HAUT ET FORT
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HAUT ET FORT
A madame V. ,
Surprise, vous le serez au long de cette lettre,
Il vous faudra me lire, ensuite vous en remettre;
L'école de Jules Ferry eut ses années de gloire
Quand vous nous "assommiez" de morale, de devoirs !
J'avais sept ans à peine, la peau bien basanée,
Sur votre estrade un jour, je me vis "débarquer" ,
Des odeurs de javel, de cire, d'encre et de craie
Eurent raison de l'amour qu'à l'école je portais !
Et pourtant ce jour là, vous paraissiez de glace,
Tout en m'intimant l'ordre de trouver une place,
Il n'y avait qu'un banc tout au fond de la classe,
Je n'avais pas choisi, j'y allais de bonne grâce !
Trés vite je compris que je gênais un peu,
Le ton de votre voix, et vos propos fâcheux
Affichèrent bien souvent les larmes à mes yeux,
Aux heures de récré, je n'ai pas su les jeux !
Et ces dates d'histoires que sans fin j'écrivais,
Pas de droit à l'erreur, vos foudres, je craignais,
Et les belles poésies, jamais ne récitais,
A peine quelques rimes injustement notées !
Mais vous m'avez donné le goût de l'écriture,
Mes rêves, je les puisais au coeur de vos lectures,
De chaque lendemain, je n'étais jamais sûre
Du sort qui m'attendais, de nouvelles blessures !
Quel affront, quel sévice, insultes injustifiées,
Une année de soupirs, de sanglots ravalés,
Je vous insupportais avez-vous oublié ?
Bien longtemps , vous savez, j'ai traîné ce passé !
Mes huit ans m'apportèrent de la sérénité
Auprès d'une maîtresse qui prenait intérêt
A mes capacités, à mes cahiers soignés,
Pas de lignes par centaines, pas de pause enfermée !
Ce ne fut qu'un répit puisque l'année d'aprés
Me vit entre les mains d'une marâtre née,
Et ce fut pire encore, l'injustice me brisait,
Mon quotidien tremblait, l'humiliation trônait !
Trois saisons de souffrance confrontée à mes maux,
Vous saviez la violence et vous ne disiez mot,
Mes nattes attachées à ces fichus barreaux
De cette immense grille qui s'ouvrait au préau !
Il y a si longtemps que je voulais vous dire
Cette enfance massacrée, ce flot de souvenirs !
Il me fallait trouver le courage de l'écrire,
De ce que j'ai subi, l'injustice est le pire !
J'ai choisi d'éduquer, ce n'est pas innocent
Et si je dois sévir, je respecte l'enfant,
Mais jamais non jamais et j'en fait le serment,
Il n'aura de ma part, le moindre châtiment !
kimannzo
Surprise, vous le serez au long de cette lettre,
Il vous faudra me lire, ensuite vous en remettre;
L'école de Jules Ferry eut ses années de gloire
Quand vous nous "assommiez" de morale, de devoirs !
J'avais sept ans à peine, la peau bien basanée,
Sur votre estrade un jour, je me vis "débarquer" ,
Des odeurs de javel, de cire, d'encre et de craie
Eurent raison de l'amour qu'à l'école je portais !
Et pourtant ce jour là, vous paraissiez de glace,
Tout en m'intimant l'ordre de trouver une place,
Il n'y avait qu'un banc tout au fond de la classe,
Je n'avais pas choisi, j'y allais de bonne grâce !
Trés vite je compris que je gênais un peu,
Le ton de votre voix, et vos propos fâcheux
Affichèrent bien souvent les larmes à mes yeux,
Aux heures de récré, je n'ai pas su les jeux !
Et ces dates d'histoires que sans fin j'écrivais,
Pas de droit à l'erreur, vos foudres, je craignais,
Et les belles poésies, jamais ne récitais,
A peine quelques rimes injustement notées !
Mais vous m'avez donné le goût de l'écriture,
Mes rêves, je les puisais au coeur de vos lectures,
De chaque lendemain, je n'étais jamais sûre
Du sort qui m'attendais, de nouvelles blessures !
Quel affront, quel sévice, insultes injustifiées,
Une année de soupirs, de sanglots ravalés,
Je vous insupportais avez-vous oublié ?
Bien longtemps , vous savez, j'ai traîné ce passé !
Mes huit ans m'apportèrent de la sérénité
Auprès d'une maîtresse qui prenait intérêt
A mes capacités, à mes cahiers soignés,
Pas de lignes par centaines, pas de pause enfermée !
Ce ne fut qu'un répit puisque l'année d'aprés
Me vit entre les mains d'une marâtre née,
Et ce fut pire encore, l'injustice me brisait,
Mon quotidien tremblait, l'humiliation trônait !
Trois saisons de souffrance confrontée à mes maux,
Vous saviez la violence et vous ne disiez mot,
Mes nattes attachées à ces fichus barreaux
De cette immense grille qui s'ouvrait au préau !
Il y a si longtemps que je voulais vous dire
Cette enfance massacrée, ce flot de souvenirs !
Il me fallait trouver le courage de l'écrire,
De ce que j'ai subi, l'injustice est le pire !
J'ai choisi d'éduquer, ce n'est pas innocent
Et si je dois sévir, je respecte l'enfant,
Mais jamais non jamais et j'en fait le serment,
Il n'aura de ma part, le moindre châtiment !
kimannzo
kimannzo- Nombre de messages : 898
loisirs : ecriture; équitation;jogging
Humeur : dynamique...
Date d'inscription : 27/05/2009
Re: HAUT ET FORT
Émouvante évocation... De telles "maîtresses" mon fils les a connues... Il n'en a pas eu le goût d'enseigner, mais en souffre encore, sans le savoir... J'ai eu longtemps honte de ces "enseignants du rien", moi, le fils d'instituteur de la "vieille" école, issu d'une École Normale de Dax qui n'existe même plus,celle d'avant la fameuse méthode globale, qui a perdu nos enfants à la lecture et à l'écriture... Merci pour cela, et pour tes vers
gepetto- Nombre de messages : 1908
Humeur : Ça dépend du Lion ou du Rat...
Date d'inscription : 04/10/2008
Re: HAUT ET FORT
Parfois l'éducation se forge au seul caractére,à la force de son silence,
Dans les injustes réactions de"Maîtres"qui se donnent comme sentence,
Est la bêtise humaine,son côté noir,dans toute la splendeur de son savoir,
Ils enseignent certes,mais de leur humanité devraient en revoir le devoir.
Dans les injustes réactions de"Maîtres"qui se donnent comme sentence,
Est la bêtise humaine,son côté noir,dans toute la splendeur de son savoir,
Ils enseignent certes,mais de leur humanité devraient en revoir le devoir.
Invité- Invité
Re: HAUT ET FORT
d'un coté suis désolé de ce qu'on t'avait infligé ma joe-bellekimannzo a écrit:A madame V. ,
Surprise, vous le serez au long de cette lettre,
Il vous faudra me lire, ensuite vous en remettre;
L'école de Jules Ferry eut ses années de gloire
Quand vous nous "assommiez" de morale, de devoirs !
J'avais sept ans à peine, la peau bien basanée,
Sur votre estrade un jour, je me vis "débarquer" ,
Des odeurs de javel, de cire, d'encre et de craie
Eurent raison de l'amour qu'à l'école je portais !
Et pourtant ce jour là, vous paraissiez de glace,
Tout en m'intimant l'ordre de trouver une place,
Il n'y avait qu'un banc tout au fond de la classe,
Je n'avais pas choisi, j'y allais de bonne grâce !
Trés vite je compris que je gênais un peu,
Le ton de votre voix, et vos propos fâcheux
Affichèrent bien souvent les larmes à mes yeux,
Aux heures de récré, je n'ai pas su les jeux !
Et ces dates d'histoires que sans fin j'écrivais,
Pas de droit à l'erreur, vos foudres, je craignais,
Et les belles poésies, jamais ne récitais,
A peine quelques rimes injustement notées !
Mais vous m'avez donné le goût de l'écriture,
Mes rêves, je les puisais au coeur de vos lectures,
De chaque lendemain, je n'étais jamais sûre
Du sort qui m'attendais, de nouvelles blessures !
Quel affront, quel sévice, insultes injustifiées,
Une année de soupirs, de sanglots ravalés,
Je vous insupportais avez-vous oublié ?
Bien longtemps , vous savez, j'ai traîné ce passé !
Mes huit ans m'apportèrent de la sérénité
Auprès d'une maîtresse qui prenait intérêt
A mes capacités, à mes cahiers soignés,
Pas de lignes par centaines, pas de pause enfermée !
Ce ne fut qu'un répit puisque l'année d'aprés
Me vit entre les mains d'une marâtre née,
Et ce fut pire encore, l'injustice me brisait,
Mon quotidien tremblait, l'humiliation trônait !
Trois saisons de souffrance confrontée à mes maux,
Vous saviez la violence et vous ne disiez mot,
Mes nattes attachées à ces fichus barreaux
De cette immense grille qui s'ouvrait au préau !
Il y a si longtemps que je voulais vous dire
Cette enfance massacrée, ce flot de souvenirs !
Il me fallait trouver le courage de l'écrire,
De ce que j'ai subi, l'injustice est le pire !
J'ai choisi d'éduquer, ce n'est pas innocent
Et si je dois sévir, je respecte l'enfant,
Mais jamais non jamais et j'en fait le serment,
Il n'aura de ma part, le moindre châtiment !
kimannzo
et d'un autre suis ravi de tournure des choses, tu es un modèle de bon et de bien
et c'est ce qui compte
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davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
Oser dire ...
.. non pas pour se montrer un modèle mais pour que plus jamais l'injustice et l'humiliation fassent leur place dans le coeur des enfants .
*merci Gep .. je note aussi dans cette enfance la présence bienfaisante de professeurs qui ont cru en moi , je les remercie aujourd'hui encore et encore !!!
David .. ce qui compte pour moi c'est d'exercer mon métier au mieux dans le respect et la reconnaissance de l' "autre" , en l'occurence des enfants dont j'ai la charge éducative.
merci à vous, ; [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] kim
*merci Gep .. je note aussi dans cette enfance la présence bienfaisante de professeurs qui ont cru en moi , je les remercie aujourd'hui encore et encore !!!
David .. ce qui compte pour moi c'est d'exercer mon métier au mieux dans le respect et la reconnaissance de l' "autre" , en l'occurence des enfants dont j'ai la charge éducative.
merci à vous, ; [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] kim
kimannzo- Nombre de messages : 898
loisirs : ecriture; équitation;jogging
Humeur : dynamique...
Date d'inscription : 27/05/2009
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