Depuis des nuits

Ballade à la femme errante dans la nuit

Pour qu’à sa plume, autrefois si fleurie,
Renaissent les saisons, les mois, les jours,
Veux-tu, sommeil être son égérie ?
Pour que son brouillon, en peau de tambour,
Accueille ses mots, sonnant leur velours,
Pour qu’elle cueille, en mai, l’exhalaison
Du blanc , l’été la floraison
Du fier pavot, rouge de son plaisir,
L’automne, un myosotis, sans oraison,
Veux-tu, sommeil, sa muse devenir ?

Pour que de son cœur, à sa main tarie,
Reviennent les fruits doux en leurs atours,
Veux-tu sommeil donner ta rêverie ?
Ses futurs seront des pommes d’amour,
Pêches ses jadis, mûres ses toujours...
Pour que vienne en ses noires frondaisons,
Fruit de son rêve et de sa déraison,
Le blanc raisin de ses joies à venir,
L’orange, soleil de ses lunaisons,
Veux-tu, sommeil sa muse devenir ?

Pour que l’encre bleue de la féerie
Coule entre ses doigts soudain troubadours,
Voulez-vous être son allégorie ?
Pour que sur son parchemin, sans détours,
Chante l’adjectif pour un gai séjour,
Pour que simplement, sans péroraison,
Ses vers ne soient plus une effeuillaison,
Mais qu’ils puissent fleurs et fruits réunir,
Et nourrir les sens en toutes saisons,
Veux-tu, sommeil sa muse devenir ?

Envoi

Femme de la nuit, la terminaison
De ses mots soyez, leur déclinaison !
Ses verbes sauront vous appartenir :
Que ton encre en soit la conjugaison !
Veux-tu, sommeil, sa muse devenir ?

J’aime tes ricochets! au plaisir

à tout hasard:

sarah a écrit:Depuis des nuits


Depuis des nuits
Le puits d'insomnie
Ouvre ses bords
Me mord, me dévore.

Mes nuits fatiguées
Ont trop tangué
Sur la mer déchaînée
De mes amertumes calcinées.

Depuis des nuits
Je psalmodie à l'ennui.
Je ne fais que supplier
Le temps de ne plus se multiplier.

Sous mes yeux
Devenu de sourire oublieux.
Le sommeil ne veut pas se plier.
Ni de soupirer, me faire oublier

:flr:

voilà des nuits que je n'ai pas de sommeil....