Au Louvre de Novembre

J’ai trouvé ce tableau au Louvre de Novembre
Chemin faisant le lieu où prie une chapelle
On aurait dit «Naufrage au bord de la Capelle»
Une œuvre inachevée comme en a peint Septembre

L’artiste aura signé la plus triste des toiles...
Un grand voilier mutant dans l’eau mitée d’un port
S’en va, chevalier blanc, dans les soies de Mysore,
Incliner au tombeau son pentacle de voiles

La « Cyprine d’amour »* à sa proue se dévoile
Tandis qu’au toit du nord plus sombre qu’un Renoir
Fragile comme l’or, une flamme du soir
Allume à son préau une lanterne étoile

Ce fut un grand vaisseau au mitan des saisons
Ses mâts blottis au creux d’un galbe de flanelle
Présidaient en ces lieux des galas violoncelle
Sur plages de velours et sables paillassons

Fallait-il qu’en ce jour et de vaine raison
Un été de banlieue échoue sa caravelle
Son hunier de lin bleu, sa coque jouvencelle
Et la mer à son tour réclame fenaison?

Le ciel m’en est témoin, ainsi que les galets,
Cen’était pas un faux, j’ai vu de mes yeux vu!
Que l’on me dise sot ou poète sans plus
J’écris en pauvres mots ce qu’aurait peint Vernet