IMMORTELL

par **yefimia** Lun 20 Avr - 21:06

Si on te dit que je sois mort
et que je t'étais cher,
alors, quelque chose en toi deviendra grise.
Sur les sourcils le brouillard,
sur les lèvres les traces de cendres.

As-tu déjà quelque fois pensé,
ce que la vie veut dire?
Si on te dit que je sois mort,
voilà ce qui se passera:
milliers de poissons colorés
volèterons au travers de mes yeux
et la terre me cachera,
la mauvaise herbe me cachera.

Moi pendant ce temps là,
je volerai haut, la haut,
car peux-tu croire que ma main,
mon genou ou la tête
peuvent demain devenir
les racines d'un arbre ou l'herbe quelconque?

Si on te dit que je sois mort
ne le crois pas,
je ne saurais pas le faire.
Je suis venu sur cette terre
pour te faire un clin d'œil,
pour que derrière moi reste quelque chose
comme une tracée lumineuse.

Alors, ne soit pas si triste,
je tiens vraiment à rester en toi,
un peu fou mais étrangement cher.
La nuit quand tu regarderas le ciel,
fais moi aussi un clin de ton œil,
et ça restera notre secret.

Malgré les jours de grisailles,
quand tu verras une comète,
de sa dorure éclaircir le ciel,
sache que c'est toujours moi
qui vole, un peu fou et je vis.

......AD VITAM....

IMMORTELL 757838

yefi 2009

par **Admin** Mar 21 Avr - 7:53

Bel écrit yéfi, il me rappelle un autre que j’aime bien :
La mort n'est rien

texte de:
Chanoine Henry Scott-Holland (1847-1918)

La mort n’est rien
Je suis simplement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas de ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi, prie pour moi.
Que mon nom soit toujours prononcé à la maison comme il l’a toujours été.
Sans emphase d’aucune sorte, sans trace d’ombre.
La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je t’attends.
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.

par **yefimia** Mar 21 Avr - 14:43

Merci Aziza, c'est une merveille.
Voici un autre, très célèbre d'ailleurs, écrit par W.H Anden.

FUNERAILLES BLUES

Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
empêchez le chien d'aboyer pour l'os qu'on lui donne.
Faites taire le piano et avec roulements de tambours,
sortez le cercueil et laissez partir le cortège.

Que les avions qui tracent au dessus nos têtes
inscrivent dans le ciel ces mots: "Il est mort"
Couvrez de voiles les édifices publiques,
mettez les gants noirs aux agents de police.

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et Ouest,
ma semaine de travail et ma sieste du dimanche,
mon midi, mon minuit, mon parlé ma chanson.
Je croyais que l'amour ne finirai jamais. J'avais tort.

Je ne veux plus d'étoiles, enlevez les du ciel,
démontez la lune et faites cacher le soleil,
videz tous les océans et arrachez les forêts,
car rien de bon désormais ne peut advenir.

...........***...........

par atouthasard Mar 21 Avr - 23:28

Si on te dit que je sois mort
et que je t'étais cher,
alors, quelque chose en toi deviendra grise.
Sur les sourcils le brouillard,
sur les lèvres les traces de cendres.

Si on te dit où est le nord
Et que c’était dans un hiver
La prose en toi sera éprise
De ce sourcil qui est brouillard
La lèvre alors trace la cendre

Les mots sont dans le feu d’envers
Ils ont le tôt à faire terre

IMMORTELL 568803