J'AI BU L'AMNESIE...
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J'AI BU L'AMNESIE...
J'AI BU L'AMNESIE ...
Morte l’idée de…
Morte cette parcelle de mon corps
Paralysée cette artère de ma cité
Le fleuve déménage
Les tourbillons s’y amènent
Fosse commune pour les oiseaux aux ailes brisées
Morte la plante – la fleur – la racine
Morte cette matière
Qui a fait de moi l’errance
Qui a fait de moi le départ vers la carrière des ombres
Morte ma raison
Je suis perdu dans mon nomadisme
Je réveille l’aube et je joue du chapelet des étoiles
Chaque matin
Chaque année
Chaque instant
Près de la source de lumière
Je tends ma sébile
Pour ramasser ma pitié – mes larmes – mes cris
Pour collectionner les sentences
Et cribler cette gorge nouée
Par le va et vient de la foule capitonnée…
Morte est ma conscience
Par une belle journée de printemps
Idée dévalorisée
Feuille ternie balancée dans la nuit des temps
Pour conter la misère du moment et cercler la fureur
Et essayer de boire l’amnésie dans la coupe de treille
Regarder monter au plafond les volutes de volonté tuée
Source de mon mal
Souffle qui racle un cercueil ambulant
Ecriture sourde sur ma main sans regard
Epitaphe pour un départ sur la terre de non – retour
Mansarde pour abriter ma torpeur
Pour suivre l’hydre dans tes rêves éparpillés
Calquer le reste de ton corps sur les aléas de la surprise
Pour fuir la xénophobie…
Morte le lendemain de sa naissance
Comme le moelleux rêve que fait évaporer le réveil...
Morte deux fois l’instant d’avant l’instant d’après…
Mémoire où es ta flammes ?
Plus la moindre étincelle...!
Couvent pour garder le troupeau du silence…
Bandés ces trous qui fixent la muraille de ténèbres…
Arbre déraciné tempête sans origine feu sans fumée
Je change de nouveau la pyramide en enlevant la pierre inaugurale
En endossant l’abîmeEt en allant enterrer loin
Très loin dans les prunelles d’un soleil qui tarde à apparaître
Ce reste de personne livrée au kidnapping
Momifiée est cette recherche dans la tumeur cancéreuse
Organe greffé sur des poumons désoxygénés
Morte cette saison comme l’autre
Dans le tâtonnement de la continuité de la poursuite
La main cherche la main cherche le nœud cherche le poids
Mon œil cherche ses paupières
Ma langue cherche son criMon cœur gît à des milliers de siècles
De cette barrière qui enchaîne… mes pieds
Kacem LOUBAY
Khénifra - Maroc
Publié par l’OPINION
Samedi 30 JUIN 1979
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Le poète de l’autre rive
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Morte l’idée de…
Morte cette parcelle de mon corps
Paralysée cette artère de ma cité
Le fleuve déménage
Les tourbillons s’y amènent
Fosse commune pour les oiseaux aux ailes brisées
Morte la plante – la fleur – la racine
Morte cette matière
Qui a fait de moi l’errance
Qui a fait de moi le départ vers la carrière des ombres
Morte ma raison
Je suis perdu dans mon nomadisme
Je réveille l’aube et je joue du chapelet des étoiles
Chaque matin
Chaque année
Chaque instant
Près de la source de lumière
Je tends ma sébile
Pour ramasser ma pitié – mes larmes – mes cris
Pour collectionner les sentences
Et cribler cette gorge nouée
Par le va et vient de la foule capitonnée…
Morte est ma conscience
Par une belle journée de printemps
Idée dévalorisée
Feuille ternie balancée dans la nuit des temps
Pour conter la misère du moment et cercler la fureur
Et essayer de boire l’amnésie dans la coupe de treille
Regarder monter au plafond les volutes de volonté tuée
Source de mon mal
Souffle qui racle un cercueil ambulant
Ecriture sourde sur ma main sans regard
Epitaphe pour un départ sur la terre de non – retour
Mansarde pour abriter ma torpeur
Pour suivre l’hydre dans tes rêves éparpillés
Calquer le reste de ton corps sur les aléas de la surprise
Pour fuir la xénophobie…
Morte le lendemain de sa naissance
Comme le moelleux rêve que fait évaporer le réveil...
Morte deux fois l’instant d’avant l’instant d’après…
Mémoire où es ta flammes ?
Plus la moindre étincelle...!
Couvent pour garder le troupeau du silence…
Bandés ces trous qui fixent la muraille de ténèbres…
Arbre déraciné tempête sans origine feu sans fumée
Je change de nouveau la pyramide en enlevant la pierre inaugurale
En endossant l’abîmeEt en allant enterrer loin
Très loin dans les prunelles d’un soleil qui tarde à apparaître
Ce reste de personne livrée au kidnapping
Momifiée est cette recherche dans la tumeur cancéreuse
Organe greffé sur des poumons désoxygénés
Morte cette saison comme l’autre
Dans le tâtonnement de la continuité de la poursuite
La main cherche la main cherche le nœud cherche le poids
Mon œil cherche ses paupières
Ma langue cherche son criMon cœur gît à des milliers de siècles
De cette barrière qui enchaîne… mes pieds
Kacem LOUBAY
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