PLacioe canal
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PLacioe canal
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Placide canal
Le large canal placide batifolait dans la campagne
Reliait la Marne au Rhin comme deux sages amants
Sur les chemins de halage les chevaux de trait luisants
Tiraient dur la péniche de bois vernis: ‘’Charlemagne’’
¤
L’équipage s’arrêtait au vieux relais et se reposait
L’animal et son valet à la pauvre allure dépenaillée
Se tombait dans la paille tiède d’une écurie tannée
Elle souffrait de recevoir ses hôtes trop fatigués
¤
Sitôt retapé, l’homme servile changerait de bête
Il parcourrait le prochain bief jusqu’à l’écluse
Celle de Varangéville où les manœuvres qui usent
L’attendaient; le laissant grogner seul dans sa tempête
¤
Mais la modernité à chasser les chevaux de trait
Pour faire grande place au vert tracteur de fer carré
L’électricité a remplacé l’énergie des chevaux frais
Que l’unijambiste relie de sa canne flexible déroulée
¤
Accroché la haut sur la ligne le cordon ombilical
Nourrira dans son voyage d’une force phénoménale
La machine qui ne reliera plus la vieille écurie ancestrale
C’est là que je suis né d’un lendemain sentimental
¤
L’écurie cette ogresse a bercé les premiers ans de ma vie
Le drapée de l’usine nauséabonde nous enveloppait servi
Et assis sur le plancher de terre je n’apercevais enfoui
Le plafond de mon fortin se cachant à mon regard soumis
¤
Cathédrale de prières dressées à l’austère thème astral
Que ma mère acquit un grand jour d’oracles de bohème
La brave femme vivait les sereines vérités du bon thème
Votre enfant gravira les temples de la richesse morale
¤
Le poêle de bois consentant, chante ses flammes scintillantes
Lumineuses dentelles chargées d’oriflammes vacillantes
Qui transportent sa chaleur sur un corps collé à l’entreprenante
Pour s’accoquiner au doux plaisirs d’une vie intransigeante
Quand le soir sur le rideau séparant l’unique pièce délabrée
Les parents en gestes mystérieux jouent aux ombres chinoises
Les râles ; les cris courent sur mon cœur qui soudain croise
Ma terrible peur et je m’emprisonne maudit fœtus recroquevillé
¤
Un jour de mai j’ai laissé seul le canal à sa grande destinée
Mes souffrances il les a gardées aux abords d’une patte d’oie
Il coule, il file je ne l’ai plus revu dans la tradition de ses joies
Quand se naviguaient les péniches aux marquises enjouées.
C’était au temps d’hier
Que présent a perdu
Quand futur l’oublie
ƒC
Placide canal
Le large canal placide batifolait dans la campagne
Reliait la Marne au Rhin comme deux sages amants
Sur les chemins de halage les chevaux de trait luisants
Tiraient dur la péniche de bois vernis: ‘’Charlemagne’’
¤
L’équipage s’arrêtait au vieux relais et se reposait
L’animal et son valet à la pauvre allure dépenaillée
Se tombait dans la paille tiède d’une écurie tannée
Elle souffrait de recevoir ses hôtes trop fatigués
¤
Sitôt retapé, l’homme servile changerait de bête
Il parcourrait le prochain bief jusqu’à l’écluse
Celle de Varangéville où les manœuvres qui usent
L’attendaient; le laissant grogner seul dans sa tempête
¤
Mais la modernité à chasser les chevaux de trait
Pour faire grande place au vert tracteur de fer carré
L’électricité a remplacé l’énergie des chevaux frais
Que l’unijambiste relie de sa canne flexible déroulée
¤
Accroché la haut sur la ligne le cordon ombilical
Nourrira dans son voyage d’une force phénoménale
La machine qui ne reliera plus la vieille écurie ancestrale
C’est là que je suis né d’un lendemain sentimental
¤
L’écurie cette ogresse a bercé les premiers ans de ma vie
Le drapée de l’usine nauséabonde nous enveloppait servi
Et assis sur le plancher de terre je n’apercevais enfoui
Le plafond de mon fortin se cachant à mon regard soumis
¤
Cathédrale de prières dressées à l’austère thème astral
Que ma mère acquit un grand jour d’oracles de bohème
La brave femme vivait les sereines vérités du bon thème
Votre enfant gravira les temples de la richesse morale
¤
Le poêle de bois consentant, chante ses flammes scintillantes
Lumineuses dentelles chargées d’oriflammes vacillantes
Qui transportent sa chaleur sur un corps collé à l’entreprenante
Pour s’accoquiner au doux plaisirs d’une vie intransigeante
Quand le soir sur le rideau séparant l’unique pièce délabrée
Les parents en gestes mystérieux jouent aux ombres chinoises
Les râles ; les cris courent sur mon cœur qui soudain croise
Ma terrible peur et je m’emprisonne maudit fœtus recroquevillé
¤
Un jour de mai j’ai laissé seul le canal à sa grande destinée
Mes souffrances il les a gardées aux abords d’une patte d’oie
Il coule, il file je ne l’ai plus revu dans la tradition de ses joies
Quand se naviguaient les péniches aux marquises enjouées.
C’était au temps d’hier
Que présent a perdu
Quand futur l’oublie
ƒC
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