Le plieur du pré

Le plieur du pré

Il y avait bien, sous l’orge
Une terre pour refrain
Il connaissait tant l’aurore
Elle était dans ses mains

Il pliait sans effort
Le chant au pli courbé
Un géant pour le puits
Quand l’année est savante

Un silence, il faisait
Le vent étant pour lui

Il savait tous les dires
Comme on conte
Et encore, il y avait,
Le scieur de blé

Il n’est pas savant
De faire… parfois

Mais

Ses toiles aux deux pas…
Un pastel pour sa nuit
Un fusain noir sur blanc
Temps pliant une orée

Étaient, si on peut dire
Un peu, si peu

Il était aussi, un scieur de lune

Et

Personne n’était sachant
Sauf une belle amie
Qui dans une lettre perdue,
Trouvée, au grenier du papier…

Parlant si bien de lui…

La voix qu’il avait su
À tant parler de l’autre
Sous l’ouïe qui était lourde
Parce que le pré séchait

Il cueillait des chagrins
Aux larmes des récoltes
Il n’était pas si bien
Mais il était en somme

Un plus ou moins, rêveur
De vouloir sa saison
Plier un rêve d’or
Dans la nuit du penchant

Courbé sans dormant
À encore plier l’été
Sa maison est la sienne
Il vit dans le pré

Le plieur du pré

atouthasard