi être introduit d’un commun accord par le couple, selon des modalités aussi multiples qu’il y a de couples. Cela peut passer par le fantasme seul, ou par des relations sexuelles réelles avec d’autres personnes. La particularité de l’infidélité est qu’elle réactive le désir en dehors du couple, là où d’autres façons de recourir à du tiers anime le désir au sein du couple. C’est bien là la difficulté à laquelle nombre de couples semblent confrontés aujourd’hui : comment faire vivre le désir au sein du couple ? Nous avons vu qu’il y faut du tiers, c’est-à-dire quelque chose qui sépare, qui entrave la fusion, la rendant ainsi d’autant plus désirable. Les situations d’adultère fonctionnent sur la base de l’interdit, il y a quelque chose à transgresser, un obstacle qui affole le désir, une limite à franchir mais sans la perdre, sous peine de retomber sans quoi dans la fusion et l’extinction du désir (ce pour quoi les situations d’adultère peuvent durer des mois, des années). Avec le temps, les couples se connaissent trop bien, la routine s’installe, l’ennui avec, il n’y a plus d’inconnu (du moins le croit-on), plus d’obstacle, plus de séduction non plus ni de charme ensorcelant. Le même s’installe, le cocon se referme, et le désir se meurt. L’amour ne suffit pas à tenir les couples ensemble, dès lors que se fait ressentir l’élan du désir qui sommeille en soi mais ne demande qu’à s’épanouir de nouveau. Alors il faut du tiers, qui est souvent cherché hors du couple. On dit trivialement que s’il y a infidélité, c’est que quelque chose manquait dans le couple. Précisément, ce qui manquait, c’est le manque. "Il, elle avait tout pourtant !" Mais justement, tout, c’est trop. Tout, c’est plus rien à avoir, plus rien à attendre. Etre comblé(e), non pas sur le moment, mais dans la durée, est le drame de l’amour, tout en étant le rêve recherché, comme une promesse de bonheur. Mais à être trop durable, ce bonheur éteint la vie. Non pas qu’il faille du malheur, mais il faut du manque, il faut que quelque chose sépare les conjoints, les préserve du sentiment de fusionner et de trop bien se connaître, de ne faire plus qu’un, unité où chacun s’est perdu, où chacun a perdu son désir. La fusion calme l’angoisse de perdre l’autre, elle éloigne le risque de l’abandon, au moins fantasmatiquement. Le malheur en amour serait de perdre la personne que l’on aime. N’est-ce donc pas ce risque qui fait que l’on désire ? N’est-ce pas parce qu’il y a du tiers, quel qu’il soit, que l’autre peut être perçu comme autre, comme une liberté qui peut nous échapper, que l’on veut posséder pourtant, mais dont la possession effective conduirait à la ruine du désir, n’est-ce pas, donc, pour cela, qu’il y a désir ?



Extrait de "Jalousie, fidélité et infidélité", Formation certifiante de sexoanalyse, Institut francophone de psycho-sexoanalyse, 11 avril 2010