les naufragés suite, suite suite, et suite
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marie la rebelle
cristopher-cris
TITEFEE
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les naufragés suite, suite suite, et suite
Les amis je vous laisse aujourd'hui les sept épisodes que j'ai déjà écrit sur ce long poème car le 26 février je dois rentrer à l'hôpital de Villejuif et je ne sais pas encore si ça durera une semaine ou deux. Mes derniers examens de santé semblent soucier mes toubibs. Je n'aurai pas accès à l'ordi, bien sûr mais j'apporte avec moi ma boite de crayons de couleur, un cahier et aussi mes traités de prosodie et de versification pour améliorer encore les règles qui m'ont échappées.. Je vous embrasse tous très fort.
Les naufragés
Chapître 1
En cette nuit d’effroi, des éclats déchiquettent
Les murs éclaboussés happant les silhouettes
Des hommes mutilés, jetés dans l’incendie,
De la ville livrée aux pilleurs, aux bandits.
Affamés, des enfants chapardent aux corneilles
L’infâme nourriture, à nulle autre pareille.
Tels jadis aux pilleurs leurs chairs étaient livrées
cette meute cruelle agite des épées
On voit courir des gens s'enivrant de débauche
Éventrer les maisons et faire prisonnier
Ceux dont l’amitié n’en était qu'à l'ébauche
Et qu’en le rabaissant on se croit un guerrier
Une odeur de charnier sous la soudaine averse
Répand sa pestilence et bientôt les soldats
Grisés par tout ce sang mettront le vin en perse
Et casqués et bottés, vont tirer dans le tas
Dans le jour qui pointe, vont se compter les morts
Tandis que, silencieux en évoquant leur mère,
Les blessés mal cachés craignant un triste sort,
Ferment alors les yeux, par peur de la lumière.
Innocent du massacre et de son lendemain
Dans la nuit angoissante où sa tribu s’épure
Un enfant, assouvi, dort pendu au long sein
De sa défunte mère, loin d'une sépulture
Chapître 2
Si sombre était la mer que sa nappe sublime
Devenait bleu-marine et étouffait les voix
De tous ces malheureux, enfoncés dans l’abîme
Après avoir passé tant de jours dans les bois.
Elles ne recouvraient pas les appels de détresse
Ces vagues clapotant sur les flancs du bateau
Et, bien longtemps après, oubliant leur faiblesse,
Les naufragés transis écopaient toujours l'eau.
Et ne s’entendait plus,transperçant la nuit noire
L’enfant qui gémissait et qu’on n’a pu bénir,
Car, la mort qui rôdait habitait la mémoire
De tous les survivants pour mieux s’en souvenir.
L’on célébra aussi le sombre épithalame
De la noce posthume à ces deux amoureux
Qui, bien trop épuisés, à Dieu rendirent l’âme
En exhalant, unis, leur souffle douloureux
Un matin lactescent, à l’aube lumineuse,
Une ligne plus sombre attira le regard ;
La terre était très proche et son eau sablonneuse
Remplaçait le bleu cru, meurtrier sans égard.
Chapître 3
Le soleil se leva et l’action de grâce
Monta droit vers le ciel, bénissant la bonté
De toucher à l’Eden et d’effacer la trace
Des heures de frayeur, lassant leur volonté
Secoués par les vents, les longues palmes lisses,
En cadence agitaient les immenses palmiers.
L’air était embaumé par des senteurs d’épices
Et des fruits déjà mûrs pendaient aux cocotiers.
Hébétés, mains en sang, les naufragés à terre
S’étendirent, brisés, sur le sable au grain noir.
Ils avaient traversé les lames en colère
Mais atteignaient une Ile où fonder leur espoir.
Sur la plage couraient de petits crabes roux
Qui rejoignaient les trous d’un rocher volcanique ;
Le sable sous les pieds était si chaud et doux
Que plus d’un rescapé oublia sa panique.
Chapître 4
Un volcan recouvert d’un jet de vapeurs roses,
Dominant le pays d’un dôme éblouissant,
Envoyait dans le ciel, comme vulgaires choses,
Des éclats de rocher dans un souffle puissant.
Il pleuvait constamment de rouges escarbilles.
Anxieux, les survivants subjugués regardaient
Ce spectacle effrayant car, telles des brindilles
S’embrasaient les forêts où ils se hasardaient.
Ils avaient repéré un immense pilastre.
Soutenant le fronton d’un temple gallican.
L’endroit semblait pouvoir les sauver du désastre
Car il s’enfonçait loin dans les flancs du volcan.
Soudain un calme lourd s’abattit sur la terre ;
Le sol ne tremblant plus, l’on vit s’évanouir
La colonne de feu quand un nouveau cratère,
Tel l’enfer de Dante, sembla s’épanouir.
Chapître 5
L’obscurité régnait dans cette immense salle
Pourtant ils distinguaient, arrivant du dehors,
Un pinceau de soleil à la teinte très pâle
Mettant en évidence un autel couvert d’or.
En longeant de hauts murs et leurs parois rugueuses
Les hommes supputaient ces endroits rassurants ;
Les femmes les suivaient, tout aussi courageuses
Et posèrent au sol leurs lourds faix encombrants.
De fins biseaux, gravés sur une roche noire,
Émirent un rayon qui se concrétisa
Sur des sphères d’argent, dévoilant l’oratoire
Où s’éveilla un feu qu’un reflet attisa.
Soudain un grand fracas agita l’édifice
Et alarma soudain chacun des occupants
Qui se signèrent tous, croyant au maléfice
D une divinité aux pouvoirs trop puissants.
Chapître 6
Une déflagration par une autre fut suivie
Puis un tonnerre sourd en raccourcit le temps.
Fatalistes, les hommes sentirent que leur vie
Sera détruite avant que naisse ce printemps.
Comment savoir alors ce qu’ils ignorent encore ?
Car au creux du volcan rien n’est vraiment pareil ;
Les murs vitrifiés ont une voix sonore
Et une diaphane couleur, semblable au miel.
Dans le fond d’un couloir, un panneau rayonnant
Révèle aux habitants le cœur d’un rouge intense.
Au centre du creuset, un magma bouillonnant
Expulse vivement une roche encore dense.
Soudain subjugués et malgré la vision
Nos explorateurs voient que la température
Qui règne dans le temple, et malgré l’éruption,
Est étonnamment fraîche, presque contre nature !
Chapître 7
Rassuré par l’impact de ce fait incroyable
S’avançait plus avant l’homme le plus vaillant
Qui pensait explorer, dans ce chaudron du diable,
Des secrets bien gardés sans craindre un assaillant.
Tous ces évènements lui paraissaient magiques
Et il n’écoutait plus la voix de la raison
Tant l’attiraient plus loin des traits cabalistiques
Dont un idéogramme aidait la liaison.
De ses doigts fureteurs, dans les fines entailles
Il effleurait les murs et longtemps s’attardait
Sur cet hiéroglyphe engravant la muraille
Car, surpris chaque fois, un œil le regardait.
Ce pouvait-il alors qu’ici Vulcain existe
Car partout l’on voyait un nain laid et bancal,
Gravé sur les linteaux et les stèles de schiste,
Surgissant d’un volcan et flanqué d’un chacal
Les naufragés
Chapître 1
En cette nuit d’effroi, des éclats déchiquettent
Les murs éclaboussés happant les silhouettes
Des hommes mutilés, jetés dans l’incendie,
De la ville livrée aux pilleurs, aux bandits.
Affamés, des enfants chapardent aux corneilles
L’infâme nourriture, à nulle autre pareille.
Tels jadis aux pilleurs leurs chairs étaient livrées
cette meute cruelle agite des épées
On voit courir des gens s'enivrant de débauche
Éventrer les maisons et faire prisonnier
Ceux dont l’amitié n’en était qu'à l'ébauche
Et qu’en le rabaissant on se croit un guerrier
Une odeur de charnier sous la soudaine averse
Répand sa pestilence et bientôt les soldats
Grisés par tout ce sang mettront le vin en perse
Et casqués et bottés, vont tirer dans le tas
Dans le jour qui pointe, vont se compter les morts
Tandis que, silencieux en évoquant leur mère,
Les blessés mal cachés craignant un triste sort,
Ferment alors les yeux, par peur de la lumière.
Innocent du massacre et de son lendemain
Dans la nuit angoissante où sa tribu s’épure
Un enfant, assouvi, dort pendu au long sein
De sa défunte mère, loin d'une sépulture
Chapître 2
Si sombre était la mer que sa nappe sublime
Devenait bleu-marine et étouffait les voix
De tous ces malheureux, enfoncés dans l’abîme
Après avoir passé tant de jours dans les bois.
Elles ne recouvraient pas les appels de détresse
Ces vagues clapotant sur les flancs du bateau
Et, bien longtemps après, oubliant leur faiblesse,
Les naufragés transis écopaient toujours l'eau.
Et ne s’entendait plus,transperçant la nuit noire
L’enfant qui gémissait et qu’on n’a pu bénir,
Car, la mort qui rôdait habitait la mémoire
De tous les survivants pour mieux s’en souvenir.
L’on célébra aussi le sombre épithalame
De la noce posthume à ces deux amoureux
Qui, bien trop épuisés, à Dieu rendirent l’âme
En exhalant, unis, leur souffle douloureux
Un matin lactescent, à l’aube lumineuse,
Une ligne plus sombre attira le regard ;
La terre était très proche et son eau sablonneuse
Remplaçait le bleu cru, meurtrier sans égard.
Chapître 3
Le soleil se leva et l’action de grâce
Monta droit vers le ciel, bénissant la bonté
De toucher à l’Eden et d’effacer la trace
Des heures de frayeur, lassant leur volonté
Secoués par les vents, les longues palmes lisses,
En cadence agitaient les immenses palmiers.
L’air était embaumé par des senteurs d’épices
Et des fruits déjà mûrs pendaient aux cocotiers.
Hébétés, mains en sang, les naufragés à terre
S’étendirent, brisés, sur le sable au grain noir.
Ils avaient traversé les lames en colère
Mais atteignaient une Ile où fonder leur espoir.
Sur la plage couraient de petits crabes roux
Qui rejoignaient les trous d’un rocher volcanique ;
Le sable sous les pieds était si chaud et doux
Que plus d’un rescapé oublia sa panique.
Chapître 4
Un volcan recouvert d’un jet de vapeurs roses,
Dominant le pays d’un dôme éblouissant,
Envoyait dans le ciel, comme vulgaires choses,
Des éclats de rocher dans un souffle puissant.
Il pleuvait constamment de rouges escarbilles.
Anxieux, les survivants subjugués regardaient
Ce spectacle effrayant car, telles des brindilles
S’embrasaient les forêts où ils se hasardaient.
Ils avaient repéré un immense pilastre.
Soutenant le fronton d’un temple gallican.
L’endroit semblait pouvoir les sauver du désastre
Car il s’enfonçait loin dans les flancs du volcan.
Soudain un calme lourd s’abattit sur la terre ;
Le sol ne tremblant plus, l’on vit s’évanouir
La colonne de feu quand un nouveau cratère,
Tel l’enfer de Dante, sembla s’épanouir.
Chapître 5
L’obscurité régnait dans cette immense salle
Pourtant ils distinguaient, arrivant du dehors,
Un pinceau de soleil à la teinte très pâle
Mettant en évidence un autel couvert d’or.
En longeant de hauts murs et leurs parois rugueuses
Les hommes supputaient ces endroits rassurants ;
Les femmes les suivaient, tout aussi courageuses
Et posèrent au sol leurs lourds faix encombrants.
De fins biseaux, gravés sur une roche noire,
Émirent un rayon qui se concrétisa
Sur des sphères d’argent, dévoilant l’oratoire
Où s’éveilla un feu qu’un reflet attisa.
Soudain un grand fracas agita l’édifice
Et alarma soudain chacun des occupants
Qui se signèrent tous, croyant au maléfice
D une divinité aux pouvoirs trop puissants.
Chapître 6
Une déflagration par une autre fut suivie
Puis un tonnerre sourd en raccourcit le temps.
Fatalistes, les hommes sentirent que leur vie
Sera détruite avant que naisse ce printemps.
Comment savoir alors ce qu’ils ignorent encore ?
Car au creux du volcan rien n’est vraiment pareil ;
Les murs vitrifiés ont une voix sonore
Et une diaphane couleur, semblable au miel.
Dans le fond d’un couloir, un panneau rayonnant
Révèle aux habitants le cœur d’un rouge intense.
Au centre du creuset, un magma bouillonnant
Expulse vivement une roche encore dense.
Soudain subjugués et malgré la vision
Nos explorateurs voient que la température
Qui règne dans le temple, et malgré l’éruption,
Est étonnamment fraîche, presque contre nature !
Chapître 7
Rassuré par l’impact de ce fait incroyable
S’avançait plus avant l’homme le plus vaillant
Qui pensait explorer, dans ce chaudron du diable,
Des secrets bien gardés sans craindre un assaillant.
Tous ces évènements lui paraissaient magiques
Et il n’écoutait plus la voix de la raison
Tant l’attiraient plus loin des traits cabalistiques
Dont un idéogramme aidait la liaison.
De ses doigts fureteurs, dans les fines entailles
Il effleurait les murs et longtemps s’attardait
Sur cet hiéroglyphe engravant la muraille
Car, surpris chaque fois, un œil le regardait.
Ce pouvait-il alors qu’ici Vulcain existe
Car partout l’on voyait un nain laid et bancal,
Gravé sur les linteaux et les stèles de schiste,
Surgissant d’un volcan et flanqué d’un chacal
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: les naufragés suite, suite suite, et suite
Je vous lis, chère dame souriante à la vie, vous aurez mon cœur avec vous. Je suis sûr que ceux des autres poètes ici présents seront de même. La maladie n’est qu’une épreuve pour la volonté. Et vous, vous êtes forte et merveilleuse dans votre gentillesse qu’on ressent à travers vos textes. Revenez nous vite pour nous charmer et nous faire plaisir aussi avec vos (couleurs comme sur la toile du puits que j’ai adoré).
cristopher-cris- Nombre de messages : 2748
loisirs : lecture, voyage
Date d'inscription : 18/07/2008
Re: les naufragés suite, suite suite, et suite
Le désordre dans le monde, dans les esprits et les âmes, bien écrit ce texte profond et touchant, ravie de te lire.
A toi mes vœux de vie paisible et de bonne santé.
A toi mes vœux de vie paisible et de bonne santé.
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Re: les naufragés suite, suite suite, et suite
Reviens nous vite belle dame courageuse, je vous garde dans mon cœur attendant votre retour, peut-être un de ces jours vous lirez un texte à moi de votre douce voix. Mes amitiés.
:vase:
:vase:
roby- Nombre de messages : 1357
Date d'inscription : 28/10/2008
Yonlihinza Amadou- Nombre de messages : 432
Date d'inscription : 26/06/2008
Re: les naufragés suite, suite suite, et suite
Scenario en vers, joli texte ; espérant vous relire bientôt grande-fée .
karim safriwi- Nombre de messages : 615
Date d'inscription : 03/07/2008
Re: les naufragés suite, suite suite, et suite
Des mages touchants, tu nous manques titefée. On t’attend avec impatience. Bisous pour toi de moi.
sarah- Nombre de messages : 2022
Date d'inscription : 12/11/2008
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