On se contente d’observer le temps

On se contente d’observer le temps

On se contente d’observer le temps
Passer sans permettre à la philosophie
Des lumières d’enfanter le printemps,
Qui fait éclore les fleurs et purifie

Les cœurs sans mortifier les sens,
Ou fermer les yeux des esprits
Pour ignorer la véritable essence
Des êtres demeurés incompris

Dans une jungle touffue, où le fou
Fait danser le sage au chant de grillons
Des champs et le cri des hiboux
Emporte la raison dans les tourbillons

De fumée noire à sa vieille tombe ;
Tout est permis lorsque la crainte
Emprisonne les âmes et l’aube
Lointaine entonne des complaintes

Lamentables que les ignorants
Écoutent gentiment et les traîtres
Répètent avec un désir dévorant
Sans entendre la voix des ancêtres,

Ou se sentir disparaître de la terre
Pour rejoindre l’univers des morts
Sous le sifflement aigu des vipères
Cornues et les aboiements sonores.

Dad Allaoua